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3.4. Approche   pluridisciplinaire   pour   définir   la   structure   interne

4.5.1.1. Observations   de   terrain

4.4.2. Synthèse des caractéristiques hydrodynamiques 

Les différentes investigations géotechniques, géophysiques et hydrogéologiques ont permis de préciser 

les caractéristiques de l’aquifère. Il est  question d’un  aquifère complexe composé de  plusieurs  formations  perméables  de différentes natures.  Il s’agit des formations superficielles  limoneuses 

moyennement perméables, de la craie du Cénomanien parfois très altérée et limoneuse, des sables de 

l’Albien, et d’une partie des marnes du Kimméridgien. Les différentes prospections géophysiques ou 

géotechniques fournissent une image approximative de la géométrie des couches aquifères emboîtées dont 

l’épaisseur peut atteindre plusieurs mètres voire une vingtaine de mètres (l’épaisseur moyenne est de 15 m). 

Pour compléter la caractérisation géométrique de ces couches aquifères, les essais in situ ou en laboratoire 

précisent les propriétés hydrodynamiques de ces matériaux en démontrant leur forte réactivité aux apports 

hydrologiques. Il s’agit donc de matériaux :  

 dont la texture varie entre sables, limons‐sableux et limons argileux ;  

 dont les capacités hydrauliques mesurées sur le terrain sont moyennes mais très variables selon qu’il 

s’agisse de formations carbonatées sablo‐limoneuses à silex (capacité faible) ou de formations de 

craie sans matrice limoneuse ou de sables ; 

 avec une large gamme de conductivités hydrauliques à saturation mesurées en laboratoire mais 

caractéristique des matériaux fins et argileux. La perméabilité est donc faible ;    dont les capacités de rétention sont bonnes. 

4.5. Hydrologie de surface et cartographie piézométrique 

Au sein des réservoirs aquifères, la position des nappes souterraines peut être caractérisée par leur 

surface piézométrique, qui représente la distribution des charges hydrauliques de la nappe. Cette surface 

coïncide avec la surface de la nappe dans le cas des aquifères libres (Gilli et al., 2004). La carte  piézométrique est une synthèse essentielle dans l’étude hydrogéologique car elle schématise la 

fonction ‘conduite du réservoir’ et le comportement hydrodynamique de l’aquifère avec la configuration des 

conditions aux limites (Castany, 1982). Pour réaliser ces cartographies piézométriques, il faut préalablement 

disposer des informations sur l’hydrologie de surface (sources, résurgences, zones de stagnation des eaux, 

ruissellement, chemins préférentiels d’écoulement de surface, etc.) et de la localisation des autres points 

d’observation des eaux en profondeur (puits, forages, piézomètres). 

4.5.1. Résurgences et écoulements de surface préférentiels 

4.5.1.1. Observations de terrain 

Les observations de terrain, ont permis de répertorier de nombreuses sources ou résurgences 

(permanentes ou saisonnières) à la base des escarpements, ainsi que des zones partiellement saturées 

durant l'année.  Les  résurgences  témoignent  de  la  déconnexion  de  nappes  souterraines  entre  deux 

compartiments du glissement. Elles s’expliquent par l’émergence, le déversement ou le débordement de 

flux souterrains (Castany, 1982) qui ont pour origine des infiltrations locales, ou des infiltrations du plateau. 

Elles témoignent de l’importance des flux souterrains qui traversent le versant et mettent en évidence la 

relation étroite entre des systèmes très superficiels et souterrains. Le niveau piézométrique est rompu par la 

présence d’une formation imperméable au pied de l’escarpement empêchant ainsi la connexion des 

réservoirs de deux compartiments du glissement. Ces résurgences peuvent être à l’origine de plans d’eau qui 

évoluent dans les contre‐pentes des panneaux basculés (Figure 4‐12B et C). Ces plans d’eau peuvent 

également être liés à une mauvaise évacuation d’eau précipitée alors emmagasinée dans des formations 

 

 

(A) Mare dans le Parc des Graves dont le niveau varie peu entre les saisons et dont l’origine est inconnue, (B) Saturation  d’un terrain remarquable par la colonisation d’une végétation hydrophile et tentative d’évacuation des eaux de surface  par réseau de drainage dans la propriété du Pré de l’Aumône, (C) Mare du secteur est du Parc des Graves déjà présente  dans les années 1970 et largement alimentée par les eaux de pluie ruisselées par le chemin des Fondrières en amont. 

Figure 412. Plans d’eau de surface ‘permanents’ au Cirque des Graves (localisation sur la Figure 4‐14) 

Peu de sources ou résurgences peuvent être observées en amont de la zone d’étude, à la base de 

l’escarpement qui limite le plateau et qui domine les différents cirques. Il est probable que les eaux de la 

nappe principale de la craie du plateau, se ré‐infiltre rapidement dans les formations superficielles. Par 

contre, de nombreuses résurgences se déversent dans le Cirque des graves et les Fosses du Macre et 

plusieurs d’entre elles sont captées et drainées jusqu’au pied du versant par des réseaux de drainage (nus 

ou bétonnés) aménagés par des propriétaires (Figure 4‐15). Les sources répertoriées sur le versant ne 

présentent pas ou peu de variations de débits saisonnières. Cependant, on remarque qu’en période 

hivernale, suite à des précipitations prolongées, de nombreux écoulements se multiplient au pied du 

versant. L’eau des nappes se déverse au pied du versant au contact des formations argilo‐limoneuses 

remaniées ou au contact entre les sables glauconieux et des marnes imperméables.  

 

 

Les plans d’eau, comme les mares, prennent essentiellement naissance dans les zones de bas‐fonds, dans 

de petits talwegs, les contre pentes liées au basculement des panneaux (Figure 4‐13). Il est difficile de 

distinguer leurs origines mais leur présence peut s’expliquer soit : 1) par le déversement d’une nappe, à la 

base d’un des escarpements secondaires armés par un panneau de craie et la faible perméabilité des 

formations superficielles ;  2)  soit  les pluies (impluvium) alimentent uniquement  ces mares ; 3)  par 

l’affleurement du toit de la nappe en période de hautes eaux. Dans le Cirque des Graves, treize plans d’eau 

ont été cartographiés (Figure 4‐14), contre trois dans les Fosses du Macre pour lesquelles la zone n’a pu être 

prospectée entièrement. Ces plans d’eau dont la superficie varie entre 50 et 900 m² sont pour la plupart 

permanents’ et apparemment faiblement marqués par les fluctuations saisonnières.  

 

(1)Mare, (2) Mare connectée, (3) Zone de stagnation, (4) Résurgence, source, (5) Voie d’écoulement préférentiel  observée, (6) Talweg extrait du MNT LiDAR, (7) Talweg extrait du MNT LiDAR, réseau de communication, (8) Réseau  de drainage bétonné ou terrain naturel. 

Figure 414. Hydrologie de surface observée (mares, résurgences, écoulements préférentiels) et réseau de 

talwegs théoriques extrait du MNT LiDAR aux Fosses du Macre (A) et au Cirque des Graves (B). 

Concernant les écoulements de surface préférentiels (ruissellement concentré des eaux de pluie), il 

est très difficile de quantifier l’influence de ces écoulements de surface préférentiels sur la stabilité d’un 

terrain (van Asch et al., 2007a). On s’intéresse ici au cheminement de l’eau jusqu'à son infiltration dans des 

zones bien précises. La partie amont du site favorise le ruissellement par sa topographie (pente assez forte) 

et son couvert végétal, mais surtout par l’aménagement du réseau routier. Au sein du Cirque des Graves, les 

eaux de pluie sont localement redistribuées par ruissellement sur les différents chemins goudronnés (Est du 

Cirque). En période de précipitations intenses, le ruissellement et le cheminement des eaux de pluie est 

remarquable. Les eaux de la route départementale en amont des cirques, notamment à l’ouest de Villerville 

sont acheminées jusqu’à la mare n°1 (Figure 4‐13 et Figure 4‐14). Le reste ruisselle par le Chemin des 

Fondrières jusqu’à ce que la pente topographique diminue, permettant ainsi l’accumulation temporaire et