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Option P2 : Champ d’épis (20) de type Holmberg partout

9 Scénarios considérés

BILAN ACTUALISÉ Valeur

9.4 Option P2 : Champ d’épis (20) de type Holmberg partout

9.4.1 Objectifs recherchés

Comme pour les épis conventionnels, la mesure consiste à implanter dans le même segment que le scénario P1 (Épis conventionnels généralisés) un champ d’épis de type Holmberg », assorti d’une recharge initiale, et agissant comme stabilisateurs de courants et du transport littoral. L’objectif est en gros de ré-équilibrer les processus sédimentaires en reconstituant les plages, les hauts de plage, et en protégeant la micro-terrasse et par conséquent, les talus. L’approche vise aussi à éviter les conséquences de l’érosion par rapport au bâti, et accessoirement d’améliorer l’accessibilité du littoral à toute la communauté. La technologie étant expérimentale dans notre climat, l’option aurait valeur de projet pilote tel que suggéré par le Comité de citoyens.

9.4.2 Caractéristiques générales de l’option

Les paramètres de dimensionnement préliminaires sont ceux indiqués dans la lettre de M. Holmberg qu’on extrapole sur l’ensemble de la côte (Voir le Figure 51, page 123; Zones D+E+F : adresses 178 à 392) non encore protégée. Ces valeurs sont bien sûr indicatives. Typiquement, le système proposé comprend des épis (boudins remplis de sable ou béton) de 80 m perpendiculaires à la rive, espacés aux 150 m, et entrecoupés de structures analogues ancrées en rive aux pieds des talus. Dans ce scénario, aucune mesure de retrait n’est prévue, incluant le segment de la rue Labrie le plus menacé actuellement entre le 294 Labrie et le 342. Une recharge initiale de 90 m3/m est prévue. Comme pour tout scénario bloquant la majeure partie de la recharge naturelle en sable, une recharge périodique visant à maintenir un apport sédimentaire à 20 000 m3/an est prévue pour éviter à terme un déficit sédimentaire important dans l’estuaire de

la rivière aux Outardes et sur la batture adjacente (bancs coquilliers). La recharge annuelle sert également à compenser les pertes entre les épis lors des tempêtes. Comme pour P1, la recharge initiale est escomptée en nature à 50% par les propriétés riveraines (déblai des chemins d’accès, re-profilage des talus), l’autre 50% étant couvert par la communauté et le programme d’atténuation des risques. La zone d’application est la même que le scénario P1. Le coût d’installation est évalué à 4 M$/km et les coûts d’entretien sont estimés à 1%/an du coût de l’ouvrage ce qui est sans doute un strict minimum.

9.4.3 Traitements spécifiques

Une recharge initiale est requise afin de positionner le système le plus près possible d’un équilibre morpho-sédimentaire dès le départ. Le scénario anticipe qu’une recharge périodique deviendra tôt au tard nécessaire étant donné que toutes les sources d’apport en sable (zones en érosion) sont pratiquement taries à cause justement de la présence des épis, à moins que les échanges avec la batture ne favorisent les processus constructeurs de la plage, ce qui est difficile à prévoir. Il est donc requis d’alimenter le système avec un apport externe, apport qui est sans doute loin d’être aussi important que celui requis par les empierrements mais qui demeure

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néanmoins très significatif. De là l’assimilation du scénario à une intervention en empierrements pour la question de la recharge.

9.4.4 Estimation des impacts sur la vulnérabilité et les avantages – Risque résiduel

Les conséquences sur le risque résiduel et le bilan des avantages sont considérées égales à celles de l’option P1.

9.4.5 Bilan des coûts et avantages

Ce scénario est estimé à 18,3 M$, valeur qui tient compte de la plus-value inévitable obtenue pour les valeurs des propriétés protégées (Tableau 28) et des avantages obtenus (1,05M$). Ce scénario coûte cher à la fois pour la construction (13,4M$) et la recharge périodique (6,9 M$) qui, dans ce cas, compense la carence d’apports naturels procurés par l’érosion de segments de côte non protégés. De ce point de vue, le scénario est équivalent à l’empierrement complet bien que la capacité de rétention du sable par les épis soit significative et requiert moins d’apports périodiques (20 000 m3/an). Le scénario escompte une contribution en nature (sable) de la part des riverains au moment de la réalisation.

L’entretien moyen annuel représente aussi un item lourd bien qu’il ne soit escompté qu’à 1%/an du coût initial (boudins remplis de béton). Si les boudins étaient remplis de sable, le coût d’entretien pourrait augmenter considérablement à cause des impacts de la glace en hiver. La recharge périodique qui est requise de même que l’entretien des ouvrages sont à la charge de la communauté. Une plus-value des bâtiments de 15% est escomptée dès le départ, valeur qui devrait, en toute équité, se traduire par des rentrées fiscales additionnelles pour les pouvoirs locaux. Ce gain pour les riverains demeure toutefois marginal dans le bilan d’ensemble. En revanche, la contribution en nature (50% de la recharge initiale) est très significative mais ne permet pas de satisfaire des paramètres d’équité équilibrés. En première approximation, aucun coût direct de la mesure n’est pris en charge par les riverains, sauf la recharge initiale fournie en nature.

9.4.6 Contraintes et limitations

La principale limitation d’un tel scénario est l’obligation pour la Municipalité d’assumer possiblement des coûts d’entretien minimums (1% du coût initial escompté), mais malgré tout importants et de procéder à une recharge compensatoire annuelle (20 000 m3/an), afin de compenser l’interception des apports actuellement fournis par l’érosion. Les coûts récurrents importants de telles obligations paraissent exorbitants au vu des enjeux à protéger. En un mot, le scénario fait plus ou moins fi du principe de développement durable en acceptant des interventions coûteuses et récurrentes pour maintenir les conditions d’occupation actuelles de la côte. De plus, la quantité annuelle moyenne requise pour la recharge périodique et les coûts d’entretien demeurent des valeurs plus ou moins spéculatives du scénario (et imprévisibles dû au caractère aléatoire des grosses tempêtes) qui laissent planer une incertitude importante sur l’engagement financier qu’il sous-tend.

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Tableau 28 : Coût en M$ du scénario P2 – Épis Holmberg généralisé.

Les montants indiqués sont en valeur présente nette. Une valeur négative indique un gain

MESURES ► Total Détail Épis Recharge

Longueur visée 3,86 Km 3,86 km COÛTS ACTUALISÉS Valeur présente nette Valeur présente nette présente Valeur nette

Coût total du scénario

pour les intervenants 18,32 100% 11,82 6,94 11,82

Autres valeurs (plages,

paysage, myes) -1,55 -8,4% -1,55 0,00 -1,55 ÉQUITÉ 0,00 % % Coût pour le gouvernement 9,32 50,9% 8,02 86% 1,30 8,02 Coût pour la communauté 9,08 49,6% 5,19 57% 3,89 5,19 Impact fiscal et contribution en nature – Riverains 1,90 10,3% 0,16 8% 1,74 0,16

Coût direct – Riverains Perte ou gain net de valeur marchande ou

d'utilité - Riverains -0,43 -2,3% Coût pour les autres

intervenants

9.4.7 Avantages et/ou inconvénients pour les parties prenantes

Le bilan des avantages et inconvénients est similaire à l’option précédente (P1).

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On a vu précédemment que les paramètres d’équité demeurent loin d’un patron équilibré, les riverains, malgré une contribution importante en nature et fiscale, d’autant plus que ces contributions sont « diluées » par le coût de construction très élevé. Dans ce scénario, la solution vient d’« en haut » presque exclusivement (communauté et gouvernement). La communauté dans son ensemble bénéficie cependant d’accès multiples à la côte en plus d’une plage réhabilitée.

9.4.9 Variantes possibles

Différentes variantes sont possibles en modulant la portée de la mesure dans l’espace. D’autres options traitées plus loin considèrent ces possibilités (Holmberg Équilibré, option P5)