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Il fait référence à des méthodes de contrôle des bioagresseurs basées sur des applications systématiques de produits phytosanitaires sur la base d‟un calendrier défini au préalable.

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Ce niveau est peu fréquent; il y a généralement „raisonnement‟(ne serait-ce que pour respecter les LMR3

) mais le raisonnement de la protection contre un bioagresseur peut entrainer, dans certains cas, le recours à titre préventif à des traitements systématiques.

C‟est cependant le cas lorsqu‟une matière active ne peut plus être utilisée à cause d‟une évolution de la règlementation (législation française/européenne) qui contraint les agriculteurs à utiliser des produits obsolètes mais encore homologués.

Niveau de rupture 1

Les applications de produits phytosanitaires de synthèse sont raisonnées et mises en œuvre dans le cadre de méthodes d‟avertissement agricole adossées au contrôle d‟un bioagresseur spécifique; il s‟agit donc généralement de stratégies de contrôle faisant appel à une seule méthode :

- techniques susceptibles de réduire le niveau d‟utilisation des pesticides, - essais de matières actives, produits biologique,

- recherche et évaluation de stratégies d‟applications de produits phytosanitaires. 

Niveau de rupture 2

Des méthodes de prophylaxie et des techniques alternatives de protection sont associées à des méthodes de lutte raisonnée pour réduire de manière significative le recours aux intrants chimiques.

Le niveau de rupture 2 correspond à la démarche dans laquelle sont intégrés la majorité des dispositifs expérimentaux.

Il s‟agit donc de concevoir des systèmes de culture innovants qui permettront de réguler ou de contrôler le développement des bioagresseurs dans les plantations de bananes en faisant appel entre autres aux techniques suivantes :

- aménagement de l‟environnement des parcelles ; - choix de dispositifs de plantation (densités…) ;

- choix variétal (agencement spatial de cultivars présentant des niveaux de résistance différents) ; - conduite de la plante (fertilisation, drainage, système d‟irrigation…) ;

- méthodes prophylactiques (piégeages des ravageurs, limitation de la dispersion spatiale des bioagresseurs par des obstacles physiques ex : fossés, talus…) ;

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- méthodes culturales (jachères, rotations avec des plantes non-hôtes, utilisation de matériel végétal de plantation sain…) ; - méthodes d‟assainissement mécanique (diminution de l‟inoculum par effeuillages sanitaires) ;

- simulation des mécanismes de prédation-compétitions interspécifiques au sein du réseau trophique par apport de matière organique exogène ;

- mise en jeu de mécanismes d‟allélopathie via l‟utilisation de plantes de service ; - renforcement de la résistance de la plante par la nutrition minérale (silicium…) ; - utilisation de bio-pesticides.

L’introduction d’une seule méthode alternative (piégeage simple ou effeuillage par exemple) peut être considérée comme un premier niveau de rupture (niveau de rupture 2a) dans la mesure ou cette méthode a pour conséquence une réduction des applications de produits phytosanitaires. L‟introduction de variétés résistantes dans le système de culture pourra permettre la révision des stratégies de lutte chimique appliquées antérieurement ; des applications de produits phytosanitaires peuvent cependant rester nécessaires à certaines périodes de l‟année (pression parasitaire, périodes climatiques favorables au bioagresseur…) pour contrôler le bioagresseur et/ou pour réduire les risques de contournement des résistances.

 Exemple de niveau 2a : le contrôle du charançon noir en plantation à l‟aide de méthodes de piégeage couplées à une évaluation des dégâts provoqués par le ravageur par la méthode du coefficient d‟infestation (C.I) ;

L’introduction de plusieurs méthodes alternatives correspond au niveau de rupture 2b.

 Exemple de niveau 2b : lutte raisonnée sur avertissement contre les cercosporioses (MS et MRN) ; la lutte chimique est complétée par des méthodes d‟assainissement mécanique (effeuillages mécaniques/sanitaires pour diminuer la quantité d‟inoculum dans les plantations), de drainage et des méthodes d‟irrigation sous-frondaison qui permettent de modifier de manière significative les conditions microclimatiques favorables aux agents pathogènes avec pour conséquence une diminution du nombre de traitements réalisés.

Le niveau de rupture 2c correspond à une démarche de production intégrée adossée à l’utilisation de plusieurs méthodes de lutte alternatives combinées dans le temps et dans l’espace.

L‟ensemble des méthodes précédentes (alternatives, prophylactiques, culturales, lutte chimique raisonnée…) permettant une gestion durable dans le temps et dans l‟espace des bioagresseurs.

Les dispositifs intégrant plusieurs méthodes de régulation de certains bioagresseurs sont donc adossés à un niveau de rupture 2c et permettent de quantifier la diminution de l‟utilisation des pesticides ; cette démarche, après avoir fait l‟objet d‟une approche expérimentale en station, peut être validée sur de grandes surfaces en partenariat avec les planteurs.

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Les mesures prophylactiques et les rotations culturales avec des plantes non-hôtes couplées avec des techniques permettant de limiter la dispersion des bioagresseurs restent celles qui permettent actuellement de proposer des solutions techniques efficaces de régulation du parasitisme et sur lesquelles reposent les SdC innovants proposés aux producteurs.

 Exemples de niveau 2c :

- Contrôle de R.similis par le biais d‟un dispositif intégrant jachères, rotations culturales, utilisation de matériel végétal sain (vitroplants) dans le cadre de la mise en place de prototypes de systèmes de culture innovants (cf. plantes de couverture-contrôle des adventices- travail du sol-actions sur flore et faune tellurique-réseaux trophiques) ;

- Contrôle du charançon noir C.sordidus s‟appuyant sur la gestion des jachères, l‟utilisation de matériel végétal sain (cf.contrôle de

R.similis) et un piégeage de masse avec des pièges à phéromone couplés à des études de dispersion de ce bioagresseur en fonction de

l‟agencement spatial des SdC ;

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Niveau de rupture 3

Il se réfère au cahier des charges de l’agriculture biologique et à des règles d’action interdisant l’utilisation d’intrants de synthèse (agriculture biologique).

On pourra distinguer deux niveaux de rupture :

- Niveau de rupture 3a - Absence de traitements avec des produits de synthèse par obligation,

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4-Les dispositifs expérimentaux identifiés pour la filière