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121 Généralités sur les provinces du Moyen Ogooué et de la Ngounié

Organisation administrative

La zone du projet est située pour partie (40 %) dans la province du Moyen Ogooué et pour partie (60 %) dans la province de la Ngounié.

La province du Moyen Ogooué, d'une superficie de 18535 km2 (7% du Gabon) comprend 2 départements, 1 1 cantons, 180 regroupements de villages, villages et campements ; le projet est localisé dans le département de !'Ogooué et des Lacs (chef lieu : Lambaréné) et dans le canton des Lacs du Sud.

La province de la Ngounié, d'une superficie de 37750 km2 (14 % du Gabon) comprend 9 départements, 29 cantons et 300 regroupements, villages et campements ; le projet est localisé dans le département de Ndolou et dans les cantons Doubanga et Dourembo.

Démographie :

Les données sont issues du Recensement Général de la Population et de l'Habitat (RGPH) de 1993. Moyen Ogooué : 42082 habitants (2,25 hab./km2)

Ngounié :

dont 23 127 ruraux (55 %) ; les urbains sont répartis dans 2 villes moyennes, Lambaréné et Ndjolé. Cette population a globalement augmenté de 23, 1 % depuis 1960 (34193 hab. à cette date).

77283 habitants (2,07 % hab./km2)

dont 40832 ruraux (52 %) ; les urbains sont répartis dans 10 petites villes. Cette population a globalement diminué de 2,2 % depuis 1960 (79010 hab. à cette date).

Composition ethnique

La population de ces 2 provinces est très composite, appartenant à plusieurs etlmies du Gabon et même à plusieurs nationalités : cependant, chacune a ses spécificités : dans le Moyen Ogooué, les Eshira et les Fang représentent les 2/3 de la population ; dans la Ngounié, les Nzabi-Duma et les Eshira sont très majoritaires (3/4 de la population) et les Fang sont très peu nombreux.

Tableau n° 4 : composition ethnique des 2 provinces (1993)

Ethnies Population Moyen 02ooué Population N gounié

Nombre % Nombre % Eshira-Punu 13560 32 35264 45 Fang 12407 30 1013 I Myéné 3873 9 148

-Kota-Kélé 3 175 8 2425 3 Okande-Tsogo 3065 7 1 1815 15 Nzabi-Duma 2871 7 22614 29 Mbeké-Téké 173

-

192 -Pygmées 1

-

1094 3 Etrangers 2897 7 2718 4 TOTAL 42082 100 77283 100 Source RGPH 1 993 ONF - CIRAD-Forêt

Répartition de la population rurale :

Dans ces deux provinces, la population rurale se répartit principalement en villages implantés le long des axes routiers, sur les rives des lacs et sur les rives de l'Ogooué et de ses affluents. Il subsiste néanmoins quelques villages et des campements totalement enclavés, surtout dans la Ngounié.

Voici, à titre d'illustration, quelques chiffres concernant le Moyen Ogooué:

- on trouve 77 villages et 12871 habitants long des RNl et RN5 (soit 56 % de la population rurale) ;

- on trouve 42 villages et 3385 habitants, installés le long de l'Ogooué (15 % de la population rurale), 25 villages et 2441 habitants (10 % de la population rurale) au bord des lacs du Sud et 25 villages et 941 habitants (4 % de la population rurale) au bord des Lacs du Nord;

- les 15 % ruraux restants habitent dans des villages isolés et dans les chantiers forestiers.

Voies de communication

Le réseau routier est faiblement développé ; seuls Lambaréné et Ndjolé sont reliés entre eux et à Libreville par un axe bitumé ; le réseau secondaire est en très mauvais état et certaines zones, en particulier à l'ouest de Mandji, sont totalement enclavées ; cet enclavement entraîne une stagnation de l'économie rurale et freine les échanges entre provinces.

L'Ogooué, ses affluents et les lacs constitueront en fait les axes de communication privilégiés des ruraux de la zone et la pirogue est leur unique « véhicule ».

Signalons enfin que des compagnies aériennes privées desservent Ndjolé, Lambaréné et Fougamou et que quelques sociétés forestières ont équipé sommairement des aérodromes sur leurs chantiers (3 dans la zone du projet).

Activité économique

Elle est dominée par l'exode rural vers les grandes villes situées à moins de 200 km : Libreville et Port-Gentil et par la dominance du secteur primaire : agriculture, chasse, pêche, exploitation forestière : ce secteur emploie 74 % des actifs dans le Moyen Ogooué et 77 % des actifs dans la Ngounié.

L' Agriculture :

L'agriculture reste une activité traditionnelle essentiellement vivrière. Les contraintes de l'agriculture sont dues au déficit de main d' oeuvre , au caractère rudimentaire de l'outillage, à la faible commercialisation des produits vivriers.

D'une manière générale, l'agriculture se pratique dans le cadre de la structure familiale et la surface moyenne de l'exploitation est faible (0,8 à 1 ha par ménage de 2,5 personnes).

Les techniques culturales restent traditionnelles : on pratique uniquement la culture itinérante sur brûlis. L'équipement est très obsolète, la machette constitue l'outil essentiel. Parfois les villageois, quand ils s · adonnent aussi à l'exploitation forestière, possèdent une tronçonneuse mais dans tous les cas, les rendements sont faibles.

Les principales cultures vivrières dans les deux provinces sont le manioc, la banane plantain, les taros, la patate douce.

La commercialisation de produits vivriers s'effectue par trois canaux principaux :

- Commercialisation directe. le producteur transportant lui même ses produits au marché de la ville après avoir loué ou emprunté un véhicule ou une pirogue.

Cette forme de commercialisation touche le plus grand nombre de productrices (puisque l'agriculture vivrière est une activité féminine).

ONF - CIRAD-Forêt

- Commercialisation par vente au bord de la route. Cette forme de commercialisation ne porte que sur de faibles quantités et ne touche qu'une minorité d'agriculteurs, tous situés le long des axes routiers.

- Vente de produits à des commerçants et transporteurs qui passent commande dans les villages et reviennent plus tard prendre livraison de la marchandise généralement payée à crédit ou par troc. Aux dires des villageois, ce type de client est rare et irrégulier.

La pêche

La pêche est pratiquée, dans les deux provinces et la pêche artisanale joue un grand rôle dans l'autoconsommation des familles rurales. Dans le Moyen Ogooué, la pêche joue un rôle commercial majeur, et, dans plusieurs villages, elle est la seule source de revenu monétaire.

La pêche pour l'autoconsommation est pratiquée à la fois par les femmes et par les hommes. la pêche commerciale est généralement le fait des hommes. les femmes pratiquent le fumage du poisson, activité très importante en saison sèche.

La pêche pour l'autoconsommation ne demande que l'investissement d'un filet, des pièges, d'écorces de bois et de feuilles servant à empoisonner les eaux. La pêche commerciale, même, à petite échelle, demande un investissement plus lourd pour être efficace (filets, pirogues - souvent avec moteur « hors bord »).

La chasse

Elle est pratiquée exclusivement par les hommes, pour l'autoconsommation comme pour la commercialisation (notamment dans la Ngounié) : les prélèvements et les revenus sont très mal connus.

L'exploitation forestière

Nous n'avons pu recueillir que quelques statistiques sur la province du Moyen Ogooué, auprès de l'Inspection Provinciale des Eaux et Forêts de Lambaréné.

Dans cette province, l'exploitation forestière emploie 1064 travailleurs, soit 10 % de l'effectif national de ce secteur et sa production atteint 15 % de la production nationale ; !'Okoumé représente encore 72 % du volume produit ; les coupes familiales sont toujours très prisées autour de Lambaréné (245 délivrées en 1997 soit 30 % du nombre de coupes familiales délivrées au niveau national) ; ces coupes familiales, souvent données en fermage, procurent à leurs détenteurs, un revenu annuel d'environ 2,5 million F CF A ; enfin, il faut noter le retour au Domaine d'environ 50.000 ha/an de PTE échus et non rachetés.

Tableau n° 5 : Production de bois d'œuvre par type de permis dans le Moyen Ogooué

Type de permis Nombre de Superficie allouée Production (m3) 1997

permis en cours (ha)

en 97

Okoumé Bois Divers Total

PTE 45 261 109 27 444 13 569 41 013

PI 3 353 795 164 415 98 563 262 978

Coupes familiales 245

-

106 710 2 1 13 108 823

TOTAL 298 569 1 14 245 412 814

Source : Inspection Provinciale EF de Lambaréné

ONF - CIRAD-Forêt

L'industrie du bois

4 scieries d'une capacité totale de 12000 m3 sciage/an opèrent dans la zone de projet.

122 Généralités sur la zone du Projet