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Dans la plupart des cas, elle est de consistance crémeuse,

sans aucune mauvaise odeur. Sa couleur, ordinairement blanc jaunâtre,

était brun chocolat dans la tumeur opérée

par

M. le

professeur Boursier

(obs. XVII). Winship et Alban Doran

latrouvèrent semblable à du pus. Un des cas relatéspar Roux

lareprésente semblable à la pulpe d'une pomme

cuite.

Ilestune autre production qui est presque constante

dans

leskystes dontnous donnons la description, comme

d'ailleurs

dans la généralité des productions dermoïdes : nous

voulons

parler des cheveux et des poils. Quelquefois, on les trouve

libres dans la cavité kystique, sans bulbe, lubrifiés par la

matière sébacée qui les agglutine, pelotonnés, enroulés et

mêmeenchevêtrés inextricablement, formant unfeutrage épais

et dur. Généralement, au contraire, ils sont implantés dans

laparoi et présentent la structure de cheveux ou de poils

normaux, pourvus d'un bulbe bien développé. Us sont fins et

soyeuxet leur couleur est ordinairement pâle. Cependant, on peuttrouverdans le même kyste des cheveux de longueurs et

de couleurs diverses. La couleur des poilsest, leplus souvent, indépendante du teint de l'individu porteur de la tumeur,

comme dans le cas de Winship, où les poils intra-kystiques

étaient blonds tandis que ceux du pubis de la malade étaient

bruns(obs. I),oudans le cas si intéressant d'Andral, quenous citonsci-après :

Observation IX

(Andral,,Précis d'anatomiepathologique,1829).

Kyste dumésentère chez unenégresse.

Chez une négresse qui portait dans le mésentère un kyste à parois

caitilagineuses rempli d'une matière sébacée au milieu de laquelle exis¬

tent despoils nombreux, ces poils différaient totalement de la cheve¬

lurelanugineuse et noire de cette femme. Us étaient lisses, doux au

loucher, blondsouroux,quelques-uns argentéscommeceuxd'unenfant

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de la raceblanche. On peut d'ailleurs trouverdans un même kyste des poils de diversescouleurs.

Les deux productions dont il vient d'être question, matière

sébacée et poils, peuvent, nous l'avons dit, se rencontrerdans

toutes les variétés de kystes dermoïdes, même les plus sim¬

ples, tels ceux de la queue du sourcil. Mais il est des forma¬

tions kystiques qui présentent une complexité histologique plus considérable et renfermentdes parties dont le développe¬

ment ne dépend pas uniquement du feuillet embryonnaire

externe. Nous verrons plus tard l'importance de ce fait au point devue pathogénique. Les tumeursqui nousoccupentpeu¬

ventêtrerangées danscette catégorie de productions

dermoïdes

compliquées, et si nous ne les désignons pas sous

le

nom

de

tumeurs tératoïdes, laissant cette appellation aux kystes

plus

compliqués encore et renfermant des débris fœtaux

bien diffé¬

renciés, nous pouvons toutefois, les considérer comme un

terme de transition entre les kystes dermoïdes proprement

dits et ce dernier genre de productionspathologiques.

Nous trouvons en effetsignalée, dans beaucoup

des

cas que

nous avonspurecueillir, la présencede tissuosseux.

"Winship,

Scortigagna, Roux, Bonfigli, Bricheteau,

Dubourg ont

ren¬

contré des os en plus ou moins grand nombre et

plus

ou

moins gros. Généralement informes, quoique

souvent

on

ait

cru y reconnaître l'apparence d'os de l'organisme

(presque

toujours de maxillaires), ils sont, dans la grande

majorité des

cas, adhérents en un point de la paroi où le tissu

fibreux

a

fait

place àun tissu cartilagineux. Bans la même

cavité d'un des

kystes trouvéspar Roux, il yavaitjusqu'à troismasses

osseuses

différenteset libres.

Leur tissu, habituellement compact, est parfois

creusé de

cavités, et il arrive souventque ces os contiennent

des dents

en plus ou moins grand nombre, et de

formesVariées. Il nous

parait intéressant de rapporter ici l'observationde

Bonfigli (de

Bologne), qui est, à ce titre, tout à fait typique.

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Observation X

(Clodomiro Bonfigli,Rivista clinica di Bologna,1875.)

Kystedermoïdede la cavité desépiploons.

LaveuveA. G..., âgéede cinquante ans, campagnarde,

domiciliée à

D.deP..., fut transportée d'urgence à l'asile

provincial de Ferrare, le

27juin1873. Les antécédents fournis par son entourage

sont incom¬

plets. On a pu rassembler les

suivants

:

la malade, de complexion

faible, avait le teint naturellement coloré (?) et fut

réglée

pour

la

pre¬

mièrefois àdix-huitans. Adix-neufans,pendant quatre mois, elle fut

enproie àdes hallucinations(?) et guérit par un

traitement

antiphlo-gistique. Avingt-deux ans,elle semaria;

elle enfanta cinq fois heureu¬

sement, avorta une fois, et une fois on dut faire la version.

Elle

a toujourshabité dans la lande, dansune maison humide et peu propre.

Malnourrie, nebuvantque del'eau, elle a toujours vécu dans

la plus

épaisse misère.

Son père est mort d'une pneumonie aiguë, sa mère d'une

maladie

chronique(?) et aliénée, une sœur de pneumonie, une

d'hépatite (?),

etuneautrede convulsions vermineuses(?) dans l'enfance. Un de ses

cousins etunedeses sœurs vivantes sont affectés d'aliénation mentale (pellagre).

La maladie actuelle aurait débuté, il y a quatre mois, par de la

céphalée, de l'insomnie, de la cardialgie, de l'affaiblissement

général

desforcesphysiques, deshallucinations etillusions. Danssa

famille,

on

lasoigna pardes toniques etdes bains froids.

Asonarrivée àl'établissement, onjugeason état assez grave pourla

faire coucher immédiatement, et on procéda àl'examen physique,

qui

donna les résultats suivants:

Dénutrition très accentuée, yeux caves, regard sans expression,

pupillesdilatées, immobilité absolue du corps, apathie complète. Peau

sèche et raide, luisante et dure [sur le [dos des mains; température

au toucher très élevée, pouls petit et fréquent : respiration

pénible

etinterrompueparquelques secousses detoux sans crachats. A

la

per¬

cussion, son tympanique obtus àla base du thorax àdroite, avec

dimi¬

nution du murmure vésiculaire et respiration bronchiale, indistincte.

Agauche, rien de particulier, sauf quelques râles à grosses bulles au voisinagede la colonne vertébrale. Bruits du cœur faibles mais assez nets;température,40°3.

^ul'étatgravedela malade, on juge inutile de prolonger l'examen physique, d'autantplus qu'on avait reconnuàquelle altération

était dû

1accroissement de température.

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La malade ne prend rien, a des selles séreuses. Elle délire de temps

en temps. La fièvrese maintientavec de légères exacerbationsetrémis¬

sions pendant trois jours, au bout desquels la malade meurt dans le

collapsus, à neuf heures du soir.

Autopsie. Faite trente heures après la mort. Cadavre maigre,

masses musculaires atrophiées.Taches de scorbut surles membresinfé¬

rieurs. Sur le ventre, vergetures. A l'examen de la tête, boite osseuse peuépaisse. Le cerveau hyperémiéet présentantparendroitsuncertain degréde ramollissement. Petils kystes dans les plexus choroïdes. Au thorax, plèvrepulmonaire épaisse etadhérantàla pariélale,à droite. Le

poumon du même côté .présente une hépatisation rouge dans tout son

lobe inférieur. A gauche, hyperémie discrète. Rien de particulier au cœur; sur l'aorteascendante, petite plaque athéromateuse.

Abdomen.— Après avoir, par une seclion elliptique des parois du ventre, découvert les viscères abdominaux, on remarquetoute la masse de l'intestin grêle repoussée à droiteet vers le haut. Lequartinférieur gauche est occupé par la vessie distendue. Le foie est normal; l'estomac

ne se voit que dansunetrès petite partie, tandisque sa place ordinaire

estoccupée par une masse très résistante àla palpation et recouverte du grand épiploon; le côlon transverse est quelque peu procident.Si

l'on porte sonattention sur la masse anormale occupant lequartsupé¬

rieur gauche, on trouve qu'elle consiste en une grosse tumeurayantles rapports anatomiques suivants: elle a la forme d'une poire dont la pointe serait vers laligne médiane, à la hauteur du tronc cœliaque,le

corpsdéjeté vers la gauche etobliquant un peu en bas, de façon ànese trouverqu'en partie sous le lobe gauche du foie; sur la faceantérieure,

elle est recouverte par l'épiploon gastro-colique qui lui est légèrement

adhérent. Après que l'on eut incisé etdisséqué celui-ci, on vit quela

tumeur était placée dans la cavité des épiploons et que, par untissu conjonctif, la pointe était fortement soudée àcelte portion del'épiploon gastro-hépatique qui embrasse le faisceau des vaisseaux hépatiques,

versl'extrémité du pancréas, attirés vers la gauche commeparle poids

de latumeur. Le hiatus de Winslow reste très voisin du pointd'inser¬

tion de latumeur. Le corps de celle-ci présente aussi quelques autres légères adhérences avec le repli péritonéal qui limite la cavité des épiploons.

L'estomac est rétréci, quelque peu retourné vers le haut et retiréà gauche. La rate est toute petite et paraît écrasée par la tumeur. La

muqueuse de l'intestin est un peu hyperémiée. Dans l'ovairedroiton

note un kyste de la grosseur d'une pomme, àcontenu séreux (?). L'u¬

térus esten état d'involution; les reins ne présententrien de spécial.

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