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CHAPITRE 3 MORALE POUR LES ENFANTS:

3.1.1 ORIGINE D’HISTOIRE

On prend intérêt dans l’Origine du Petit chaperon

rouge, une histoire folklorique répandue dans presque tous

les pays du Monde, qui est doté d’une longue durée de transmission. Il est intéressant de savoir que les frères Grimm208 (Jacob: 1785 - 1863; Wilhelm: 1786 - 1859) sont les deux contributeurs de la popularisation des contes, et non pas des auteurs. En 1698, Charles Perrault209 (1628 -

1703) a publié ce conte pour la première fois en Europe dans Histoires ou contes du temps passé, avec des

moralités 210 . Mais cela n’est pas encore l’origine de l’histoire. On entend souvent parler de l’expansion orale de ce conte en France et en Italie qui remonte jusqu’à XIVe siècle. En Asie, la première version écrite d’un conte ressemblant de l’ethnie Han211 est apparue sous la

dynastie Qing (1616/1636 – 1912) par l’auteur Huang Zhijun212 (1668 - 1748).

Avec tant de similitude dans les diverses versions, jusqu’à aujourd’hui personne ne peut offrir une réponse affirmative sur l’origine de cette histoire. Les anthropologues ont consacré environ deux cents ans à la recherche. Bien des chercheurs gardent l’idée que l’évolution de l’histoire s’est déroulée d’une façon indépendante, et que les ressemblances des versions, tels que l’enfant innocent vivait dans un environnement primitif et plein d’animaux, résultent simplement du                                                                                                                

208  linguistes,  philologues  et  collecteurs  de  contes   209  écrivain  francais  

210  recueil  de  huit  contes  de  fées  de  Charles  Perrault   211  constitue  environ  92  %  de  la  population  chinoise   212  fonctionnaire,  écrivain  chinois  

hasard. D’après les théories courantes, l’idée principale concerne l’introduction du conte en Europe depuis la Chine par la Route de la Soie. Mais on note que cette opinion n’est pas partagée par Jamshid J. Tehrani213. Il a publié vers la fin de 2013 son analyse donnant la preuve que la Chine n’est certainement pas le pays d’origine du conte.

Tehrani emploie l’approche phylogénétique dans son analyse de cinquante-huit versions de l’histoire, toutes traduites en anglais. Généralement utilisée dans la reconstruction des rapports au niveau de l’évolution entre espèces d’animaux, la méthode qui mesure principalement les ressemblances des organes sert dans l’analyse de Tehrani comme calcul des points en commun parmi les versions. On compte soixante-douze des points comparatifs dans son rapport, tels que le rôle du méchant, les moyens qu’il emploie, le nombre des dialogues, la manière de sauvetage etc. Le scientifique arrive à établir le tableau

Majority-rules consensus of the most parsimonious trees returned by the cladistic analysis of the tales 214 (le

rendu des arbres les plus parcimonieux selon le consensus dirigé par la majorité, par l’analyse cladistique215). Il

nomme les groupes de branches par leurs noms du conte, dont   RH = Little Red Riding Hood (le petit chaperon rouge); GM = Story of Grandmother (l’histoire de grand-mère); Catt = Catterinella; WK = The Wolf and the Kids (Le Loup et les Sept Chevreaux); TG = Tiger Grandmother (grand-mère la tigresse). Chaque branche suggère un auteur concret ou une nation, avec un nombre à côté indiquant le niveau de soutien. Voyons le résultat de Tehrani dans la page suivante:

                                                                                                               

213  anthropologiste  à  l’Université  de  Durham    

214  Jamshid  J.  Tehrani,  The  Phylogeny  of  Little  Red  Riding  Hood,  page  5  source:  

http://journals.plos.org/plosone/article?id=10.1371/journal.pone.0078871  

Cet arbre de famille montre clairement les relations entres les versions du conte. La Chine, comme origine dans la théorie populaire, doit sans aucun doute se trouver dans le tronc d’arbre avec toutes les autres histoires comme ses branches. D’après le résultat de Tehrani, la source des contes débute à un endroit entre l’Europe et le Moyen-Orient. La popularisation de la version des frères Grimm dans le monde contemporaine résulte de la publication universelle de leur collection des contes. Sinon les histoires circulant en Afrique sont probablement venues de l’histoire du Loup et les Sept Chevreaux du Moyen-Orient. La Chine, au contraire, est sous influence de l’Europe.

Toutefois, cette méthode reste à discuter. Premièrement, on ne voit pas assez suffisamment de preuves

indiquant que toutes les versions choisies par Tehrani sont vérifiées par les spécialistes des contes. Deuxièmement, on questionne l’exactitude des versions traduites en anglais. On peut confirmer que la traduction est une activité de la transmission interlinguistique qui entraîne certainement la perte des informations. Le texte traduit le plus compréhensible aggrave en fait le risque de la perte. Troisièmement, les versions utilisées dans les analyses sont celles qui sont écrites. On ne voit pas de méthode efficace qui assure la cohérence aux contes avec plus d’ancienneté qui circulaient oralement. Quatrièmement, les analyses statistiques nécessitent normalement une base de données plus large que cinquante- huit versions. Tehrani ne peut pas assurer le même résultat lorsqu’on introduit encore plus de versions. Cinquièmement, la méthode phylogénétique peut être classique dans le cadre de l’archéologie. Mais son emploi dans la définition de l’orientation des histoires manque encore de soutiens. Tehrani n’a pas établi les groupes de référence (par exemple : une groupe comparant les contes différents pour établir la ligne de base de ressemblance; une autre groupe comparant les contes de même familles qui indique le sommet des ressemblances) qui donnent des preuves de la faisabilité de la méthode. Afin de confirmer sa théorie, on conclut que Tehrani a encore des étapes à faire pour compléter son travail.

3.1.2 VERSIONS DIVERSES

Les histoires folkloriques possèdent généralement un modèle commun. Elles sont ainsi divisées par les scientifiques selon la structure de l’histoire en deux catégories principales: le type d’histoire et le motif. Les deux aspects aident à définir les similitudes structurales, les échanges des histoires, la transmission des histoires et les qualités régionales etc.

L’histoire du Petit Chaperon Rouge a deux versions fort connues venant de l’Occident, leurs versions ressemblantes en Chine sont généralement intitulées Grand-

mère la Tigresse avec les autres noms régionaux tels que Grand-mère le loup, Grand-mère l’ourse, Grand-mère le fantôme de truie etc. Malgré la différence des noms, la

structure des histoires est de haute similitude, à laquelle les érudits du Monde Occidental ne sont pas étrangers. Les versions du conte de la Chine sont d’un mélange du Petit chaperon rouge et du Loup et les sept

Chevreaux. Les versions se résument en trois parties: une

fille (ou une dame) pleure pour son destin être mangée par un animal ou par un esprit monstrueux; les gens ou les esprits divins l’aperçoivent et lui offre leurs aides; l’animal ou l’esprit monstrueux tombe dans leur embuscade. Il est sérieusement blessé ou mort. D’après Ding Naitong216

( 1915 - 1989 ) et son livre A types Index of Chinese

Folktales 217 , on compte un certain nombre d’histoires conformant à la structure mentionnée.

                                                                                                               

216     spécialiste   de   la   littéraiture   britanique   et   des   littéraires   folkloriques  

américain,  origine  chinoise  

217  Ding  Naitong,  A  types  Index  of  Chinese  Folktales,  traduit  en  chinois  par  Zheng  

Jiancheng,  Li  Gao,  Shang  Mengke,  Duanbaolin,  Presse  de  l’Université  Normale  de   Huazhong,  2008,  ISBN  9787562236122,  pages  91  -­‐  93