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4.7 liés à des parcours de placement dans l’entourage familial lorsque la mère décède

5.3. Outre les parents, l’entourage des jeunes au moment du placement

5.3.2. La parenté élargie

Au-delà des parents, les données de l’enquête Elap-V1 amènent un éclairage novateur sur les personnes ayant joué un rôle parental auprès des jeunes, c’est-à-dire des personnes issues de la parenté ou d’autres univers qui ont incarné des fonctions parentales pendant un temps, voire encore au moment où les jeunes répondent à l’enquête. Les trois quarts des jeunes nés en France métropolitaine ont cité au moins un référent parental autre que leur parent, la moitié parmi les jeunes isolés étrangers (JIE) (Tableau 13).

Les orphelins de mère et les orphelins doubles déclarent plus souvent au moins une autre personne que les parents comme ayant eu des fonctions parentales par rapport aux non-orphelins : ces différences sont surtout marquées chez les jeunes nés à l’étranger, elles ne sont pas significatives pour les jeunes nés en France métropolitaine.

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Ces figures parentales sont issues de deux grandes sphères relationnelles : la famille de naissance en dehors des parents, et les professionnels de l’ASE. Dans le dernier cas, ce sont surtout les jeunes nés en France qui vont considérer les professionnels de l’enfance comme figures parentales, en raison du fait que beaucoup d’entre eux ont connu des placements en famille d’accueil durant leur trajectoire de placement ; les familles d’accueil sont plus souvent déclarées que des éducateurs en établissements collectifs. Les orphelins doubles nés en France connaissent d’ailleurs plus souvent un placement long et stable en famille d’accueil, ce qui explique que les deux tiers considèrent un.e professionnel.le de l’ASE comme figure parentale.

Nous avons pu nous rendre compte de l’importance des liens élargis aux autres membres de la parenté, souvent invisibles, dans le parcours des jeunes placés. En effet, un tiers de l’ensemble des jeunes considère un membre de la famille élargie comme ayant eu des fonctions parentales auprès d’eux. Ces proportions sont plus importantes pour les orphelins.

Tableau 13 : Déclaration des figures parentales, selon les situations d’orphelinage et le fait d’être né.e à l’étranger ou non (% colonne)

Né(e) en France Métropolitaine Né(e) à l'étranger*

NO OP OM OD Ens. NO OP OM OD Ens.

Au moins un référent parental en

dehors des parents… 73 78 78 83 75 54 57 76 71 58

… issu de la famille de naissance 29 37 39 38 31 29 39 55 58 37

… issu de l'ASE 45 44 44 67 46 19 15 15 12 17

… issu d'une autre sphère 11 12 15 0 11 12 12 14 14 13

Aucun référent parental en dehors des

parents 26 22 22 17 25 46 43 24 29 41

(Non indiqué) 1 0 0 0 0 0 0 0 0 0

Total ligne 100 100 100 100 100 100 100 100 100 100

Effectifs 664 88 80 30 862 452 143 58 106 760

Légende : NO : non-orphelin – OP : orphelin de père – OM : orphelin de mère – OD : orphelin double – Ens : ensemble. Champ : Ensemble des enquêté-e-s âgé-e-s de 17 à 20 ans.

Sources : ELAP1622-V1 recueil par questionnaires (Ined, Printemps, 2013-14)

Note : en rouge les différences significatives. Plusieurs figures parentales pouvaient être déclarées.

Lecture : Parmi les 80 jeunes nés en France métropolitaine et orphelins de mère uniquement, 78% considèrent une ou plusieurs personnes comme ayant joué un rôle parental, en dehors des parents. Parmi ces 80 jeunes, 39% déclarent une personne – au moins – comme référent parental au sein de sa famille de naissance.

* Parmi les 779 jeunes « né.e.s » à l’étranger, 9 sont en réalité nés dans les DOM-TOM (effectifs non pondérés), ils font tous partie de la migration accompagnée. Pour des facilités de langage nous les inclurons dans les jeunes né.e.s à l’étranger, nous permettant ainsi de tenir compte de leur migration en France métropolitaine.

Des écarts dans la déclaration du type de proches au sein de la parenté s’observent également selon le

statut migratoire. Pour les enquêtés nés en France, les rôles parentaux se répartissent de manière

équivalente entre les grands-parents et les oncles et tantes (11%), mais les orphelins ont davantage un frère ou une sœur comme figure parentale que ceux qui n’ont pas connu le décès d’un parent (Tableau

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14) C’est le cas de Chloé (cf. 2.1.1) qui a été recueillie par sa demi-sœur-aînée à la suite du décès de sa mère et des violences qu’elle a subies une fois restée seule avec son père veuf22.

Les jeunes nés à l’étranger sont les plus nombreux à déclarer des oncles et tantes (22%), suivis de loin par des grands-parents ou d’autres personnes de la parenté.

Tableau 14 : Types de liens avec au moins une figure parentale issue de la famille élargie selon les situations d’orphelinage et le fait d’être né.e à l’étranger ou non (% colonne)

Né(e) en France Métropolitaine Né(e) à l'étranger*

NO OP OM OD Ens. NO OP OM OD Ens.

Au moins un référent parental en dehors des parents issu de la famille de

naissance 29 37 39 38 31 29 39 55 58 37

Au moins un grand-parent 11 11 13 7 11 9 7 12 6 8

Au moins un.e tante/oncle 10 16 16 12 11 17 26 29 37 22

Au moins un.e frère/sœur 6 11 12 18 7 4 5 10 14 6

Au moins un beau-parent 2 1 2 9 2 1 0 6 3 1

Au moins un.e ami.e de la famille 1 1 0 0 1 2 2 2 4 2

Au moins un.e autre personne 1 2 1 5 2 0 1 0 0 0

Au moins un référent parental en dehors

des parents issu de l'ASE 45 44 44 67 46 19 15 15 12 17

Au moins un.e accueillant.e familial 40 40 37 62 40 7 3 5 3 6 Au moins un.e éducateur.trice/directeur.trice 6 4 7 5 6 12 11 8 9 11

Au moins un référent parental en dehors

des parents issu d'une autre sphère 11 12 15 0 11 12 12 14 14 13

Aucun référent parental en dehors des

parents 26 22 22 17 25 46 43 24 29 41

(Non indiqué) 1 0 0 0 0 0 0 0 0 0

Total ligne 100 100 100 100 100 100 100 100 100 100

Effectifs 664 88 80 30 862 452 143 58 106 760

Légende : NO : non-orphelin – OP : orphelin de père – OM : orphelin de mère – OD : orphelin double – Ens : ensemble. Champ : Ensemble des enquêté-e-s âgé-e-s de 17 à 20 ans.

Sources : ELAP1622-V1 recueil par questionnaires (Ined, Printemps, 2013-14)

Note : en rouge les différences significatives. Plusieurs figures parentales pouvaient être déclarées.

* Parmi les 779 jeunes « né.e.s » à l’étranger, 9 sont en réalité nés dans les DOM-TOM (effectifs non pondérés), ils font tous partie de la migration accompagnée. Pour des facilités de langage nous les inclurons dans les jeunes né.e.s à l’étranger, nous permettant ainsi de tenir compte de leur migration en France métropolitaine.

22 D’autres jeunes ont pu être hébergées chez une tante, ou un frère ou une sœur pour des périodes relativement

temporaires dans un souci de trouver des solutions plus pérennes. Le travail de Bernadette Tillard et Sarah Mosca développera très probablement ces situations.

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