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II. VISION DE L’ETP DES MEDECINS GENERALISTES ET DES ENDOCRINOLOGUES : LA

2. Les difficultés rencontrées par les médecins généralistes et endocrinologues pour la réalisation de

2.2 Difficultés perçues par les médecins, liées au patient

Certains obstacles cités par les médecins découlent plutôt de leur point de vue envers le patient.

84 compréhension et acceptation de la maladie 12 manque de réceptivité du patient 12 manque de motivation 11 disponibilité du patient 2

2.2.1. La compréhension et l’acceptation de la maladie

Le terme de compréhension dans cette partie évoque la compréhension générale et sa capacité à entendre la gravité du diabète de type 2 par exemple.

MG2: C’est la compréhension du patient par rapport à sa pathologie et ce qu’il doit faire exactement pour qu’il aille mieux sans traitement.

MG5: Le deuxième problème c’est que les patients ne comprennent rien. MG12: La compréhension peut être une difficulté.

La compréhension du patient est très intriquée avec l’acceptation de la maladie et favorise l’adhésion à la prise en charge.

MG10: Pour toutes les pathologies, la motivation et la compréhension de sa maladie. Il faut qu’à un moment donné que le sujet comprenne que c’est mieux pour lui.

MG11: C’est la capacité d’avoir en face quelqu’un qui comprenne et qui soit en état de comprendre ce que j’ai à lui dire, à lui faire passer. La personne doit avoir compris l’enjeu et être prêt à entendre ce que j’ai à lui dire à ce moment là.

MG21: Ils ne se rendent pas compte des conséquences catastrophiques de cette maladie.

Les praticiens évoquent de nombreux blocages psychologiques chez leurs patients parfois dans le déni ou la peur de leur maladie. Ces facteurs sont des obstacles pour permettre une adhésion du patient à la demande d’ETP.

MG5: L’aspect psychologique, les gens qui consultent veulent le médicament qui va les soigner. L’éducation …c’est difficile en France.

MG15: Ce n’est pas qu’ils ne veulent rien entendre. Mais ça les perturbe, ça les panique tellement. C’est difficile d’accrocher.

85 MG 24: Mieux vaut ne pas avoir de déni.

MG29: L’éducation thérapeutique, si ça touche le patient dans quelque chose qui le touche soit parce qu’on lui fait peur ou qu’il lui faut une carotte pour le stimuler. La limite c’est nous aussi mais c’est surtout ce que veut faire le gars en face. Pas ce qu’on veut faire.

E3: On essaie de les faire parler, de les orienter sur des prises en charge psychologique à la recherche d’un refus, d’un déni.

2.2.2. Le manque de réceptivité et l’adhésion du patient

Suite à nos entretiens, les médecins expliquent que le manque de réceptivité et l’absence d’adhésion sont des difficultés parfois issus des insuffisances de compréhension. Ils ressentent que des freins s’installent progressivement.

MG1: Les deux points faibles c’est déjà la compréhension et l’adhésion du patient. MG5: Le troisième problème, c’est qu’ils me disent ce qu’ils veulent au cabinet.

MG7: Les patients ne sont parfois pas d’une réceptivité fabuleuse, ont beaucoup de blocages et de freins.

MG11: C’est l’adhésion du patient. Parfois ils ne sont pas disponibles pour entendre.

MG19: Les difficultés que je rencontre, c’est comment prendre en charge un patient qui n’a pas compris ce qu’était le diabète. C’est le problème d’adhésion du patient.

MG22: L’adhésion des patients, c’est tout. Leur compréhension.

MG23: L’adhésion du patient joue énormément. En général, quand on fait le tableau de ce qui peut leur arriver, ils sont motivés.

MG28: Il y a la compréhension du patient, son adhésion au traitement et à la prise en charge. La compliance du patient.

Selon le praticien, l’observance du traitement est un reflet de l’adhésion du patient.

MG8: L’observance des patients : ils prennent rendez-vous quand ils veulent.

MG26: Même si tu as l’impression qu’il est compliant, coopérant au traitement, tu t’aperçois surtout au niveau de l’alimentation et des règles hygiéno-diététiques, c’est difficile.

MG27:C’est la compliance au traitement.

MG30: C’est la difficulté de l’observance. On a des gens qui ne sont pas observants. On a beau leur expliquer ; ils ne sont pas observants. Ce que j’essaie de faire, c’est de le redire tout le temps. De réexpliquer que c’est important.

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2.2.3. Le manque de motivation

Cet élément est aussi un frein cité par les médecins : l’implication des patients dans leur maladie est essentielle.

Le manque de motivation touche l’hygiène de vie essentiellement avec des difficultés à changer les mauvaises habitudes. Le patient n’a pas la volonté de faire de l’activité physique, ni d’adapter son régime alimentaire.

MG4: Un patient qui n’a pas envie de bouger, la motivation du patient. MG9: C’est difficile de les motiver.

MG13: La compliance et la volonté du patient de s’impliquer un peu. MG14: La motivation des patients et leur adhésion.

MG15: Ils ne sont pas de bonne volonté ! Il n’y a que les cachets qui vont les sauver. Je prends mon cacheton donc tout va bien. Le sauveur c’est le comprimé. Tout le reste reste en arrière plan. Ils perdent du bon sens.

MG16: Il y a la résistance des patients. De toute façon, les patients polyvasculaires sont des épicuriens. Lui dire d’arrêter de manger gras ni sucré, arrêter de fumer, de boire de l’alcool, de faire du sport. Il vous dit : « je n’ai plus qu’à crever ».

MG19: Je crois que ça dépend tout du patient. A-t-il envie, oui ou non d’équilibrer son diabète. MG22: Ils ne sont pas motivés ni pour le régime, ni le sport, ni rien.

MG24: Après c’est le patient lui-même qui est complètement réfractaire surtout dans le diabète. C’est un manque de motivation car ça leur parait inimaginable de changer leurs habitudes.

E4: Ça dépend de l’investissement de chaque patient. Parfois, il y a une demande personnelle de certains patients, très demandeurs, très à l’écoute des informations. D’autres freinent des quatre fers.

Parfois le patient est volontaire mais ses efforts sont de courte durée :

E3: C’est sûr que si le patient en face n’est pas motivé, il fera attention quelques jours puis il se fera rattraper par ses habitudes. C’est humain. C’est ça qui est dur en éducation.

La relation médecin-malade est un pilier pour tenter de lutter contre ces difficultés. L’objectif de l’ETP est d’autonomiser le patient, ce qui n’est pas toujours facile s’il manque de motivation.

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2.2.4. La disponibilité du patient

La difficulté du patient à se libérer pour prendre soin de sa santé est aussi un frein à la démarche d’ETP.

Ce manque de disponibilité ne rend pas compte du manque de motivation.

MG18: C’est un problème de temps et la disponibilité du patient diabétique pour écouter et enregistrer. MG20: C’est une contrainte de timing du patient.