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CHAPITRE 3 MORALE POUR LES ENFANTS:

3.2.1 NATURE DES MONSTRES

L’animal méchant dans les versions chinoises varie selon les régions, soit la tigresse, soit la loup, soit l’ours. Ils ne sont pas totalement des animaux de la nature, plutôt les mauvais esprits des animaux, capables de se transformer en forme humaine. Le modèle positif des animaux, dans les histoires chinoises, est sans doute le singe dans Le Pèlerinage vers l'Ouest227, qui connaît la

magie de se transformer en soixante-douze variations. Dans le même roman, on observe bien de mauvais esprits, ressemblant à la tigresse et au loup dans les histoires qui nous intéressent.

Il est commun dans la pensée chinoise que les méchants ne peuvent jamais maîtriser sans erreur les techniques de transformation. Ainsi dans les légendes de Grand-mère, les enfants arrivent à noter des anormalités physiques (le visage, la queue, les poils). Les esprits n’empêchent pas leur envie de manger les gens, surtout les enfants, bien que selon la tradition leur envie ultime soit de devenir un être humain. Cet arrangement du conte est bien conforme à la culture. D’abord, l’humain est l’être supérieur sur la terre. Seules les existences jugées vertueuses dans leur vie précédente peuvent réussir le contrôle de l’enfer qui permet aux esprits de regagner la vie sous la forme humaine. Les esprits avec des défauts doivent impérativement revêtir d’autres formes d’existence. Les pires, bien sûr, restent dans l’enfer pour leurs punitions. Toutefois la transmigration n’est pas le seul moyen. Selon                                                                                                                

227  roman  classique  chinois,  autrement  connu  par  les  noms  Le  Voyage  en  Occident,   Le  Singe  pèlerin  (XVIe  siècle)  

le Bouddhisme et le Taoïsme, les croyants avec de sérieuses contributions peuvent devenir saints, tels que le moine bouddhiste Xuanzang dans l’histoire du Pèlerinage

vers l'Ouest. De même, les animaux religieux possèdent la

possibilité de se transformer en humains. Les mauvais esprits indiquent normalement les animaux qui pratiques les cultes, ou les rebelles célestes dégradés dans le Monde par punition. Ils mangent les gens comme une source de force pour eux. Les imperfections de leur imitation de l’humain résultent de leurs niveaux de techniques et à la fois de l’idéologie que la bonté triomphe toujours des maux (ainsi les méchants ne peuvent jamais avoir de technique impeccable).

Dans les histoires occidentales, le loup ou l’ogre ne sait pas changer de forme. Le méchant s’habille comme une dame mais ses qualités physiques restent pareilles. L’apparence du vicieux est identique à ses comportements comme animal sauvage. Leur envie de manger un enfant est simplement pour satisfaire leur ventre. On ne voit pas dans les traditions occidentales la hiérarchie des chairs entre les humains et les autres animaux.

3.2.2 CANNIBALISME

Une autre différence concernant le cannibalisme, dans la plupart des versions occidentales, la fille reçoit de la chair et du sang de sa mère ou de sa grand-mère. Dans l’alentour de l’époque des histoires, on note Jonathan Swift228 (1667 - 1745) et une brochure intitulée A Modest

Proposal to the Public for Preventing the Children of Poor People in Ireland from being a Burden to their Parents or

                                                                                                               

Country and Making them Benefice to the Public (une

proposition modeste au public à propos de la prévention des ennuis des pauvres parents en Irlande et de leur pays causés par les enfants et de les faire bénéficiales du public). Swift était contre l’égalité du droit de naissance des pauvres familles irlandaises. Dans les cent vingt mille nouveaux nés, il conseillait d’en garder vingt milles et de vendre le reste aux riches. Les tensions dans les familles avec trop d’enfants, telles que la provision énorme de famille, les disputes entre les parents, les fracas des enfants, pouvaient ainsi être soulagés. L’auteur irlandais était convaincu que le taux de mariage devait s’élever avec une baisse du nombre des femmes et bébés morts à la naissance. Cette brochure antihumaine suggère d’un côté la popularisation du cannibalisme dans un temps où plein de gens étaient faméliques. Faute de savoirs sur l’contraception, la population a connu en réalité une augmentation. Les gens vivaient dans la misère avec un excès de population et une faiblesse économique. Le cannibalisme paraissait sans doute la seule résolution possible. Cette histoire est intégrée dans An Intellectual

History of Cannibalism229 par Catalin Avramescu230 (1967 - ).

Avramescu indique dans son livre que les philosophes européens de XVIIe - XVIIIe siècles, comme François-Marie

Arouet231 Voltaire (1694 - 1778) et Jean-Jacques Rousseau232

(1712 - 1778), partageaient l’idée que le cannibalisme pouvait être une approche effective de la dépopulation. Grâce au Siècle des Lumières débutant en 1715, les recherches scientifiques ont profondément promu les forces

                                                                                                               

229  Catalin   Avramescu,   An   Intellectual   History   of   Cannibalism,   traduit   en   anglais  

par  Alistair  Ian  Blyth,  Princeton  University  Press,  2011,  ISBN-­‐10:  0691152195   ISBN-­‐13:  978-­‐0691152196,  pages  206-­‐208  

230  philosophe,  romaniste  

231  Voltaire:  écrivain  et  philosophe  français  fort  connu   232  écrivain,  philosophe  et  musicien  genevois  francophone  

productives économiques. En complément, les influences du catholicisme ont diminué, rendant possible l’avortement. D’ailleurs, le débat sur la destination d’esprit des bébés avalés posait également problème. En tout, l’équilibre entre la population et les nourritures s’est redressé, ce qui élimine le besoin du cannibalisme pour survivre.

Dans les livres antiques chinois, les histoires folkloriques sur l’homme se nourrissant de chair humaine ne sont pas de nouveautés. Dans les légendes de Gongyang233,

l’auteur décrivait la famine dans la ville de Wei, à époque de Chunqiu (771 - 481/453 av. J.-C.): les gens échangeaient leurs enfants pour les manger. Les nourritures alternatives étaient les chevaux, les oiseaux, les souris, les esclaves, les femmes et les hommes âgés. Toutefois on doit s’interroger sur l’authenticité de cette histoire, puisqu’elle est liée à une description d’horreur pour fausser l'accusation contre le général Zi Fan, qui refusait de rendre la ville. Selon l’auteur des Trois

livres sur la culture entre 947 – 950, des hauts

fonctionnaires “aiment manger le foie pris directement des hommes vivants. Les hommes respirent encore. Le foie se mange avec du bon alcool... La ville de Chang’an est dépourvue de nourriture. Les femmes et les enfants sont capturés et tués par une centaine de personnes à la fois, servaient comme alimentation pour les soldats. La préparation et la cuisson ressemblent aux méthodes des viandes de mouton et de cochon.”234 Cette histoire triste donne en détail la situation du moment.

                                                                                                               

233  commentaire  sur  les  Annales  des  Printemps  et  Automnes  

234  Jin  Kemu,  Trois  livres  sur  la  culture,  Centre  de  Presse  d’Orient,  Shanghai,  2008,  

Ce genre d’horreur prend place généralement au moment de guerre et de catastrophe où l’on a plus rien à manger. Dans les belles années, à l’exception des gens aux idées bizarres, le public n’a pas la préférence cannibale. Shang Binghe indique que selon Sur l’histoire antique de Qiao Zhou235 (201 - 270): “Au début du temps, les gens buvaient

l’aiguail et mangeaient les herbes et les fruits des arbres. Ceux qui habitaient dans les montagnes, se nourrissaient des oiseaux et des animaux sauvages, dont les fourrures servaient de leurs habits; ceux qui habitaient près des eaux se nourrissaient des poisons et des produits de la mer.” 236 Shang cite également le classique nommé Les Débats au pavillon de tigre blanc237

“ les gens d’autrefois mangeaient généralement les viandes

des animaux; jusqu’à l’époque de Shen Nong 238 , la

population dépasse ce que fournissent les animaux. Shen Nong enseignait au peuple les connaissances sur les saisons, sur la terre et à la fois sur la production des instruments aratoires. Les habitants étaient désormais capables de travailler la terre.”239.

Il est évidant que le cannibalisme est un comportement anormal dû au hasard, soumis à la condition de la vie. En général, Les gens chassaient les animaux et cultivaient la terre. Lorsque les animaux sauvages ne pouvaient pas assurer la consommation quotidienne des gens d’autrefois, les animaux domestiques restaient l’option supplémentaire.                                                                                                                

235  officiel  de  l’Etat  de  Shu  Han  

236  Shang  Binghe,  Verification  sur  les  traditions  folkloriques  sociales  de  toutes  les   dynasties  de  l’histoire,  Bibliotheque  de  Guangling  Jiangsu,  2002,  ISBN  

9787806431610,  pages  5    

237    collction  des  pensées  delivrées  au  colloque  au  pavillon  de  tigre  blanc    

238  héros  civilisateur  de  la  mythologie  chinoise,  l’un  des  trois  Augustes,  première  

apparition  écrite  à  la  période  des  Royaumes  combattants    (453/403  –  221  av.J.-­‐C.)    

239  Shang   Binghe,   Verification   sur   les   traditions   folkloriques   sociales   de   toutes   les   dynasties   de   l’histoire,   Bibliotheque   de   Guangling   Jiangsu,   2002,   ISBN  

D’après les Rites de Zhou 240 , “Pour le sacrifice, les

moutons devait être décorés.”. Le sacrifice des moutons est applicable au cas où “lorsqu’il n’y a pas de bœufs domestiques, utilisez les bêtes de somme tels que les cochons, les moutons, les chiens”. Publié au milieu du IIe

siècle av. J.-C., le livre des Rites de Zhou montre l’histoire longue d’élevage des bêtes, une mesure nécessaire contre la faim. Sous la dynastie Qing où a pris place la première publication en langue officielle du conte Grand-mère la Tigresse, durant les centaines d’année de paix, le peuple jouissait en réalité d’une vie heureuse. En tout, dans les versions de Grand-mère la Tigresse, après avoir demandé un morceau de ce que mangeait la méchante, la fille n’a pas mangé d’autre enfant. Le cannibalisme, étant donné la condition de vie suffisante, n’est pas apparu dans les histoires.

3.2.3 ROUGE

Quelle que soit la langue, la plupart des histoires utilisent la couleur rouge pour décrire le chaperon de la jeune fille. À la vue du titre, les lecteurs du conte se rendent compte presque immédiatement de l’héroïne de l’histoire et dans un certain degré de l’orientation du contenu. Un site titré code couleur offre l’explication suivante sur cette couleur qui saute aux yeux :

Le rouge est sûrement la couleur la plus fascinante et ambiguë qui soit. Elle joue sur les paradoxes, anime des sentiments passionnels en complète contradiction. Cette couleur remue les

                                                                                                               

sentiments sans aucun doute. Elle s’impose comme une couleur chaleureuse, énergique, pénétrante et d’une certaine manière rassurante et enveloppante. D’un autre côté, on l’associe au sang, à l’enfer et à la luxure. Cette couleur chaude ne laisse donc pas indifférent et c’est là toute sa force : elle remue les passions, qu’elles soient positives ou négatives.

Signification positive : amour, passion, chaleur, sexualité, ardeur, triomphe

Signification négative : colère, interdiction, danger241

Dans le cercle occidental et celui en Chine, la couleur rouge est en général liée aux activités cérébrales ou aux jours fériées. Notons que le calendrier marque la noël et autres fêtes en rouge (et les jours ordinaires en noir), ce qui accord à la couleur rouge la signification de quelque chose mémorable et festif. Lorsque on parle de « dérouler le tapis rouge », on parle en fait d’un accueil somptueux. Le rouge gagne toujours le cœur des gens en Chine. Par exemple : les mots 囍 (xi - le double bonheur) et 福 (fu - le bonheur) mentionnés dans le chapitre précédent. Ce sont deux caractères que les Chinois affichent traditionnellement sur la porte et les fenêtres. Soit par calligraphie soit par l’art des papiers découpés, les papiers rouges sont obligatoires dans ce genre de tradition. Pendant le nouvel an ou à l’occasion d’une évènement joyeux, les Chinois disent assez fréquemment 红 红 ⽕火 ⽕火 (hong’hong’huo’huo - rouge comme feu) et 开 门 红                                                                                                                

241  Signification  du  rouge