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Chapitre I : Le Conte Vraisemblable — une histoire reniée

Chapitre 4 : L’Art de la Connaissance ― autour de Teste

II. LA PHILOSOPHIE

Les critiques du langage philosophique

La connaissance et la compréhension, l’invention et la création, le calcul et la combinaison, toutes les fonctions de l’esprit sont possibles par l’intermédiaire du langage. L’intérêt pour le langage conduit à Valéry à essayer de comprendre le système de notation, c'est-à-dire le lien entre le signifiant et le signifié, et après avoir constaté le manque de logique dans le système existant, à inventer un nouveau système. Dans la critique du langage de la philosophie, ainsi qu’à de nombreuses autres occasions dans la réflexion sur le langage, Valéry approfondit cette recherche.

Ce problème devrait être commun à tous les penseurs sur des sujets abstraits. Les philosophes sont aussi concernés que Valéry, car ils partagent son goût pour la pensée abstraite. Cependant, l’écrivain est un peu plus sensible à la question du langage, parce que celui-ci est non seulement son outil du travail, mais peut-être aussi son but ultime : il est responsable du contenu, mais aussi de la forme.

Valéry remarque que chaque mot lie de manière conventionnelle un sens à un son, et que cela rend la communication par le langage possible. Il trouve cependant que cette communication est imparfaite. Les conventions associant signifiant et signifié ne sont pas unanimement partagées, notamment en ce qui concerne les mots abstraits : bien que communément utilisés, le sens que chacun donne à ces mots est différent. La philosophie, plus précisément l’écriture philosophique, car elle est remplie d’abstractions, devient ainsi l’objet de la critique valéryenne : « L’objection décisive contre les philosophes, […] c’est que leurs systèmes sont des systèmes de symboles et que leurs symboles ne sont pas correctement définis » (C, II, p.418). Outre l’incertitude qui pèse sur la signification des symboles, Valéry critique surtout la mystification de la philosophie : « Il y a quelque chose qui me choque dans l’institution et l’emploi d’un vocabulaire qui, donnant l’impression d’être technique, n’offre, sous ses mots spéciaux, que des définitions qui ne sont ni uniformes, ni inaltérables par l’usage » (Œ, II, p.1502). Valéry réprouve ainsi l’utilisation que font les philosophes du langage, la critiquant sous un angle presque moral.

En outre, aux yeux de Valéry, le philosophe est critiquable car il renonce à découvrir la vérité, et continue vainement à se poser des questions sans y répondre : « Une philosophie ne peut guère se définir que par un ensemble de problèmes qui sont "classiques" et admis comme existants par la plupart. » (Œ, II, pp.1496-1497 : LQ, p.164). Le philosophe ne respecte pas

son propre but original, c'est-à-dire la quête de la vérité, puisqu’il néglige son outil, le langage, et qu’il n’essaie pas de l’améliorer. En utilisant cette philosophie comme repoussoir, Valéry retire une idée :

« Mais je prétends en moi-même que ces problèmes ne se posent pas en général, du moins dans la forme où la coutume les énonce, - je veux dire : essaie de les énoncer. Car là est le point. L’expérience me montre qu’il est plus aisé à un philosophe de résoudre que d’énoncer… » (Ibid.)120

C’est paradoxal, car Valéry reproche par ailleurs au philosophe de ne s’occuper que d’énoncer en oubliant de résoudre. Mais Valéry admet qu’en réalité le plus difficile dans le système de la philosophie, composé de la pensée et de l’écriture, est l’acte d’énoncer. C’est ainsi que le problème du langage devient important dans la philosophie : « Une vraie philosophie serait […] une science des représentations en tant que moyens – matière d’expériences – » (C1, 326 ; C, II, p.722). Et encore :

« Je réduirais volontiers la philosophie à la recherche de la forme (ou des formes) qui conviendrait à l’expression ou à la représentation, d’un seul tenant, de toutes choses pour un individu donné. Cette classification, ce rattachement, cette organisation, ce Système est entièrement indépendant du degré de "Science".» (C1, p.572 ; C, VIII, p.455)

Finalement, que cherche Valéry en définissant la philosophie ? Il est étrange qu’il intervienne aussi profondément dans cette discipline alors qu’il n’a pas d’intérêt pour celle-ci. Indifférent au fait de devenir fondateur d’une nouvelle philosophie, il nous semble que Valéry s’intéresse en fait particulièrement à l’aspect suivant : « Le philosophe, aux yeux de qui l’observe, a pour fin très simple : l’expression par le discours des résultats de sa méditation. » (Œ, I, p.1252). Ou encore : « "Rhétorique" et " Philosophie" convergent dans l’idée de la recherche des expressions. » (CVIII, p.45). Si le travail des philosophes est d’écrire des

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On peut trouver des phrases quasi-identiques dans Martin-Stanislas Gillet, Paul Valéry et la

métaphysique, dans la lettre-préface de Paul Valéry, Flammarion, 1935, pp.10-11 : « Une philosophie ne

peut guère se définir que par un ensemble de problèmes qui sont "classiques" et admis comme existants par la plupart. Mais je prétends en moi-même que ces problèmes ne s’imposent pas en général, du moins dans

la forme où la coutume les énonce, - je veux dire : essaie de les énoncer. Car c’est là le point. L’expérience me montre qu’il est plus aisé à un philosophe de résoudre que d’énoncer… Mais je tiens ma doctrine

implicite comme chose toute personnelle, faite par moi, jamais achevée. Elle vaut ce que je vaux et c’est tout. Nulle généralisation, nulle envie de la voir adapter, - ce qui serait, à mon sens, une objection contre elle. Je ne sais pas d’homme moins désireux que moi d’être cru, d’être suivi… de convaincre. »

œuvres, ils ne peuvent pas négliger la question linguistique : comment remplacer les idées par les mots ? A cette étape de la création, située entre la pensée et l’écriture, il existe une vraie difficulté abstraite : Valéry ne tâche-t-il pas lui-même « de constituer un savoir entièrement exprimable et transmissible par le langage » (Œ, I, p.1252) ? Pour écrire, cette question est primordiale. Autrement dit, cet écrivain a besoin de concevoir et de posséder un intermédiaire entre la pensée et l’écriture. Sans cet être, écrire devant l’esprit, « c’est se priver de ses ressources, vouloir sauter sans élan, danser encore tout endormi. » (C, IV, p.653).

La relation entre la pensée et l’écriture

Comment les expressions philosophiques précises sont-elles possibles, comment transcrire fidèlement ses pensées ? Plus la pensée est rigoureusement et minutieusement construite, plus l’acte de la transmettre en langue devient difficile, se convainc ainsi Valéry : « Les mots philosophiques sont beaucoup trop vagues pour pouvoir saisir la pensée dans son détail, il leur est impossible de se former en raisonnement de la vraie logique de l’homme. » (CI, p.147). L’objectif que Valéry recherche dans cette réflexion sur le langage philosophique n’est au final qu’une représentation de cette « vraie logique de l’homme » à notre avis. Certains philosophes s’essaient à surmonter ce problème, par exemple en inventant de nouveaux mots : « C’est en vain qu’ils [les philosophes] ont créé ou transfiguré certains mots ; ils ne sont point parvenus à nous transmettre leurs états » (Œ, I, p.1264). La création des mots seuls ne conduit jamais à la résolution de ce problème.

Il nous semble que ce sur quoi Valéry insiste est qu’il faut bien distinguer l’acte de penser de sa transcription. Les philosophes ne s’aperçoivent pas de ce point selon lui : « 2 outils se confondaient dans la Philosophie – celui de faire des découvertes et celui de les exprimer. C’est qu’ils se confondent d’eux-mêmes.»121(C, II, p.375). Constater la différence entre ces deux actes n’est cependant qu’un point de départ. Pour énoncer la pensée telle qu’elle est, il faut aussi trouver le moyen d’articuler ces deux étapes : « les plus puissants se sont consumés dans la tentative de faire parler leur pensée. » (Œ, II, p.1264).

A ce moment-là, Valéry met en lumière le problème le plus difficile et essentiel du langage : il cherche un nouveau système de notations, qui résulte des opérations de l’esprit. L’écrivain qu’il est, et le philosophe tel que celui-ci devrait être, partagent le même intérêt

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Cette phrase se poursuit ainsi : « Cette règle devrait être absolue – de ne jamais chercher à chercher quelque chose dans le sens d’un mot. Les problèmes doivent être naturels – c'est-à-dire séparables, indépendants de la langue et jamais généreux. » (Ibid.) Il nous semble que cette remarque annonce l’arrivée du « nouveau dictionnaire ».

pour la forme du langage : « Je n’oppose pas tout philosophe à l’artiste, mais seulement j’oppose à celui-ci le philosophe qui ne parvient pas à cette forme finie, ou qui ne se doute pas qu’elle seule peut être l’objet d’une recherche rationnelle et consciente… » (Œ, II, p.1401). Lorsque Valéry écrit qu’« il suffit […] de lire Kant et les modernes, pour s’apercevoir que leur langue, à peu près incompréhensible, ne traduit que des constructions personnelles d’une pensée coupée a priori de toute attache avec la réalité concrète »122, que veut-il dire au fond ? Il nous semble que ce passage nous montre la limite de la pensée face au problème du langage. Les mots utilisés par un philosophe n’ont pas de références objectives : les mots abstraits ne trouvent pas d’appui dans le monde perceptible commun. Il faut donc quelque processus pour universaliser ce vocabulaire. Or, cette tentative semble vouée à l’échec. « Il est impossible de s’assurer que des sens uniques, uniformes et constants, correspondent à des mots… / Mais le vocabulaire mystique est bien plus évasif encore. » (Œ, I, p.874). Une réponse mystique à cette impossibilité de fixer le sens des mots, c’est la solution que Valéry adopte dans Durtal. Pour Valéry, la notion de la philosophie se divise en deux volets : d’un côté, comme nous avons vu, elle est un problème du langage. De l’autre, elle se réduit à l’acte de penser : la philosophie est la pensée elle-même. En un sens, c’est la distinction entre ce que la philosophie est actuellement aux yeux de Valéry et ce qu’elle doit être selon lui, car il trouve que les philosophes s’occupent trop du langage, et négligent d’approfondir la pensée. Il est convaincu de cette remarque, car il croit que les philosophes devraient s’apercevoir de leur vraie tâche à résoudre, s’ils pensaient logiquement comme lui : il leur faut une réforme du langage. En outre, il faut savoir que la pensée et le langage sont si étroitement liés que la compréhension du système du langage signifie celle de la pensée, ou au moins, qu’elle la précède de peu.

Les chiffres et les notes

Fort de l’enseignement tiré de la critique du langage philosophique, Valéry trouve dans les mathématiques et la musique un modèle pour le système du langage : il s’agit de trouver les mots et les phrases qui évoquent sans faute les figures et les phénomènes qui leurs correspondent. Les mots abstraits ne peuvent pas seuls, hors de tout contexte, désigner quelque chose, c'est-à-dire qu’ils n’appartiennent pas au système rigoureux du symbolisme.

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Ils sont définis par leur environnement, à travers les efforts d’interprétation réalisés par les lecteurs :

« Qu’il s’agisse des Idées, de la Dunamis, de l’Etre, du Noumène, du Cogito ou du Moi, ce sont des chiffres, uniquement déterminés par un contexte, et c’est donc enfin par une sorte de création personnelle que leur lecteur, comme il arrive du lecteur de poètes, donne force de vie à des œuvres » (Œ, I, pp.1264-5)

Valéry appelle les mots abstraits des « chiffres », et, outre cette métaphore mathématique, il fait également appel au champ lexical de la musique : « Des fausses notes. / Certains mots, dans un texte réfléchi, ou pouvant être réfléchi, me produisent l’effet de fausses notes. Ainsi le mot âme. Le mot raison, les mots nature, vie, etc… me paraissent… extérieurs, bons pour causer… » (Œ, II, p.1515). Dans les poèmes, cette catégorie de mots pourrait susciter un effet fort sur le lecteur, et dans ce sens, elle est une cause de l’enivrement. Ces notes qui manquent de la précision sont les « fausses notes ». Les chiffres et les notes de musique sont dans un autre contexte appréciés par Valéry comme des outils de précision (ce qui peut sembler à première vue contradictoire, mais a une explication). C’est à travers leurs combinaisons que ces éléments deviennent des êtres précis. En effet, combinés les uns avec les autres, les chiffres et les notes prennent sens, le sens qu’on souhaite leur donner ; à ce moment-là, ils suivent l’intention de celui qui les dispose, les ordonne.

On pourrait dire qu’une phrase est un ensemble de combinaisons de mots. Dans ce sens, une phrase est comparable avec une équation et une partition, qui impliquent chacune des combinaisons de signes. Les signes évoquent les figures ou les phénomènes conventionnels, et ils jouent leurs rôles pour devenir une phrase. L’œuvre est composée par les phrases ainsi construites : elle est donc un ensemble de phrases qui sont chacune des ensembles de combinaisons. Les personnages pourraient être également construits par la même manière que les œuvres. Ils sont ainsi les êtres très construits chez Valéry.

Descartes : la philosophie centrée sur le moi

A propos du Discours de la méthode de Descartes, Valéry écrit : « Ce qui attire mon regard, à partir de la charmante narration de sa vie et des circonstances initiales de sa recherche, c’est la présence de lui-même dans ce prélude d’une philosophie. » (Œ, I, p.806 et p.839). Cet ouvrage est un prélude, dans lequel le Moi règne de manière absolue, comme Valéry le

remarque: « Descartes n’eût pas inventé de douter de son existence, lui qui ne doutait pas de sa valeur. La valeur de son Moi lui était profondément connue, et quand il dit : "Je pense", il entend bien que c’est Descartes qui pense, et non n’importe qui. » (Œ, I, p.806). Descartes écrit sa vie intérieure, sa pensée. Ce qui est essentiel est qu’il écrive ce qu’il éprouve. Penser et écrire résultent tout deux du Moi, et ces deux actes sont disciplinés par les lois tirées de son esprit : ce principe suivi par Descartes est une vraie découverte pour Valéry. En citant le nom de Poe et de Descartes, Valéry précise la manière qu’ils avaient de travailler : « Et il ne s’agit de rien moins dans les deux cas que de substituer un type général de recherches et d’hypothèses à l’empirisme. » (Corr.G-V, p.596). Il s’agit donc d’un passage des expériences personnelles aux faits généraux.

On sait que Valéry nomme le Discours de la méthode « le roman moderne »123 (ibid., 213). C’est le roman à venir, tel qu’il devrait toujours être, comme les récits de Joris Karl Huysmans. Pourquoi Valéry identifie-t-il le Discours à un roman ? Il ne s’agit pas ici du roman philosophique, comme les « petits romans de Voltaire » (Œ, I, p.556), dans lesquels « la satire, l’opéra, le ballet, le pamphlet, l’idéologie, se combinent » (ibid.). Valéry ne fait pas référence à cette sorte de mélange des genres ici.

La méthode de Descartes, qui s’enferme volontiers en lui-même, et qui juge d’abord selon le critère du moi, est un moyen d’arriver à la vérité universelle. Les autres philosophes pensent que le personnel est au contraire de l’universel, mais ils se fourvoient sur la nature des mots abstraits qu’ils emploient et révèrent : chacun donne en réalité son propre sens aux mots abstraits. Valéry écrit ainsi : « Plus un mot est abstrait plus appartient à la langue individuelle. » (CIV, p.75). Puisque la philosophie affirme qu’elle cherche la vérité universelle, il existe une contradiction dans cette attitude. Plus la philosophie tente de s’éloigner du roman, plus elle s’éloigne de la vérité : « Le philosophe ne veut pas avouer qu’il fait et ne peut faire qu’œuvre d’art et se refuse à centrer cette œuvre sur soi-même, tel qu’il est. Je crois que prétendre à quelque chose de plus est une absurdité. Je préfère l’art avoué. » (Œ, II, p.1499 ; LQ, p.208).

La grandeur de Descartes consiste donc à reconnaître en soi un chemin ouvert vers l’universalité : « il s’agissait que nous trouvions en nous ce qu’il trouvait en soi. / C’est ici l’invention originale. » (Œ, I, p.790). Valéry écrit la même chose à propos de la méthode de Léonard : « Nous pensons qu’il a pensé, et nous pouvons retrouver entre ses œuvres cette

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Sur ce sujet, Silvio Yeschua mène une étude à partir de deux extraits de lettres : l’une à M. Schwob (LQ, p.51), et l’autre inédite à H. de Régnier. Dans cette dernière, Valéry écrit ainsi : « Au fond, c’était le genre de roman qui est encore à faire : celui d’un vaste esprit ». Cette idée correspond au projet du roman de 1912, dont le héros est Teste. (Valéry, le roman et l’œuvre à faire, Paris, Lettres modernes Minard, 1976, p.182.)

pensée qui lui vient de nous. » (Ibid., p.1153). Il nous semble que ces deux héros valéryens éclairent la question : pourquoi Valéry poursuit-il un projet d’œuvre d’art ?

Concrètement, à partir de la notion du moi cartésien, Valéry développe deux de ses concepts très importants : la géométrie et la conscience. D’un côté, il écrit sur l’auteur du

Discours de la Méthode : « Son Moi est géomètre. […] ce Moi si fortement ressenti comme le

point d’origine des axes de sa pensée » (ibid., p.805). L’origine de la pensée, son esprit est géométrique. Autour de cette notion, Valéry construit un système de notation. D’un autre côté, il écrit également : « Ce qui m’enchante en lui et me le rend vivant, c’est la conscience de soi- même, de son être tout entier rassemblé dans son attention » (ibid., p.805). Sur le rôle primordial et indispensable de la conscience dans le fonctionnement de l’esprit, Valéry écrit tout le temps, particulièrement dans ses ouvrages sur Léonard. En outre, la conscience et l’attention sont des motifs primordiaux des œuvres en prose, pour Teste et Le Yalou ainsi que pour Agathe. La conscience est un vrai enjeu de ces textes.

Il est intéressant d’évoquer le fait que Valéry observe une mise au centre du Moi chez Wagner également :

« Wagner a bien compris, occupé le point stratégique de l’être. Il place toujours sa composition sur le Moi, sur un point tel que tous les possibles et probables sont disponibles, et avec leur perspective toujours actuelle – Il est le seul. / De là, il ouvre et ferme à volonté toutes émotions, passé, futur ; entrailles, lueurs - - » (C2, pp.956-7 ; C, XIV, p.475)

Wagner compose son œuvre à partir du Moi, qui est un point de départ de tous les possibles et potentiels, et de plus qui se renouvelle sans cesse. Ainsi son œuvre s’identifie à son être et elle est à présent éternelle. C’est le temps privilégié que Valéry cherche dans Le Yalou.