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Le nouveau voisin : situation et processus d’intégration .1 Etre nouveau, une place à se faire

Voisiner en réseau

Chapitre 7 Les facteurs favorisant du voisinage

7.2 Evolution des relations de voisinage avec le temps

7.2.1 Le nouveau voisin : situation et processus d’intégration .1 Etre nouveau, une place à se faire

Le nouvel arrivant n’entre pas d’emblée dans la communauté du voisinage. Les nouveaux voisins entretiennent de prime abord moins de relations que les autres et ce n’est que peu à peu que les relations se créent, d’une part, et vont devenir de plus en plus intimes, d’autre part. Le facteur temps joue donc un rôle primordial. C’est d’ailleurs souvent une excuse avancée pour expliquer qu’on ne voisine pas avec telle ou telle personne : « elle vient d’arriver », « on n’a pas encore eu le temps de faire connaissance » ou bien : « on ne peut pas bien s’entendre tout de suite396 ».

Ahmet explique ainsi pourquoi il ne connaît pas un de ses voisins :

Ahmet : Par exemple, avant, de l’autre côté, à l’époque où on habitait dans le sud d’Adana, tout le monde se connaissait, continuellement. Comme on est en immeuble maintenant, les gens restent éloignés les uns des autres. En plus… [à sa femme] Ca fait combien de temps que nous sommes ici ?

Dilek : Ca fait 16 ans.

Ahmet : 16. 16 fois peut-être, chaque année ça a changé ici, des gens qui vont et viennent. Dilek : Les habitants changent.

Ahmet : Bien sûr, dans un appartement, beaucoup de personnes ont changé. Dilek : Il y a beaucoup de locataires.

Ahmet : Tu fais connaissance et après, hop, ils s’en vont, on n’a pas le temps de faire connaissance avec les gens. Lui, il vient d’arriver ici, sinon les anciens voisins on les connaît. Cela demande du temps de connaître quelqu’un de nouveau.

(Ahmet, 58 ans, commerçant ; Dilek, 49 ans, femme au foyer).

Le temps est donc un élément essentiel pour la constitution de relations de voisinage, et on trouve là une grande différence d’avec les quartiers plus traditionnels de maisons individuelles dans lesquels les gens naissaient, grandissaient et se mariaient.

Et puis là où on était avant, ce n’étaient que des propriétaires, c’est alors qu’ils restent. Les enfants aussi créent de bonnes relations dans des quartiers comme ça. Mais maintenant avec le temps ça change. Ca devient comme en Europe dans notre immeuble, mais dans les vieux quartiers, comme dans celui où habite ma sœur, les personnes naissent et grandissent là-bas, et

395 Donnée calculée avec SPSS pour établir la corrélation entre la durée dans la résidence et le degré des acteurs. On observe aussi une corrélation positive entre le degré des acteurs et l’âge ou bien le nombre d’enfants, notamment des enfants à charge, mais ces données sont toutes les quatre liées. En effet, plus quelqu’un est âgé, plus il a la possibilité d’habiter depuis longtemps dans la résidence ainsi que d’avoir plusieurs enfants.

leurs enfants naissent et grandissent et restent là. Mais ici ce n’est pas comme ça. (Ahmet, 58 ans, commerçant).

Le nouvel arrivant doit se faire une place, apprendre à connaître ses voisins. « Nous sommes encore nouveaux, je ne veux déranger personne » comme le disait Merve. Le parcours de Rukiye au sein des immeubles est à cet égard éloquent. Lors d’un premier entretien en 1999, elle habitait depuis 4 années dans le bloc A après avoir vécu 11 années dans le bloc D. En parlant des voisines de son nouvel appartement, elle disait que celles-ci étaient moins chaleureuses que celles du bloc D avec qui elle gardait de proches contacts.

Celles-ci [ces voisines] aussi sont bien, mais on a des relations formelles, sinon elles sont très bien, mais je ne suis pas aussi intime qu’avec mes voisines du bloc D. On se parle quand on se voit, sinon elles sont bien. Nos relations restent formelles. Je ne suis pas aussi intime que là-bas [dans le bloc D], Ayşe hanım, Selda hanım, tu sais bien, je ne suis pas aussi intime qu’avec elles. Et puis il faut dire que j’ai habité 11 ans là-bas, j’y ai habité 11 ans.

(Rukiye, 51 ans, femme au foyer).

Lors d’un deuxième entretien en 2004, portant plus spécifiquement sur l’analyse des réseaux des habitants, alors que cela faisait quelques mois qu’elle avait quitté le bloc A pour revenir au bloc D (où elle était devenue propriétaire de son appartement) alors qu’elle était locataire dans le bloc A, dans un appartement devenu trop grand suite au mariage de sa fille, elle disait à présent : « Comme nous avons passé beaucoup d’années là-bas [dans le bloc A], les relations là-bas étaient plus chaleureuses, ici ce n’est pas pareil, même si on est proches aussi, ce n’est pas comme là-bas ». Ainsi, si au début de son installation, les relations avec ses voisines étaient formelles, au bout de plusieurs années, elle était devenue tellement proche de ses voisines qu’elle les voyait tous les jours. Finalement, le temps passé avec ses nouvelles voisines avait construit une intimité qu’elle ne partageait plus avec ses anciennes voisines, renversant son point de vue à leur égard quant à savoir avec qui elle avait de meilleures relations.

Le fait que le voisin soit nouveau est une explication naturelle pour expliquer que peu de relations aient été entretenues avec le voisin. Jusqu’à quand un nouvel habitant est-il considéré comme nouveau ? On ne saurait répondre à cette question. La qualification de nouveau correspond à une installation récente de quelques semaines, mais aussi un an, voire même deux. Hatice explique le fait qu’elle ne connaisse pas beaucoup de monde du fait que cela ne fait que deux ans qu’elle habite dans la résidence. Elle entretient pourtant des liens très forts avec deux de ses voisines : Ayşe, seule comme elle, qu’elle voit du matin au soir, et Halide qu’elle voit de façon très régulière. Elle rencontre aussi avec elles trois autres voisines de l’immeuble voisin. Hormis ces quelques personnes elle connaît peu ses voisins, ou si elle les connaît, les relations restent très formelles. Il faut, avant d’être intime (samimi) que le temps ait agi afin de consolider la relation. C’est au fil des rencontres, des conversations puis des visites que la relation peut, s’il y a atomes crochus, se développer et s’intensifier. On ne devient pas, en effet intime d’emblée mais il faut passer par les différentes étapes à partir des relations formelles et qui correspondent aux différentes valeurs attribuées aux relations, qui sont les étapes au cours desquelles se consolident (ou non) la relation. Et cela ne peut avoir lieu qu’avec le temps. Ce n’est que rarement que la personne fait rapidement partie du groupe des intimes. Cependant, cela peut parfois arriver, comme le confirme Ayşe qui dit, en parlant de Merve : « Bien qu’elle soit nouvelle, nous nous voyons, enfin, même si ce n’est pas très souvent nous nous voyons ». L’acceptation dans un nouveau groupe de voisines est vécue comme un certain privilège. Ainsi Merve, lors de l’entretien, exprime sa gratitude envers ses

voisines qui la préviennent et l’invitent quand elles se retrouvent pour prendre ensemble un café.

7.2.1.2 A la base des relations de voisinage, la visite de bienvenue397

Dans la constitution des relations de voisinage, un élément fondamental est la première visite traditionnellement faite au nouveau voisin pour lui souhaiter la bienvenue. Prélude nécessaire à toute relation de voisinage, la première visite permet aux voisins de se rencontrer et de se connaître. Cette visite pour laquelle on parle de « hoş geldine gitmek », c’est-à-dire littéralement « aller souhaiter la bienvenue », va inaugurer les relations de voisinage. Quelques semaines ou quelques mois après l’emménagement de nouveaux voisins, certains habitants, à titre individuel ou en groupe, se rendent chez les nouveaux arrivants pour les avertir de leur intention de leur rendre visite et s’accordent avec eux sur le moment opportun. Les visites peuvent avoir lieu dans la journée si seules les femmes décident de cette initiative, ou en couples le soir. Si la personne a prévenu juste quelques dizaines de minutes à l’avance l’hôtesse offrira juste un café, par contre, si l’annonce a été faite un ou quelques jours avant, celle-ci devra confectionner des pâtisseries sucrées et salées pour accompagner le thé qui sera servi après le café. Les visiteurs apportent chacun à leurs nouveaux voisins un cadeau de bienvenue : un petit bibelot, des tasses de café, une serviette...

C’est souvent à partir de ce moment-là que l’on voit si les relations de voisinage vont évoluer ou rester formelles. Ainsi une de mes amies, qui a une trentaine d’années et qui habite un immeuble dans un autre quartier d’Adana, m’avait raconté la visite que ses voisines lui avaient faite, suite à laquelle elle s’était dit qu’elle ne pourrait pas les fréquenter. En effet, mon amie est traditionaliste ; elle portait le foulard islamique jusqu’à son mariage, son mari, pourtant lui aussi très lié aux préceptes de la religion, lui avait ensuite demandé de ne plus le porter. Des voisines de son immeuble l’ont prévenue de leur visite qu’elles projetaient de lui faire une après-midi. Quelques voisines sont ainsi arrivées. L’une d’entre elles, enceinte, portait un short court. Mon amie, choquée par une telle indécence de l’habillement a alors décrété qu’elle n’avait rien à voir avec elles et n’a jamais rendu la visite, comme on se doit de le faire, s’assurant par ce biais de ne pas avoir de relations de voisinage avec ces personnes qu’elle ne considérait pas comme fréquentables. On retrouve ici encore le principe d’homophilie qui prévalait dans le choix du voisin. Suivant ce même principe, une personne ne va choisir d’avoir des relations de voisinage qu’avec quelqu’un dont le mode de vie lui paraîtra comparable au sien. La visite de bienvenue est à cet égard un premier moyen de faire connaissance et pose les jalons des relations futures.

Cette visite est la seule qui concerne exclusivement les voisins, même s’il existe une visite similaire faite par les parents et amis pour souhaiter une nouvelle installation. En effet, ce sont les voisins, généralement en groupe, qui décident de rendre une première visite à leur nouveau voisin.

Un élément qui revient constamment dans les discours au sujet des voisins récemment installés est l’intention affichée d’aller leur rendre visite même si elle n’est pas toujours mise

397 Cette session reprend une communication effectuée lors de journées d’étude « Fêtes et festivités dans l’Empire ottoman et la Turquie contemporaine » à l’université de Boğaziçi (Istanbul), organisées les 7 et 8 octobre 2004 conjointement par l’EHESS, le CNRS, l’IFEA (Institut Français d’Etudes Anatoliennes) et l’Université de Boğaziçi. Cette communication est en cours de publication : H. Bayard-Çan (en préparation), « Modalities of Festive Events among Neighbors in the City of Adana (South Turkey) and their Influence on Neighbor Relationships », in I. Tamdogan et S. Faroqhi (dir.) : Ottoman and Turkish Festivals.

en pratique pour diverses raisons. J’ai souvent entendu des discours comme celui d’Ilkay : « Nous n’y sommes pas encore allés, ils sont encore nouveaux dans l’appartement, c’est pourquoi nous ne sommes pas descendus en famille, mais nous allons descendre les voir ». On y voit cependant toujours une notion d’obligation, traduite par des mots comme « il faut qu’on aille les voir », révélant cette notion de nécessité, pour répondre aux devoirs de voisinage. Un bon voisin se doit de souhaiter la bienvenue à son nouveau voisin, comme me le faisait clairement remarquer une ancienne voisine que j’étais allée interroger : « Je suis une mauvaise voisine, je ne suis pas venue vous souhaiter la bienvenue ». De même, Rukiye s’insurgeait que personne ne soit encore allé souhaiter la bienvenue à sa fille Ebru, installée depuis quelques mois dans le bloc B. Devant cette absence de visite, elle en avait alors conclu à une absence de relations de voisinage dans cet immeuble. Ilkay, qui était là quand Rukiye disait cela a expliqué qu’il y avait bien un groupe de personnes qui entretenaient de bonnes relations de voisinage, mais qu’elles avaient voulu rendre une visite à une nouvelle voisine qui les avait éconduites. Elles étaient même allées jusqu’à préparer du thé et du gâteau pour l’inviter à se joindre à elles, mais Kadriye aurait alors rétorqué qu’elle avait déjà bu son thé et n’était pas montée. N’ayant pas envie de se retrouver à nouveau dans une telle situation, c’était probablement la raison qui faisait qu’elles ne s’étaient pas rendues chez Ebru. De plus, j’apprenais plus tard, par une des voisines du bloc B que, formant un groupe de six ou sept personnes, elles se suffisent à elles-mêmes et n’éprouvent pas le besoin d’aller chercher de nouvelles personnes avec qui voisiner.

Ainsi, quand un nouvel habitant arrive dans l’immeuble, tout comme cela se fait dans des maisons individuelles, il est traditionnel que les voisins viennent lui rendre visite pour lui souhaiter la bienvenue. Le nouveau voisin se doit alors de recevoir les visiteurs qui lui font ainsi honneur, sinon le risque est de voir avorter toute relation de voisinage future. C’est ce qui était arrivé à Bülent, Lâle, Erkan et Hilal qui ont voulu ensemble rendre une visite de bienvenue à Eda et son mari Kemal mais n’ont pas pu être reçus par ces derniers :

Lâle : nous avons essayé de les rencontrer, c’est-à-dire que euh, nous avons pensé y aller avec Hilal et Erkan pour leur souhaiter la bienvenue, parce qu’ils venaient d’arriver. Nous les avons prévenus, c’est même moi qui ai parlé, je crois qu’ils ont dit que c’était d’accord, n’est-ce pas ? Je ne me souviens pas très bien parce que ça fait longtemps.

Bülent : Si je me souviens bien, ça devait être quel jour ? Ils nous ont dit de venir un samedi soir, on a dit d’accord, s’il n’y a pas de contretemps d’ici là. Enfin, on a dit qu’on les préviendrait s’il y avait un contretemps de dernière minute. Donc on a acheté les cadeaux pour la maison [ev hediyeleri] et tout, ensuite, le soir, Erkan est venu et a demandé : « Allez on y va ? » On a répondu « On y va ! ». On est monté ensemble, on a sonné à la porte, on a sonné… et personne pour ouvrir la porte. [Rires de Lâle] Et eux, où ils étaient ? A Bodrum ?...

Lâle : Ils étaient partis en vacances.

Bülent : Ils étaient partis en vacances depuis le vendredi.

Lâle : Et nous on n’est pas au courant, on leur dit qu’on envisage de leur rendre visite et eux partent en vacances.

Bülent : Et ils ne nous ont même pas prévenus, pour tout dire. Enfin, « Vous pensiez venir nous rendre visite mais après il s’est trouvé que … » enfin, je ne sais pas moi. « On a telle chose à faire qui n’était pas prévue. Mais on vous attend la semaine prochaine ou celle d’après. » Et nous on a sonné à la porte, sonné, personne n’a ouvert. Après on est allé chez l’un de nous je pense, on est descendu chez nous et on y a passé un moment.

Lâle : On leur a laissé euh…

Bülent : On leur a laissé un mot. Et après on ne les a pas revus, maintenant je n’irai pas facilement chez eux.

Lâle : On a été vexé par cette situation, quand même.

Bülent : On a nos cadeaux à la main et tout, on sonne à la porte comme ça, et il n’y a personne qui ouvre. Même, entre nous, c’est Hilal qui a dit ça ? « Ils ont dû fuir » et tout, et on rigole. Et on se dit que non, ce n’est pas possible, parce qu’ils sont au courant de notre venue. Et après avoir sonné deux trois fois, on voit que… rien. Et après leur retour, il n’y a même pas eu de paroles du genre : « Excusez-nous, j’ai oublié de vous prévenir, etc. Il s’est passé telle ou telle chose ». Alors là c’était la goutte qui a fait déborder le vase pour tout dire. Et maintenant, quand on se voit dehors, c’est « bonjour, bonsoir », et c’est tout…

Lâle : A un moment, Eda ne disait même pas bonjour d’ailleurs. Bülent : Oui, à un moment, elle ne disait même pas bonjour.

Lâle : C’est eux qui ne disaient pas bonjour. Depuis quelques temps ils ont commencé à dire bonjour, d’eux-mêmes [rires]. Nous on ne leur a rien demandé, on se force à leur dire bonjour, et puis après il y a cette histoire qui est arrivée. Avec eux ce n’est pas possible d’échanger des visites. Nous aurions bien voulu qu’on se voie, ils sont jeunes aussi, mais ça n’a pas été possible. Et maintenant il n’y a plus rien du tout entre nous.

(Lâle, 30 ans, institutrice ; Bülent, 36 ans, ingénieur).

Hilal et Erkan, ont eux aussi été marqués par cet événement qui est pour eux quelque chose d’inconcevable dans des relations de voisinage normales :

Hilal : Quand ils habitaient encore ici, on n’a pas eu l’occasion de se parler, c’est à peine si on se disait bonjour. Et maintenant qu’ils habitent là-bas non plus. [Eda et Kemal ont en effet déménagé du bloc D, où ils ont passé plusieurs années, pour s’installer dans un appartement plus grand dans le bloc A]. Mais avec son mari on se saluait.

Erkan : Explique donc pourquoi on ne se saluait pas.

Hilal : Ecoute ma belle [rires]. Tu le sais probablement mais bon… Un jour, on devait aller les voir, elle a refusé.

Erkan : En fait, on les avait prévenus, elle a dit que…

Hilal : D’abord, elle nous a dit de ne pas venir, de venir un autre jour. Ce jour-là, on avait prévenu, n’est-ce pas ? Je ne me rappelle plus. Alors, voilà, il y a eu confusion mais bon, elle ne nous saluait pas. Nous avons essayé de te voir, d’accord, on n’a pas pu se voir, mais tout de même tu peux dire bonjour.

Erkan : Maintenant, chez nous les choses sont réglées. Quand tu sais qu’un visiteur vient te voir, tu attends ton visiteur. Ils nous ont dit… nous leur avons demandé quand on pourrait leur rendre visite, ce jour convient, donc ils sont au courant, c’est-à-dire qu’on n’est pas venu sans prévenir. Malgré ça, bien que nous devions venir, ce jour-là ils sont sortis. Par conséquent, nous y sommes allés, nous avons sonné à la porte, personne n’ouvre. Personne n’ouvre. Ensuite nous sommes rentrés chez nous. Après nous n’avons pas fait de nouvelle tentative. Et ils ne sont même pas venus pour s’excuser. Et comme je n’aime pas du tout ce type de comportement, je n’ai plus du tout envie de les voir. Sinon, la dernière fois, tu sais, Halime teyze, son mari est décédé, là-bas on a bien discuté. Normalement, en chemin, quand on se salue, on se parle toujours chaleureusement. Le courant passe, mais à cause de cet événement je ne veux plus leur rendre visite.

Moi : Et maintenant, vous vous saluez ? Erkan : Moi, je les salue tous les deux. Moi : Et toi, Hilal ?

Hilal : J’échange des salutations avec son mari, mais avec elle… même quand on se retrouve nez à nez elle ne regarde même pas, elle ne dit pas bonjour. Donc moi pourquoi lui dirais-je bonjour ? Je ne comprends pas.

Erkan : Peut-être qu’elle ne nous aime pas, c’est ce qu’on se dit.

Hilal : Maintenant, on devait se voir, ils ne sont pas venus, d’accord. S’il y avait eu autre chose, mais même pas. Ca veut dire que tout échange est terminé. Sinon, ça doit probablement être