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Chapitre 2. Recension des écrits

2.6 Présentation de la région de Saint-Louis

2.6.1 Situation géographique et démographique

La région de Saint-Louis couvre une superficie de 19 034 km², ce qui représente environ 10% du territoire national. Elle est bordée au Nord par le fleuve Sénégal, au sud par la région de Louga, à l’Est par la région de Matam et à l’Ouest par l’océan Atlantique. Son climat est de type sahélien ; les saisons sèches et de pluies s’alternent. La saison des pluies dure en général deux à trois mois. Les températures moyennes annuelles sont relativement élevées avec une influence marine qui adoucit le climat.

La région compte 20 communes et est composée de trois départements que sont : Dagana, Podor et Saint-Louis. La commune de Saint-Louis, lieu de l’étude, se trouve dans le département qui porte le même nom. Aujourd’hui le taux d’urbanisation du département de Saint-Louis est plus élevé que les deux autres départements et se situe à 77%.

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La population régionale est composée en majorité par trois types d’ethnie : Peul (54%), Wolof (39%) et Maures (4%). Dans le département de Saint-Louis, l’ethnie Wolof reste majoritaire. La région se caractérise par la jeunesse de sa population (46% de moins de 15 ans) (République du Sénégal Service régional de la statistique et de la démographie de Saint-Louis, 2012). La population de la région de Saint-Louis est estimée à 908 941 habitants en 2013 avec une densité de 47 habitants au km². Celle de la commune de Saint-Louis est de 206 879 habitants et constitue la plus peuplée (République du Sénégal service régional de la statistique et de la démographie de Saint-Louis, 2015).

2.6.2 L’économie de la région

La région joue un rôle important sur le plan économique national avec une contribution annuelle de 5,6% du PIB (Produit Intérieur Brut) national. Ses potentialités se retrouvent dans le secteur primaire et dans l’agro-alimentaire. L’agriculture et l’élevage constituent les principales activités qui structurent l’économie de la région. L’essentiel de la production rizicole nationale est assurée par la région. On y trouve aussi de la production fruitière et maraichère (Malon, 2007) ainsi que de la canne à sucre. La région souffre de l’insuffisance des productions et des aménagements hydro-agricoles, des difficultés d’accès aux crédits, de la salinisation des terres et l’absence de matériel agricole approprié, entre autres (République du Sénégal service régional de la statistique et de la démographie de Saint-Louis, 2015). Il faut signaler aussi que les femmes ont difficilement accès à la terre. Elles exploitent le plus souvent les terres de leur mari ou de leur belle-famille. Si elles ont la chance d’avoir des parcelles, on leur affecte des terres qui ne sont pas aménagées comme c’est le cas des femmes de Rosso Béthio, une commune de la région de Saint-Louis (République du Sénégal Cellule de Suivi Opérationnel des programmes de lutte contre la pauvreté, 2016).

La pêche artisanale aussi constitue un des secteurs de l’économie saint-louisienne. Avec la raréfaction de la ressource halieutique, le Sénégal signe depuis plusieurs années des accords de pêche avec son voisin de la Mauritanie qui a des frontières avec la région de Saint-Louis. Beaucoup de femmes s’activent dans la revente du poisson acheté auprès des pêcheurs et dans sa transformation. En 2011, 1200 femmes sont répertoriées dans ce secteur. Grâce à l’accompagnement de l’Agence espagnole de coopération internationale pour le développement (AECID), les femmes se sont structurées et ont pu bénéficier de subvention sous forme de crédit (République du Sénégal Cellule de Suivi Opérationnel des programmes de lutte contre la pauvreté, 2016). À côté de la pêche maritime, nous avons la pêche continentale qui souffre du prix élevé des équipements et de la faiblesse des rendements. Pour pallier le déficit de

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ressources, l’aquaculture a été introduite dans la région, car l’environnement s’y prête avec son réseau hydrographique et la présence des services du ministère de la Pêche à travers l’antenne de l’agence de l’aquaculture à Saint-Louis (République du Sénégal Cellule de Suivi Opérationnel des programmes de lutte contre la pauvreté, 2016).

L’industrie alimentaire représente 47% de l’économie dans la région et les services 16%. Le tourisme aussi constitue un pan de l’économie. La région a des potentialités touristiques, telles que ses plages sablonneuses et ses différents sites historiques, mais elles sont sous exploitées. L’artisanat qui accompagne le secteur touristique demeure encore informel. Le département de Saint-Louis regroupe 77% des entreprises artisanales de la région. Les métiers dominants sont entre autres la couture, la boulangerie, la tapisserie, la teinture, etc. Le commerce participe à hauteur de 20% du PIB (Produit Intérieur Brut) local et constitue une bonne source d’emploi pour la population de la région (République du Sénégal Cellule de Suivi Opérationnel des programmes de lutte contre la pauvreté, 2016). L’accès au crédit des groupes vulnérables reste un grand défi, seules14 institutions financières ont été dénombrées dans le département de Saint-Louis. Le nombre de femmes qui ont bénéficié de crédits a diminué entre 2010 et 2011 même si cette baisse n'est pas jugée significative. La tendance globale montre que les perspectives de développement de la région exigent une densification du réseau de microfinance déjà présent (République du Sénégal Cellule de Suivi Opérationnel des programmes de lutte contre la pauvreté, 2016).

2.6.3 L’accès à la santé

La région bénéficie de trois hôpitaux, quatre centres de santé et environ 100 postes de santé. Au Sénégal, un poste de santé désigne un lieu où on dispense des soins de santé primaires. Le département de Saint-Louis dispose d’un hôpital, de deux centres de santé et de plusieurs structures de santé de niveau inférieur. Avec le Programme de couverture maladie universelle (CMU), l’ambition est d’enrôler le maximum de personnes pour leur permettre de bénéficier de cette assurance maladie universelle. Environ 20% des femmes et 15% des hommes souffrent de maladies chroniques dues à plusieurs facteurs, dont l’utilisation des pesticides dans l’agriculture et la pollution de façon globale.

La région est dépourvue d’infrastructures sociales destinées aux populations vulnérables hormis le service de développement communautaire qui s’occupe des familles vulnérables et l’action sociale qui prend en charge les personnes indigentes, initiatives présentes dans chaque département en plus de la direction régionale. Les enfants et les femmes semblent être les plus

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touchées par ce déficit (République du Sénégal Cellule de Suivi Opérationnel des programmes de lutte contre la pauvreté, 2016).

2.6.4. L’accès à l’éducation et à la formation

Le taux brut de scolarisation au niveau primaire avait atteint un score de 93% dans la région en 2011. On constate un certain avantage des filles comparé aux garçons (République du Sénégal Cellule de Suivi Opérationnel des programmes de lutte contre la pauvreté, 2016). Cependant du point de vue des résultats scolaires au niveau secondaire, les garçons reprennent le dessus en termes de réussite scolaire soit 63,8% contre 53,7% pour les filles. Cette situation pourrait s’expliquer par la charge de travail ménager que les filles doivent accomplir à la maison et qui les empêche d’étudier correctement. À cela s’ajoutent les mariages et les grossesses précoces. Concernant l’offre de formation professionnelle et technique, la région dispose d’un réseau de 13 établissements publics. Sept se trouvent dans le département de Saint-Louis. Les filières qui y sont enseignées sont assez variées (République du Sénégal Cellule de Suivi Opérationnel des programmes de lutte contre la pauvreté, 2016).