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3.4. Approche   pluridisciplinaire   pour   définir   la   structure   interne

4.4.1.1. Investigations   de   terrain   par   essais   de   pompage

 la conductivité hydraulique (en m².s1) et transmissivité (en m².s1) ;   la conductivité hydraulique à saturation (Ksat en m.s1) ; 

 la courbe de rétention hydrique. 

De même, la teneur en eau à saturation, la densité apparente, la teneur en matière organique, la 

teneur en eau volumique et en eau massique ont été déterminées sur les trente‐deux échantillons 

prélevés afin de compléter les caractéristiques de ces matériaux.  

4.4.1. Conductivité hydraulique et transmissivité de l’aquifère  

4.4.1.1. Investigations de terrain par essais de pompage 

a)  Protocoles in situ  

Les investigations de terrain ont été menées sur le versant afin d’identifier les variations spatiales 

(verticales et latérales) et temporelles (influence climatique, biologique…) des propriétés hydriques des  réservoirs (Ambroise, 1998 ; Fetter, 2001). Les résultats obtenus sont comparés aux résultats issus des 

différentes études géotechniques et hydrogéologiques menées entre Trouville‐sur‐Mer et Villerville ces 

dernières années.  

Plusieurs essais de pompage ou de type ‘slug’ ont été menés dans les tubes piézométriques afin de 

connaitre les variabilités de perméabilité (ou conductivité hydraulique) du terrain et mettre en évidence 

l’anisotropie ou l’isotropie du réservoir aquifère. Ces essais directs et rapides se font par injection ou  prélèvement d’eau dans le piézomètre de façon à provoquer un changement rapide de niveau de la nappe. 

Cela permet donc de : 

 déterminer la transmissivité (T) et la perméabilité par la conductivité hydraulique (K) de l'aquifère 

autour de la crépine du piézomètre ; 

 vérifier si le niveau d'eau statique mesuré dans le piézomètre avant l'essai correspond au réel niveau 

piézométrique de la zone autour de la crépine du piézomètre (Chapuis, 1999) ;   de définir le débit de la nappe à régime constant. 

Trois campagnes de mesures ont été réalisées sur 15 piézomètres. Ces trois campagnes ont été menées 

car  la  transmissivité  de  l’aquifère  peut  varier  dans  le temps,  notamment  s’il  existe  d’importantes 

fluctuations saisonnières du niveau piézométrique de la nappe, ou si l’épaisseur de la zone saturée de 

l’aquifère montre  des  variations latérales  dues à la  présence d’une  couche semi‐perméable ou des 

différences entre les zones de recharges et décharges pour un même aquifère (Hiscock, 2005). Les deux 

premières campagnes ont été conduites en période de basses eaux, en mai et juillet 2010 (Lafenêtre, 

2010) et la troisième en période de hautes eaux en mars 2011. 

Les pompages d'essais consistent à mesurer le temps de remontée de nappe après un faible volume 

d’eau extrait (Figure 4‐8). Cette technique permet parallèlement de mesurer le débit de la nappe (Q en  m3/s) à régime permanent, dès lors qu’un état d’équilibre est atteint entre le prélèvement par la pompe et 

l’arrivée d’eau par les flux souterrains (Banton, 1997). Le rabattement total de la nappe autour du 

piézomètre se produit en cône plus ou moins rapidement ; celui‐ci dépend de la transmissivité du milieu et 

de la porosité du matériau. Des essais ont été réalisés en 1986 (Maquaire, 1990) et en 2006 lors d'une étude 

 

 

(A) 1ère extraction de la totalité de l’eau du piézomètre afin de vider les eaux stagnantes, (B) Pompe et sonde  piézométrique, (C) Mesure de terrain du Ph et de la conductivité, (D) Echantillonnage des eaux souterraines pour  analyses géochimiques. 

Figure 48. Dispositif de terrain permettant les essais de pompage ou essais de type slug et prélèvements. 

Les essais de type slug (Cooper, 1967) sont réalisés par injection d'eau dans la pleine épaisseur du 

piézomètre implanté dans l'aquifère (Tableau 4‐4). Ce type de test a été réalisé pour les tubes SD6 et SC7 

pour lesquels un pompage d'essai n'a pu être réalisé. Après injection d'eau, ces essais mesurent le temps 

nécessaire à la nappe à retrouver son niveau initial. 

Sondage  Nb d’essais T & K  Méthode 

C2  SC1  SC3  SC7  SD4  SD5  S+P  SD6  S+P  DemA  DemB  Pz1Bis  Pz moy  Total  36    

(P) Essai type pompage, (S) Essai type slug. 

Tableau 44. Récapitulatifs des essais réalisés dans des piézomètres au Cirque des Graves (Villerville). 

La transmissivité T est interprétée à l’aide de la méthode de Theis (Theis, 1935 et 1941), couramment  utilisée dans les conditions réelles de terrain en milieu poreux et nappe libre (Chapuis, 1999 ; Banton, 

 

1976 ; Bouwer, 1989) qui est une généralisation de la méthode de Thiem (1906) développée initialement 

pour les essais sur aquifère à nappe captive (Chapuis, 1999 ; Lafenêtre, 2010).  

b)  Résultats des pompages d'essai à débit constant 

Dès que le pompage est stoppé, la surface de rabattement de la nappe remonte progressivement jusqu'à 

retrouver sa position initiale (Figure 4‐9). Pendant la remontée, le rabattement (appelé rabattement 

résiduel) est mesuré afin de calculer la transmissivité T et le coefficient de perméabilité de la (des) 

couche(s) aquifère(s) (Chapuis, 1999). Ces paramètres sont variables dans le temps et l'espace (Figure 4‐9). 

Une fois traitées, les données de pompage sont reportées sur un graphique sur lequel le temps t (minutes), 

en abscisse est confronté au niveau de la nappe en ordonnée (profondeur en mètres).  

À la fin de l’essai, le niveau d'eau est revenu progressivement au niveau initial, avant pompage, quelques 

dizaines de minutes après l'essai (à quelques millimètres, ou centimètres près) (≈ 1 m pour 40 minutes). La 

courbe caractéristique montre une pente régulière dans sa partie initiale et une partie terminale qui 

s'incurve lentement. La partie incurvée révèle la lente progression de la mise à niveau liée aux flux 

souterrains amont. La première partie de la remontée est quant à elle beaucoup plus rapide et s’explique 

par :  

 la méthode d’essai qui ne nécessite l'injection ou le prélèvement que d'un faible volume d’eau dans 

le réservoir souterrain ;  

 les connectivités latérales qui sont fortes.  

Le volume d’eau pompé concerne une aire de drainage locale. Ainsi, à l'arrêt du pompage, les vides sont 

rapidement remplis par les eaux les plus proches, et les circulations souterraines sont suffisamment denses. 

 

Figure 49. Courbes des remontées de nappes pour les piézomètres C2 et D en période ‘humide’ et en période 

 

Pour chaque piézomètre testé, une colonne d’eau d’une hauteur de 2,50 m en moyenne a été  pompée [minimum 1,16 m  et maximum 3,86 m]. Les courbes de remontée de nappe des différentes 

missions ont été comparées entre elles afin de déterminer des éventuelles variabilités spatio‐temporelles de 

débit de nappe et de valeurs de transmissivité T. Les premiers essais confèrent aux formations présentes des 

capacités hydrauliques moyennes car les valeurs de perméabilités restent faibles et variables en  raison de l’hétérogénéité des matériaux.  

Les essais réalisés au printemps 2010 indiquent des valeurs de transmissivité allant de 8.105 m².s1 ‐et 

5.107 m².s1 (Lafenêtre, 2010), ceux de l’été 2010 des valeurs allant de 7.104 m².s1 et 6.107 m².s1 avec une forte 

variabilité de réponse entre les piézomètres C2 et SD5. Enfin les derniers essais réalisés en mars 2011 

fournissent des valeurs allant de 4.106 m².s1 et 8.107 m².s1 en considérant une épaisseur moyenne d’aquifère 

de 15 m. Ces valeurs coïncident avec les résultats d’essais de pompage réalisés en avril 1987, en période de 

nappe haute, pour lesquels est défini un coefficient de transmissivité moyen de 5.105 m².s1 . Les essais 

avaient été réalisés en amont du glissement du Cirque des Graves, dans le puits de la villa ‘Les Houx’.  

Ces résultats sont comparés aux valeurs enregistrées par les essais LEFRANC et les essais de pompages 

réalisés par le bureau d’étude Hydrogéotechnique en 2006 (Gress, 2006). Ces différents essais mettent 

également en évidence des formations à capacités hydrauliques moyennes voire faibles (Tableau 4‐5) 

avec des mesures de perméabilité proches des valeurs mesurées sur le terrain en juillet 2010 et mars 2011 et 

avec autant de variabilités spatiales des résultats.  

Comme le montre la figure 4‐9 pour un même piézomètre, le temps nécessaire à la nappe pour retrouver 

son niveau initial entre deux missions est semblable mais varie fortement entre les différents sondages. Ces 

variabilités s’expliquent par la transmissivité des matériaux qui varie très fortement en fonction du faciès du 

matériau. Les formations de craies altérées ou fracturées peuvent être largement perturbées par des faciès 

limoneux qui diminuent alors fortement la capacité de l'eau à circuler dans le matériau. Les vitesses les 

plus faibles sont associées aux formations carbonatées sablo‐limoneuses à silex et formations  superficielles des premières épaisseurs du versant et les valeurs les plus fortes aux formations de la  craie (sans matrice limoneuse) ou aux sables qui les supportent. 

Sondage  Profondeur (m)  K (m.s1)  Lithofaciès associé 

I1  1,80‐4  5,1.106   Niveau limono‐sableux 

I1  7,80‐10  6,9.106   Niveau limono‐sableux 

I2  3,70‐6  4.106   Niveau limono‐sableux 

I3  3,50‐4,50  4,1.106   Niveau limono‐sableux 

I4  3,70‐5  2,9.106   Niveau limono‐sableux 

I5  5‐6  4,9.106   Niveau limono‐sableux 

Sd1  1,70‐3  4,7.106   Niveau limono‐sableux 

Sd2  4,70‐6  1,4.106   Niveau limono‐sableux 

I2  9,70‐12  1,3.105  Niveau sable glauconieux  et 

argiles 

Sd4  10‐11  1,5.107  Niveau sable glauconieux et 

argiles 

I5  12‐13  7,5.108  Niveau argiles grises marron 

Tableau 45. Valeurs de conductivité hydraulique K mesurées par essais d’eau de type LEFRANC en 2005 par 

le bureau d’études Hydrogéotechnique. 

Ces résultats sont comparés aux valeurs de perméabilité obtenues dans la craie saine du Bassin 

Parisien. Les conductivités hydrauliques sont de l’ordre de 108 m.s1 pour une perméabilité d’interstices, et 

de 5.104 m.s1 pour une perméabilité de fissures (Souchet, 1992). Il s’agit donc globalement des mêmes ordres