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Opérationnalisation de la Question-problème Générale

Dans le document UNIVERSITÉ CHEIKH ANTA DIOP DAKAR (UCAD) (Page 104-111)

CHAPITRE 3 - CADRE OPÉRATOIRE ET MÉTHODOLOGIQUE

1. Cadre opératoire

1.3. Opérationnalisation de la Question-problème Générale

Il existe un faisceau de facteurs qui agissent sur les résultats scolaires par facteurs scolaires interposés. Il s’agit des facteurs exogènes. Ceux-ci déterminent le niveau de l’effort individuel consacré aux activités scolaires mais ne constituent pas eux-mêmes des facteurs de transformation des performances (Diambomba, 1997). Parmi ces facteurs figurent les caractéristiques du contexte économique, social et politique, associées au milieu de vie et d’évolution des enseignants et des élèves.

Le cadre opératoire qui met en relation le maître, l’élève et l’école (les caractéristiques de l’environnement interne à l’école) de même que les performances scolaires, nous permet d’opérationnaliser notre recherche en procédant à une formulation méthodique des questions problèmes spécifiques et des hypothèses de recherche.

1.3.1. Les variables de la recherche

Généralement trois groupes de variables caractérisent les modèles d’analyse en sciences de l’éducation. Il s’agit des variables d’entrée, de processus et d’effet. Cependant, l’étude étant une recherche ex post facto, il est impossible pour le chercheur de manipuler les variables processus en vue de modifier le sens des effets attendus puisque ces derniers sont déjà présents (résultats). Ainsi, les variables mises en jeu sont les variables « Entrée » ou

« Input » et les variables « Sortie » ou « Output ».

a) Les variables « Entrée »

Trois macro-variables ont été retenues. Il s’agit des facteurs liés aux maîtres, aux élèves et aux écoles. Ces variables sont statiques et ne font l’objet d’aucun changement.

Chacune de ces macro-variables comporte des variables qu’illustre la figure 3.3 (p. 93).

L’Input se réfère aux variables explicatives. Elles sont ici reliées pour l’essentiel à l’offre de service d’enseignement-apprentissage en milieu scolaire. Il s’agit des ressources humaines (enseignant, élève), et des ressources matérielles et organisationnelles liées à la classe. Ces variables sont considérées comme stratégiques du fait que c’est sur elles que l’école peut agir si l’on veut améliorer la situation des classes les moins performantes.

Les variables « Entrée » se caractérisent par le fait qu’elles n’évoluent pas sur la durée de la recherche. Elles sont immuables et permettent de rendre compte des autres variables à expliquer.

b) Les variables « Sortie »

Les variables « sortie », parfois appelées « variables effet » représentent la situation causée ou liée aux variables d’« entrée ». Ce sont les variables à expliquer. Pour cela, elles décrivent les effets attendus.

La composante des performances scolaires relevant d’un domaine vaste, il a été précisé au chapitre 2, ce que, dans le cadre de cette étude, nous entendons par performances scolaires.

Une étude comme celle-ci n’a pas la prétention de toucher tous les aspects multidimensionnels des performances scolaires. En supposant que les ressources humaines et matérielles engagées dans le processus d’enseignement-apprentissage sont optimales, les performances scolaires escomptées devraient être élevées à la fin de l’année.

Le pourcentage de performances supérieures ou égales à la moyenne, à l’évaluation national final, mesure le degré d’efficacité du système en place. La variation de ces performances entre les classes permet de distinguer les classes les plus efficaces de celles qui le sont moins. Dans le but de rendre opérationnelle cette recherche, nous allons procéder à une formulation méthodique des questions problèmes et des hypothèses de recherche.

1.3.2. Représentation graphique des étapes de la Question problème Générale et de l’Hypothèse Générale

L’analyse des processus, à travers lesquels interviennent les facteurs explicatifs des performances scolaires réalisées, a fait l’objet de plusieurs recherches, notamment celles de Sall (1996), Guèye (1997), Diambomba (1996, 1997), Barahinduka (2006), Kantabaze (2006), Dieng (2007). Ces études nous invitent à concevoir le processus d'apprentissage comme un processus complexe composé de multiples interactions où l'enseignant tient un rôle central.

Ce dernier entretient des interactions avec ses élèves, mais aussi avec l'environnement scolaire.

Parmi les diverses méthodes utilisées, les « méthodes d’analyse causale » figurent en bonne place (Bulle, 2000). Elles ont pour objet de tester l’adéquation de modèles théoriques spécifiant les liens de causalité entre les variables retenues (Input, Output). Ces modèles reposent sur des systèmes d’équations traduisant les liens supposés entre les variables étudiées. En particulier, l’influence des différents facteurs (scolaires et non scolaires) jouant sur les performances réalisées par les apprenants peut être direct ou indirect (Bulle, 2000).

On sait, de nos jours, que différents facteurs peuvent expliquer la réussite scolaire, partant, la production des performances scolaires. Moisset et Plante (1997, cités par Moisset, Plante, & Toussaint, 2003) distinguent deux catégories de facteurs : Il s’agit des facteurs externes et des facteurs internes à l’école comme l’indique le schéma suivant (fig.3.2). Les premiers comprennent entre autres les changements de valeurs et les mutations de la société, la zone d’implantation de l’école et le milieu familial. Parmi les facteurs scolaires, on note l’élève avec ses caractéristiques sociodémographiques et psychologiques ainsi que ses antécédents scolaires. On y retrouve aussi le personnel enseignant et non enseignant avec leur personnalité et leurs compétences professionnelles, leur degré de motivation, leur disponibilité et leurs attentes vis-à-vis de l’élève. L’école y joue un rôle important. De même, la dynamique que l’on retrouve en classe, entre les élèves, entre les élèves et l’enseignant, affecte la réussite scolaire. Enfin les programmes scolaires et les ressources pédagogiques et didactiques ont une influence marquée dans l’atteinte d’une performance scolaire.

Figure 3.2 : Schéma général des relations entre les résultats scolaires et les variables endogènes et exogènes intervenant dans le processus d’efficacité scolaire interne Étape 1: Schéma explicatif

Facteurs exogènes : contexte économique, social et politique

La traduction sous forme statistiquement mesurable des facteurs en jeu se fait par l’intermédiaire d’un système d’équation où on postule de la linéarité et l’additivité des effets des variables du modèle (Blau & Duncan, 1967, cités par Bulle, 2000). A la suite de ces auteurs nous pouvons retenir que la prise en compte, dans cette recherche, des variables

« exogènes » au système, même si elles peuvent être corrélées entre elles, n’est pas tenue pour problématique.

Figure 3.3 : Représentation graphique des relations entre les différentes macro-variables endogènes

Étape 2

Performances en fin d’année Contexte extrascolaire (facteurs exogènes)

Caractéristiques de la classe

Acquisitions au long de l’année Contexte intrascolaire (facteurs endogènes) Caractéristiques

de l’élève

Caractéristiques de l’enseignant

EFFET MAÎTRE

Age

Expérience prof Niveau d’études Qualif. Professionnelle

CLASSE Taille de la classe Manuels

Statut

Devoirs écrits à l’école ÉLÈVE

Age Sexe

Statut scolaire Redoublement Langue parlée

PERFORMANCES SCOLAIRES DES ÉLÈVES PROCESSUS

ENTRÉE

1.3.3. Explicitation du cadre opératoire

Le cadre opératoire, peut être manipulé diversement. Dans notre recherche, la direction postulée est du haut vers le bas c'est-à-dire des variables « entrée » vers les variables

« Effet ». Aucun effet réciproque ne sera testé. Cela ne veut pas, pour autant, dire qu’il n’existe pas ce type d’effet. Bien au contraire, il peut bien y avoir une causalité réciproque entre les variables de sortie et les variables d’entrée.

La relation, entre les résultats scolaires des élèves et les caractéristiques des enseignants, des élèves et des écoles, constitue l’élément central de notre recherche. Nous tentons de décrire les relations entre les variables « Effet » et les variables « Entrée ». Bien que nous n’envisagions pas de tester ces relations inverses, nous les figurons dans le schéma (fig. 3.3) du cadre problématique qui précède. Nous les traiterons dans une perspective de thèse.

Il est généralement admis que les résultats scolaires dépendent de beaucoup de facteurs dont les effets interagissent. Pour des raisons de ressources (temps, finances) limitées et par souci de faisabilité, notre étude portera pour le moment sur quelques variables. En plus des résultats au test de fin de cycle élémentaire, le travail de recherche comporte trois instruments de recueil des données sur les caractéristiques qui déterminent la variation des performances scolaires des élèves. Ces outils permettent de déceler les caractéristiques internes à l’école qui ont une influence sur les performances scolaires des élèves en fin de cycle élémentaire.

Parmi les facteurs-clés dans la production de la performance scolaire des élèves, l’enseignant en est sans doute un. La récolte des informations sur celui-ci porte sur la rubrique des caractéristiques de l’enseignant : caractéristiques individuelles, activités habituelles programmées de l’enseignant. L’outil destiné aux élèves comptera la rubrique des variables relatives aux caractéristiques individuelles des élèves. Il s’agit de l’âge, du sexe, de l’antécédent scolaire, et de l’attitude de l’élève vis-à-vis de l’école et de l’enseignant.

Ainsi de la première question problème spécifique (page 89), nous formulons quatre (04) questions problèmes de recherches à savoir :

a) Les performances scolaires en français et en mathématiques des élèves varient-elles avec l’âge des élèves ?

b) Les performances scolaires en français et en mathématiques des élèves varient-elles avec le genre des élèves ?

c) Les performances scolaires en français et en mathématiques des élèves varient-elles avec la langue parlée le plus souvent à la maison ?

d) Les performances scolaires en français et en mathématiques des élèves varient-elles avec l’antécédent scolaire des élèves ?

De la première hypothèse spécifique, nous formulons quatre (04) hypothèses de recherches suivantes :

a) Les performances scolaires en français et en mathématiques des élèves « en retard d’âge » sont plus élevées que celles des élèves « à jour d’âge ».

b) Les performances scolaires en français et en mathématiques des élèves « garçons » sont plus élevées que celles des élèves « filles ».

c) Les performances scolaires en français et en mathématiques des élèves parlant le français le plus souvent à la maison sont plus élevées que celles des élèves ne parlant pas français le plus souvent à la maison.

d) Les performances scolaires en français et en mathématiques des élèves qui ont doublé au moins une fois sont plus élevées que celles des élèves qui n’ont jamais doublé.

Des quatre hypothèses de recherche, il ressort l’équation A suivante :

Performances scolaires des élèves au test =

?

f (Âge, Sexe, Langue parlée, Antécédent scolaire)

Soit A représenté sous la forme : a =

?

a1.

Le questionnaire pour les enseignants porte sur les variables liées aux caractéristiques dont l’effet sur les résultats scolaires des élèves compte. Il s’agit notamment de l’âge, du sexe, de l’expérience professionnelle, de la formation initiale, diplôme professionnel, de la formation académique, etc.

Ensuite, de la deuxième question problème spécifique (page 89), nous formulons trois (03) questions problèmes de recherche que voici :

a) Les performances scolaires des élèves en français et en mathématiques varient-elles avec l’ancienneté des enseignants dans la profession ?

b) Les performances scolaires des élèves en français et en mathématiques varient-elles avec le niveau d’étude des enseignants ?

c) les performances scolaires des élèves en français et en mathématiques varient-elles avec la qualification professionnelle des enseignants ?

Puis de la deuxième hypothèse spécifique, nous formulons trois hypothèses de recherches suivantes :

a) Les performances scolaires en français et en mathématiques des élèves encadrés par les maîtres anciens dans la profession sont plus élevées que celles des élèves encadrés par les maîtres débutants dans la profession.

b) Les performances scolaires en français et en mathématiques des élèves encadrés par les maîtres de niveau d’étude Baccalauréat, sont plus élevées que celles des élèves encadrés par les maîtres de niveau d’études BEPC ou BFEM.

c) Les performances scolaires en français et en mathématiques des élèves encadrés par les maîtres qualifiés sont plus élevées que celles des élèves encadrés par les maîtres non qualifiés.

Des trois hypothèses de recherche, il ressort l’équation B suivante :

Performances scolaires des élèves au test =

?

f (Ancienneté dans la profession, Niveau d’études, Qualification professionnelle)

Soit B écrit sous la forme : a =

?

b.

L’outil adressé aux enseignants vise à dégager les variables liées aux caractéristiques de la classe. Cette catégorie de variables permet d’identifier les écoles selon les facteurs qui comptent dans le mode de fonctionnement. Ainsi, de la troisième question problème spécifique (page 86), nous formulons deux questions problèmes de recherche à savoir :

a) Les performances scolaires des élèves varient-elles avec la taille des classes ? b) Les performances scolaires des élèves varient-elles avec le statut de l’école ?

De la troisième hypothèse spécifique, nous formulons deux hypothèses de recherches suivantes :

a) Les performances scolaires, en français et en mathématiques, des élèves des classes peu nombreuses14 sont plus élevées que celles des classes nombreuses.

b) Les performances scolaires en français et en mathématiques des élèves issus des classes d’écoles privées sont plus élevées que celles des élèves issus des classes d’écoles publiques.

Des deux hypothèses de recherche, il ressort l’équation C suivante : Performances scolaires des élèves au test =

?

f (Taille classe, statut école) Soit C représenté sous la forme : a =

?

c.

Au total, de l’appréhension de l’équation générale qu’il faut tester (p. 89), nous retenons l’équation G suivante qui découle des hypothèses spécifiques émises :

Performances scolaires des élèves au test =

?

f (élèves, enseignants, classes)

14 Par convention et pour des raisons de précision, nous considérons qu’une classe est dite « nombreuse » lorsqu’elle compte plus de 45 élèves. En dessous de cet effectif, elle sera considérée comme « pas nombreuse ».

Soit G représenté sous la forme simplifié : A*B*C => a =? (a1*b*c). Cette équation revient à se demander si A*B*C, équivalant à a, est fonction des facteurs a1*b*c ?

La partie suivante traite de la méthodologie utilisée dans cette étude.

Dans le document UNIVERSITÉ CHEIKH ANTA DIOP DAKAR (UCAD) (Page 104-111)