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Guide scénarisé des cas soumis aux médecins

Cas 1 : syndrome du canal carpien droit Sexe : une femme

Age : 40 ans

Activité professionnelle : secrétaire comptable Situation familiale : divorcée, 2 enfants

Loisirs : très peu de jardinage et de bricolage, sport en salle Antécédents personnels : pas d’antécédents particuliers

Mme R travaille comme secrétaire comptable dans une entreprise de vente et de réparation de matériel agricole depuis 1995 en CDI. Elle travaille à temps plein, 39 h par semaine. Elle reste assise 90 % du temps et a une utilisation intensive du clavier (pianote) et de la souris pour la saisie informatique.

Mme R (qui est droitière) décrit une situation de paresthésies de la main droite en 1999 avec à cette époque une infiltration du canal carpien droit amenant un soulagement relatif. Après une phase d’amélioration, elle déclare que depuis 2009/2010, elle a des sensations croissantes de fourmillements et d’engourdissement devenant de plus en plus gênantes au niveau de la main droite.

En 2013, la symptomatologie touche également la main gauche. Mme R se réveille fréquemment la nuit et se soulage en mettant ses mains dans le froid. Le canal carpien droit est sensible à la pression, mais il n’y a pas de retentissement dans sa vie professionnelle et pas de déficit moteur. Le test de Tinel et le test de Phalen sont positifs à D.

Cas 2 : Rupture partielle de la coiffe des rotateurs de l’épaule gauche Sexe : un homme

Age : 47 ans

Activité professionnelle : chauffeur manutentionnaire

M. D est chauffeur manutentionnaire depuis 1995 dans une entreprise de levage, manutention et transport, en CDI. Il travaille à temps plein, 39 h par semaine. Il conduit un camion poids lourds et fait de la manutention lourde lorsqu’il livre et met en place les machines- outils chez les clients et transfert le matériel de chantier.

Depuis décembre 2016, M. D, qui est droitier, ressent des douleurs à l’épaule gauche. En mars 2017, l’IRM montre une rupture du long biceps et sous épineux et une bursite. En juin 2017, M. D continue d’éprouver des douleurs pour les mouvements de rotation externe. Bien qu’il se réveille la nuit, son bras n’est pas raide au matin. Si aucune amyotrophie n’est visible et que ses mouvements actifs, il est gêné pour se déshabiller.

Activité professionnelle : infirmière dans trois foyers de vie d’une association qui gère des

EHPAD, ESAT et IME

Situation familiale : célibataire

Mme P intègre l’association en juillet 2013. Elle travaille sur trois foyers (B1, B2 et B3). Il y a un directeur local commun aux foyers B1 et B2, un autre pour B3. Ces deux directeurs locaux sont eux-mêmes sous la responsabilité d’un directeur commun. Mme P. travaille au foyer B1 trois après-midi par semaine et à B2 tous les matins. Elle doit remplacer sa collègue infirmière lorsqu’elle est absente. Les foyers accueillent des personnes adultes handicapées mentales (porteuses de trisomie 21 ou atteintes d’autisme par exemple).

Mme P estimait que son directeur des foyers B1 et B2 était un peu trop familier avec elle. Celui-ci lui aurait demandé périodiquement de prendre des rendez-vous avec un hypnothérapeute pour des résidents du foyer, sans l’aval de leur médecin généraliste. Il lui aurait également remis de la documentation d’une structure américaine promouvant des concepts tels la théorie polyvagale.

Pendant un temps, Mme P gère cette situation par l’expectative : elle ne prend pas les rendez-vous demandés jusqu’au jour où elle manifeste clairement son refus de prendre un rendez-vous avec un hypnothérapeute pour un résident, mi-octobre 2013. Ses relations avec son directeur local se dégradent.

Mme P développe un épisode dépressif, avec des idées suicidaires non scénarisées. Début

janvier 2014, Mme P a repris un tabagisme qu’elle avait interrompu pendant un an et demi. Elle

fumait à ce moment environ 10 cigarettes par jour. Mme P s’est par ailleurs mise à chercher du travail dans une autre structure.

Cas 4 : troubles anxio-dépressifs majeurs, secondaires à un stress chronique Sexe : un homme

Age : 51 ans

Activité professionnelle : Directeur de pôle économique

Situation familiale : marié, un fils de 17 ans. Son propre père est un ancien militaire ayant

une propension à l’alcoolisme chronique qui le rend violent.

Antécédents personnels : diabète non insulino-dépendant, hypertension artérielle et

dyslipidémie ; pas de syndrome dépressif antérieur

M. T travaille depuis 1988 dans une entreprise « distributrice de solutions de maîtrise de l’énergie ». Il gravit progressivement les échelons de la hiérarchie jusqu’à sa nomination comme directeur économique en 2006. Pour M. T les problèmes dans l’entreprise ont commencé lorsque son dernier responsable (directeur des ventes) est arrivé en 2008. Globalement après une « phase d’observation » de son responsable, il est de moins en moins reconnu dans son travail, subi du harcèlement et une progressive mise à l’écart. Lors du 1er comité de direction avec celui-ci, il

« fusille ses directeurs du pôle économique ». Le lendemain de cette réunion l’un des collègues de M. T décède d’un AVC puis progressivement un certain nombre de ses collègues démissionne,

de la mémoire et des idées noires (idéations suicidaires intermittentes). Il lui arrive de pleurer. Il ne parvient pas à lire ses mails et a des angoisses quand il se projette dans le milieu professionnel. Il a pourtant fait une demande de bilan de compétences en juin 2014. Il En plus de ces difficultés, il souffre de « conjugopathie ».

Questions associées aux cas

— Qu’en pensez-vous ?

— Proposeriez-vous à ce patient un traitement ? De quel type ? — Proposeriez-vous à ce patient de le mettre en arrêt de travail ?

— Proposeriez-vous à ce patient de faire des examens complémentaires ? d’aller voir un spécialiste ?

Question supplémentaire cas 3 :

— Que faites-vous si elle refuse de prendre un traitement antidépresseur du fait du caractère réactionnel de cet épisode dépressif ?

Question supplémentaire cas 4 :

— Que faites-vous s’il demande à reprendre son travail car il culpabilise d’un arrêt de travail prolongé ?