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7. TRAITEMENT MASSO-KINESITHERAPIQUE

7.4 Optimiser l'autonomie de la patiente

La patiente souhaitait pouvoir retrouver ses activités quotidiennes telles que les courses, le ménage mais aussi ses loisirs comme la marche à pied. Il a donc été décidé d'établir une rééducation fonctionnelle basée sur le passage d'obstacles, les escaliers, la marche en terrain varié ainsi qu'un travail proprioceptif. Comme la patiente ne présentait pas de boiterie, nous sommes passés rapidement de deux cannes anglaises à une seule. La dernière canne a été enlevée lors des derniers jours du séjour. Les stratégies utilisées lors des transferts sont à surveiller et au besoin à apprendre à la patiente pour éviter de se mettre en danger et surtout afin de pouvoir se débrouiller seule.

L'amélioration de l'équilibre dynamique afin de transférer au mieux le poids du corps lors de la phase d'appui a été rééduqué par l'utilisation de deux pèses personnes [2]. Cela lui a permis d'avoir un contrôle sur la quantité d'appui de son membre inférieur. Cependant même si Mme G ne présentait pas de boiterie, l'utilisation de ces pèses personnes était une façon de lui faire prendre conscience de cette différence d'appui. Il a été objectivé un appui préférentiel du côté sain d'environ 15,5% : 30kg du côté pathologique et 41kg du côté sain.

Si cette différence persistait cela pourrait entrainer une augmentation de la charge mécanique du coté non opéré et être générateur d'une augmentation de l'arthrose controlatérale [19].

Pour le travail de l'équilibre, l'exercice de la fente avant avec le pied côté opéré en avant a été pratiqué. Cela a permis un travail articulaire en même temps. La réception d'un ballon dans cette position par la patiente entrainait une déstabilisation et demandait à la suite un retour à l'équilibre. Pour avoir une composante de plan instable, il a été rajouté sous le pied du membre opéré un coussin, qui a permis en même temps un renforcement des haubans latéraux et médiaux du genou (Annexe VI).

L'utilisation du plateau de Freeman comme plan instable a été réalisée entre les barres parallèles, en diminuant au fur et à mesure l'utilisation de celles-ci.

17 Le travail de la marche a d'abord été effectué avec les cannes dans les couloirs afin de corriger les défauts qu'il pouvait y avoir. Mme G n'avait pas de boiterie mais présentait une élévation insuffisante du membre inférieur lors de la marche. Cela était non consécutif à la prothèse d'après les informations recueillies auprès de la patiente et présent sur le côté opéré et sain.

Le défaut de marche a été expliqué et des exercices avec le passage de petits obstacles ont été réalisés. Le travail sur la position du tronc lors de la marche, ainsi que sur les déviations de trajectoires a été effectué et corrigé grâce à l'utilisation d'un miroir.

L'augmentation de l'élévation du membre inférieur a été acquise et nous avons travaillé sur différents parcours variés qui pourraient être rencontrés dans la vie courante de la patiente.

 Des contournements de plots à la fois à droite et à gauche (Annexe VI)

 Des montées et descentes sur un step

 Passage sur des plans instables

 Passage de petits obstacles afin de travailler le lever du pied

 Des obstacles plus hauts pour l'ensemble du relever du pied et flexion du genou

 Des traversées sur des tapis mous sur une distance plus ou moins longues.

La montée et la descente des escaliers ont été travaillées. Ce travail a été effectué avec l'utilisation de la rampe, en alternant le côté gauche et le côté droit.

Une autre crainte a été formulée, « Comment me relever si je tombe ? ».

L'apprentissage du relever du sol a été programmé avant la verbalisation de la patiente.

Pendant quelques séances, lors de la fin de prise en charge, nous avons donc travaillé sur cela, en prenant une chaise comme appui pour passer de la quadrupédie à la station bipodale, exemple parmi toutes les séquences de cet exercice.

La réalisation de cet exercice fait partie des techniques essentielles dans la gestion de la chute pour Mme G. Chez des personnes fragiles, la chute est le baromètre d'un état déficient et entraine un risque de perte d'autonomie et de désinsertion sociale [11].

Des exercices de proprioception ont été entrepris que ce soit en charge ou en décharge et en variant le type de plan avec des formes et des structures variables. Dans un premier temps les exercices ont été réalisés en décharge.

18 Dans la position assise en bord de table, il lui a été présenté différents plans, tel qu'un plateau mousse, un coussin et un ballon de Klein. Sur ce dernier, il lui a été demandé d'y installer le pied du membre inférieur opéré. Les déstabilisations ont été effectuées d'avant en arrière et les composantes ont été variées. La prévention ou pas de la patiente ainsi que l'ouverture ou la fermeture des yeux ont été testées. Lors des déstabilisations dans le plan sagittal, la patiente a du aussi contrôlé les mouvements dans le plan frontal.

Par la suite, Mme G a été installée sur le ballon de Klein. Dans le plan sagittal, les déstabilisations ont été appliquées de façons proximales ou distales par rapport au tronc de la patiente. Afin de renforcer la difficulté, ce dernier exercice a été exécuté en unipodal.

Le travail de proprioception en charge a été accompli durant les exercices d'équilibre proposés à Mm G avec les genoux légèrement fléchis. Il a été repris les exercices entre les barres parallèles avec les plans instables, en variant les déstabilisations.

Celles-ci pouvaient être d'ordres intrinsèques par des mouvements réalisés par la patiente, tels que des mouvements de la tête ou des bras. Mais elles pouvaient aussi être d'ordres extrinsèques, par des objets envoyés à la patiente.