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de destination : disparités entre l’emploi formel

et informel des migrants

ruraux, migrants urbains

et non-migrants urbains

Dans cette partie, notre principal objectif est d’analyser les déterminants des revenus de l’emploi formel et informel des migrants ruraux de ces provinces et de comparer ce groupe avec les migrants urbains et les non- migrants urbains. Nous utilisons des données sur les revenus mensuels des personnes em- ployées, afin d'estimer une équation des re- venus de type Mincer. Puisqu’un nombre appréciable d’individus de nos échantillons (de migrants ruraux, migrants urbains et non- migrants urbains) ne travaille pas, nous devons prendre en compte la question du biais poten- tiel des estimations de la fonction des revenus. Nous utilisons pour ce faire une procédure à deux étapes, tirée de Heckman (1979). Ainsi, les équations des salaires des travailleurs occupés sont estimées à l’aide d’une procédure à deux étapes : premièrement, nous estimons

la propension de l’individu à travailler[ 27 ].

L’équation estimée est ensuite utilisée pour calculer l'inverse du ratio de Mill, qui a servi de terme de sélectivité pour chaque individu. Deuxièmement, le terme de sélectivité calculé pour les travailleurs occupés est inclus dans l ’ é q u at i o n d e s reve n u s . Le s e st i m at i o n s à deux étapes des équations des revenus – des moindres carrés ordinaires et Heckman – sont présentées au tableau C3 en annexe[ 28 ].

La régression des revenus de l’échantillon co m p l et ( co l o n n e s 1 et 2 d u t a b l e a u C 3 ) montre qu’il existe une pénalité significative pour les migrants ruraux en matière de reve- nus, s'élevant à 8,7 % par rapport aux non- migrants urbains. Au contraire, les migrants urbains bénéficient d'une prime de revenus de 6,7 %, par rapport aux non-migrants urbains. Bref, par rapport aux études précédentes sur la même base de données (OGS et UNFPA, 2006), nos résultats sont plus instructifs sur la segmentation du marché du travail urbain quant au statut migratoire des travailleurs, montrant notamment l’existence d’une gran- de disparité de revenus entre les migrants ruraux et urbains.

Voyons maintenant les résultats obtenus sur les écarts de revenus entre les emplois for- mels et informels. On observe une pénalité en termes de revenus pour tous les travailleurs

informels du marché du travail urbain, quel que soit leur statut de migration. Néanmoins, l’importance de l’écart de revenus entre l’em- ploi formel et informel est remarquablement différent entre les groupes, l’écart le plus faible se trouvant chez les migrants ruraux.

À la lecture du tableau C3, on constate que le niveau d’étude affecte positivement et de manière significative les niveaux de revenus des migrants travaillant et des non-migrants urbains. Il existe toutefois des différences de magnitude quant au rendement de l’éduca- tion lorsque l’on compare les migrants ruraux avec les migrants urbains. Nonobstant le niveau d’études, on observe un rendement de l’édu- cation plus élevé chez les migrants urbains. Toutes choses égales par ailleurs, pour les mi- grants ruraux, détenir un diplôme universitaire, par exemple, augmente les revenus de 39 %, par rapport aux individus ayant suivi un cursus primaire – ou aucun –, alors que le chiffre équi- valent pour les migrants urbains est de 71 %. La position des individus dans le ménage et l’expérience professionnelle avant la migration ne semblent pas avoir d’effet significatif sur les revenus des migrants ruraux, alors que des effets positifs significatifs sont observés dans l’échantillon de migrants urbains. Une fois de plus, ces résultats montrent les désavantages dont souffrent les travailleurs migrants des

[ 27 ] Pour inclure la question de l’identification pour l’équation de participation au marché du travail, les variables affectant la probabilité de participation au marché du travail, mais sans affecter les revenus, sont incluses à l’aide d’une variable muette indiquant si le migrant a des enfants en âge scolaire vivant avec lui, sur son lieu de résidence actuel, ainsi que la taille de son ménage.

[ 28 ] Dans tous les modèles, le terme de sélection n’est pas significatif, ce qui montre que les estimations des moindres carrés ne produisent pas de résultats particulièrement biaisés. Pourtant, la question de la sélection de la migration aurait aussi dû être prise en compte lors de la construction des équations de revenus pour les travailleurs migrants. Les migrants sont autosélectionnés, et les caractéristiques différenciant les migrants des non-migrants peuvent affecter leur niveau de revenu. Toutefois, selon notre analyse empirique, les données de l’enquête VMS2004 ne présentent pas d’instrument utilisable (variables influençant le choix de migration de manière significative mais sans effet sur les revenus) pour qu'un modèle probit des migrations et une approche à deux étapes de Heckman permettent de corriger ce possible biais d’endogénéité.

zones rurales en termes d’expérience profes- sionnelle sur le marché du travail urbain, par rapport aux migrants urbains. Si l'âge est une donnée indirecte de l'expérience, les résul- tats montrent un rendement plus élevé pour les migrants urbains comme pour les non- migrants.

Nous passons ensuite à la décomposition d’Oaxaca-Blinder (1973), en nous basant sur les résultats des estimations des équations des moindres carrés des revenus, afin d’en apprendre plus sur les sources d’écarts entre salaires parmi les différents groupes de tra- vailleurs sur le marché du travail urbain de ces provinces. Cette technique de décompo- sition est très utilisée pour analyser les écarts de salaires selon le genre et l'origine ethnique. Certaines études (Marcouiller et al.,1997 ; Gagnon et al., 2009) ont également utilisé cette méthode d’analyse pour l'étude du secteur informel et des migrations. Elle permet de décomposer les écarts de revenus entre deux groupes donnés en deux éléments : l’un s’explique par les différences observables au niveau des caractéristiques « niveau de com-

pétence des individus » entre deux groupes

comparés (i.e. formel/informel ou migrants ruraux/non-migrants urbains) ; cet élément est également nommé effet de dotation ; l’autre permet de voir les différences d’effet de prix, c'est-à-dire le prix des compétences auquel sont confrontés les individus sur le marché du travail.

Le tableau C4 (annexe) présente les écarts de revenus significatifs entre les trois groupes de travailleurs, par statut migratoire et résidentiel. Or, ce ne sont pas les non-migrants urbains, comme prévu, qui profitent des meilleures pri- mes en matière de revenus, mais les migrants urbains. Les migrants ruraux, quant à eux,

se trouvent en bas de l'échelle globale des revenus sur le marché du travail urbain de ces provinces du delta du fleuve Rouge. Plus pré- cisément, la comparaison entre les migrants ruraux et les non-migrants urbains permet d’observer un écart de revenus de 21,7 % au bénéfice de ces derniers. On observe aussi que 47 % de cet écart s’explique par la différence en termes de dotations en capital humain. Par rapport aux migrants urbains, les migrants ruraux souffrent d’un écart de revenus plus important : ils gagnent en moyenne 27 % de moins que ceux qui ont migré vers ces pro- vinces en provenance de zones urbaines. Les résultats de la décomposition indiquent que 53 % de l’écart de revenus entre ces deux groupes s’explique par leurs différentes carac- téristiques et que le reste (47 %) s’explique par les différences de prix des compétences. Passons maintenant aux résultats de décom- position des écarts de revenus entre secteurs d’emploi. Le tableau C5 (annexe) présente des comparaisons de revenus entre emplois infor- mels et formel avec le même statut migratoire, soit des comparaisons parmi les migrants ruraux (premier groupe) ou entre migrants urbains (deuxième groupe). Les résultats de décomposition montrent un écart de revenus informels significatif de 16 % parmi les mi- grants ruraux ; 23 % seulement de cet écart s’explique par la dotation individuelle. Puisque les migrants ruraux ont une plus forte pro- pension à travailler dans l’informel, ils subis- sent plus ses inconvénients. Quant aux mi- grants urbains, l’écart de revenus quant au choix de secteur est plus important (26 %). Pour les migrants urbains, environ 22 % de l’écart de revenus entre les travailleurs for- mels et informels s'explique par leurs dif- férentes caractéristiques, alors qu'une large partie (78 %) reste inexpliquée. L’un dans

l’autre, ces résultats de décomposition prou- vent l’importance de la discrimination à l’en- contre des emplois informels sur le marché du travail urbain dans les provinces du delta du fleuve Rouge.

Le dernier exercice de décomposition com- pare les travailleurs informels entre eux. Les résultats présentés aux deux dernières colon- nes du tableau C5 montrent la décomposi- tion des écarts de revenus entre travailleurs informels par statut migratoire/résidence. Les résultats correspondent aux attentes. On observe des écarts de revenus significatifs entre travailleurs informels : 20 % entre non- migrants urbains et migrants ruraux, et encore plus (27 %) entre migrants urbains et migrants ruraux. Comme le montrent les résultats de

décomposition, une part marginale – seuls 17 % des écarts de revenus entre travailleurs informels résidents et travailleurs informels migrants ruraux – s’explique par les diffé- rences de niveaux de capital humain. Cette dif- férence inexpliquée constitue 83 % de l’écart total des revenus entre ces deux groupes. Pour l’écart total de revenus entre les travailleurs informels migrants urbains et leurs homolo- gues migrants ruraux, l'écart expliqué forme une part relativement importante (49 %). Néanmoins, plus de la moitié de l’écart des salaires reste inexpliquée. La discrimination observée dans le segment des travailleurs infor- mels urbains des provinces du delta du fleuve Rouge peut être comprise comme la pénalité dont souffrent les migrants de zones rurales.

La migration rurale-urbaine au Vietnam a attiré l’attention de nombreux chercheurs mais aussi de décideurs politiques, et les débats sur les aspects positifs – comme né- gatifs – du flux croissant de migration rurale- urbaine se sont intensifiés ces dernières années (UNFPA, 2007). Pour ce qui est du dévelop- pement rural, les migrations rurales-urbaines sont considérées comme une solution au problème du sous-emploi et du chômage des travailleurs ruraux. D’autres questions intéres- santes se posent alors sur les capacités du marché du travail urbain à absorber les flux de migrations rurales et sur le rôle du secteur informel urbain dans le processus de migration au Vietnam. Ce chapitre a utilisé les données de l’enquête effectuée en 2004 sur les migra- tions au Vietnam pour tenter de répondre d’une perspective comparative à la question des migrations rurales-urbaines et de la par- ticipation des migrants ruraux sur le marché du travail urbain, notamment sous forme d'emploi informel. Nous avons mené des ana- lyses comparatives afin de faire la lumière sur les différences de choix de secteur et de revenus entre migrants ruraux et migrants d ’ a u t re s ce nt re s u r b a i n s , m a i s a u s s i n o n - migrants urbains. La principale question posée par cette analyse est de savoir si les migrants de zones rurales, et notamment ceux qui sont employés de manière informelle, subissent des pénalités financières sur le marché du travail urbain du delta du fleuve Rouge. Une autre hypothèse classique sur le rôle de l’em- ploi informel en tant qu’état temporaire (statut transitoire) a également été testée dans cette étude, à l’aide d’analyses de régres- sion logistique.

Les résultats empiriques sont intéressants. Nous observons une corrélation entre le statut informel et l'intention de changer d'emploi chez les travailleurs migrants et non- migrants. Ceci ne veut toutefois pas forcé- ment dire que les travailleurs informels sou- haitant changer d’emploi cherchent sur le marché formel plutôt qu’informel. Pour aller un peu plus loin, si l’on prend en compte la m ag n i t u d e d e s co eff i c i e nt s , l e s ré s u l t at s démontrent une plus forte propension à ex- primer l’intention de changer d’emploi chez les migrants ruraux travaillant de manière informelle que chez les travailleurs non- migrants informels. Mais le contrôle des carac- téristiques sociodémographiques individuel- les observables et des caractéristiques d’em- ploi donne des résultats qui révèlent que, pour les migrants ruraux informellement employés sur le marché du travail urbain, les primes et prestations liées aux revenus formels contri- buent moins, en tant que prime déterminant l’intention de changer d’emploi, que pour les travailleurs non-migrants informels.

Les résultats obtenus des équations de reve- nus et des décompositions montrent l’exis- tence de pénalités globales pour ceux qui sont employés informellement sur le marché du travail urbain dans ces provinces, quel que soit leur statut de migration. Force est toute- fois de constater que, parmi tous les tra- vailleurs migrants de ces centres urbains, les travailleurs informels originaires de zones rurales sont les plus défavorisés.

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Dans le delta du fleuve Rouge, l’industriali- sation s’est développée dans les villages de métier depuis plusieurs siècles. Pratiqué paral- lèlement à l’agriculture, l’artisanat de petite envergure a, jusqu’auDoi Moi, été contenu au sein des habitations villageoises. Ces activités se sont multipliées car l’agriculture irriguée, pourtant très intensive, ne pouvait pas nourrir une population très dense (plus de 1 000 habi- tants au km2) et sous-employée une partie de l’année. Ces villages produisent des articles et des services destinés à la vie quotidienne (agro- alimentaire, objets de culte, produits industriels et matériaux de construction, services com- merciaux et de transport, etc.) et à l’exporta- tion (vannerie, meubles, vêtement en laine et objets d’art, etc.). Depuis le Doi Moi,on assiste à une rapide croissance et diversification de la production, à un élargissement de la surface

de production et à l’embauche de nombreux villageois travaillant en sous-traitance. Les Comités populaires des provinces ont mis en place des politiques afin de promouvoir les petites et moyennes entreprises (PME) dans les zones rurales. Ils ont surtout poussé les en- treprises informelles à se constituer en sociétés à actions ou à responsabilité limitée (SARL) et, pour les plus petites, à intégrer des coopéra- tives. Cependant, cette industrialisation villa- geoise initiée « par le bas », avec des capitaux locaux et des innovations techniques parti- culières, rencontre des difficultés pour se formaliser, malgré les nombreuses politiques incitatives.

Tout d’abord, la politique de l’État et des provinces en matière d’appui aux PME rurales entre en contradiction avec leurs politiques

1.4. L’intégration

entre les secteurs formel

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