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La situation forestière du Gabon paraît exceptionnelle en Afrique et dans le monde à plus d'un titre. Certaines causes sont naturelles mais d'autres résultent des choix exercés par les autorités gabonaises :

• Absence de déforestation

L'absence de déforestation est frappante pour qui a parcouru les tropiques depuis une trentaine d'années : mis à part une très légère régression dans !'Estuaire le long de la RNl l'ensemble du couvert forestier semble globalement préservé. Un examen plus attentif permet de révéler des zones où la surexploitation permanente a crée des dégradations que l'on peut craindre irréversibles comme par exemple dans la Remboué. Mais l'essentiel demeure ; au cours des trente dernières années la forêt gabonaise n'a pratiquement pas régressé ; dans nombre de régions au contraire l'exode rural lui a permis de réoccuper des espaces qui étaient à l'époque défrichés par l'agriculture. Cette stabilité globale de la forêt gabonaise s·explique surtout par la faiblesse du peuplement et par l'accroissement du taux d'urbanisation qui a compensé un croît démographique qui en pourcentage n'est pas du tout négligeable (il reste très limité en croît total annuel).

• Une forêt particulière : la chance de !'Okoumé

Une autre caractéristique favorable et de la plus grande importance pour la forêt gabonaise réside dans la présence de !'Okoumé. Cette essence de lumière colonise rapidement (après le cortège des parassoliers) les défrichements agricoles laissés en jachère et occupe de façon spectaculaire le bord des pistes et des routes. On peut affirmer que plus la forêt gabonaise est exploitée (si les passages en exploitation ne sont ni trop fréquents ni trop agressifs), plus elle s·enrichit en Okoumé, l'essence de référence pour le déroulage et le contreplaqué.

• Le bilan positif de l'existence de la SNBG ?

Un dernier point mérite d'être souligné concernant le Gabon qui le distingue des autres pays forestiers de la sous-région et des autres pays exportateurs de bois tropicaux. L'existence depuis plus d'un demi-siècle sous des statuts et des appellations diverses de ce qui est aujourd'hui la SNBG. Cet organisme reste profondément marqué par son origine coopérative au profit des exploitants forestiers du Gabon. Il a permis la permanence et le développement d'une exploitation forestière active à travers les crises successives du commerce international des bois tropicaux. Mais plus encore il a joué, de façon moins évidente un rôle de stabilisateur et de régulateur de

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activité forestière au Gabon. Il a évité les emballements de l'exploitation forestière que n'ont pas su éviter certains pays du Sud-Est asiatique et amoindrir pour les exploitations forestières, en particulier pour les plus petites. l'impact dévastateur des périodes de mévente.

2. Faire progresser et donner une valeur supplémentaire à son entreprise

La mise en place de l'aménagement forestier, en sécurisant l'approvisionnement à long terme de l'entreprise serait un facteur certain de valorisation important de la CFA. De même l'intégration d'un projet de développement d'une transformation industrielle apporterait également une très sensible ONF - CIRAD-Forêt

plus value à l'exploitation forestière. Au contraire la valeur de la CF A, sans ces transformations envisagées, se résumerait à l'échéance des PTE, en fermage, à la valeur résiduelle du matériel d'exploitation. Par ailleurs les transformations envisagées pour la CF A vont obliger l'entreprise à améliorer très sensiblement son fonctionnement et vont donc contribuer à relever sa rentabilité. La transformation industrielle du bois devrait encore permettre de faire progresser les revenus de l'entreprise dans un proche avenir.

3. Contribuer au développement du Gabon et en particulier au développement local de cette zone. M. Caillette a passé plus de 30 ans de sa vie au Gabon et ce pays et ses habitants ne lui sont, évidemment pas indifférents. L'idée que le projet d'aménagement et d'industrialisation puisse contribuer directement et indirectement au développement local de la petite région des lacs Oguémoué et Ezanga constitue une motivation supplémentaire en faveur du projet. C'est pourquoi la CF A a déjà élaboré un certain nombre de projets économiques connexes à réaliser soit directement soit à promouvoir auprès d'opérateurs économiques locaux, comme l'élevage d'aulacodes ou la pisciculture.

112 Analyse technique de l'exploitation forestière

La CFA est une SARL créée en 1984 pour exploiter le lot ZACF n° 27, situé à l'ouest de Lastourville, dans la forêt des Abeilles ; à ce jour, l'intégralité du capital est détenue par son gérant-fondateur, Monsieur Claude CAILLETŒ, de nationalité française, à l'exception de deux actions symboliquement détenues, l'une par son acheteur exclusif de bois divers, TIi, l'autre par son plus ancien chef de chantier, Monsieur LOUNDOU Benoit, de nationalité gabonaise.

La CFA s'est installée sur le lac Oguémoué en 1993 pour exploiter en fermage le lot n° 1.89 (Erumbegani Edouard) ; cette installation provisoire s'est pérennisée avec la prise en fermage progressive de tous les PTE de la zone ; actuellement CF A a cessé toute activité en deuxième zone (son lot n° 27 est affermé) et exploite par fermage les 20 PTE d'Ouguémoué-Ezanga selon le détail ci-dessous :

Tableau n° 2 : Caractéristiques des PTE affermés à la CFA

Titulaire du PTE Surface du PTE N°PTE Échéance Observations

CHARBONNIER Jean 7 100 ha 17-93 01/04/2000

EROUMBEGANI Edouard 4720 ha 01-89 03/08/1998 rachat en cours : 3 ans

GOUERANGUE Pierre 8550 ha 55-96 27/03/2003

IGOW A REBAMBY AH Honoré 15000 ha 19-93 14/02/2004

IKW ANGUILA OGOULA C. 15000 ha 23-94 24/08/2004

KEW A Léontine 7000 ha 15-93 12/07/2000

MBOUMBA Marguerite 13500 ha 65-95 1 1/04/2005 NDOMBI Faustine 14000 ha 35-92 15/05/2003

NTCHINDIANAGO Innocent 15000 ha 16-93 14/02/2004

OUSSOUAMI Marie-Louise 15000 ha 14-87 06/04/1998 rachat en cours : 3 ans

RETENO NDIA YE Gatien 7800 ha 22-95 07/08/2000

MORVAN René 15000 ha 15-87 17/09/1997 rachat en cours : 3 ans

BITEGHE Laurent 12804 ha 12-91 03/08/2002

GUIGAMBILOU Angéline 12996 ha 10-94 30/06/2003

MALAGHA MPIRE Jean Thomas 8100 ha 16-80 29/07/1 995 rachat en cours : 4 ans

FOUTOU Georgina 8758 ha 13-97 2007 ? en cours de signature,

autorisation de coupe

DIV AGO MAMFOUMBI Jeanne 4900 ha 20-98 2008 ? -

Idem-( ex BOUTITOU)

OSSORIA AGAMBOUE A. 10584 ha 19-98 2008 ? Idem

-BILOGHE AMIENG Jeanne 14550 ha 29-93 30/06/2004

MOUITY François 13284 ha 34-95 08/04/2006

Total 20 PTE 223 646 ha

Source : DGEF

ONF - CIRAD-Forêt

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CARTE 2: Les Permis Temporaires d'Exploitation PTE exploités en fermage

par la Compagnie Forestière des Abeilles CF A.

1 6193 Lot 1

23194 • 1n m

Production :

La production moyenne mensuelle s'établit à

4000 à 4500 m3 grume/mois en saison sèche (4 mois par an) 2800 à 3500 m3 grume/mois en saison des pluies (8 mois par an)

soit une production moyenne annuelle variant de 40 à 45.000 m3 grume. Cette production a chuté à 38000 m3 en 1998 et s'est orientée vers les bois divers, conséquence de la crise financière asiatique.

La production se répartit globalement ainsi : 60 % Okoumé ( essence de groupe Pl)

20 o/oK.érazingo (essence du groupe P2) 10 % Bahia (P2)

10 % autres bois divers du groupe P2 : lgaganga, Bilinga, Sipo, Kosipo, Sapeli, Niangon, Moabi, Tali, Movingui ...

CFA a suspendu l'exploitation d'autres essences dont les prix ne sont actuellement pas rémunérateurs (moins de 40.000 F/m3 -plage) : Ozigo (Pl )

Azobé, Ilomba, Niové, Gombé, Ovang-Kol (P2) Ako, Anzem rouge (essences du groupe S)