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C La place de la psychomotricité

3. Ma place en tant que stagiaire

Ma posture et mon implication ont évolué tout au long de ce stage. Dans les premiers temps, comme convenu avec ma maître de stage, j’adopte une posture d’observatrice lors des séances. En effet, il s’agit d’éviter l’émergence de situations trop compliquées pour les enfants et également de leur laisser le temps d’accepter et d’intégrer ma présence, en respectant leurs envies ou non de me solliciter. Il s’agit aussi de pouvoir me laisser du temps pour observer le fonctionnement des séances, des enfants et des professionnels. Ces temps m’offrent la possibilité de développer une observation plus fine et d’affiner mes qualités d’attention et d’écoute. Puis, assez rapidement, je suis sollicitée par certains enfants et j’essaye alors sur le moment, d’y répondre de la manière la plus adaptée. 


Au fur et à mesure des semaines, ma place devient de plus en plus affirmée, je suis bien repérée et intégrée par la majorité des enfants. Je peux alors prendre une position plus active ainsi qu’initier et entrer en interaction avec eux. Toutefois, pour des raisons de cohérence et d’élaboration, je garde la position d’observatrice pour certains suivis : par exemple, lors d’un suivi en pataugeoire ou encore lors de l’atelier tissu. Au mois de février, j’ai la chance de pouvoir monter mon propre atelier sur l’un des groupes de référence, ce qui me permet d’avoir une posture totalement différente et de renforcer également mon identité professionnelle.


Au cours de ce stage, j’ai l’opportunité d’échanger avec tous les professionnels et même de participer avec eux à des prises en charge, puisque beaucoup de suivis se font en co-thérapie. Ces discussions autour de leur travail sont essentielles pour étayer ma compréhension et réflexion autour des enfants ainsi que pour enrichir mon propre regard clinique.


Chapitre 2 : L’atelier « corps en jeu »

I. Cheminement

La troisième année de formation en psychomotricité se veut être une année très enrichissante et professionnalisante. Elle offre l’opportunité, lorsque cela est possible, de pouvoir être de plus en plus acteur en ce qui concerne la pratique psychomotrice auprès des patients. C’est pourquoi, la décision de monter un atelier s’est prise assez tôt durant ce stage, avec l’idée de pouvoir me laisser du temps pour construire et élaborer le projet de cet atelier de manière précise, réfléchie et adaptée. 


Très vite, l’opportunité de faire un atelier, en co-animation avec les éducatrices spécialisées, au sein d’un des groupes de vie est apparue. La possibilité de faire un travail en co-thérapie m’offre l’occasion de développer des capacités de travail et réflexion en équipe. De plus, en tant que future psychomotricienne, je peux aussi apporter des éléments cliniques sur le plan psychomoteur aux autres professionnels mais également nourrir mes compétences d’observations et d’analyses psychomotrices. Cet atelier est une opportunité, pour moi, de renforcer ma posture professionnelle.

Durant les premiers mois de ce stage, j’ai pu en lien avec ma maître de stage ainsi qu’auprès des différents professionnels de l’équipe, réfléchir au projet de cet atelier et l’élaborer. Lorsque j’ai terminé d’écrire mon projet, j’ai pu le présenter à l’ensemble de l’équipe lors d’une réunion. 


II. Le projet

A. Quoi ?

Il s’agit de pouvoir proposer diverses expériences sensori-motrices aux enfants, par le biais d’un parcours psychomoteur incluant des matériaux ludiques et variés. Ces expériences offrent l’opportunité aux enfants d’enrichir leur vécu corporel dans un cadre pensé en amont qui assure un sentiment de contenance et de sécurité (nous allons

B. Qui ?

Cet atelier est proposé au sein d’un des deux groupes de référence, celui où l’on retrouve les enfants les plus âgés. Il est adressé à tous les enfants présents à ce moment-là de la journée : c’est-à-dire six enfants âgés de 5 ans à 8 ans. Ils présentent tous un trouble du spectre autistique avec des manifestations cliniques bien différentes les unes des autres et un fonctionnement global singulier et particulier pour chacun. 


Cet atelier est co-animé par les deux éducatrices spécialisées référentes du groupe et moi-même. Les éducatrices assurent cette fonction de contenance, à la fois physiquement et psychiquement, auprès des enfants dans les moments d’attente et de transition. D’ailleurs, une relation de confiance et sécure entre les enfants et ces professionnelles est déjà bien ancrée : les enfants peuvent s’y appuyer. De ce fait, la présence des référentes est un élément essentiel pour soutenir et accompagner les enfants dans l’expérience. Elles représentent et permettent également aux enfants de vivre un sentiment de continuité entre le groupe de vie et l’atelier. Pour ma part, je prends en charge l’organisation et le déroulement de la séance, tout en assurant aussi cette fonction de contenance et d’accompagnement de chaque enfant dans l’exploration sensori-motrice. La présence des trois adultes est indispensable pour assurer un étayage suffisamment important aux enfants, favorisant la mise en jeu corporelle au travers des expériences proposées mais également, pour pouvoir faire tiers lors de situations compliquées, que peut engendrer la situation de groupe. 


C. Quand ?

L’atelier « corps en jeu » est proposé de mi-février à mi-juin (jusque la fin de mon stage). Il se déroule tous les vendredis matin, de 11h15 à 11h45, laissant un petit moment aux enfants et professionnels après la récréation et avant l’heure du repas. En effet, comme déjà précisé, la question des transitions est essentielle dans la prise en charge de ces enfants. Les transitions nécessitent d’être pensées et travaillées en amont par l’équipe pour optimiser au mieux la compréhension des enfants et les aider à anticiper. Pour cela, plusieurs outils sont à notre disposition pour faciliter cette question (nous allons les traiter un

peu plus loin dans ce chapitre). 


La durée de cet atelier est assez courte pour permettre aux enfants de pouvoir expérimenter, explorer et découvrir dans de bonnes conditions, sans un trop grand et long effort de concentration et d’attention. Une séance plus longue pourrait être très compliquée à vivre pour les enfants et devenir source de désorganisation.


D. Objectifs


Cet atelier psychomoteur a été élaboré pour répondre à différents axes de travail :
 - proposer des explorations sensori-motrices aux enfants dans un cadre sécurisant, contenant et fiable,


- ressentir son corps en mouvement,


- permettre aux enfants d’enrichir leurs vécus corporels au travers de différents éprouvés en s’appuyant sur la relation,


- soutenir l’enfant dans l’intégration de ses différents éprouvés et vécus corporels,
 - étayer la compréhension de consignes simples au travers de différents outils, 


- soutenir l’individuation au travers d’un atelier groupal,


- accompagner dans la prise en compte de l’autre et favoriser le lien relationnel entre les enfants et les adultes.