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Partie 1: Sujets et méthodes

2. Les outils

2.1. Le bilan orthophonique

Le bilan a été réalisé à l’aide de trois différents tests : le MMSE (Mini Mental State Examination), la BEC 96 (Batterie d’Estimation Cognitive), et enfin certaines épreuves du MT 86 (protocole Montréal-Toulouse qui est utilisé pour évaluer le profil linguistique des sujets aphasiques). Les objectifs, consignes et modes d’évaluation des différents tests utilisés seront présentés en annexe 1 page 178.

2.2. La passation

La passation de l’ensemble des épreuves s'est déroulée en deux temps de quarante-cinq minutes à une heure chacun (à l’exception de trois cas particuliers qui seront expliqués dans une autre partie). Parfois la fatigabilité des sujets ou la lassitude face aux épreuves faisait qu’une petite pause était introduite entre deux épreuves. La passation a été parfaitement acceptée par les sujets qui ont souvent manifesté leur envie de « faire le mieux possible pour

FRANCOIS, M., 2011 2. Les outils

Les bilans initiaux ont été réalisés entre le 17 septembre et le 1er octobre 2010, soit sur une

période de deux semaines. Ainsi la première et la deuxième rencontre du groupe ont eu lieu pendant les passations, me permettant de préciser la nécessité des épreuves dans le cadre de cette étude et de resituer le but de ma présence.

Les mêmes bilans ont été réalisés à nouveau entre le 1er mars et le 11 mars 2011.

2.3. Enquête de pertinence auprès du personnel soignant

Le questionnaire se compose de six questions à choix multiples. Il a été proposé au personnel soignant qui accompagne les participants du groupe musique avant et après les séances. Ce questionnaire a été rempli pour la première fois au tout début de la mise en place du groupe musique afin d’apprécier le comportement des participants en dehors des temps de rencontre. Ce même questionnaire sera à nouveau proposé au personnel soignant à la fin de notre étude pour évaluer les éventuels changements de comportements liés au groupe musique lui-même.

Les questions permettent de mettre en évidence :

− Le comportement habituel au cours de l’après-midi

− Le comportement et les réactions liées aux activités musicales en général

− Les réactions quand l’atelier musique est proposé

− Le comportement au retour de l’atelier musique

− Le comportement lors du goûter qui suit l’atelier musique

− Enfin l’évocation éventuelle de l’existence du groupe en dehors des moments de rencontre

Le questionnaire utilisé est présenté en annexe 2 page 182.

2.4. Le matériel

A chaque séance il y a dix-huit différents instruments de musique disposés sur une table à la vue de tous. Parmi les instruments, on retrouve des maracas, un tambourin, un djembé, des castagnettes, un triangle, des grelots… de plus, il existe des grelots sous forme de bracelet avec scratch, mieux adaptés aux personnes à mobilité réduite ou présentant une rigidité

FRANCOIS, M., 2011 2. Les outils

Les instruments ont été créés spécialement pour une utilisation par des personnes âgées : ils sont simples d’utilisation, de taille assez grande pour une bonne préhension, fabriqués en bois, ils sont agréables à manipuler et non infantilisant.

Les différents morceaux écoutés sont diffusés dans différentes enceintes placées autour du groupe pour permettre un niveau sonore satisfaisant pour chacun.

Pour les morceaux chantés en fin de séance, les paroles sont fournies sur papier avec une police agrandie, facilitant la participation des participants qui désirent utiliser ce support écrit. En résumé, on utilise à chaque rencontre :

− Des instruments de musique adaptés à tous

− Des morceaux divers et variés pour l’écoute et le chant (musique classique, variété française, musique plus actuelle, musique d’ambiance, musique du monde…)

− Les paroles en version papier pour les chants clôturant la séance.

3. La méthode

3.1. Lieu et fréquence des rencontres

Nous nous retrouvons tous les jeudis à 15h dans la « salle à manger des invités ». Il s’agit d’une plus petite salle de réunion qui nous est prêtée pour cet atelier et qui se situe près de l’accueil. Cette salle a été volontairement choisie pour différencier nos rencontres de groupe des autres activités proposées quotidiennement par l’animatrice. Cela permet de maintenir un cadre défini, stable et identique tout au long de nos rencontres.

Chaque semaine, la salle est aménagée, la table est repoussée dans un coin, et les chaises sont disposées en demi-cercle vers la source musicale. Les instruments sont posés sur la table dès le début de la séance pour être vus de tous. Cela permet de créer un repère supplémentaire quant au thème de nos rencontres, la musique.

FRANCOIS, M., 2011 3. La méthode

nous retrouvons soit toujours la même. Cela permet ainsi de fixer des repères spatio- temporels, d’autant plus que ceux-ci sont souvent défaillants chez les patients déments. De plus, je suis seule à intervenir chaque semaine, ce qui permet également aux participants d’avoir un repère supplémentaire par ma présence.

3.2. Déroulement d’une séance type

Les participants sont prévenus de mon arrivée entre quinze et trente minutes avant le début de la séance. Puis, chacun est accompagné par une aide-soignante ou par moi-même jusqu'à la salle. Chacun s’installe à sa convenance, aucune place n’est attribuée à l’avance. Cependant, le demi-cercle est formé de sorte qu’aucun participant ne soit caché par un autre et que tout le monde puisse se voir. La source sonore et les instruments disposés sont également visibles par tous.

Dès le début de la séance, un morceau est prévu en fond musical. Cela permet d’avoir un repère supplémentaire pour définir le cadre des séances. Une fois tous les participants installés, nous redéfinissons ensemble le but des rencontres. Un moment est consacré au repérage dans le temps : nous précisons la date du jour, l’heure et le nombre de séances déjà passées. Puis un tour de présentation est proposé afin de concrétiser la présence de chacun et de mémoriser le nom ou le prénom des participants.

La séance est ensuite divisée en trois temps : un temps d’écoute et d’échanges verbaux, un temps de production non verbale et enfin un temps d’expression libre par le chant.

Le temps d’écoute musicale suit toujours la progression suivante :

− Le premier morceau proposé est un air ou une chanson que les participants sont susceptibles d’apprécier et qui correspond à ce qu’ils ont l’habitude d’entendre (air d’accordéon, valse, chanson populaire…). Cette première écoute permet d’initier les échanges verbaux, spontanés ou incités par moi-même, et d’évoquer des souvenirs personnels.

− Le second morceau est plus calme, plus lent. Il s’agit souvent d’un air de musique classique ou un morceau comprenant des sonorités « relaxantes ». Cette deuxième

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− Le troisième et dernier morceau proposé est volontairement plus vif et plus rythmé. Il s’agit la plupart du temps d’une chanson plus récente qui n’est pas issue du répertoire habituel des participants. Cette troisième écoute permet des échanges sur les opinions musicales de chacun et nécessite souvent un respect du tour de parole et une écoute de l’autre.

Le temps d’expression non verbale est réalisé à l’aide des instruments de musique disposés dans la salle. Chaque participant prend un instrument de son choix et, pour les personnes plus indécises, un instrument leur est proposé. Puis nous improvisons ensemble, sur un fond musical, une production collective. Parfois, l’exercice diffère : les participants peuvent être amenés à exprimer une émotion ou un ressenti uniquement à l’aide de leur instrument (c’est ce qu’on appelle « l’humeur du jour »), ou encore reprendre ensemble un rythme proposé par l’un des participants (c’est le jeu du « chef d’orchestre »).

Le troisième temps dit « d’expression libre par le chant » est encadré par deux chansons plus populaires. Les paroles sont disponibles pour les participants qui le souhaitent et chacun participe à sa manière : en chantant, en fredonnant la mélodie, en reprenant le refrain… Une fois encore, les chansons choisies sont volontairement entrainantes afin de terminer la séance sur un sentiment joyeux.

Les applaudissements mettent fin à la séance. Puis un moment est à nouveau consacré au repérage temporel : nous précisions l’heure qu’il est et la date de notre prochaine rencontre. Enfin, je raccompagne chaque participant dans l’espace commun de la résidence ou dans son lieu de vie.

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