• Aucun résultat trouvé

2-2 Les autres contraintes phytosanitaires

 Fourmis(Martinique)

Certaines espèces (en particulier Wasmannia auropunctata), très agressives peuvent gêner sérieusement le personnel des plantations en raison de leur piqûre douloureuse. Certaines espèces peuvent d‟autre part élever et disséminer des cochenilles (voir plus bas).

 Aleurodes (Martinique, Guadeloupe)

Comme les cochenilles, les aleurodes peuvent secréter du miellat et ainsi entraîner l‟apparition de fumagine ; les dégâts sont cependant moins graves sur régimes que ceux provoqués par les cochenilles. Bien qu‟omniprésents sur les vieilles feuilles, les aleurodes commettent généralement des dégâts très ponctuels. Ils sont probablement contrôlés par un éventail de ravageurs. Aucun traitement chimique n‟est disponible à ce jour.

 Cochenilles (Guadeloupe)

En secrétant du miellat, les cochenilles peuvent entraîner l‟apparition de fumagine sur les fruits. Les dégâts peuvent être spectaculaires et empêcher la commercialisation d‟une partie de la récolte. Cependant, le nombre de régimes touchés par unité de surface ne justifie que très exceptionnellement un traitement. Les cochenilles s‟attaquent aussi aux vieilles feuilles entraînant décoloration du limbe et miellat. Ces dégâts-là ne justifient quasiment jamais la mise en œuvre d‟une méthode de lutte autre que prophylactique (coupe des feuilles touchées).

118  Thrips

(

Martinique, Guadeloupe, Réunion, Guyane)

Le thrips de la rouille Chaetanaphothrips spp. (C. orchidii/C. signipennis) se nourrit au détriment des cellules superficielles des peaux de banane. Il entraîne ainsi l‟apparition de taches qui, après murissage des fruits, prennent une couleur rouille. L‟insecte étant lucifuge, ces dégâts sont souvent concentrés là où les bananes se touchent, d‟où le nom de « rouille interdigitale » que les agriculteurs leur donnent souvent. Ces dégâts dégradent l‟aspect visuel du fruit ; si trop de fruits sont touchés, les lots risquent d‟être dégradés. L‟engainage réalisé au plus tard au stade “dernière main horizontale” suffit normalement à ramener les dégâts en deçà du seuil de déclassement de la récolte.

Tel n‟est pas le cas de la rouille argentée aujourd‟hui aux Antilles. Celle-ci est causée par d‟autres espèces de thrips dont les dégâts trophiques (cellules superficielles vidées qui brunissent après l‟attaque) donnent des tâches grises. Tant que le thrips en cause était Hercinothrips femoralis, ce problème était considéré comme marginal. Depuis l‟introduction de Helixothrips brevisetis en 1996 en Guadeloupe et Martinique, les planteurs sont contraints d‟engaîner beaucoup plus tôt de préférence au stade « tête de cheval », avant le dégagement de la première main, dans la semaine suivant la sortie du régime. Faute de quoi, les dégâts peuvent entraîner le déclassement voir la non-commercialisation d‟une partie substantielle de la récolte.

Ce thrips peut ainsi justifier l‟application de pesticides. Trois produits, contenant tous la même matière active, sont disponibles pour l‟usage “Thrips2” ; ils ne bénéficient que d‟une dérogation pour mise sur le marché et utilisation pour une durée limitée (120 jours).

Le thrips de la fleur Frankliniella parvula, commet des dégâts en pondant sur les fruits. Il est généralement présent dans les fleurs dès leur sortie. Malgré son extrême abondance, il ne commet que très exceptionnellement des dégâts justifiant un déclassement des lots.

 Chenilles défoliatrices

Elles sont marginales aux Antilles. Castnia licus peut-être considéré comme ravageur secondaire dans l‟ouest guyanais  Pucerons(Réunion, Martinique, Guadeloupe)

Leurs dégâts directs sont marginaux. Cependant, ils sont susceptibles de transmettre des virus. En particulier Pentalonia nigronervosa, vecteur du Banana Bunchy Top Virus (BBTV).Cette grave maladie virale n‟est pas présente dans les DOM.

Aux Antilles, le dégât principal est la transmission du CMV. Contre ce dernier virus, un contrôle strict des plantes hôtes (particulièrement Commelina spp.) pendant le premier cycle suivant la plantation suffit normalement à prévenir les dégâts. Aucun traitement n‟est donc justifié contre les pucerons dans le contexte actuel.

2

119  Vers blancs

Aux Antilles, des problèmes ont pu être constatés par le passé avec le Hanneton Ligyrus ebenus (« escarbot ») dans les jeunes parcelles de bananiers plantées en vitroplants. En traversant un jeune plant, ce hanneton le détruit. Les dégâts cessent cependant au bout de 2 – 3 semaines après plantation. Les dégâts ont lieu surtout en saison des pluies sur sols tassés.

Avec les nouveaux systèmes de culture, le problème ne semble plus d‟actualité. Il est possible que la modification de l‟entomofaune du sol puisse limiter à un niveau acceptable les populations. Cette hypothèse doit cependant être vérifiée, d‟autant que cet insecte pose des problèmes sérieux sur

Collocasia esculenta (dachine, madère et taro).

 Acariens(Guadeloupe, Guyane)

Aux Antilles, certains acariens, en particulier Tetranychys gloveri ont longtemps été considérés comme des ravageurs pouvant sérieusement affecter la production. Les dégâts d‟acariens ont très fortement diminué depuis la raréfaction des traitements nématicides et insecticides appliqués au sol. De nombreux prédateurs naturellement présents en Guadeloupe et en Martinique (en particulier des Staphylins et des coccinelles du genre Stethorus), hier affectés par les insecticides, contrôlent aujourd‟hui efficacement ces ravageurs.

2.3 Catégories et quantités de pesticides encore utilisées en bananeraie aux Antilles

Dans les zones de production de la Communauté Européenne, on note une diminution très significative du recours aux produits phytosanitaires pour contrôler les bioagresseurs.

Les stratégies de lutte intégrée mises en place dans les départements français des Antilles dans le cadre d„un partenariat formalisé entre la recherche et les producteurs de bananes dessert permettent dorénavant de s‟affranchir des traitements nématicides et insecticides.

Aux Antilles françaises, les itinéraires techniques adossés à cette démarche ont largement contribué à réduire d‟environ 70% l‟utilisation des produits phytosanitaires sur bananiers entre 1996 et 2009. En 13 ans, on est passé de 17 kg de m.a./ha/an à environ 5 kg de m.a/ha/an.L‟utilisation des nématicides/insecticides a diminué d‟environ 90% et celle des fongicides (traitements aériens) et des herbicides de 85 et 30% respectivement au cours de la même période.

Un seul produit à action insecticide (mais essentiellement nématicide) est autorisé en bananeraie; seuls deux nématicides peuvent encore être utilisés et les applications aériennes de fongicides réalisées actuellement pour contrôler la Maladie de Sigatoka seront vraisemblablement interdites dans les années futures (cf. régulation des cercosporioses).

120

Actuellement aux Antilles, seuls des fongicides de la famille des triazoles peuvent encore être utilisés en traitement aérien; un fongicide de la famille des strobilurines et un fongicide appartenant à la famille des morpholines ont reçu fin 2008 une autorisation de mise sur le marché (AMM) mais ils ne sont pas utilisés pour lutter contre la MS car cette AMM est assortie d‟une ZNT (distance de Zone Non Traitée) incompatible avec les traitements aériens.

3) Illustration des niveaux de rupture retenus pour la

caractérisation des dispositifs expérimentaux de la filière