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En Bretagne, 5 % des arrêts ont une durée de 6 mois ou plus (soit environ 16 400 arrêts). Des données disponibles à la cellule de coordination régional Gestion du Risque nous permettent de ventiler ces arrêts de longue durée par pathologie (source : SNIIRAM – DCIR – arrêts terminés en 2017).

Il s’avère que 81 % des arrêts de longue durée concerne des arrêts maladie et 19 % concernent des arrêts en lien avec le risque professionnel.

Les motifs médicaux les plus fréquents sur le risque professionnel sont les arrêts en lien avec les traumatismes, le système nerveux et les maladies ostéo articulaires. Le motif « non connu » regroupe, pour le risque maladie, des motifs non renseignés et pour le risque professionnel, ce motif regroupe majoritairement des arrêts en lien avec un accident du travail (proportion non mesurable mais majoritaire).

Graphique 27. Répartition des arrêts par pathologie selon le risque

En Bretagne, 84 % des arrêts maladie de longue durée concerne 5 grandes pathologies (chapitres) de la CIM 10 (Classification Internationale des Maladies – 23 chapitres) : maladies ostéo- articulaires (31 %), troubles mentaux (23 %), tumeurs (13 %), traumatismes (10 %) et appareil circulatoire (7 %)

Concernant les arrêts en lien avec un risque professionnel, on retrouve majoritairement des arrêts en lien avec des maladies ostéo articulaires (42 %), des traumatismes (34 %), des accidents du travail (6 %), des maladies en lien avec le système nerveux (5 %) ou encore des troubles mentaux (5 %).

Graphique 29. Répartition des arrêts pour « risque professionnel » de plus de 6 mois selon la pathologie

Une analyse de la durée des arrêts maladie selon les pathologies les plus fréquente démontre que la durée des arrêts de longue durée est plus élevée dans le Finistère que dans les autres départements sur des pathologies ostéoarticulaires, les troubles mentaux et les tumeurs. Ce constat est valable pour la durée moyenne et la durée médiane.

Graphique 30. Durée moyenne des arrêts maladie de plus de 6 mois terminés en 2017 selon les pathologies les plus fréquentes

Graphique 31. Durée médiane des arrêts maladie de plus de 6 mois terminés en 2017 selon les pathologies les plus fréquentes

De la même façon, les arrêts de longue durée en lien avec un risque professionnel pour les maladies osté articulaires et les traumatismes sont plus longs dans le Finistère que dans les autres départements.

Graphique 32. Durée moyenne des arrêts de travail de plus de 6 mois terminés en 2017 selon les pathologies d’origine professionnelle les plus fréquentes

Graphique 33. Durée médiane des arrêts de travail de plus de 6 mois terminés en 2017 selon les pathologies d’origine professionnelle les plus fréquentes

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Profils des assurés en arrêt de travail dans le

Finistère

À partir des caractéristiques sociales des assurés (âge, sexe, commune de résidence plus ou moins favorisée, secteur d’activité de l’entreprise) et de la nature de leur arrêt de travail (durée, type de « risque » indemnisé, prise en charge au titre de l’ALD, l’analyse en correspondances multiples en composante principale suivi d’une classification hiérarchique ascendante a permis d’isoler trois groupes d’assurés. Dans le tableau, il apparaît des pourcentages. Ceux-ci correspondent à la répartition de chaque modalité de la variable discriminante dans le groupe. Par exemple, parmi les 4 476 assurés de la classe 1, 90 % sont des femmes et 10 % sont des hommes.

Graphique 34. Trois classes d’assurés en arrêt de travail dans le Finistère

Faibles valeurs Fortes valeurs

Classe 1 4 476 assurés (41 %) Homme (10 %) en ALD (6 %) Construction Transport (0 %) Industrie production (8 %) Activité non connue (3 %) 50-64 ans (20 %) Accident du travail (8 %) Maladie professionnelle (3 %) 6 mois à 1 an (10 %) Plus de 1 an (4 %) Femme (90 %) Pas en ALD (94 %) Maladie (88 %)

Santé humaine, action sociale (34 %) Distribution restauration (28 %) Arrêt de moins de 30 jours (42 %) Arrêt de 1 à 6 mois (43 %) 15-29 ans (27 %) 30-49 ans (53 %) Indice de défavorisation 3 (41 %) Classe 2 3 454 assurés (31 %) Femme (10 %)

Santé humaine, action sociale (1 %) Maladie (65 %)

en ALD (9 %)

Distribution/restauration (18 %) Finance, assurance, immobilier (0 %) Enseignement, activité scientifique (1 %)

Activité non connue (1 %)

Homme (90 %) Construction transport (36 %) Industrie production (32 %) Pas en ALD (91 %) Accident du travail (22 %) Maladie professionnelle (9 %)

Moins de 30 jours (37 %) et entre 3 et 6 mois (36 %) Classe 3 3 048 assurés (28 %) Pas en ALD (24 %) 15-29 ans (1 %) 30-49 ans (29 %) Construction Transport (8 %) Industrie production (15 %) Distribution restauration (16 %) Accident du travail (3 %)

Arrêt de moins de 30 jours (7 %) Arrêt de 1 à 6 mois (24 %) en ALD (76 %) 50 à 64 ans (68 %) Arrêt de 6 mois à 1 an (23 %) Arrêt de plus de 1 an (45 %) Femme (58 %) Maladie (91 %)

Santé humaine action sociale (16 %) enseignement, activité scientifique (8 %) Administratif (15 %)

Synthèse : résultats quantitatifs sur les arrêts de travail

Si les femmes sont davantage en arrêt maladie, les hommes quant à eux sont majoritaires (62 %) à être en arrêt pour des pathologies dont l’origine professionnelle est reconnue. La majorité des arrêts de travail durent moins d’une semaine et seulement une minorité dure plus de trois mois. Les arrêts de travail concernent moins les jeunes actifs. En Bretagne en 2017, la moitié des assurés en arrêt maladie ont 40 ans ou plus. Et par ailleurs la durée moyenne de l’arrêt de travail augmente avec l’âge et selon le type de risque. Ainsi les assurés dont l’arrêt est en lien avec une maladie professionnelle, conséquence de l’usure des corps due à des années de travail dans des conditions éprouvantes, ont 48 ans en moyenne. En Bretagne en 2017, les hommes sont davantage en arrêt de travail pour accident du travail (qui représentent 82 % du volume des arrêts de travail d’origine professionnelle) que les femmes, 66 % de ces arrêts sont pris par des hommes. Les femmes sont quant à elles légèrement plus représentées sur les arrêts pour maladie professionnelle (52 %) ou en lien avec un accident de trajet (53 %). Les arrêts de travail pour des pathologies d’origine professionnelle reconnue de plus de 6 mois représentent 8 % du volume des arrêts maladie et 52 % des montants indemnisés.

En Bretagne en 2017, les secteurs d’activités les plus pourvoyeurs d’arrêts de travail sont « industrie, production », « distribution, restauration » (19 % de l’ensemble chacun), « construction, transport », « administratif » et « santé humaine et action sociale » qui représentent 91 % des arrêts de travail pour le risque professionnel et 82 % des arrêts pour le risque maladie. Par contre dans le Finistère, ce sont les secteurs « distribution, restauration » et « santé humaine, action sociale » (respectivement 19 % et 18 % de l’ensemble) qui sont le plus pourvoyeurs d’arrêts de travail. Concernant le risque professionnel, dans tous les départements bretons les arrêts de travail des salariés travaillant dans le secteur « construction, transport » sont proportionnellement plus importants (22 % des arrêts de travail au niveau régional) par rapport au « risque maladie ». À l’inverse les pathologies des assurés en arrêts de travail dans le secteur « santé humaine, action sociale » sont moins reconnues comme étant d’origine professionnelle et ce quel que soit le département (13 % des arrêts de travail au niveau régional).

L’Ille-et-Vilaine est le département où le nombre d’arrêts de travail et le nombre d’assurés arrêtés sont les plus élevés (35 % des arrêts de travail indemnisés en 2017 en Bretagne l’ont été en Ille-et-Vilaine et 27 % dans le Finistère), c’est également le département où la population active (âgée de 15 à 64 ans) susceptible de percevoir des indemnités journalières, est la plus importante. Cependant, en Bretagne, un contraste Est/Ouest apparaît très nettement, le nombre d’indemnités journalières versées par assuré étant plus faible à l’Est qu’à l’Ouest. Par exemple, les assurés du régime général qui résident dans le bassin rennais ont perçu entre 37 et 52 indemnités journalières en 2017 alors que ceux qui résident dans le centre Finistère ont perçu entre 68 et 87 indemnités journalières. Ceci est notamment lié à la durée des arrêts de travail. En 2017 les arrêts de travail durent en moyenne 48 jours dans le Finistère et 43 jours dans l’ensemble de la région. À l’inverse c’est en Ille-et-Vilaine que les arrêts de travail sont les plus courts, ils durent 37 jours en moyenne, soit près de 11 jours d’écart avec le Finistère. L’écart est encore plus important quand l’origine professionnelle de la pathologie est reconnue et notamment en cas de maladie professionnelle. Ainsi en 2017, les arrêts de travail pour ce type de « risque » durent 23 jours de plus dans le Finistère que dans l’ensemble de la Bretagne et 19 jours de moins en Ille-et-Vilaine, soit un écart de 34 jours. Il faut savoir que la région Bretagne en général et le département du Finistère en particulier connaissent une situation dégradée en termes de risques professionnels. Les taux d’accidents du travail et de maladies professionnelles, problèmes qui provoquent des arrêts de travail plus longs que ceux pour maladie, y sont plus élevés que nationalement. Par ailleurs, c’est dans les communes les plus défavorisées, qui se trouvent au centre de la région, plus rural, que la part d’assurés ayant reçue des indemnités journalières est la plus importante.

Les médecins généralistes : principaux

prescripteurs

Suite à la présentation des caractéristiques des assurés en arrêts de travail en Bretagne en 2017, nous voyons que celles-ci sont socialement distribuées et que les arrêts de travail sont inégalement répartis sur le territoire. Si nous avons pointé l’importance des conditions socio- économiques avec lesquelles les assurés sont en prise, il ne faut pas pour autant négliger l’importance de la prescription médicale dans cette distribution différenciée. Selon leur spécialité et la place qu’ils prennent dans la division du travail médical, leur sexe, leur âge et leur rapport à la pratique professionnelle, leur lieu d’exercice et la patientèle qu’ils doivent prendre en charge, les médecins prescrivent plus ou moins des arrêts de travail24.

Graphique 35. Répartition des dépenses d’indemnités journalières par catégorie de prescripteur en Bretagne en 2017

En Bretagne, 67 % des indemnités journalières ont été prescrites par les médecins généralistes libéraux, 15,7 % par les médecins spécialistes libéraux et établissements privés et 16,2 % par les établissements publics25. Comme nous le voyons ci-dessus, la répartition est semblable dans

chacun des départements bretons.

Pour plus de clarté, bien que la médecine générale soit reconnue comme une spécialité médicale à part entière depuis la réforme des études médicales de 1982, nous distinguerons la « médecine générale » d’une part des autres « spécialités » médicales d’autre part. D’autant plus que cette distinction est toujours effective dans les représentations des patients.

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Caractéristiques démographiques