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Les passagers du vol 720 WA à destination de Las Vegas sont invités à embarquer porte C

À cette annonce, le cœur de la belle se serra sans qu’ elle sache si c’ était de

plaisir

ou de peur. Peut-être était-ce simplement du soulagement? Trouver un billet en si peu de temps avait été à la fois compliqué et simple. Le premier contact avec les agences de voyages s’ était révélé catastrophique : les prix annoncés pour cette période si proche étaient purement prohibitifs. Elle avait ainsi obtenu pour un prix tout à fait correct un billet pour un

vol

régulier, et en plus, en première classe…

-

Qui a dit que l’argent ne fait pas le bonheur?

Emmanuelle Brésilienne

posa le pied sur la dernière marche de la passerelle d’ accès et pénétra dans l’ appareil. L’

avion

est bondé, plus une place disponible. Elle avance difficilement dans le couloir étroit. Elle avait l’ impression d’ être une actrice, et tous les passagers des spectateurs

inconnus. Les

réacteurs

font un sifflement assourdissant. Jamais vraiment aimé les avions, les décollages mais aussi et surtout les atterrissages. Après le décollage, une fois l’avion stabilisé, les hôtesses se mirent à évoluer dans les rangées pour servir les premiers rafraîchissements. Les minutes passèrent puis les heures. Elle commençait à d’ endormir tout doucement, bercé par le bruit des

réacteurs

de l’ avion et par la lumière faiblissante. Quand vint le moment du dîner. Il se dégage d’ elle un

érotisme

si puissant qu´elle en abandonne définitivement son bouquin.

Le

vol

fut ponctuel et

l’ Airbus A340

posa ses roues à l’heure indiquée sur l’ aéroport de

Nevada, « Las Vegas ».

Ce

vol

, long, avait été éprouvant compte tenu du grand nombre de voyageurs. La nuit pointa dans le ciel de

Las

Vegas

, puis un petit voile de fraîcheur s’ installa sournoisement.

Emmanuelle

se posait intérieurement la question de son hébergement, car, si elle avait bien réservé un hôtel, Elle s’ activa et s’effaça rapidement dans les couloirs de l’ hôtel vers les suites plus

« standing

». Mille idées trottinaient dans sa tête, sa déception sur les hommes en général et leur égoïsme, l’ absence de sentiments purs, de découvertes, d’ honnêteté.

Il est sûr de l´avoir déjà vu. Mais où ? Il se semble que c´était

à Atlantic City

dans un

casino

., ou bien alors, à

Las Vegas

, oui c´est sûrement ça, là, à

Las Vegas.

Le fin tissu de sa robe recouvrant

Emmanuelle

caresse sa nudité lors de ces mouvements subliminaux. Son mari aimait être habillée comme ça; il savait trouver dans son regard cette petite lueur qu´il qualifies de

perverse

, de défi aux limites de la bienséance. Elle aimait cette sensation de nudité, d’ être exposée, mise en danger, ça l’ excite.

Luc Babon

l’ as fait découvrir combien ell aimait ce sentiment de provocation et de trouille mélangées lorsqu´elle s’

exhibe.

Elle est assisee face de lui, autour d´une table de

roulette

. Magnifique brune, les yeux cachés derrière des lunettes aux verres couleur prune, légèrement fumés. Sa robe de satin rouge découvre ses épaules bronzés. Une chance, les pieds étaient propres et un vernis rouge recouvrait les ongles bien coupés. Elle portait aussi des bas et ce coquin de porte-jarretelles. Les talons hauts de ses escarpins la grandissaient encore et lui faisaient cambrer le bas du dos. Il éprouvait une furieuse envie d’ y poser les mains. Et sa poitrine délicatement... Il savait qu’ elle ne portait pas de

soutien-gorge

. Elle n’ en avait nul besoin. Sa poitrine se tenait fièrement toute seule. Le tissu est distendu par une opulente poitrine.

Ses

seins

sont disproportionnés par rapport à sa silhouette. C’ était ses cheveux longs, pas très soignés, qui comportaient une multitude de mèches décolorées en noir, essayant de faire croire à une couleur naturelle. Début trentaine, est assez jolie, des yeux bleu d’ une intensité à faire craquer tous les hommes. S’ il avait fallu lui donner un âge, il aurait misé sur une petite trentaine, guère plus. Le jeune homme post pubère qu´il était, il n’ avait guère plus qu’ une vingtaine d’ années, s’ émoustillait d’un simple clin d’œil. Pour s’ en assurer et ainsi aviser sur la stratégie à adopter pour le futur proche, elle lui rendit son clin d’ œil. La beauté du diable et le parfum d un ange. Elle adore se faire réveiller de cette façon. La

beauté d´Emmanuelle Brésilienne

avait depuis le début de la soirée repéré ce grand dadais qui la dévorait des yeux. Des yeux de merlan frit, bien évidemment. Elle lui regarde,

chatte lascive

, velours et griffes, promesses et offrandes ; elle veut qu´ il assume ce qu´ il allume en elle. Elle parade, elle

exhibe

, elle provoque, elle lui provoque.

Il ne sait pas pourquoi , mais quand elle mise sur le numero

3

, malgré lui et comme comandé par une force incontrôlable, il se mit et fait glisser ses piles de jetons de cem

dollares

sur le

3

. Elle lui regarde et l´ombre d´un sourire anime ses lèvres

sensuelles

ourlées de rouge. Lorsque soudain il réalise sa connerie qu´ il vient de faire, il est trop tard pour reduire sa mise, le croupier vient de balancer sa phrase :

« Rien ne vas plus, les jeux sont

faits. »

Il se retient de se taper la tête sur la table. Déconfit, il regarda la bille sautiler sur le cylindre qui torne, honteusement indifférente aux émotions humaines qu´elle suscite. Il n´arrive pas à la quitter des yeux et il prit un bon athé qu´il est, invoquant sa bonne étoile, touchant de bois, croisant les doigts et appelant même le diable e ultime recourse pret a négocier son âme pour ce fichu numero... Après ses derniers soubressauts d´agonie, la bille à bout de souffle vient mourir sur le

3

. Il ne écout plus le croupier. Il a le sentimentde n´entendre qu´un immense brouhaha et il ne refait surface qu´après avoir réalisé qu´il vient de gagner

dix mille huit

cents dollars

. Tout ça lui semble parfaitement irréel

. Emmanuelle Brésilien

est très enjouée ce soir-là, ses yeux brillent comme mille

saphirs

, oui enfin… Ils brillent. Il releve les yeux pour regarder cette femme, à la origine de sa bonne fortune, Mais elle n´est plus là. Elle a disparu aussi soudainement qu´elle est apparue. Le croupier pousse vers lui les jetons qu´il avait gagnés,

plus ceux de la mystérieuse femme, comme si c´était naturel. L´idée de refuser lui traverse l´esprit, mais il avait peur que ça ne complique la situation pour rien. Alors... Il n´est pas encore au bout de ses surprises.

Quarante-six mille huit cent dollars.

C´est le montant total des gains qui lui sont versés. Elle avait doncmise mille dollars et elle était partie, sans s´en soucier. C´est un présent royal ! A qui raconter son aventure, sans lui faire traiter de mytho ? A moins d´être complètement givré, qui se delesterait comme ça d´une petite fortune ? Emmanuelle Brésilienne l´attend, elle l´espère... Dans le restaurant du

casino

.

- Merci pour ce moment très agréable. Vous savez, les douze mille

dollars sont à vous, je vous les ai déjà donnés. Pourquoi tu as dusparue ?

- Mais enfin… l’ honnêteté… J´ai faim, c´est ça...

- Je m´appelle Vicent et vous ?