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neux et ce n'est que dans des cas exceptionnels qu'ils attei¬

gnent des dimensions considérables, comme dans

l'observa-tion ci-après :

Observation VI

(SpencerWells,Traité des maladiesde l'ovaire,traductionCazin,1876.)

Kyste dermoïde de l'épiplooncoïncidant avec une grossesse ; extirpation, guôrison.

Une femme mariée,de trente-huitans, mèrede cinq enfants, dont

la

mèreétait morte d'hydropisie et d'une tumeur abdominale de nature

indéterminée, me fut présentée, en avril 1871, par le Dr Ross.

Dix-huit ans auparavant, avant de se marier, elle avait découvert

l'exis¬

tenced'une tumeur, en avait suivi les progrès, et, à chaque

accouche¬

ment, avaitobservéqu'elle avait diminué pendant la gestation.

Toutes

les couches furent heureuses, à l'exception d'une seule où le Dr Ross

fit la version. Bientôt après la naissance de chaque enfant, latumeur

recommençait à se développer, mais jamais autant que dans les

six

derniers mois. Mon diagnostic fut : kyste de l'ovaire, probablement dermoïde, Utérus libre, grossesse au début. Le 4 mai, je pratiquai

l'ovariotomie.

Une incision de cinq pouces, à égale distance de la symphyse

pubienneetdel'ombilic, mit à nu un kyste nonadhérent qui fut ponc¬

tionné. Le tube futimmédiatementretiré, car aucun liquide ne coula.

Enl'enlevant, il sortitune masse de cheveux et degraisse et une quan¬

tité deliquide; unepoche fut attirée au dehors, avec uneanse d'intestin

etungrandreplid'épiploon trèsvascularisé. En séparant ce dernieret l'intestin,je découvris qu'il n'y avait pas de pédicule, la nutrition du

kysteayantétéentretenue par les vaisseauxépiploïques etquelquesgros vaisseaux situésprès de l'appendicevermiculaire, où l'intestinparaissait

épaisetresserré. Plusieurs vaisseauxetreplis del'épiploon furent tordus

ouliés,etles ligaturescoupées à ras.

L'ovaire gauche était trois fois plus volumineux qu'à l'état normal,

avecde largesvésicules et des taches opaques sur ses tuniques. Je me

décidaiàl'enlever. L'utérus était gros et semblable à un kyste (cyst-like),etausecond mois de la grossesse. La plaie intérieure fut fermée

avecdes sutures.

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La portion solide du kyste pesait environ 2 livres. Il contenait au

moins 33 pintes de liquide; unegrande quantité de cheveux déliés, de la matière grasse qui se solidifia par le refroidissement, en furent aussi extraites. Une certaine étendue de la paroi était, à l'œil nu,exactement semblable à la peau, et, en d'autresendroits, cetteparoi étaitincrustée de petitesplaquesosseuses.

Laconvalescence nefut pasinterrompue, etau mois de décembre,le Dr Ross m'écrivit que la malade avait été délivrée d'une fille, aprèsun travaild'environ treizeheures. Elle continua d'allertrès bien etétaiten

bonnesantéen mai 1872.

Le volume moyen des tumeurs dermoïdes de la cavité abdo¬

minale varie entre celui d'un œuf (obs. XVII) et celui d'une

tête humaine (obs. I etIV). Celui de Ruysch avait la grosseur du poing (obs. III); ceux de Bricheteau (obs. XIII) etde M. le

Dr Dubourg (obs. XVI) à peu près le volume d'une orange.

Celui deLawson-Tait (obs. II) étaitbeaucoupplus volumineux.

Frœnkel a eu l'occasion d'observer à Vienne, à la clinique

du professeur Billroth, deux cas de kystes dermoïdes dissé¬

minés dans le péritoine, et dont les uns atteignaient la dimen¬

sion de la main, tandis que les autres ne dépassaient point

celle d'un grain de chénevis. Voici la relation de ces deux cas, relation un peu longue, peut-être, mais que nous avons cru devoir donner presque in extenso à cause de l'intérêt qu'ils présentent:

Observation VII

(a. Filenkel, Wienermedizinische Wochenschrift,1883.) Kyste dermoïde de Vovaire gauche.Kystes dermo'ides simultanés

dans lepéritoine.

Mme S..., trente-sept ans, cultivatrice, entre à la clinique du profes¬

seur Billroth le 5 décembre 1882. N'a, dit-elle, jusqu'ici eu aucune

maladie. Ses règles, survenues à dix-huit ans et toujours régulièrement depuis, ont, notamment durant ces huit dernières années, été abon¬

dantes. Les dernières datent de trois semaines. Elle a eu quatre accou¬

chements physiologiques et un avortement. Les premières couches

datent de treize ans, lesdernières de huit ans. L'avortement a eu heu

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soudainementà lasuite d'une chute, il y a cinq ans, après une gros¬

sessedequatre mois.

Lamalades'aperçut de ses douleurs actuelles, il y a un peu plus de

deuxans,àlasuited'une rétention d'urinesurvenuesoudainement. Un

médecin,appelé,remarqua à cetteépoqueunetumeurronde, de lagros¬

seurd'une pomme, au-dessus du ligament de Poupart droit. L'attention

de la maladeayant été attirée là-dessus par le médecin, elle put la tou¬

cher. Cette tumeur, remarquée,au début, seulement dans la moitié

droite de l'abdomen s'accrut lentement et fut perçue aussi du côté gauche. La malade constata un rapide accroissement de la tumeur depuis neufmois et incrimina à cesujet une chute sur le dos, du haut

d'unchariot,qu'elle fità cette époque et à la suite de laquelle elledut

garderle lit trois semaines.Pendant cetemps,elle eutde vives douleurs

dans leventre etles reins et le début de sa maladie fut accompagné de symptômesfébriles.

Lamaladese plaignaitsurtout d'une gênante sensation de pesanteur

dansl'abdomen, d'un besoin derespirer à chaque effort, de douleurs de

reins survenant parfois, d'un besoin impérieuxd'uriner et de douleurs

cuisantes durant la miction. Elle a maigri dans ces dernierstemps. Les

antécédents héréditairesne sont pas facilesà établir.

Etat actuel. Femme pas mal maigrie, de constitution délicate, de

couleur saine. Position du diaphragme à droite entre la cinquièmeet

sixième côte; compression du cœur, sur le bord supérieur de la troi¬

sièmecôte contre le bord gauche du sternum, la ligne mamillaire. Bat¬

tements normaux. Respiration vésiculaire. Inspiration quelque peu difficile.

Lebas-ventreestjpendant. La peau de l'abdomen est coupée de quel¬

ques veines grosses et dilatées. Fluctuation très marquée, à fleur de

peau, avec de grosses ondes...

Larégion épigastrique, de mêmeque la partie supérieurede droite de

1abdomendonne à la percussion des bruitstympaniquesclairs; lespar¬

tiesdéclives, sur les côtés, sont tympaniques; le restedu bas-ventre a

un son creux. Les changements de position n'influent pas sur lesrap¬

ports de percussion.

banslarégion des sons creux, on trouve une tumeur atteignant de

son sommet presque l'hypocondre gaucheune largeur de main du

cerclecostal gauche), tumeur assez dure au toucher, recouverte d'une

peaubosselée etse mouvant de côtéassez nettement. Cette recherchese faitsansdouleur.

Utérus dévié à gauche et allongé; portion vaginale courte, orifice ex¬

terne permettant l'introduction de l'index et, dans la paroi interne du

canal

cervical, profondes déchirures.

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Si l'on soulevait le ventrede la femme, il était facile de saisirdepuis

l'extérieur le fond de l'utéruset dele faire ballotterentrelesdeuxmains et, de même, le séparer de la tumeuravec laquellel'utérus était réuni

depuis sa cornegauchepar un gros cordon. Dans le cul-de-sacde Dou¬

glas, on sentait l'extrémité inférieure de la tumeur, étalée, élastiqueet résistante par endroits, et mobile quand on en déplaçait le sommet;

depuis le rectum, on sentait encore assez facilement cettepartie de la

tumeur.

Diagnostic avant Vopération. Kyste de l'ovaire gauche.

Opération le 9 décembre1882.— Narcose. Antisepsieduchampopé¬

ratoire. Incision abdominale de 20centimètres de long dans la ligne

blanche. Incision des parois jusqu'au péritoine. Ouverture de celui-ci

sur un petit espace et par cette petiteouverture sortirent 5 litres d'un

liquide jaune verdâtre, dont la surface présentait de la graisseetde la cholestérine; avec ceflot se présenta une masse de cheveuxetde suif.

Acause de la sortie de la cavitépéritonéale de cette massedermoïde,on accepteavec la plus grande probabilité l'existence simultanéed'unkyste dermoïde de l'ovaire, etétant donné le contenu déjà impur, on néglige

de ponctionnerle kystepournepas occasionner de déchirures de laparoi

très friableet l'irruption ducontenu kystique dansla cavité abdominale.

On essaie ensuite de faire sortir le kyste de l'abdomen, et,dans cebut,

ondoitprolongerdequelques centimètresenhaut l'incision abdominale.

Mais, dès qu'on tente cette opération, survient l'événement redouté:la paroi postérieurese fend, etmalgré qu'on ait très promptementattiréle kyste hors de l'abdomen, tout en fermant avec les mains les parois

abdominales, on n'arriva pas à empêcher l'introduction dans la cavité

du contenu jaune gaisseux,formé de suif, de cholestérine et de che¬

veux, quoique cependant la partiedebeaucoupla plusimportanteait été

évacuée vers l'extérieur.

Latumeuroffrait de larges adhérences avec l'épiploon, auquel appen-daient dessortes de petites tumeurs présentant un conglomératde suif

et de cheveux. Çà et là, en dehors de l'épiploon, des cheveux étaient isolés, librement développés dans la cavité péritonéale, ainsi que de

petits kystes sphériques, gros commedes noixqui, ainsi quedescerises

parleur pédicule, étaientattachés aupéritoine par un cordon trèsfinet allongé. Dela surface supérieure gauchede latumeur partait uncordon qui semblait un tissage de l'épiploon et qui, de même que les autres

faces péritonéales, était couvert de petites tumeurs dermoïdes et de

cheveux isolés et qui se rendait vers la grande surfaceépiploïque, sur

une longueur d'environ 20 centimètres, en enveloppant la partie

infé¬

rieure d'une sorle degâteau aplati,grand comme la main, lequel,logé

dans l'épiploon,présentait un fond semblable àunemassede suifd'où

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sortaitunegrossetouffede cheveux.Postérieurement,cette tumeur

offrit