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1.4 Le problème de recherche

1.4.1 Objectifs et questionnement de la Thèse

Notre terrain d‟étude l‟université des Comores n‟échappe pas à tous ces constats et fait face au même défi et problème que les autres pays africains. Ainsi, du fait que les contextes et les processus de développement des enseignements sont différents, le choix du terrain d‟étude est motivé par la spécificité de l‟institution au-delà de la relation qui lie le chercheur à cet établissement. En effet, sa spécificité, réside d‟une part, sur le fait que, relativement jeune, aucune étude de cette ampleur dans le domaine de TIC en éducation n‟a été faite dans cette institution. Ce travail serait donc un travail pionnier. D‟autre part, cet établissement universitaire public, connait un faible déploiement des TICE et une insuffisance d‟infrastructure d‟accès aux TIC comme dans d‟autres universités africaines. Néanmoins il n‟échappe pas à ce phénomène mondialisé qu‟est la révolution du numérique et s‟empare graduellement des TICE. En même temps les étudiants comoriens, relativement bien équipés en outils TIC, viennent à l‟université avec leurs propres équipements numériques acquis sur leur fonds propres.

Par conséquent, nous donnons à cette étude pour objectif de chercher à comprendre comment les étudiants de l‟université des Comores « bricolent » et/ou explorent en utilisant les technologies numériques. En même temps nous cherchons à saisir les pratiques numériques d‟étudiants qui incluent « leurs représentations, conceptions, théories personnelles, comportements, routines, valeurs et émotions. Ceux-ci peuvent être appréhendés en situation

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de classe ou à distance. Ils peuvent aussi être observés à grande échelle sur une population aux caractéristiques spécifiques, les étudiants primo-arrivants » ( Charlier, 2011).

1.4.1.1

Objectifs de la recherche

La finalité de notre recherche est d‟analyser et de comprendre les pratiques numériques à travers l‟utilisation qui est faite des outils numériques dans le processus d‟apprentissage à l'université des Comores. Plus spécifiquement, notre recherche poursuit les objectifs suivants.

 Analyser et comprendre le sens que les étudiants accordent à l‟usage des outils numériques et la manière dont ils se les approprient afin qu‟ils répondent à leurs besoins en termes d‟apprentissage.

 Décrire et documenter les pratiques numériques des étudiants notamment en matière d‟accès aux ressources numériques.

Ainsi comme le souligne bien Charlier (2011) « à partir des résultats de recherche permettant de mieux décrire et comprendre leurs pratiques numériques, il s‟agirait d‟aider les étudiants à développer leurs compétences dans le domaine, de leur offrir des supports et des espaces leur permettant de réfléchir sur leurs pratiques et de les faire évoluer. » (Charlier, 2011, p. 35). Cette étude contribuerait aux connaissances nouvelles en mettant en lumière les usages des TIC dans le vécu des étudiants à l‟université en réponse à un besoin clairement identifié dans l‟enseignement supérieur au Comores de disposer de données fiables sur les nouvelles tendances à l‟œuvre en milieu éducatif. C‟est sur quoi notre questionnement de recherche va porter pour y apporter des réponses.

1.4.1.2

Questions principales de l’étude

Il s‟agit d‟une recherche décrivant les pratiques numériques, en empruntant des voies de compréhension laissées ouvertes par les travaux sur la sociologie des usages, les sciences de l‟éducation et les sciences de l‟information et de la communication.

Notre interrogation porte sur les pratiques numériques actuelles des étudiants et sur les besoins à satisfaire pour assurer la réussite de l‟appropriation des technologies numériques. Plus particulièrement nous cherchons à comprendre : quelles sont les pratiques numériques d‟étudiants en cours à l‟université des Comores et leur place dans le processus d‟apprentissage ? Et pour répondre à cette question de recherche nous nous interrogeons sur

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leurs usages numériques, les compétences qu‟ils mobilisent et comment exploitent –ils toutes les ressources numériques disponibles de manière à appuyer leurs apprentissages. Plus clairement :

 De quelles manières les technologies numériques (ordinateurs, internet et Smartphones) sont sollicitées dans le processus d‟apprentissage des étudiants ?

 Quels sont les habitudes de travail avec ces technologies en classe et en dehors de la classe ?

 Comment accèdent – ils aux ressources en ligne et avec quelles compétences pour approfondir les sujets en lien avec leurs programmes d‟études ?

 L‟institution universitaire arrive-elle à permettre et à faciliter l‟ancrage et l‟utilisation des technologies numériques à des fins pédagogiques ?

Ce sont autant de questions pour lesquelles notre recherche voudra apporter des réponses en essayant donc de comprendre l‟usage des Technologies numériques par les étudiants au service de leur apprentissage. Nous nous appuyons, de ce fait, sur l‟acception de la notion d‟« usages » de Baron et Bruillard (1996) : des utilisations observées en situation éducative et encadrées par des formateurs contrairement aux utilisations qui sont celles prévues ou prescrites par les concepteurs des outils informatiques.

Par ailleurs, nous nous intéressons ici à un aspect particulier d‟usage, celui de l‟utilisation d‟un ensemble de moyens permettant d‟optimiser les apprentissages éventuellement de pallier à l‟absence de formation et/ou d‟enseignants.

Ainsi, pour répondre à cette question de recherche nous formulons l‟hypothèse que ces étudiants connaissent moins la fracture d‟accès que la fracture d‟usage. De là nous pourrions penser, en guise d‟hypothèse sous-jacentes que:

1. H1 : il y a une faible utilisation des TIC pour les apprentissages due au manque de formation scolaire.

2. H2 : les technologies numériques sont beaucoup plus sollicitées en dehors de la classe et pour des activités extrascolaires (ludiques entre autres).

3. H3 : le manque de dispositifs d‟accès aux ressources numériques et le déficit de formation scolaire en TIC débouchent au recours par les étudiants à des lieux extrascolaires pour les recherches de ressources numériques mais en même temps

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pour une formation à l‟utilisation des TIC par la socialisation au sein des groupes de pairs en vue d‟élever leur niveau de compétences.

4. H4 : la découverte du milieu culturel et éducatif universitaire suscite une prise de conscience des possibilités d‟usage des TIC à des fins pédagogiques mais l‟institution universitaire peine à offrir les conditions d‟intégration des TIC dans l‟enseignement et les apprentissages.

En même temps l‟insuffisance des ressources et des moyens institutionnels d‟accès aux Technologies numériques, l‟environnement de travail très démotivant du fait du manque de moyens didactiques et pédagogiques modernes peuvent constituer un atout dans la motivation des étudiants à privilégier un processus d‟apprentissage et construction de savoir «informel» s‟appuyant sur le «réseautage social» (Henri, 2010), en dehors de la classe, en fonction de leurs besoins, intentions et objectifs d‟apprentissage.