• Aucun résultat trouvé

Population générale :

6.2 1 Service d’Accueil et de Garde Infirmier (Sagi), Chai St Egrève :

6.2.7. Population générale :

Mesures légales de contrainte :

1. Que pensez-vous de l‟utilisation éventuelle de mesures d‟hospitalisation sous contrainte en psychiatrie, chez des patients en refus de soins ?

- a. ayant déjà présenté ou présentant une dangerosité pour les autres.

- b. ne présentant pas de dangerosité pour les autres, mais présentant une maladie mentale dont l‟évolution sans traitement peut être grave et dangereuse pour eux-mêmes.

« Femme 1 Dans le cas de danger pour soi uniquement, il peut y avoir quand même un danger pour les autres à mon avis, car les réactions sont imprévisibles, le malade peut par exemple bouger un meuble sans vouloir faire mal à quelqu‟un, et que quelqu‟un le reçoive par exemple… Si par exemple il attrape une chaise et qu‟il la jette, quelqu‟un la reçoit, c‟est dangereux quand même pour d‟autres personnes.

Homme 2 Alors qu‟il ne pensait pas faire du mal à d‟autres personnes…

Femme 1 Non, il ne pensait pas faire du mal, mais il est dangereux quand même potentiellement parce que ses réactions ne sont pas prévisibles et contrôlées.

Femme 3 Moi, je pense que, quand on en arrive là, pour moi, je trouve que c‟est nécessaire car c‟est quand même sa vie ou celle des autres qui est en jeu, quoi. C‟est quand il y a un risque vital…

Homme 4 Ou quand il y a un danger envers les autres.

Femme 3 Et ensuite, par la parole, on peut essayer de le faire changer et qu‟il prenne conscience justement de ses problèmes pour pouvoir ensuite revivre en société correctement sans nuire à personne, que ce soit aux autres ou à lui-même. Moi, je pense que parfois c‟est indispensable.

Homme 2 Mais est ce qu‟il revivra un jour en société aussi ? C‟est ça le truc, parce que si c‟est pour les enfermer toute leur vie sous contrainte…

Femme 1 Non, avec un traitement médicamenteux, ils doivent normalement pouvoir retourner parmi les autres. Homme 2 Mais au bout de combien de temps ?

Femme 3 Et s‟il ne prend plus de médicaments, tu y as pensé ? Homme 5 Oui, s‟il ne prend plus les médicaments ?

Femme 3 S‟il ne prend plus de médicaments, personne ne le sait, ça ; tu dis : « OK, si tu prends tant de médicaments, eh bien tu peux vivre en société, oui mais si… »

Femme 6 Mais tu n‟es pas obligé de le faire, quoi… Femme 1 Il faut voir si la personne est fiable… Femme 7 La question concerne l‟hospitalisation. Femme 1 L‟hospitalisation est indispensable.

Homme 2 Est ce qu‟on doit ou on ne doit pas les hospitaliser ? Femme 6 C‟est un biais nécessaire.

Femme 3 C‟est dur mais je pense que si les proches en arrivent là, c‟est qu‟il n‟y a pas d‟autre solution. Homme 4 C‟est un isolement.

Femme 1 Moi, j‟ajouterai quelque chose quand même, il faut être prudent, et vérifier si la famille n‟a pas envie de se débarrasser de la personne pour hériter, pour lui prendre son argent…

Homme 5 Oui.

Homme 4 Mais il y a quand même des experts qui passent derrière… Homme 5 et Femme1 Pas forcément !

Homme 2 Ben, il faut se méfier des demandes de la famille, c‟est sûr. Ce n‟est pas toujours bien intentionné. Mais, en ce qui concerne le préfet, je pense que c‟est qu‟il a déjà fait quelque chose !

Femme 3 Le préfet, c‟est qu‟il y a un acte de police derrière, certainement.

Femme 1 Voilà, mais en ce qui concerne la famille, il faut être prudent, voir s‟il n‟y a pas de l‟argent à la clé… Femme 3 Ou alors se débarrasser d‟une charge.

Homme 5 Ou simplement pour se débarrasser de quelqu‟un, hein, c‟est tout ! Homme 4 Il y a quand même un médecin qui va l‟examiner.

Femme 3 Tu sais, quelqu‟un parfois un peu simple d‟esprit… Femme 6 Oui, c‟est ça.

Femme 7 Ou qui délire simplement, mais qui n‟est pas dangereux… Homme 5 C‟est ça aussi.

Homme 2 C‟est ça aussi, l‟hospitaliser sous la contrainte alors que ce n‟est pas quelqu‟un de dangereux, qui est apte à juger ça justement ?

Femme 3 Eh bien le psy, il n‟y a que le psy pour faire ça…

Homme 2 Oui, mais pour ça, le patient, il ne faut pas le voir une heure par-ci par-là…

Femme 3 C‟est pour ça que tu es obligé de l‟hospitaliser, pour faire une étude sur lui pendant une semaine… Homme 2 Mais peut être pas. Moi, je suis pour l‟hospitalisation complète sous la contrainte mais progressive, déjà…

Femme 1 Non, non, non, il faut d‟abord l‟hospitaliser et après voir quelle est la situation, et éventuellement le relâcher.

Femme 3 Si le psy se rend compte que c‟est un problème de la famille, peut être que son rôle, là, c‟est de prévenir la police…

Homme 2 Moi, je suis pour l‟hospitalisation, d‟accord mais avec une certaine autonomie surveillée, tu vois… Femme 1 Oui.

Homme 2 Parce que l‟isolement, comme ça d‟un coup, du jour au lendemain… Femme 1 Sauf s‟il est très dangereux.

Femme 6 Cela dépend des cas. Homme 2 S‟il est très dangereux, oui.

Femme 1 S‟il est très dangereux, dans ce cas là, il ne doit pas sortir. Femme 7 On n‟est pas dans la sortie, on est dans l‟hospitalisation… Femme 3 S‟il a des armes au poing,… Bien sûr.

Homme 4 Si c‟est un psychopathe…

Homme 2 Oui, mais donc ça doit être progressif.

Femme 7 Si c‟est quelqu‟un de dangereux, de toute façon, il va être automatiquement hospitalisé. Il n‟y a pas de doute. S‟il est dangereux pour les autres, on est bien obligé de l‟hospitaliser, c‟est certain.

Homme 4 Il faut hospitaliser, voilà.

Femme 7 La question, ce serait plutôt pour quelqu‟un qui ne serait pas dangereux…

Femme 1 Donc, ce que je pense, c‟est que dans un premier temps, il faut l‟hospitaliser, et qu‟on voie après. Homme 2 Mais que ce ne soit pas complet, que ce soit plus progressif, peut être parce que c‟est une contrainte, hein…

Homme 4 Il y a une analyse à faire, je crois.

Femme 7 Oui, mais pour les dangereux, de toute façon l‟hospitalisation, c‟est sûr, elle est indispensable. Femme 3 On ne va pas attendre qu‟il tue quelqu‟un !

Homme 4 Mais est ce que ça veut dire directement l‟isolement aussi ? Femme 7 Non, ce n‟est pas ça, là on est dans l‟hospitalisation. Femme 1 Cela, c‟est après, une fois qu‟on arrive à l‟hôpital.

Femme 3 Par contre, si c‟est suite aux dires de quelqu‟un, je pense qu‟il y a une enquête à mener avant… Femme 1 Non, pas avant.

Femme 3 Peut être même au domicile du patient, si c‟est juste des racontars…

Femme 1 Mais dans ce cas là, c‟est mieux de mettre le patient à l‟abri, à l‟hôpital, et voir après ce qu‟il en est pour son environnement.

Femme 7 J‟ai vu un médecin qui avait hospitalisé une personne, il n‟était pas son médecin traitant, il ne l‟avait pas vue, il a fait un certificat…

Homme 5 Cela aussi, ce n‟est pas normal. Homme 4 C‟est le danger.

Femme 3 Cela, ce n‟est pas normal. Femme 7 Sur les dires de la famille…

Femme 3 Eh bien non, hein, il faut qu‟un médecin ait vu la personne.

Homme 2 Après, l‟hospitalisation sous la contrainte, ce n‟est pas forcément que pour des personnes hyper dangereuses, ça peut être pour une personne qui pourrait être dangereuse. Et cette personne là, déjà je pense que sous la contrainte, on n‟obtient pas forcément de bons résultats.

Femme 3 Ah ben non.

Homme 2 Donc, si la personne ne veut pas, en la forçant à faire quelque chose, on ne pourra jamais la réintégrer proprement dans la société.

Homme 4 Après, un suicidaire, il n‟est pas dangereux pour les autres…

Homme 2 Oui, mais, un petit coup de folie et il peut toujours se suicider, et emmener d‟autres personnes avec lui…

Femme 3 Oui, est ce qu‟il vaut mieux être sous la contrainte, hospitalisé, et avoir peut être une solution ? Ou bien se suicider et c‟est aussi une solution…

Femme 1 On en revient au libre arbitre. Moi, je trouve qu‟on doit avoir le droit de se suicider. Homme 2 Si on est au bout du rouleau, moi je suis d‟avis aussi… Mais pas d‟emmener les autres ! Homme 4 Oui, c‟est ta vie…

Femme 7 Oui, moi je trouve qu‟on doit avoir le droit de quitter la vie, si on n‟a plus d‟intérêt, si on n‟a plus personne qui nous aime. Par exemple, il y a des gens complètement isolés…

Femme 3 Dans les grandes dictatures, le suicide, c‟est la seule liberté…

Femme 7 Moi, je pense qu‟il faut distinguer les suicides qui sont des appels à l‟aide et… Femme 1 Sauf si c‟est maladif, si c‟est dû à une dépression qu‟on peut soigner, dans ce cas là…

Femme 3 Ou à un délire. Oui, c‟est ça, si c‟est quelqu‟un qui croit qu‟il peut voler, et qui essaie de se jeter d‟un immeuble…

Femme 1 Cela, c‟est autre chose.

Femme 7 Cela, c‟est le danger immédiat, c‟est non assistance à personne en danger si tu ne le secours pas, c‟est tout simple.

Femme 1 Oui.

Femme 7 C‟est non assistance à personne en danger. Si tu vois la personne en train de le faire, tu ne peux pas faire autrement que de l‟empêcher… Par contre, si la personne dit : « je pense à me suicider », alors là, c‟est plus délicat je trouve.

Homme 4 Ou bien : « tu ne me verras plus demain »…

Femme 7 Eh bien oui, parce qu‟à ce moment là, est ce qu‟on a le droit de l‟enfermer, de l‟emprisonner, alors qu‟elle a juste exprimé un désir, éventuellement, de se suicider ?

Homme 4 Oui.

Femme 3 C‟est peut être juste une alerte, parfois, pour qu‟on s‟intéresse à cette personne…

Femme 7 A ce moment là, il y a peut être d‟autres moyens, c‟est peut être de l‟entourer, que la famille justement l‟entoure…

Homme 5 Une personne isolée a besoin, cherche le réconfort.

Femme 7 J‟ai connu des gens qui n‟avaient plus personne, leurs derniers amis étaient morts avant eux, les dernières personnes de leur famille étaient mortes, ils étaient âgés. Une personne âgée, qui arrive sur la fin de sa vie…

Femme 1 Les enfants, les petits enfants, s‟il y en a, parfois on ne les voit pas.

Femme 7 Évidemment, si tu vois une personne comme ça qui va se suicider, tu ne vas pas la laisser faire, ce n‟est pas possible, c‟est interdit d‟ailleurs par la loi.

Homme 2 Je pense que la vraie personne qui se suicide finalement, c‟est celle qui n‟en parle à personne et qui le fait.

Femme 3 La personne qui en parle, c‟est qu‟elle veut qu‟on s‟intéresse, c‟est un signal d‟alarme… Homme 4 C‟est visible, un suicide.

Femme 3 Un jour, il va passer à l‟acte… Homme 2 C‟est ça, mais sans prévenir.

Femme 7 C‟est sûr que n‟importe qui, s‟il voit une personne en train de passer à l‟acte va l‟empêcher. L‟hospitalisation, c‟est parer au plus pressé, c‟est parer au danger vital immédiat. Par contre, qu‟un médecin et la famille décide d‟hospitaliser une personne qui a juste exprimé le désir d‟en finir, c‟est peut-être aller un petit peu vite, il faut peut être tout essayer avant.

Homme 2 Un accompagnement, mais pas forcément une hospitalisation complète…

Femme 3 Parfois, l‟hospitalisation en urgence peut être aussi la sécurité contre les personnes qui veulent enfermer le patient, alors qu‟il n‟a rien fait…

Femme 1 Si quelqu‟un a des crises de colère, dangereuses pour autrui, et qui entre temps se comporte normalement, eh bien au bout d‟un certain temps, l‟entourage ne peut plus le supporter et, plutôt que d‟avoir encore d‟autres personnes en psychiatrie, parce que, au bout d‟un certain temps, c‟est tout le monde qui déprime, il vaut peut être mieux l‟écarter de la famille, à ce moment là, le malade…

Femme 7 Eh bien non, parce qu‟à ce moment là, c‟est facile ! Voilà, ça nuit à l‟équilibre de la famille, donc on l‟écarte…

Homme 2 On impose un peu son internement et ça ce n‟est pas bien…

Femme 1 Non, non, quand on voit des gens au bout du rouleau… Attention, parfois, on voit des gens qui n‟en peuvent plus, tout simplement… Parce que c‟est tout l‟entourage qui en prend un coup.

Femme 3 C‟est sûr…

Homme 2 Déjà, de là à la mettre de coté, cette personne...

Femme 1 Non, mais avec des crises de colère violentes, dangereuses ! Homme 2 Mais il y a plein de cas possibles…

Femme 7 Mais ça, c‟est pour des personnes dangereuses, mais pour les personnes non dangereuses, ceux qui ne sont dangereux que pour eux mêmes, tu ne vas quand même pas les hospitaliser…

Femme 1 Ah non…

Homme 2 Oui, mais dangereux pour eux mêmes, ça veut dire aussi des personnes inconscientes tout simplement, ce n‟est pas forcément des personnes suicidaires, ce sont des personnes qui peuvent aussi ne pas faire attention, tomber dans l‟eau…

Femme 1 Là, on arrive à l‟Alzheimer !

Femme 7 Là, c‟est différent, on est obligé de protéger. Mais une personne qui a toute sa tête, parfois c‟est délicat de la contraindre…

Homme 2 Parce qu‟elle a sa liberté, la personne. Si elle a envie de se « foutre en l‟air », et qu‟elle est consciente de ça, c‟est malheureux, il faudrait essayer de l‟aider c‟est sûr, mais pas l‟interner. On a le droit de se supprimer, ça fait partie de la liberté…

Femme 7 Si elle risque de passer à l‟acte, elle risque de gêner la famille, donc on l‟empêche de passer à l‟acte… Femme 1 Des personnes paranoïaques, qui tyrannisent la famille…

Femme 7 Ca c‟est autre chose, c‟est un autre cas. Si c‟est quelqu‟un de dangereux, c‟est évident, on peut pas le laisser…

Femme 3 Ca peut ne pas être l‟internat mais plutôt des visites chez le psy tous les jours, le matin par exemple, mais sans enfermer la personne. Il faut qu‟il y ait un suivi psychiatrique intense.

Homme 2 La personne qui se fait interner malgré elle et qui est suicidaire, ce qui peut se passer aussi c‟est qu‟elle peut nourrir une haine envers ceux qui l‟ont internée. Parce qu‟elle ne voulait pas, qu‟elle a toute sa