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Non, avant de parler de dispositif, je vais d’abord te demander quelles différences tu fais entre les NPS de cette année et ceux des années précédentes ? Même si tu n’occupais pas les

Entretien semi directif à destination des NPS avec Mme H 

3°) QUELLES DIFFERENCES FAITES VOUS ENTRE LES NPS DE CETTE ANNEE ET CEUX DES ANNEES PRECEDENTES ?

3- Non, avant de parler de dispositif, je vais d’abord te demander quelles différences tu fais entre les NPS de cette année et ceux des années précédentes ? Même si tu n’occupais pas les

mêmes fonctions, tu as une expérience.

Mme BC : Je remonte jusqu’à la première fois que j’ai eue des NPS (rires) …Il y a deux, trois

ans. Donc euh…

Mme C : Est-ce que tu sens que quelque chose à changer ?

Mme BC : C’est-à-dire que cette année, le fait qu’elles aient une classe, elles ont d’autres

préoccupations. C’est vrai que…Je vais prendre l’exemple de la dernière stagiaire. Elle était en maternelle, sa classe d’affectation c’est la maternelle, elle a fait un stage dans un CM2. Elle s’est un peu intéressée mais ne pensait qu’à la maternelle. Elle voulait surtout des réponses, elle était davantage préoccupée par sa classe d’affectation.

Tandis qu’il y a trois ans quand elles étaient en stage, elles n’avaient pas de classe d’affection. Elles s’appliquaient davantage. Elles étaient vraiment axées sur le stage en cours mais euh…c’est vrai qu’il n’y avait pas de référent, la préoccupation par rapport à la classe qu’elles ont déjà, à laquelle elles sont affectées.

Mme C : Donc ça, c’est une préoccupation qui leur prend toute l’espace et qui peut-être les

empêche de vivre vraiment les stages en pratique accompagnée ?

Mme BC : J’ai eu cette impression parce que ma deuxième stagiaire, c’était vraiment la

maternelle. Préoccupée, toutes ses questions c’était en relation avec …

Mme C : Comme il y a des difficultés en maternelle donc elle voulait que tu lui donnes des

pistes ?

Mme BC : Voilà, je ne l’ai pas trouvée vraiment concentrée sur le stage à tel point qu’elle ne

voulait même pas prendre la classe.

Elle l’a pris moins souvent que d’autres. Mme L a pris tout de suite mais elle l’a dit franchement « moi ce n’est pas ce qui m’intéresse », qu’elle n’aime pas ça prendre la classe et que c’est plutôt les entretiens qu’on a qui l’intéressent. Ouais mais bon, j’ai senti sa préoccupation, elle était vraiment axée sur sa maternelle, sa maternelle, si bien qu’à un moment pour calmer, je lui dis « écoute, moi je n’ai pas d’expérience en maternelle ».

Mme C : Très bien.

Mme BC : J’étais obligée de lui dire, je lui dis oui…euh elle me dit « oui mais normalement après

tu dois faire un changement », non pour l’instant je suis au CM2, je ne sais pas si je reste mais moi pour l’instant je n’ai pas d’expérience vraiment en maternelle, que je ne m’avance pas dessus. Autrement j’aurai fait que de la maternelle avec elle, c’est ce qu’elle voulait. C’était surtout par rapport à son stage, par rapport à…

Mme C : Au cycle 3…

Mme BC : Mais sa préoccupation elle était ; vraiment…

Mme C : Donc ça déplace leur préoccupation, ok c’est assez pertinent ça !

Mme BC : Par contre F… c’était différent parce que même après elle m’a dit que « quand je serai

dans un stage, est-ce que je pourrai te contacter ? » sachant qu’elle serait dans un stage à un autre niveau.

Mme C : Mais elle, sa classe d’affectation c’était laquelle? Mme BC : C’est un CM1 qu’elle a.

Mme C : Ah oui d’accord.

Mme BC : Ouais, mais ce que je veux te dire. Même après, sachant qu’elle serait dans un autre

niveau, même là, elle me demandait est-ce qu’elle pourrait me contacter donc elle arrivait à se détacher quand même, faire la part des choses. Mais là deuxième, j’ai trouvé qu’elle était vraiment…euh. Mais je pense que c’est lié à la notation, à la validation, ce n’est pas un hasard.

Mme C : C’est vrai que…oui cette question se justifie vraiment. Puisque, on sent la vraiment

qu’il y a une préoccupation.

4-Mme C : Donc je voulais te demander, selon toi, quelle définition pourrais-tu donner du contexte difficile ?

Mme BC : Alors le contexte difficile, c’est quand les conditions ne sont pas très réunies. Donc les

conditions au niveau humain ; par exemple dans son cas, il n’y a pas d’AVSI ; au niveau du matériel, au niveau de la classe, au niveau de l’école. Condition difficile notamment aussi au niveau du public que représentent la classe, les élèves. Comme par exemple, lorsqu’il y a trop d’élèves en difficulté dans une même classe.

Mme C : D’accord.

Mme BC : Il peut y avoir aussi des difficultés de fonctionnement de la classe, il peut y avoir un

facteur dû à l’enseignante aussi. Par exemple, manque d’information ou manque d’adaptation au public, pas d’accompagnement dans l’école.

Mme C : Donc, ce sont les facteurs qui vont concourir à rendre la situation délicate dans la classe

pour le jeune NPS. Donc euh, il y a-t-il d’autres points que tu voudrais voir par rapport à ça, au contexte difficile ?

Mme BC : Les élèves, le matériel, ce sont les mêmes points.

5-Mme C : Selon toi, quelles sont les stratégies que peuvent développer un collègue NPS placé en contexte difficile ?

Qu’est-ce que j’entends par là ! Selon toi, si le collègue NPS est en difficulté dans la classe, qu’est-ce qu’il va essayer de faire ? Qu’est-ce qu’il va privilégier ? Est-ce que ce sera, selon toi, la gestion de la classe ou est-ce que cette gestion de classe sera privilégiée au détriment du contenu, par exemple ?

Mme BC : Tu voudrais savoir qu’est-ce qui passe avant : les apprentissages, le contenu de

l’apprentissage ou la gestion de la classe ? La priorité devrait être donnée aux apprentissages en adaptant le matériel dont elle dispose, en s’adaptant au public qu’elle a.

Mme C : Donc…Ah excuse-moi, selon toi, ce serait quoi ?

Mme BC : Donc je disais que la priorité devrait être donnée aux apprentissages en s’adaptant au

public, c’est-à-dire aux élèves et aux matériels disponibles.

Mme C : Alors, dans ta classe, est-ce que tu as des élèves qui sont en difficulté ? Mme BC : Oui

Mme C : Est-ce qu’elle a réussi par rapport à ses élèves en difficulté, quand elle a pris la classe

en pratique accompagnée, est-ce qu’elle a réussi à gérer ses élèves ?

Mme BC : Elle a réussi à gérer mais sa difficulté à les repérer…mais bon comme moi, j’avais déjà

précisé…Au début, je leur dis tout le temps dans leur phase d’observation, que la première chose c’est de repérer eux-mêmes les élèves qui sont en difficulté.

Mais elle, enfin la deuxième, elle a surtout eu une difficulté, c’est-à-dire, quand nous avions fait la réunion à deux, elle a bien compris qu’il fallait différencier par rapport aux élèves en difficulté. Mais après quand elle a préparé sa séance, le repérage qu’elle a fait était incomplet. Elle n’a pas repéré tous les élèves en difficulté. Ceux qu’elle a repérés, effectivement, ont bénéficié de sa présence, elle a su les accompagner mais après sa différenciation n’a pas porté sur…le public n’était pas bien ciblé.

Mme C: D’accord

Mme BC: Mais c’est vrai qu’on n’avait pas le même regard, la même appréciation de la difficulté. Mme C: Alors, qu’est-ce que tu entends par appréciation de la difficulté ?

Mme BC: On n’a pas les mêmes…C’est-à-dire qu’on n’a pas les mêmes critères de repérage. Mme C: Justement. Est-ce que vous avez établi des critères au préalable ?

Mme BC : Oui. Au début, on en avait discuté, on avait vu que justement ces élèves, les élèves

qu’on prenait pour lesquels on différenciait. On les a différenciés, essentiellement par rapport à la quantité du travail et la présence de l’enseignant, l’accompagnement.

Donc, au début, au fur et à mesure des séances et des entretiens, on discutait de ces élèves et je lui montrais que j’ai mis trois phrases dans l’exercice parce que…de manière à ce que tout le monde finisse ensemble et qu’on puisse profiter de la correction. Et après, donc, je lui ai bien précisé sur quels critères je me basais. C’était les élèves en difficulté, les élèves qui étaient lents, essentiellement les élèves qui n’aimaient pas écrire aussi de manière à ce que tout le monde ait fait le travail et prépare l’exercice.

Donc, justement, on a donné quelques instructions mais après, c’est vrai qu’elle dans ce repérage, elle n’arrivait pas à repérer, même au bout de la deuxième semaine. Ça a été sa difficulté.

Mme C : Est-ce que c’était encore lié au fait qu’elle était préoccupée par une seule chose, c’est-à-

dire, par la résolution des difficultés qu’elle rencontre dans sa classe d’affectation ? Ce qui fait qu’elle n’avait pas un regard plus ouvert quoi…je ne sais pas comment dire ça ?

Mme BC : Je ne sais pas, je pense plutôt que c’est par rapport à…J’ai l’impression que c’est sa

difficulté à exploiter les informations qui fait que son repérage a été biaisé. Parce que quand j’ai vu lors des séances, même lors des mises en commun, elle avait tendance à n’interroger que de bons élèves. Je lui ai fait la remarque, et même quand elle interrogeait un élève qui était en difficulté, il donnait une réponse et elle se rabattait tout de suite sur un bon élève.

Mme C : Parce qu’elle veut faire le point ?

Mme BC : Voilà…Non c’est à c’est-à-dire, qu’elle ne savait pas exploiter, elle disait non ou elle

ne s’occupait pas de la réponse et se rabattait sur une bonne élève qui donnait la réponse. La réponse attendue.

Mme C : Est-ce que ce n’est pas justement parce qu’elle n’a pas anticipé les difficultés ?

Mme BC : Oui mais c’est ça. Déjà, par rapport…avant la préparation des difficultés. Ça s’est

produit surtout en mathématiques où elle m’a dit qu’elle n’était pas à niveau en mathématiques et mais même en français, quand les élèves lui donnaient une réponse, je lui faisais la remarque qu’elle n’aboutissait pas assez.

Elle n’arrivait pas vraiment à la réponse qu’elle attendait, elle ne relançait pas les élèves pour y arriver. Les enfants lui donnaient une réponse et ça s’arrête là, elle n’arrivait pas à rebondir pour guider l’enfant jusqu’à la réponse attendue. Donc, je pense que c’est surtout…Et puis bon, c’est vrai que pendant la préparation de la séance, elle n’avait pas déjà anticipé sur les difficultés que pouvaient rencontrer les élèves. Et donc…

Mme C : On peut comprendre ce décalage ?

Mme BC : Oui mais là elle était assez paniqué par rapport au niveau, elle était au cycle 3 et elle

6- Mme C : Alors…bon…La question que j’ai envie de te poser c’est : comment tu parviens à satisfaire les besoins qu’elle exprime ?…si elle exprime tous ses besoins notamment lorsqu’ils

sont placés en contexte difficile. Quelles aides tu peux leur apporter ? Voilà, en quelque sorte. Quelles aides tu peux leur apporter ?

Mme BC : Par rapport aux difficultés ? Donc, il y a eu des aides par rapport aux échanges, par

rapport aux entretiens, aux réflexions sur un problème qu’elle a rencontré. Ça a été sur les recherches sur des sites et des documents aussi, des livres, des manuels à compléter.

Mme C : Donc l’aide que tu leur apportes c’est au niveau, effectivement… Mme BC : Des échanges, des conseils par rapport à la formation et après… Mme C : La documentation ?

Mme BC : La documentation, la posture de l’enseignant.

Mme C : Est-ce que tu as réfléchis et observé que les conseils que tu leur prodigues sont suivis

d’effets? C’est-à-dire que…lorsque par exemple, ne serait-ce que sur une préparation, il y a quelque chose qui ne va pas, est-ce que tu as l’impression que… qu’elles rebondissent ?

Mme BC : Euh…tout de suite, je trouvais les conseils que je donnais, elle les applique notamment

au niveau de la gestion du temps, après une nette amélioration. Elles ont eu beaucoup de difficulté au début, c’était leur point faible. Et puis après, au fur et à mesure, la gestion du temps…

Mme C : D’accord.

Mme BC : Il n’y avait qu’un point qu’elles n’arrivaient pas à mettre en œuvre, c’est l’exploitation

des réponses.

Mme C : Bien

Mme BC : Parce qu’elles oubliaient de le faire, on en avait discuté mais elles n’arrivaient pas à

créer l’automatisme. Elles n’avaient pas suffisamment d’entraînement, c’est-à-dire qu’on a commencé par s’intéresser d’abord aux phases, de manière à vérifier que les phases et leurs contenus étaient au point, la gestion du temps, et après le dernier point qu’on a analysé c’était vraiment l’exploitation. Peut-être que si on avait eu une semaine de plus, elle aurait pu en s’exerçant mais bon…