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Option mixte MX1 – Protection minimale par un champ d’épis (7) Retrait partiel de la rue Labrie et de résidences exposées

9 Scénarios considérés

Chapitre 9 : Scénarios considérés

9.10 Option mixte MX1 – Protection minimale par un champ d’épis (7) Retrait partiel de la rue Labrie et de résidences exposées

Nous entrons ici dans une nouvelle catégorie de mesures consistant à répondre à la problématique d’érosion en combinant des mesures de retrait (bâtiments et portions d’infrastructure) avec des mesures de protection axées sur les épis et la recharge de plage. L’estimation des mesures de retrait est conforme aux paramètres du PGMS tandis que les mesures de protection relèvent de l’atténuation des risques.

9.10.1 Objectifs recherchés

Les objectifs recherchés ici sont ceux des mesures correspondantes :

1. d’abord tendre vers un ré-équilibrage du bilan des apports sédimentaires à un niveau supérieur à 20 000 m3/an par la mise en place de protections douces

2. protéger les personnes lorsque les marges de recul des bâtiments mettent leur sécurité en péril (imminence de mouvement de sol),

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4. sécuriser en les déplaçant les infrastructures publiques nécessaires aux résidences qui subsistent.

Dans la mesure du possible, les relocalisations doivent se faire dans des lieux qui préservent ou restaurent, au bénéfice des riverains déplacés une qualité de vie acceptable, et si possible comparable à la situation antérieure.

9.10.2 Caractéristiques générales de l’option

Comme le scénario précédent (Retrait généralisé), la question qui se pause est surtout liée à la séquence de mise en œuvre de ses mesures et leur portée spatiale. La séquence d’application des mesures de retrait est plus ou moins dictée par l’imminence de mouvements de sol, tant pour les infrastructures que pour les bâtiments. Pour nos calculs, l’année d’application de la mesure correspond à une valeur de marge de recul minimale des bâtiments de 7 m qui, si elle était dépassée, entraînerait un changement de mesure (allocation de départ plutôt que déplacement de bâtiment). En revanche, on peut espérer des économies d’échelle si les déplacements sont groupés dans le temps et l’espace.

Voici la configuration de l’option MX1 :

1. Champ d’épis de 1,5 km (8 ouvrages) aux 200 m entre le quai municipal et le 294 (Secteur D; voir la Figure 51, page 123); aucun à l’ouest du quai (Zone A) ou à l’est du 294 Labrie est (Zones E, F et G)

2. Déplacement parallèle de 60 m vers le nord de 1,38 km de la rue Labrie Est, le segment le plus menacé actuellement étant situé entre le 294 et le 328 (Secteur E; date fixée en 2012) 3. À court terme, allocation de départ (PGMS) pour quelques résidences dont la marge de

recul ne permet plus le déplacement sécuritaire (3 unités)

4. À moyen et à long terme, déplacement de certains bâtiments (Zone F) au fur et à mesure que leur marge de recul commande un tel déplacement (12 au total), sinon c’est l’allocation de départ qui prévaudrait quelques années plus tard. Dans certains cas, le déplacement peut être effectué sur le même terrain, lorsque l’espace disponible le permet. 5. Les résidences seraient déplacées au nord du nouveau segment de la rue Labrie

9.10.3 Traitements spécifiques

Ce scénario implique :

1. l’acquisition de terrains disponibles et sécuritaires au nord de la rue Labrie, vis-à-vis du déplacement envisagé, hors de la zone réglementée (Règlement de Contrôle intérimaire ou RCI)

2. l’allocation équitable de ces terrains aux propriétaires déplacés

3. des coûts directs importants pour ces personnes (frais non admissibles, perte de valeur d’utilité)

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4. pour le calcul, les mesures sont appliquées à la date probable selon l’évolution de la marge de recul

9.10.4 Estimation des impacts sur la vulnérabilité – Risque résiduel

Le risque résiduel est maîtrisé dans tous les cas puisque l’on assure une protection des biens par des mesures de protection ou en les déplaçant. L’érosion est rabattue à une valeur d’environ 25 000 m3/an à cour terme; par contre, des sections de côte non protégées à l’est de la rue Labrie

Est s’activeraient tôt ou tard pour porter l’apport sédimentaire à environ 35 000 m3/an, une valeur assez voisine de l’apport moyen actuel. Dans ce scénario, 3 résidences ne sont plus déplaçables forçant leur propriétaire à accepter une allocation de départ. 12 résidences devraient être déplacées dont 7 le seraient sur le terrain d’origine.

9.10.5 Bilan des coûts et avantages

Le bilan actualisé de cette option (Tableau 34) se monte à 3,53M$. Une bonification des avantages est escomptée au niveau de la fréquentation de la plage à cause d’une accessibilité accrue pour la communauté et de la protection obtenue de cet attribut. Dans ce scénario, le coût pour la communauté est surtout entraîné par les mesures d’atténuation du risque (épis, déplacement de la rue Labrie, recharge). Autrement, l’essentiel des coûts est assumé par un Protocole d’Application de Solution (PAS), le programme d’assistance financière pour le retrait n’étant sollicité que marginalement.

9.10.6 Contraintes et limitations

La relocalisation des bâtiments doit s’effectuer à courte distance autant que possible afin de minimiser les difficultés du déménagement, et dans un lieu offrant certains avantages par rapport à la distance à la côte (assez près) sans représenter un risque à long terme. Une possibilité serait de déménager les bâtiments au nord de l’emprise de la rue Labrie déplacée de 60 m, ce qui signifie à environ 80 m du trait de côte. L’usage actuel est agricole ou forestier. Comme pour toute solution de retrait, restaurer un milieu de vie équivalent à l’ancien est toujours préférable.

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Tableau 34 : Coûts en M$ du scénario de référence MX1– Combinaison de champ d’épis et de mesures de retrait avec assistance financière du PGMS.

Les montants indiqués sont en valeur présente nette (VPN). Une valeur en parenthèse indique un gain.

MESURES ► Total

Détail

Allocation de

départ Déplacement de bâtiments Rue Labrie déplacée Épis Recharge

Longueur ou nombre visés 3 [ ] 13 [ ] 1,38 km 1,50 km 1,50 km

BILAN ACTUALISÉ VPN % VPN VPN VPN VPN VPN

Coût total du scénario pour

les intervenants 3,53 100% 0,21 0,93 1,00 0,29 1,35

Autres valeurs (plages,

paysage, myes) -0,28 -7,9% 0,03 0,31 -0,62

ÉQUITÉ 0,00 % % % % % %

Coût pour le gouvernement 2,37 67,2% 0,09 4% 0,48 20% 0,75 32% 0,55 23% 0,51 21% Coût pour la communauté 0,72 20,4% 0,03 4% -0,02 -3% 0,25 35% 0,29 41% 0,17 23% Impact fiscal et en nature –

Riverains 0,76 21,7% 0,02 0% 0,07 9% 0,68 88%

Coût direct – Riverains 0,21 5,9% 0,07 34% 0,14 66%

Valeur marchande ou

d'utilité - Riverains -0,26 -7,3% Coût direct – Autres 0,00 0,0%

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9.10.7 Avantages et/ou inconvénients pour les parties prenantes

Le scénario comporte la plupart des avantages de l’option champ d’épis Équilibré (P4) mais il comprend également des inconvénients inhérents à toute solution de retrait. Parmi les avantages, on compte notamment :

• Un contrôle quasi-complet du risque à long terme • Des plages mieux protégées

Par contre, les inconvénients suivants demeurent :

• La gestion des déplacements qui s’étale sur le long terme

• Des coûts directs importants pour les riverains déplacés (probablement excessifs pour certains) et des investissements majeurs pour la communauté

• La non résolution des impacts environnementaux cumulatifs subis sur la côte et la batture dû au déséquilibre sédimentaire principalement d’origine anthropique subi par la côte. La Figure 13 (page 35) montre que les apports sédimentaires par l’érosion seraient rabattus à court terme à environ 24 000 m3/an pour ensuite reprendre une courbe ascendante jusqu’à 35 000 m3/an en 2015, une valeur similaire à la situation actuelle de déséquilibre

9.10.8 Équité – Répartition des coûts pour les parties prenantes

En termes d’équité, ce scénario semble relativement équitable sans être le meilleur de ce point de vue, d’autant plus que dans le groupe Riverains, certains vont bénéficier d’une protection qui leur permet de demeurer des riverains sans devoir contribuer aux coûts directs de réalisation (contribution en nature attendue) tandis que d’autres perdraient cet avantage particulier en plus de devoir assumer des coûts directs importants (frais non admissibles).

9.10.9 Variantes possibles

Aucune variante n’a été considérée.

9.11 Résumé

Traitement des scénarios. Certains scénarios présentant différentes possibilités pour remédier au risque d’érosion sont introduits et brièvement décrits:

• L’option du retrait complet assisté financièrement par les programmes réguliers, ou pas (Options R)

• Plusieurs options et variantes de protection allant des approches dures (Empierrements linéaires) à d’autres approches plus douces visant le rétablissement de l’équilibre sédimentaire de la côte et la réhabilitation écologique de la batture (Options P)

• Les options mixtes comprenant à la fois des mesures de retrait et de protection (Options MX)

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Parmi ces options, certaines constituent des scénarios de référence décrivant des réponses courantes à ce genre de problème (Retrait assisté, empierrements linéaires surtout). L’examen d’autres possibilités peut ainsi être relativisé par rapport aux approches actuelles.

Différents aspects de ces scénarios sont détaillés et permettent d’en jauger la pertinence, notamment :

1. Le coût global cumulatif (actualisé) sur la période de référence (2008-2038) 2. L’efficacité et la durabilité

3. La répartition des coûts (équité) par rapport aux avantages 4. Les avantages et inconvénients, les contraintes et limitations

5. L’impact environnemental anticipé et l’interaction avec l’équilibre sédimentaire

Une contrainte de base : le bilan sédimentaire. Au-delà du coût et des différentes dimensions de la gestion du problème, l’analyse du régime sédimentaire de la cellule hydro-sédimentaire de la batture ouest de Pointe-au-Outardes révèle que l’apport en sédiments est en constante progression depuis de nombreuses années, voire décennies, évoluant d’une valeur historique de base estimée à 5000 m3/an en moyenne à environ 20 000 m3/an (estimé) vers 1998. Aujourd’hui, le volume de sédiments érodés des talus et des basses terrasses atteint 40 000 m3/an en moyenne dont 90%

participe au transit littoral. La grande majorité des talus étant en érosion (1,2 m/an en moyenne) ou en voie de l’être dans les prochaines années porteront le bilan des apports à près de 60 000 m3/an d’ici 10 ans, cette valeur pouvant même être de plus de 80 000 m3/an dans l’horizon de l’étude si l’hypothèse pessimiste des changements climatiques s’avère. Le recul des côtes étant un processus très variable selon les années, les taux de recul réels d’une année particulière peuvent être beaucoup plus importants que la valeur moyenne indiquée.

En tant qu’aide à la décision, la présente analyse ne prétend pas avoir fait le tour des possibilités, notamment par rapport à l’incertitude de certains paramètres (ex : changements climatiques, coût des matériaux, dimensionnement des protections). L’utilisation des modules de calcul implantés sur Microsoft Excel offrira en temps et lieu la possibilité d’explorer en détail les options les plus avantageuses.

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