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Présentation de l’enquête [ 42 ]

Les données utilisées sont issues de l’EESI réalisée en 2005 par l’Institut national de la statistique (INS) du Cameroun. Il s’agit d’une opération statistique d’envergure nationale à deux phases : lors de la première phase, sont collectées les caractéristiques sociodémogra- phiques et les données sur l’emploi ; la seconde est une enquête menée auprès des unités informelles non agricoles identifiées au cours de la première phase. La méthodologie de l’en- quête EESI est en fait celle des phases 1 et 2 d'une enquête du type 1-2-3 (la phase 3 rela- tive à la consommation des ménages est ici absente). Seules les données de la première phase sont utilisées ici.

La base de sondage utilisée pour l'enquête est issue des travaux cartographiques du troi- sième recensement général de la population et de l’habitat datant de 2005. Un échantillon de 8 540 ménages a été constitué, selon un plan de sondage stratifié (selon les dix provin- ces du pays et le milieu de résidence) à deux degrés.

La population en âge de travailler est, confor- mément aux recommandations internatio- nales, l'ensemble des individus de 15 ans et plus. Le concept de secteur informel retenu pour l’EESI est celui adopté par le système de comptabilité nationale de 1993 (ensemble de normes internationales visant à établir un cadre pour la production des statistiques des

comptes nationaux). La distinction entre sec- teurs est faite au niveau des entreprises, selon des critères d’enregistrement administratif et de tenue d’une comptabilité formelle. Les entreprises informelles (ou UPI) sont celles ne possédant pas de numéro de contribuable et/ ou ne tenant pas une comptabilité formelle. Les travailleurs du secteur informel sont les actifs occupés exerçant leur emploi dans les établissements informels.

Le secteur informel peut être subdivisé en deux segments : le secteur informel agricole et le secteur informel non agricole. Le secteur informel agricole regroupe les travailleurs des UPI agricoles, dont les activités principales sont : l’agriculture, l’élevage (y compris l’avi- culture) et la fabrication de produits d’origine animale, la chasse, la pêche et la pisciculture. Le secteur informel non agricole est constitué des travailleurs exerçant dans des UPI non agricoles (industrie, commerce, services). La variable de revenu utilisée dans les estima- tions est le logarithme du revenu horaire calculé sur la base du revenu mensuel déclaré et du nombre d'heures travaillées. Le revenu comprend le salaire, les primes de fin d'année, la participation aux bénéfices, les congés payés, et les avantages en nature. Chez les travail- leurs indépendants, il fait référence au béné- fice ou revenu mixte de l’unité de production. Chez les dépendants non-salariés (apprentis et aides familiaux), le revenu d’activité[ 43 ]est

la somme des avantages en espèces ou en nature reçus, s’ils présentent un caractère régulier.

[ 42 ] Extrait du document de méthodologie de l’EESI (INS, 2005b).

Statistiques descriptives

Le secteur informel camerounais concentre 89,4 % des travailleurs camerounais âgés de 15 ans et plus (tableau 13). Les travailleurs de ce secteur sont plus jeunes que ceux exerçant dans le secteur formel. L’âge moyen est de 31,4 ans dans le secteur informel non agricole et de 37,2 ans dans le secteur agricole, contre 37,8 ans dans le secteur formel. Les femmes constituent la majorité de la main-d’œuvre du secteur informel : elles représentent la moitié de la main-d’œuvre des établissements infor- mels non agricoles et 53,1 % de la main-d’œuvre du le secteur primaire traditionnel. A contra- rio, dans le secteur formel, seulement un tra- vailleur sur quatre est une femme (24,4 %). Les travailleurs du secteur formel sont plus instruits et plus qualifiés que ceux du secteur informel. Cependant, la main-d’œuvre du sec- teur informel non agricole est relativement qualifiée puisque 56 % des travailleurs de ce secteur ont au moins achevé le cycle d’en- seignement primaire avec succès, et 4 ,4 % d'entre eux ont obtenu le baccalauréat ou un diplôme d’enseignement supérieur. Mais Dans le secteur agricole, les travailleurs sont en moyenne moins éduqués, puisque pres- que trois quarts d'entre eux n'ont pas obtenu le CEP.

Le nombre d'heures travaillées par semaine est plus élevé dans le secteur informel non agricole que dans le secteur informel agricole, du fait sans doute que les activités agricoles sont davantage contraintes par la durée du jour. De plus, l'effet de la possession du CEP est différent dans les deux secteurs puisqu'il aug- mente le temps de travail hebdomadaire dans les activités non agricoles et le diminue dans les activités agricoles. Les travailleurs du secteur formel travaillent en moyenne plus que ceux du secteur informel.

Le revenu moyen (mensuel ou horaire) dans le secteur informel non agricole est plus de deux fois supérieur à celui du secteur agricole. La possession du CEP augmente le revenu ho- raire moyen de 38 % dans le secteur informel non agricole et de 79 % dans le secteur infor- mel agricole (non seulement le travailleur de l'informel agricole gagne plus s'il est diplômé, mais en travaillant moins). Les revenus dans le secteur formel sont très élevés comparés à ceux du secteur informel : un travailleur du sec- teur formel gagne en moyenne 3,9 fois plus qu’une personne exerçant dans le secteur informel non agricole et 8,8 fois plus qu’un travailleur du secteur agricole.

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