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IV. 1. 4. 1. 2. Les topiques {Départementalisation} et {Organisation} interpénétrées
Le terme de « départementalisation » provient de la littérature anglo-saxonne, du chapitre 9 de
l’ouvrage de William H. Newman, dans l’intertitre « Organizing ». Il nous faut expliciter ce
glissement sémantique. Ce terme se réfère aux concepts des fayoliens Luther Halsey Gulick et
Lyndall Urwick [Newman 31] : il s’agit d’intensifier la {planification} par la
{departementalisation}[Newman 29].
La {départementalisation} comme ‘groupement’
L’universitaire William H. Newman définit le besoin d’une méthode adéquate pour
« dividing and grouping the activities » (p.143). Il faut choisir une manière de voir les
activités : ce seront les points de contrôle et le personnel qui en est relié. William H. Newman
se réfère à Alfred Sloan (1964). Cette « clarification », i.e. les « limits » réciproques, de ces
différentes activités est l’objet même du travail de « departementalisation » : le contrôle
exhaustif étant impossible, il suffit d’ajuster sa vision, c’est-à-dire de mettre en place des
« secure adequate attention ». Et là où l’on ne peut voir, il faut faire « recognize the local
conditions », par un inspecteur ou un conseiller ; c’est-à-dire, améliorer l'autorité par la
division fonctionnelle d’un assistant [Newman_40]. Vient alors le questionnement sur le
« staff function authority » : les sujets qu’ils recouvrent, la concurrence entre eux et l’autorité
locale compétente. Au mieux, ils sont des « channel of communication ». Se pose alors la
question de « span of supervision » [Newman_54], en référence encore aux travaux des
fayoliens Luther Halsey Gulick et Lyndall Urwick (1922). Ceux-ci débouchent sur les
[+] Organisation [-] Limits of planification ; ‘Span of supervision’ / Fayol [+] Fayol [+] Autorité fonctionnelle [-] Surmenage, délégation [+ [+] Fayol ? [+] Function
[-] sciences des systèmes [+ [+] Communication [+] Décision [+ [+] Communication [-] Span of supervision [+ [+] Environnement [-] Bureaucratie [+ [-] Autorité
[+] Science des décisions [-] Organization formelle / Fayol
[-] Supervision
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questions de {décentralisation} et de {délégation}, question traditionnellement militaire,
reprise par les sciences sociales
78. On parle alors {d’organisation}. Car c’est, avant tout, un
choix de la taille de l’organisation, de ses directeurs, et de la clarté de leurs instructions
[Newman_78]. Chez le consultant Louis Allen, le « management organizing » n’est défini
que par cette mission d’« arrange and relate the work to be done » [Allen_1]. Il est
responsable du « leading », du « forecasting », et du « controlling » donnant tout son sens à
« organizing » [Allen_2]. S’il lui faut des « shared methods », la « formal organization
chart » dit moins de son activité que son « art of deciding » entre les différents « groups »
de son entreprise. De même, l’universitaire [Paterson_1] préfère le terme d{’organisation}
dans son aspect dynamique. Ce qui est à décider dans une entreprise, c’est son instance de
« function coordination », car elle-même est un « lived organism », dont toutes les parties
sont « inextricably entwined ». L’« organization », c’est donc l’étude de ses processus de
{décision} avec leur {environnement} [Paterson_8&al]
79.
L’{organisation} comme ‘fonction’
Dans la littérature française le mot de « departementalisation » apparaît peu, sa définition est
: une « entreprise » définie uniquement par ses « fonctions ». Prenons un exemple de
[Borne_16], qui parle de « l'administration » comme d’une « science » ; il décrit ce
« mouvement d’ensemble », citant l’héritage d’Henri Fayol (1916), visant à la « définition de
l'entreprise par ses fonctions » [Borne_20] : que ce soit la finance, l’approvisionnement, la
vente, la documentation, ou la sécurité [Borne_37, 40, 47, 54, 64] ; même la fonction de
relations du travail fait l’objet de techniques spécifiques et spécifiées, de responsabilités
explicitées et engageantes [Borne_61]. Ses fonctions se distinguent par le fait qu’elle assigne
la discipline des hommes, les sanctions et les récompenses, tout comme l'affectation de
chacun aux fonctions de l'entreprise. Un autre exemple de « spécialisation » et de vision
« technique » de cette {départementalisation}, qui ne dit pas son nom, se lit chez
[McCarthy_23-24] avec le « service du personnel ». Se spécialisant dans les « aspects
juridiques » et ceux du « social », il est en lui-même une « technique» de l’entreprise mais
sans savoir comment agir dans l’ensemble plus vaste de {l’organisation}
7878Ainsi s’explique le glissement sémantique du terme « departementalisation» à celui de l’« organizing » : ce dernier recouvre le signifiant que la « departementalisation » ne suffit pas. En effet, le vocable « organization » se substitue peu à peu, au fur et à mesure que les objections se précisent : énoncer les facteurs limitant le nombre effectif de subordonnés qu'un cadre peut superviser (« span ofcontrol »); dénombrer les objections soulevées par un accroissement du nombre de cadres et de niveaux hiérarchiques (« complexity »). Il faut dès lors justifier le
choix le nombre optimal de subordonnés pour chaque cadre et d’en savoir le soulager de ses tâches [Newman_60].
79 L’« administration » n’est plus qu’un « organism » et ses « decisions » qu’il convient d’étudier ; elle est {l’organisation}, moins définie par son centre (son « cerveau » pour Henri Fayol), que par son {environnement}, lequel devant spécifiquement ne plus regarder que ses flux de {communication}. Dans cette théorie des systèmes¸
la structure de l’autorité (le ‘command’ et le ‘order’) se substitue à l’étude de ses ‘limits’ et de ses ‘bounds’ [Paterson_10]: c’est-à-dire cette « sapiental autority » faite de « responsability» et d’ « accountability » de chacun [Paterson_11_14].
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