• Aucun résultat trouvé

III. PERCEPTION DE PROXYDIAB 38 ET ATTENTES DES MEDECINS GENERALISTES ET

3. Freins d’accès à ProxYDiab 38 : du patient au médecin

3.1 Freins du patient vus par les médecins

3.1.2 Peurs du patient

Les médecins expliquent que le patient a peur du groupe et du regard des autres. Ils ne veulent pas s’inscrire à ProxYDiab 38 pour cette raison.

MG15: Ils ont peur du groupe essentiellement. Ils sont paniqués et cette dynamique de groupe ne passe absolument pas. Très drôle car je ne pensais pas que ça bloquerait.

MG20: J’ai vraiment des gens qui m’ont dit qu’ils avaient peur. Peur du groupe.

Les patients craignent aussi d’avoir des difficultés de compréhension pure et linguistique.

115 MG6: La langue, c’est une barrière car certains patients ont peur de rien comprendre. C’est pour ça que je ne voulais pas des cours compliqués.

MG8: La langue est un frein et ils ont peur de ne pas comprendre.

MG11: J'ai essayé de proposer à des personnes maghrébines qui m’ont dit avoir peur de ne pas comprendre.

MG15: Ou alors d’autres qui ont un niveau intellectuel peu élevé qui me disent : « je ne vais pas y arriver, je n’arriverai pas à parler ».

3.1.3. Manque de temps

L’activité professionnelle des patients est un frein pour libérer du temps dédié à l’ETP au sein de ProxYDiab 38.

MG3: C’est vrai que ce sont des patients jeunes qui travaillent, avec des enfants. C’est aussi un manque de temps.

MG7: Le problème, c’est qu’ils ont une activité professionnelle donc ils ne peuvent pas emmener leur mère.

MG8: Le frein du manque du temps, des gens qui travaillent : déjà, c’est difficile de se libérer pour voir le médecin généraliste.

MG13: Soit ils travaillent et n’ont pas le temps.

MG14: Il y a le problème des horaires. J’en ai beaucoup de personnes qui travaillent, 58,59, 48, 45, 36 ans…

MG20: Le frein ce sont les horaires. J’ai quand même quelques patients diabétiques actifs.

MG24: Pour beaucoup c’est inimaginable de libérer du temps. Ce sont des gens qui travaillent ceux à qui j’ai proposé. Se libérer du temps, plusieurs demi-journées, ce n’est pas possible pour eux.

E2: Enfin se libérer trois jours d’un coup au CHU, c’est plus simple que d’aller plusieurs demi-journées à ProxYDiab 38.

Pour certains patients, le médecin pense que le temps n’est qu’une excuse pour pallier au manque de motivation.

MG11: Oui. Je l’ai proposé à deux ou trois patients. Ça toujours été « non, je ne peux pas, je n’ai pas le temps ».

116

3.1.4. L’accessibilité

Les médecins évoquent le frein lié à l’accessibilité. Certains patients n’osent pas prendre le tram, d’autres en voiture ne savent pas où se garer.

Les patients ne se déplacent pas depuis Voiron pour réaliser des ateliers attenant à l’ETP, par exemple.

MG7: Le problème, c’est l’accessibilité. Les patients n’osent pas prendre le tram. MG13: Les gens trouvent ça compliqué, c’est loin.

MG18: Oui mais le problème comme je vous disais par téléphone, c’est que Voiron c’est proche sans être proche de Grenoble.

MG24: Pour certains, il y a le frein du déplacement sur Grenoble. E2: Le problème, c’est se garer en ville, l’accessibilité n’est pas terrible.

3.2. Freins du médecin

Les médecins rencontrés dans l’entretien 2 avouent avoir des freins pour envoyer des patients à ProxYDiab 38.

3.2.1. Fonctionnement de la structure

Le fait que les médecins généralistes puissent adresser directement est une cause de désaccord pour une des endocrinologues qui adresse par conséquent peu de patients. Elle pense que le patient doit rencontrer un spécialiste avant de suivre le programme proposé par ProxYDiab 38.

E2: Je suis contre le mode de recrutement par l’accès direct des médecins généralistes qui adressent directement à ProxYDiab 38. Finalement, déjà on voit peu de patients dans ceux qu’on devrait voir. Le

fonctionnement de la structure 6 manque d'informations 1

oubli 2

manque d'occasion 2 manque de persuasion 2

117 généraliste qui a peur de perdre son patient, l‘envoie à ProxYDiab 38 pour l’éduquer. Et le suivi derrière ?

Le médecin généraliste qui n’adresse pas de patients pense que ce n’est pas son rôle de décider si ProxYDiab 38 a un intérêt pour ses patients. La décision appartient au spécialiste, plus compétent.

MG13 : Je n’ai pas adressé de patients à ProxYDiab 38. C’est toujours la même chose. Soit j’ai des patients diabétiques relativement compliants : ils sont faciles à traiter avec des traitements que je maitrise. Il n’y a pas trop de problèmes. Ce sont des petites doses d’informations. Soit j’ai des patients qui posent problème avec déséquilibre des régimes, un suivi impossible et je les adresse à mes correspondants diabétologues. Ce n’est pas moi qui m’en occupe. Ils sont pris en charge et hospitalisés pour les recadrer avec une formation à l’hôpital pendant deux, trois jours. Je ne les envoie pas directement à ProxYDiab 38.

Les ateliers successifs organisés sur des jours différents sont cités comme un frein. En effet, un médecin de Voiron explique que ces patients ne se déplacent que très rarement sur Grenoble ; un second trouve qu’une hospitalisation programmée, comme au CHU, quelques jours est plus adaptée.

MG18: Le fait qu’il y ait plusieurs modules sur plusieurs jours différents, c’est le premier frein. E2: Je pense aussi que le fait de rester sur place c’est mieux sur le plan pédagogique.

Ainsi, l’offre du CHU pour deux des médecins est suffisante et plus pédagogique.

E2: Je suis très contente du service d’ETP du CHU et mes patients sont pris plus rapidement depuis l’ouverture de ProxYDiab 38.

MG13: Ils sont pris en charge et hospitalisés pour les recadrer avec une formation à l’hôpital pendant deux, trois jours.

118

3.2.2. Manque d’informations

Un médecin généraliste déclare manquer d’informations et de rappels concernant la structure. Il aurait aimé être plus motivé pour adresser des patients et être recontacté régulièrement par la structure.

MG22: J’en ai parlé mais il y a un défaut d’informations. Vous pêchez par défaut d’informations. Il me manque des arguments et il faut me titiller. Pas de courrier, pas de mail, je n’ai rien vu, rien.

3.2.3. Oubli

Deux praticiens avouent avoir oublié de proposer la structure dans leur approche éducative.

MG11: Ça m’est sorti de la tête, franchement. Je pense que je n’y ai plus pensé. MG17: Je pense que je l’ai oublié.

3.2.4. Manque d’occasion

Un médecin explique que depuis la réunion de présentation, il n’a pas eu l’occasion d’intégrer ProxYDiab 38 dans la prise en charge du patient.

MG17: Pas depuis que j’ai assisté à la réunion car j’ai eu moins l’occasion de la proposer. C’est marrant. Je n’ai pas eu de gens. C’est un manque d’occasion.

3.2.5. Manque de persuasion

Deux médecins pensent avoir manqué de conviction auprès de leurs patients.

MG8: J’en ai parlé sans faire suivre des faits. MG11: Peut-être n’ai-je pas été assez incisive.

119