• Aucun résultat trouvé

Mauvaises herbes des vergers

Adventices GUA GUY MA R R E U 2 2 2 2 L’impact économique de la gestion d’un enherbement raisonné se pose en termes de bilan entre les

externalités positives et négatives. Celui-ci ne peut être facilement appréhendé que par la comparaison de prototypes dans des dispositifs expérimentaux suffisamment structurés sur des surfaces conséquentes

Dans les vergers, l’usage du désherbage chimique est souvent réservé à l’élimination du couvert végétal proche des plants en forte compétition avec ceux-ci. La compétition pour l’alimentation hydrique se pose en termes très différents dans les îles selon la localisation « sous le vent » ou « au vent », elle interfère avec les pratiques de gestion de l’enherbement.

Ils sont utilisés également pour détruire certaines adventices envahissantes à multiplication végétative comme les Cynodon sp.,

Cyperus sp.,..

Glyphosate Herbicide systémique autorisé comme désherbant en arboriculture fruitière La problématique du désherbage des vergers ne peut se raisonner indépendamment de la gestion de l’enherbement contrôlé qui présente de nombreux avantages : lutte contre l’érosion,

72

Tableau 2 : Principales contraintes et maladies

de la filière Arboriculture fruitière dans les DOM

Contraintes parasitaires et

maladies

Importance économique

de la contrainte Contexte parasitaire

Types de produits/ molécules utilisés

Problèmes actuels posés par la lutte

Autres remarques et sources d’infos

La conduite d’un enherbement contrôlé mécaniquement, voire manuellement dans les situations non mécanisables, est une alternative à l’usage d’herbicides. Le paillage plastique ou non et aussi utilisé dans les jeunes vergers.

structuration et fertilité des sols, abri pour la faune auxiliaire, contrôle des adventices…

Une sélection de références issues de la bibliographie

(1) Ch Agri la Réunion : Fiches phytosanitaires N° 1 à 8, cultures fruitières. 2002

(2) Insa G., Rossolin G., Vincenot D. 2002. Les agrumes (dossier technico-économique), Chambre d‟Agriculture de la Réunion, 40p. (3) Insa G., Rossolin G., Vincenot D. 2002. La mangue (dossier technico-économique), Chambre d‟Agriculture de la Réunion, 32p. (4) Insa G., Rossolin G., Vincenot D. 2003. Les Anones (dossier technico-économique), Chambre d‟Agriculture de la Réunion, 26p. (5) Anonyme. 2004. Les ravageurs et auxiliaires de la Martinique - Culture des agrumes. FREDON Martinique. 21p.

(6) Anonyme. 2008. Cultures fruitières en Guadeloupe - Manuel technique. Assofwi / Cirad. 54p.

(7)Vincenot, D., Normand, F. 2009. Guide de production intégrée de mangues à la Réunion. Chambre d‟Agriculture de la Réunion – Cirad,121 p.

(8) Le Bourgeois, T., Jeuffrault E., Fabrigoule, S. 1999.AdvenRun – principales mauvaises herbes de la Réunion. Cirad / Service de la Protection des Végétaux. (9) Tableaux de Synthèse des groupes de travail « Usages mineurs » coordonnés par les SPV 971, 972, 973 & 973. 2008. Séminaire Ecophyto DOM.

(10) http://caribfruits.cirad.fr/production_fruitiere_integree/protection_raisonnee_des_vergers_maladies_ravageurs_et_auxiliaires/ (11) http://www.prpv.org/index.php/fr/especes_nuisibles_ou_envahissantes/fiches_maladies_et_ravageurs_par_plante

73

La topographie des îles est à l‟origine de nombreux microclimats. Les contrastes climatiques, pluviométrie et hygrométrie, voire température, observés à faible distance influent fortement sur l‟occurrence des risques sanitaires, en particulier pour les maladies fongiques.

Une autre particularité environnementale doit être signalée. Le passage des fortes dépressions tropicales, comme les cyclones, aggrave la situation sanitaire des arbres fruitiers. Les blessures mécaniques provoquées par les vents violents sont autant de portes d‟entrée pour des affections secondaires. Les vents violents associés aux précipitations sont à l‟origine d‟aérosols qui propagent à grandes distances des inoculums de maladies fongiques et bactériennes vers des plantions fragilisées. Les vergers d‟agrumes et de manguiers sont particulièrement concernés. Nous n‟évoquerons ci-après que les risques sanitaires dont le contrôle basé sur la lutte chimique est une des options possibles. Se trouvent donc exclues des maladies virales sensu stricto et des maladies bactériennes dont certaines constituent un handicap majeur au développement des productions fruitières (tristeza des agrumes, chancre citrique ou maladies des taches noires du manguier par exemple).

Aux Antilles et dans l‟Océan indien, les contraintes phytosanitaires ont la particularité de s‟inscrire dans un contexte insulaire où avantages et inconvénients se côtoient.

Si l‟espace marin constitue une barrière physique avantageuse vis-à-vis de menaces externes, en cas d‟introduction de nouveaux bioagresseurs, accidentelle ou non, cette même barrière peut exacerber les risques, surtout avec ravageurs ou les vecteurs, car ils se trouvent découplés de leur cortège de bio-régulateurs naturels.

Ces menaces potentielles nécessitent la mise en place de mesures de prévention reposant sur l‟identification des risques majeurs existant dans la sous-région, sur la surveillance du territoire afin de détecter précocement toute introduction de bioagresseur afin d‟en contrer sa dispersion. En cas d‟introduction avérée et non contrôlable, lutte chimique, pratiques agronomiques alternatives, contrôle biologique du bioagresseur ou du vecteur, recherche de variétés tolérantes ou résistantes sont autant d‟options potentielles pour lutter contre les impacts négatifs des bioagresseurs. Toutes ne sont pas pertinentes en termes d‟efficacité, de coût,… Les potentialités de chaque option doivent être évaluées dans le cadre d‟une concertation préalable élargie.

Le cadre réglementaire actuel, directement issu de la révision de la réglementation européenne, est plus strictement appliqué qu‟autrefois. Il a modifié très sensiblement le contexte en matière d‟homologation de pesticides et donc leur disponibilité.

Option largement privilégiée dans la pratique au cours des précédentes décennies, la lutte chimique n‟est plus perçue comme le principal recours. En raison de leur diversité et du poids très relatif de chacune d‟elles sur l‟économie agricole, les productions fruitières pérennes s‟inscrivent plus

74

que d‟autres productions tropicales dans le cadre contraint des usages mineurs. Elles sont fortement impactées par la révision de la réglementation.

Parmi, l‟ensemble ces productions fruitières, les agrumes occupent une position particulière. En matière d‟homologation de pesticides, la contribution apportée par le bassin de production corse se traduit par la possibilité d‟utiliser une petite gamme de pesticides alors que les autres arbres fruitiers tropicaux : manguiers, goyaviers, litchis, avocatiers, anones,… sont très ou totalement dépourvus dans ce domaine.

La réduction de l‟usage des pesticides est une démarche sociétale forte et pertinente. Les producteurs ne peuvent cependant pas, au stade des connaissances actuelles, rester sans moyen de lutte pour contrôler les quelques bioagresseurs virulents pour lesquels il n‟existe pas d‟autre alternative envisageable que la lutte chimique. A priori, cette option ne s‟inscrit pas dans la démarche réduction de l‟usage des pesticides. Mais, face à un possible vide réglementaire, elle doit être prise en compte dans les propositions de travail.

Comme précédemment évoqué, les barrières sanitaires interdisent ou restreignent l‟introduction d‟organismes vivants exogènes aux départements (plantes de services, insectes, nématodes ou champignons,…) qui pourraient être mis à contribution pour développer un contrôle biologique des bioagresseurs. Ce constat nécessite en priorité de revisiter localement des pratiques adoptées dans d‟autres régions de production sur la base de la valorisation des bio-régulateurs localement disponibles qu‟il conviendrait de valoriser.

Il faut garder à l‟esprit que chaque option de lutte contre les bioagresseurs est associée à un panel de contraintes spécifiques, largement dépendant du contexte des départements ultramarins. La diversité et le faible poids économique de chaque filière fruitière constituent des obstacles majeurs pour la mise en œuvre de certaines options en raison du niveau des investissements nécessaires.

Une répartition des taches doit être proposée en fonction de la vocation des structures et organisme concernées par ces démarches et travaux.