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2361 : Diagnostic parcellaire et inventaire d'exploitation

Les opérations décrites ci-dessous devront être menées obligatoirement dans toutes les parcelles du groupe de récolte, six mois environ avant l'ouverture de l' AAC à l'exploitation.

Le diagnostic parcellaire prépare et simplifie l'inventaire d'exploitation. Il consiste à reporter sur une carte à grande échelle (obtenue par agrandissement de la carte de base au l/50.000e) les contours des unités géomorphologiques (ou interfluves élémentaires) dont la surface varie de 10 à 100 ha et qui composent la parcelle ; ensuite deux prospecteurs parcourent rapidement chaque unité ainsi délimitée pour juger de son accessibilité, de son ex'J)loitabilité et de sa richesse en bois commercialisables ; les passages obligés et les obstacles infranchissables sont également repérés et le tracé des cours d'eau est précisé ; on peut grâce à ce diagnostic préalable (qui prend 2 jours par parcelle au maximum) :

- déclasser une parcelle abusivement incluse dans le groupe de récolte,

- identifier les sites d'intérêt écologique ou patrimonial à ne pas parcourir en coupe,

- exclure aussi de l'inventaire d'exploitation les unités inaccessibles, inex'J)loitables ou très pauvres, - tracer en première approche le réseau de pistes de débardage en fonction des contraintes

topographiques , de la richesse du peuplement et des sites à préserver,

- décider de la période où cette parcelle sera exploitée, (certaines parcelles ne sont exploitables qu'en saison sèche)

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L'inventaire d'exploitation qui suit immédiatement le diagnostic parcellaire est donc concentré sur les unités accessibles, exploitables et portant une densité minimum de bois exploitables ; il ne couvre pas les sites à protéger. Cet inventaire en plein a pour objectifs :

- de connaître précisément 1 'effectif et la localisation des arbres exploitables ;

- d'évaluer le potentiel de renouvellement de la parcelle (DME - 20 cm) ;

- de repérer à la peinture ou au ruban fluorescent, les semenciers, arbres d'avenir particulièrement

beaux et autres arbres d'intérêt patrimonial que l'exploitation devra absolument préserver ;

- de repérer les bouquets de bois moyens (en particulier les Okoumés) où l'exploitation de quelques arbres hypothéquerait lourdement 1 'avenir

- de cartographier toutes ces informations sur une carte à grande échelle (l/5000e à 1/10.000e) qui constituera la base indispensable à l'organisation d'une exploitation rationnelle;

- de finaliser le tracé et d'ouvrir le réseau de débardage au plus près des arbres exploitables, avant le début de l'exploitation en croisant plusieurs « couches » du SIG : pentes, reliefs, résultats de l'inventaire d'exploitation (FORAFRJ - Le SIG : une aide pour tracer le réseau des pistes forestières - Méthodes et résultats - Document n° 13 - 1998).

Le diagnostic parcellaire et l'inventaire d'exploitation seront instaurés dès le démarrage du projet, dans les parcelles à ex1>loiter en 2000, 2001 et 2002, de façon à rectifier immédiatement les pratiques d · exploitation. à en réduire les coûts. à améliorer l'organisation du chantier et à expérimenter un cahier des charges de l'exploitation à faible impact.

Organisation et rendement de l'inventaire d'exploitation

La surface à diagnostiquer annuellement est celle de 1' AAC correspondante ; grossièrement, pour une récolte de 40.000 m3, à 9 m3/ha de moyenne. Il faut parcourir 4500 ha/an soit environ 15 parcelles de 300 ha.

Le diagnostic d'une parcelle consiste en

- la confection de la carte de prospection à grande échelle

- l'ouverture d'un layon de prospection traversant chaque unité, en empruntant une crête et qui servira aussi le layon de base pour l'inventaire d'exploitation (environ 5 km de layon par parcelle soit 1 k.m/60 ha);

- le parcours de cette parcelle par 2 prospecteurs et 1 chef d'équipe en 2 jours environ ;

- la correction de la carte de prospection par le report précis des unités à inventorier et le projet de réseau de débardage.

La surface à inventorier annuellement après diagnostic, peut être grossièrement estimée à 80 % x 4500 ha= 3600 ha.

Cet inventaire consiste en

- ouverture d'un réseau de layons d'inventaire tous les 100 m, perpendiculairement au layon de base, jalonnés tous les 100 m par un piquet numéroté (soit 1 km layon/10 ha et 24 km layon par parcelle) ;

- parcours de la virée, 50 m de part et d'autre du layon par une équipe de 4 prospecteurs (2 de chaque côté). 1 chef prospecteur-pointeur et 1 chaîneur qui progressent sur le layon ; cette équipe inventorie environ 25

ha/jour :

- pointage par carré de 1 ha délimité par le layon et les jalons hectométriques avec positionnement sur le carré des arbres exploitables (> = DME dans les catégories Pl, P2 et S) avec la même cotation/qualité que dans lïnventaire d'aménagement (note 1 à 3) ; chaque arbre jugé exploitable par la prospecteur reçoit un numéro :

- pointage, sans positionnement dans le carré, des arbres des mêmes catégories, dont le diamètre est compris entre 40 cm et le DME

- repérage physique des arbres ou des contours de bouquets d'arbres à protéger absolument lors de 1 · exploitation

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- report de ces informations sur la carte à grande échelle et optimisation du tracé du réseau de débardage ;

- intégration des résultats géoréférencés de l'inventaire dans le SIG. Il faut donc prévoir :

- 1 équipe de 7 layonneurs (idem inventaire d'aménagement) qui ouvre 50 km/mois et doit ouvrir au

total : 435 km/layon/an layon de base

layon d'inventaire soit 9 mois de travail

5 km/parcelle }

24 km/parcelle } x 15 parcelles/an

- 1 équipe de 6 prospecteurs qui inventorie 20 j x 25 ha = 500 ha/mois et qui doit inventorier au total : 3600 h/an soit 7,2 mois de travail, auxquels il faut ajouter 2 jours x 15 parcelles de diagnostic

soit 9 mois de travail.

En fait, compte tenu de la nécessité actuelle de prendre de l'avance sur l'exploitation et des temps de rodage, ces deux équipes seront employées à plein temps pendant la durée du projet.

2362 Exploitation à faible impact

Après avoir organisé le chantier d'abattage et de débardage grâce à l'inventaire d'exploitation et à la carte de localisation à grande échelle, il convient de conduire l'exploitation elle-même avec le plus grand soin

- ouverture du réseau principal de débardage ;

- dernier diagnostic qualitatif des arbres exploitables (sondage au cœur, appréciation de l'état sanitaire et de la forme du fût) avant abattage

- nettoyage de la place d'abattage et ouverture du layon de fuite ;

- égobelage des contreforts

- abattage directionnel (sauf pente forte) en fonction de la position des arbres réservés et repérés et de

la direction de débuscage (ne pas abattre perpendiculairement à la piste de débuscage) ;

- marquage de la souche et de la grume immédiatement après abattage avec le numéro attribué par l'inventaire

- débuscage à l'aide d' élingues fixées sur le câble principal pour pouvoir rassembler plusieurs grumes sans multiplier les aller-retour ; ces élingues sont munies d'aiguilles qui facilitent le passage sous la grume et évitent de devoir positionner le gros bout avec la lame du bull

- découpe haute au-dessus du premier défaut (pour contrôle par le chef de chantier) et au moment du

débuscage :

- débuscage lame relevée ;

- débardage au skidder sur les pistes préalablement ouvertes ;

- protection des « arbres de coin » en bordure de piste par des levées de terre ;

- contrôle par le chef de chantier du nombre d'arbres débardés ou abattus par rapport au nombre

d'arbres inventoriés ; contrôle des souches et du volume des purges ;

- découpe sur parc intermédiaire et cubage. ONF - CIRAD-Forêt

Dès la clôture de l'exploitation, les pistes de débardage sont fermées (décompactage du sol au ripper dans les zones argileuses) et la circulation des eaux de surface est rétablie.

N.B. : Devant l'importance que revêtent la rationalisation des méthodes d'exploitation forestière et l'encadrement des équipes d'inventaire, conscients des changements profonds qu'ils impliquent dans les pratiques quotidiennes, nous proposons le recrutement par CFA d'un CSNE ingénieur forestier qui pilotera ces améliorations et sera placé en permanence sur le chantier, aux côtés du chef d'exploitation.

2363 Etudes d'accompagnement

Durant cette phase d'élaboration du plan d'aménagement, on ne retiendra que des études ayant un intérêt pour l'entreprise et dont les résultats sont rapidement applicables ; ces travaux seront concentrés dans un groupe d'études de la série de production ;

Régénération et croissance de l'Okoumé et des principaux bois divers

Cette question est centrale car elle conditionne le niveau de récolte au-delà de la première rotation et le devenir des parcelles fortement exploitées ; on installera donc quelques placeaux après exploitation et on testera plusieurs traitements susceptibles de favoriser la régénération et la croissance initiale de !'Okoumé, de l'Ozigo et du Kévazingo (peut-être Baya et Igaganga selon résultats d'inventaire)

- trouées de taille variable, disposées à moins de 80 m d'un semencier ;

- modalités et période de nettoyage de ces trouées pour éviter leur envahissement par les lianes ou les parasoliers.

On recueillera aussi toutes les données disponibles sur la croissance en hauteur et diamètre des gaulis et sur l'effet des éclaircies dans les peuplements naturels d'Okoumé en première zone forestière ; (FORAFRI n°

16) en.fin. on pourra faire analyser des rondelles des bois divers pré-cités pour mieux apprécier leur croissance en diamètre et adapter en conséquence la durée de la rotation (cf II - 2352).

Impacts de l'exploitation forestière sur les peuplements

Cette étude sera menée sur des placeaux permanents installés immédiatement après exploitation (les résultats de l'inventaire d'exploitation étant disponibles) ; on évaluera

- la mortalité après exploitation ;

- les blessures, en distinguant la part imputable à chaque phase de l'exploitation ,

- la réversibilité des dégâts et leur répartition par essence et classe de diamètre : - la vitesse et les modalités de cicatrisation ;

- les possibilités d'amélioration des pratiques d'exploitation.

Cette étude permettra aussi de mieux calculer la rotation (cf II-2352).

On pourra aussi opérer un inventaire de post-exploitation dans une parcelle du secteur ouest couverte par l'enquête sur les exploitations passées (cf 11-2345) et exploitée une nouvelle fois en début d'aménagement (cf II-2352) pour juger de l'impact de l'exploitation forestière à l'échelle de temps (80 ans) et d'espace (300 ha) qui intéresse le plus le gestionnaire.

Intérêt de certains travaux svlvicoles

Nous considérons qu'une bonne organisation et l'exécution correcte de la coupe constituent l'acte sylvicole le plus réaliste et le plus efficace en forêt dense humide ; cependant, on pourra tester l'efficacité (et surtout le coût) de certains travaux sylvicoles et les comparer aux résultats acquis ailleurs : (FORAFRI : Bases pour une sylviculture en forêt dense humide africaine. Document n° 4 - 1998) ;

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- éclaircie mixte (sélective et systématique) au bénéfice des tiges d'avenir de diamètre supérieur ou égal à 40 cm dans les 3 ou 4 essences dominantes, lorsque leur effectif total dépasse 20tiges/ha ; la surface terrière enlevée devra dépasser 25 % ;

- délianage avant exploitation en vue de diminuer les dégâts d'abattage, de limiter la concurrence dans les trouées d'abattage et d'éclairer légèrement le sous-bois pour favoriser la régénération d'essences sciaphiles;

- recépage des brins brisés par l'exploitation;

- plantation d'enrichissement en Okoumé dans les grandes trouées, sur les pistes de débardage principales (après décompactage) et sur les parcs de stockage.

Gestion des peuplements riches en arbres à amandes

On a vu que certaines zones étaient riches en arbres dont les fruits sont très recherchés par les villageois : Noisetier, Andok, Afo ... (cf. II-133 A) ; on étudiera, sur une parcelle-test, les modes de régénération de ces espèces et les règles de culture à appliquer pour favoriser leur croissance, leur protection et leur production fruitière ; on proposera ainsi un plan de gestion simplifié de ces « vergers forestiers familiaux ».

Conduite des études

Elles seront autant que possible réalisées en interne par l'équipe d'aménagement car les résultats doivent être rapidement appropriés et tout le personnel est concerné par ces améliorations. On pourra prévoir une mission d'appui méthodologique du CIRAD-Forêt pour l'installation des placeaux, et les protocoles de mesure (cf. aussi FORAFRI : parcelles de recherche en forêt dense hurnide-élements pour une méthodologie d'analyse des données - Document n° 14-1998); des missions d'appui technique annuelles permettront ensuite d'aider l"aménagiste dans le suivi de ces études.(cf. III - 3 ci-après)

237 Formation

2371 Formation des équipes de layonnage et de prospection

Cette formation est capitale pour assurer la fiabilité et la rapidité d'exécution des inventaires ; elle s'adresse aux chefs d'équipe de layonnage (utilisation de la carte, de la boussole et du GPS) et aux prospecteurs (identification des 90 essences Pl, P2 et S) ; elle sera dispensée en interne par l'équipe d'aménagement , avec !"appui des formateurs de l'ENEF ou du PFE ou de prospecteurs réputés. Elle durera trois mois dont un mois en production directe : elle nécessitera l'appui d'un botaniste pendant un mois.

2372 Formation des personnels de chantier

- formation des abatteurs, débusqueurs et débardeurs aux méthodes d'exploitation à faible impact et instauration d'une prime à la qualité ; cette formation sera assurée par un professionnel à recruter localement.

- formation des chefs de chantier et du chef d'exploitation aux méthodes de gestion et de planification de l'exploitation à faible impact et aux principes de l'aménagement forestier ; elle sera dispensée par un intervenant extérieur spécialiste de l'exploitation forestière en zone tropicale (CIRAD-CIFOR-ONF).

2373 Formation du chef d'exploitation à l'utilisation du SIG

Elle sera assurée par ! 'INC qui propose deux modules de deux semaines chacun.

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2374 Formation des personnels de l'Administration Forestière

Si, en pratique, les ingénieurs et techniciens des Eaux et Forêts n'auront pas à rédiger eux-mêmes les plans d'aménagement des CFAD, ils auront à les valider, à en contrôler la mise en oeuvre et à prescrire leur éventuelle révision anticipée ; il importe donc d'apporter une formation spécifique aux Inspections Provinciales du Moyen Ogooué et de la Ngounié.

Cette formation sera dispensée par un intervenant extérieur spécialiste de l'aménagement des forêts denses humides (CIRAD-CIFOR-ONF)