• Aucun résultat trouvé

1.6 LE THEATRE: FELIX LOPE DE VEGA CARPIO

2. LES OUVRAGES SCIENTIFIQUES

2.1. LES OUVRAGES DE REFLEXION SCIENTIFIQUE

2.1.2. PEDRO MEXIA (OU MESSIA).

Il naquit à Séville en 1496 ou 1497. Il fut un savant en lettres, en mathématiques, en astrologie et un humaniste. A Séville on l'appelait "le philosophe", ou "l'astrologue". Il correspondit avec les humanistes de son époque: Luis Vives et Erasme, par exemple. Sans avoir quitté Séville -Mexia- , Charles Quint le chargea d'écrire son histoire et il obtint le titre de chroniqueur de l'Empereur en 1548. Il mourut en 1552.

Il fut connu par l'édition de l'ouvrage Silva de varia leccion, où il accumule, sans ordre, comme dans une forêt, toutes les connaissances qu'il avait et qui étaient celles des hommes érudits de son temps. Il s'agit d'un ouvrage encyclopédique représentatif de la Renaissance.

L'édition de 1561 de Pedro Mexia, Les Diverses leçons, est dédicacée par le traducteur, C. Gruget, "à François de Raconis, Conseiller du Roi et trésorier extraordinaire de son artillerie, son Seigneur". Il dit, dans la dédicace, que François de Raconis lui a fait de cette oeuvre "tant bon récit, (voire jusqu'à me dire que voudriez pour le bien public qu'elles furent mises et traduites en notre langue vulgaire) que dès lors désir me prit de les voir: y trouvant, à la vérité, si grande affluence de choses mémorable, pleines de bonne doctrine et érudition... j'entrepris la charge avec telle affection que n'y l'impression mauvaise de l'une et l'autre langue espagnole et italienne, ni la dépravation du texte en plusieurs endroits, imparfait et corrompu, ne m'ont pu destourner du désir que j'avais de vous complaire..."

On voit que Claude Gruget a eu beaucoup de mal à traduire ce texte qui ne lui a pas plu. Il l'a fait tout de même pour faire plaisir à son Seigneur dont il dépendait. Encore une fois, le traducteur modifie le texte comme bon lui semble. En effet, il dit: "...on trouvera que j'ai esclairci des choses obscures, et corrigé plusieurs textes allégués faux, et s'il est permis de le confesser, j'ai donné quelque peu du mien en des passages qui, selon mon jugement, le démandaient. Peu du mien, dit-il encore, ... deux de mes amys m'y ont favorisé, l'un desquels est le seul de mes cousins portant mon nom et l'autre le Seigneur Jean Pierre de Mesmes, qui pour les mathématiques et points concernant l'Astrologie (desquelles sciences il fait profession) m'a grandement secouru...".

Aussi, Claude Gruget espère que son Seigneur ne lui ôtera pas sa protection, car il dit à la fin: "...mais jusqu'à ce temps là, je me tiendray... sous votre bonne protection, espérant que la debonaireté dont vous avez acoustumé d'user en mon endroit ne me sera point éloignée...". Ici l'on voit très bien la dépendance de ces traducteurs vis à vis de ces nobles Seigneurs sans lesquels ils ne pouvaient vivre.

Les éditions de cet ouvrage sont les suivantes:

En Espagne, Ed. Princeps, à Séville, en juillet 1540, in-fol.

à Séville, le 12-12-1540, in-fol. -

en 1542, in-fol. - 1543, in-fol. -

1563, in-fol. - 1570, in-fol. -

à Saragosse, en 1542, in-fol. - 1547, in-4° - 1554-1559.

à Valladolid, en 1550, in-fol.

à Lerida, en 1572, in-8°.

à Alcala, en 1588, in-8°.

à Madrid, en 1602, in-4° - 1643, in-4°

1662, in-4° - 1669, in-4°- 1673.

En France, à Lyon, en espagnol, en 1556 "por los herederos de Jacobo de Iunta", in-8°.

à Paris, traduit par Claude Gruget, parisien, sous le titre Les Diverses leçons...en français,

en 1552, in-4° - 1554, in-4°

1556, in-16° - 1561, in-8° - 1567, in-8°- 1569, in-8° - 1572, in-16° - 1576, in-8°- 1577, in-8° - 1579, in-8° - 1580 -

1583, in-12° - 1654, in-16°.

à Lyon, en italien, chez B. Honorat, en 1556. Cet ouvrage ne figure que dans le

Fonds de la Bibliothèque Municipale de Lyon (34).

en français, chez G. Cotier, en 1557, in-16°. à l'Escu de Milan, en 1561, in-8° et 1563, in-8°, ouvrages du Fonds lyonnais (35).

chez la Vve. G.Cotier et à l'Escu de Milan, en 1570, in-8°, ouvrage du Fonds (36)

chez Bart. Honorat (avec du Verdier)

en 1576, in-8°,

en 1577, in-8°, ouvrage du Fonds (37)

1580, in-8° 1584, in-12°, et 1585.

34.- La Selva di varie lezzioni, di Pietro Messia di Seviglia, tradotta di Spagnolo nella nostra lingua volgare per Mambrino da Fabrino (Ed. ded.

di S. Honoratis al B. Testa). In Lione, appresso Bastiano di Honorati (stampato per Iacopo Fabro). 1556.

35.- Les Diverses leçons de Pierre Messie Geltil-homme de Sevile. Contenans variables et memorables histoires mises en François par Claude

Gruget Parisien. De nouveau reveuës, corrigées & augmentées de la cinquiesme partie. A Lyon, A l'Escu de Milan, par Gabriel Cotier (par Iean d'Ogerolles, 20 mars)., in-8°, 946 pag., 1561, et 1563.

36.- Les diverses lecons de Pierre Messie Gentilhomme de Sevile. Contenans variables & memorables histoires mises en François par Claude

Gruget Parisien de nouveau reveuës, corrigees & augmentees de trois Dialogues touchant la nature du Soleil, de la terre & des matheores. Lyon, Veuve Gabriel Cotier, in-16, 640 pag., 1570.

37.- Les diverses leçons de Pierre Messie... avec trois dialogues dudit auteur, contenans variables et mémorables histoires mises en français par

Claude Grujet... augmentées outre les précedentes impressions de la suite d'icelles faite par Antoine Du Verdier. Lyon. Barthélemy Honoret, in- 8°, 661 pag., 1577.

chez E. Michel, 1580, in-8°,

-ouvrage du Fonds (38)

chez Iean d'Ogerolles, en 1584, in-fol. chez Th. Soubron, en 1592, in-8°. chez Benoît Rigaud, en 1593

(ne figure nulle part sauf

dans notre Fonds) (39)

-chez Claude Morillon, en 1604, 3 vol. in-8°,

et (1610-1617), 3 vol. in-8°

-chez Antoine Chard, en 1625, 3 vol. in-8° -chez Claude Michel en 1626 et 1675. A Tournon, en 1590, in-8° - 1604, in-8° -

1609, in-8° - 1616, in-8°.

A Rouen, en 1580, in-8° - 1626, in-8° et 1643, in-8°. A Strasbourg, en allemand, en 1570, in-4°.

A Anvers, en espagnol, en 1544- 1550, in-8° - 1554, in-8°

1555, in-8° - 1564, in-8°-

1593, in-8° - 1603, in-8°.

A Venise, en espagnol, en 1553, in-8°. A Venise, en italien, en 1544, in-8° - 1555, in-8°-

1556, in-8° - 1559, in-8° - 1561, in-8° 1562 - 1564, in-4° - 1565, in-4° - 1566, in-4° - 1571, in-8° - 1573, in-8° 1575, in-8° - 1576, in-8° - 1579, in-8° 1582, in-8° - 1583, in-8° - 1587, in-8° 1597, in-8° - 1611, in-8° - 1615, in-4° 1626, in-4° - 1638, in-4° - 1655

1660, in-8° - 1668, in-fol. - 1670 - 1682, in-fol.

38.- Les diverses leçons de Pierre Messie gentil-homme de Seville, avec trois Dialogues dudit auteur, contenans variables et memorables

histoires, mises en François par Claude Gruget Parisien, augmentées outre les precedentes impressions de la suite d'icelles, faite par Antoine du Verdier, Sieur de Vauprivaz... A Lyon, par Estienne Michel. in-8°, 661 pag., 1580.

39.- Trois dialogues de P. Pierre Messie, touchant la nature du soleil, de la terre & de toutes les choses qui se font & apparoissent en l'air... Lyon,

A Londres, en 1571 (traduite du français, par Thomas Fortescue), in-4° - 1576, in-4° -1613, in-fol. - 1650.

En Hollande, en 1588-1613-1617. A Genève, en français, en 1625, in-8°.

L'édition de 1556 figure comme étant faite à Venise, mais dans le Manual del Librero Hispano Americano, (tome IX, page 174) Menendez Pelayo et Garcia Soriano ainsi que Nicolas Antonio, croient que cette édition est lyonnaise. Nous aussi, car elle figure dans le Fonds, éditée chez Bastiano di Honorati.

En France cet ouvrage influença Montaigne quant à sa manière de s'exprimer. Une autre imitation française furent les éditions répétées des Histoires Prodigieuses de Pierre Boystuau (ou Bonistau) qui furent poursuivies par Tesserant, Belleforest et Jean de Marcouville. Une fois traduits, ces ouvrages retournèrent en 1603 à Séville, où le modèle était apparu pour la première fois en 1540. Il existe une autre édition de ces Histoires Prodigieuses en espagnol, à Medina del Campo, en 1635, chez Francisco Canto, à la charge de Benito Boyer, marchand de livres.

En fait l'oeuvre de Mexia eut un grand succès, aussi bien en Espagne que dans le reste de l'Europe. En Espagne on commence à éditer en 1540. Les rééditions se multiplient jusqu'en 1673, en Italie -Venise-, et en France: d'abord Paris et Lyon; puis Rouen et Tournon au XVIIème. siècle. Strasbourg publie en allemand. Puis, c'est Londres et la Hollande.

Mexia eut un énorme succès jusqu'en 1682. On peut alors se demander pourquoi la Biographie Générale est si sévère envers Mexie, alors qu'apparemment, toute l'Europe s'interessait à ses ouvrages. C'est une attitude qu'on rencontre assez souvent dans ces tomes, et qui est vraiment étonnante. Peut-être est-ce dû au style du XIXème siècle (?). Peut-on parler d'une xénophobie réciproque entre la France et l'Espagne au XIXème siècle?

Si cet ouvrage est considéré comme la compilation des connaissances de l'époque -une sorte d'encyclopédie- nous pouvons donc conclure que depuis la moitié du XVIème siècle jusqu'en 1682 le bagage intellectuel de l'Europe n'a guère changé tout au moins en ce qui concerne la transmission de la culture.

Il y eut bien évidemment d'autres éléments qui rendront périmées ces connaissances et les feront évoluer. En étudiant Lulle nous avons pu apprécier le même phénomène. Mexia, lui, écrit dans la plus stricte orthodoxie.