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Partie 2 : Musique et musicothérapie

2. La musicothérapie

2.4. Les différentes techniques

2.4.10. La musicopsychothérapie

Il s’agit d’une technique mise en place par Benenzon R. (2004) auprès d’enfants autistes. Les séances se déroulent individuellement et uniquement en production musicale. L’objectif est de lutter contre la passivité et le repli sur soi de l’enfant. Le thérapeute propose des productions issues de sa propre identité sonore (ISo) et invite ainsi l’enfant à imiter ou à poursuivre avec des productions issues de son ISo. Le patient peut alors libérer la tension énergétique de son ISo avec l’aide du musicothérapeute.

2.4.11. La psychophonie

La psychophonie est une méthode de chant décrite par Aucher M.-L. (1997) inspirée de la tradition chinoise. Dans cette méthode, chaque note possède une valeur particulière et chaque vibration est associée à une partie du corps.

FRANCOIS, M., 2011 Partie 3 : Le groupe

Partie 3 : Le groupe

« Tout groupe humain prend sa richesse dans la communication,

l’entraide et la solidarité visant à un but commun : l’épanouissement de chacun dans le respect des différences. »

FRANCOIS, M., 2011 1. Définition

1. Définition

« Un groupe est un ensemble de personnes qui peut être plus ou moins grand, admettre des frontières plus ou moins précises, stables ou perméables, être plus ou moins structuré, et qui se caractérise par un certain degré de cohésion affective et d’unité des conduites, des attitudes et des croyances. » (Larousse, 2000)

Être plusieurs ne signifie pas pour autant former un groupe. Pour cela, il faut que plusieurs conditions soient réunies :

− Une interaction qui suppose que les personnes entrent en relation dans un cadre d’échange

− Un but commun

− Une interdépendance entre les personnes pour atteindre l’objectif

− Que les personnes se définissent elles-mêmes comme « membre » du groupe (Lelouche C. 2007)

Selon Blanchet A. et Trognon A. (1994), la taille minimale d’un groupe doit être telle que le nombre de relations interindividuelles entre les membres soit supérieur au nombre de ses membres. Shaw M.E. (1981) précise que les membres doivent « interagir entre eux et s’influencer mutuellement ».

Pour De Visscher P. (1991), la taille minimale du groupe est de cinq. Cependant, la plupart des auteurs considèrent qu’un groupe restreint comprend de trois à quatre personnes jusqu’à vingt-cinq.

Le groupe peut aussi être défini comme étant la stabilisation, l’organisation, la régulation des relations entre ses membres par le développement d’un système de rôle et de statuts différents et par le partage des normes et des valeurs sociales prescrivant les croyances, attitudes et comportements (Tajfel H. et Turner J.C. 1986).

2. Théories et méthodes

2.1. Le courant dynamique

C’est Lewin K. (1935) qui est le fondateur du courant dynamique. Deux idées de base fondent son approche :

FRANCOIS, M., 2011 2. Théories et méthodes

– Le groupe est un tout, une organisation où chaque personne est interdépendante. Mais en aucun cas le groupe ne doit être considéré comme une simple collection d’individus.

L’organisation du groupe englobe les membres mais aussi leurs buts et leurs actions. Dans le groupe vont apparaître des tensions, positives ou négatives, et la résolution de ces tensions permet d’atteindre un équilibre plus ou moins stable.

Les trois fonctions du groupe peuvent être résumées dans le schéma suivant (schéma 1) de Abric J.C.(2005) :

Fonction production :

Objectif : réalisation, progression Centrée sur la tâche

Fonction facilitation :

Objectif : expression, participation

Centrée sur la communication dans le groupe

Fonction régulation :

Objectif : réduction des conflits

Centrée sur les difficultés relationnelles Schéma 1 : Les trois fonctions du groupe

Les forces liées à l’environnement et aux interactions créent des tensions au sein du groupe. Les tensions positives permettent d’atteindre des objectifs communs: c’est la fonction de production.

Les tensions négatives entrainent la fonction entretien qui est en quelque sorte une fonction de survie. Elle permet à l’ensemble des membres de se maintenir en tant que groupe.

Cette même fonction entretien peut prendre deux formes différentes: – La fonction facilitation, centrée sur les échanges

La fonction régulation, centrée sur le règlement des conflits internes

Pour Lewin, le groupe est défini par le «système d’interdépendance» entre les individus et les variables qui interviennent dans le fonctionnement du groupe.

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2.2. Le courant interactionniste

Contrairement au courant dynamique qui pense le groupe comme une organisation spécifique, l’interactionnisme met plus en avant les échanges interindividuels. Le groupe est alors défini par la somme des interactions qui s’y développent.

Le chef de file de ce courant est Bales R.F. (1950). Ce dernier a mis au point une technique d’observation des groupes basée sur l’aspect purement comportemental, c’est-à-dire laissant de côté le rôle de l’environnement psychologique et social et l’organisation.

Thomas W.I. et Znaniecki F. (1918) puis Goffman E. (1973) ont une approche plus sociologique de l’interactionnisme dans le groupe. Il s’agit de « l’interactionnisme symbolique ». L’important reste la situation groupale mais l’accent est surtout mis sur la signification que les sujets lui attribueront c’est-à-dire la représentation de la situation.

La situation implique alors le rassemblement de trois types de données :

Les conditions objectives qui font agir le groupe (valeurs économiques, sociales, religieuses, intellectuelles) et qui affectent consciemment l’individu ou le groupe – Les attitudes propres de l’individu ou du groupe qui influence son comportementLa définition de la situation, c’est-à-dire la conception plus ou moins claire des

conditions objectives et la conscience des attitudes (Thomas W.I. et Znaniecki F., 1918).

2.3. Le courant psychanalytique

Le précurseur de ce courant est Freud S. (1921) pour qui ce sont les processus inconscients qui sont à l’origine de la dynamique des groupes. On y distingue alors du conscient, du préconscient et de l’inconscient.

Pour Freud, ce qui permet à un groupe de se constituer c’est l’attachement au chef. « Les membres du groupe s’identifient au chef et s’identifient les uns aux autres » (Freud S. 1923). Le rôle du chef sera également repris par Redl F. (1964), à partir de l’observation d’enfants et d’adolescents. Redl parle de « personne centrale », qui est désignée par un individu particulier dans le groupe, celui-ci générant des réactions émotionnelles qui se diffusent aux autres. Bion W. (1965) est un auteur qui a consacré sa vie à l’étude du groupe. Selon lui trois idées essentielles caractérisent le groupe :

1) La double activité : il existe une activité consciente qui concerne la réalisation des tâches et une activité inconsciente dominée par les relations affectives. Il y a donc un

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2) La mentalité de groupe : elle peut être divisée en trois catégories :

– La dépendance : c’est la nécessité de devoir se référer à un leader qui apparaît comme le seul pouvant satisfaire les besoins des autres membres du groupe

– Le couplage (pairing) : les premières relations positives entre deux membres du même groupe entraîne des attentes et un désir de relations positives supplémentaires

– L’attaque-fuite (fight-fly) : en cas de danger, plusieurs solutions s’offre à un individu. L’attaque peut être à l’encontre du leader ou d’un autre membre mais le groupe se positionne alors ensemble face au danger.

3) L’importance des fantasmes dans le groupe : le groupe est souvent vécu par ses membres sur le mode imaginaire. Ainsi l’organisation de la dynamique de groupe active les peurs et désirs archaïques qui sont décrits en psychanalyse.

L’importance de l’imaginaire dans les groupes a été largement décrite par Anzieu et Kaës. Anzieu D. (1972) dit que « le climat d’un groupe, réel ou artificiel, ses productions ou son incapacité à produire, sont liés aux résonances ou aux discordances fantasmatiques sous- jacentes ».

Trois types de notions sont essentielles pour expliquer l’imaginaire de groupe :

– Le groupe fonctionne comme un rêve (Anzieu D. et Martin J.Y. 1968) : les interdits ou ce qui a été refoulé dans la vie quotidienne ou dans l’enfance semblent pouvoir se réaliser dans le groupe

– L’illusion groupale (AnzieuD. 1975) : la perte d’identité est l’une des angoisses les plus récurrentes chez chacun d’entre nous. C’est là que l’appartenance à un groupe assure une sécurité et une unité, comme un mécanisme de défense. L’idéal individuel se transforme alors en idéal commun jusqu’à l’état de fusion collective.

– L’appareil psychique groupal (Kaës R. 1976) : cet appareil est une construction d’un Moi groupal, qui n’est pas un double du Moi individuel mais qui se forme grâce aux différentes identifications et relations qui ont lieu au sein du groupe. Les membres du groupe sont alors considérés comme des entités à part entière mais chacun étant construit avec des traits empruntés aux autres. Ce mécanisme dit « de condensation » confère à chacun une sorte d’équivalence.

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