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De Neuilly à Saint-Maurice, de Montmartre à Montsouris : la longue liste des

Chapitre 1 : Etat des lieux des studios français à la veille du passage au parlant

1.3 De Neuilly à Saint-Maurice, de Montmartre à Montsouris : la longue liste des

Si l’essentiel de la production française est assurée dans les années 1920 par les principaux studios précédemment évoqués, ces derniers sont loin de représenter la totalité des structures existantes. Plusieurs studios ayant eu un rôle majeur ou secondaire durant les années 1910 ou 1920 n’ont pas été étudiés car, cessant toute activité lors du passage au parlant, ils n’ont pas véritablement leur place dans cette étude. Citons notamment le studio Pathé de la rue du Sergent Bobillot à Montreuil, construit en 1904 et loué dans les années 1920 à la société Albatros ou du studio de Georges Méliès, détruit en 1948 mais qui était dans les années 1930 déjà totalement à l’abandon. Toujours dans l’est parisien, à Vincennes on peut évoquer le studio de la SAGL (Société cinématographique des Auteurs et Gens de Lettres) situé rue des Vignerons, dans l’enceinte de l’usine Pathé ou le studio de la rue du Bois, appartenant également à la maison Pathé. A Neuilly, le studio de la société Film d’Art, construit en 1908 au numéro 14 de la rue Chauveau connaît une activité non négligeable durant une vingtaine d’années mais ferme ses portes après le tournage du

Bonheur des Dames, dernier film muet de julien Duvivier tournée fin 1929. La côte d’Azur

compte également à la fin des années 1920 pas moins de six groupes de studios dont seulement deux (La Victorine et Saint-Laurent du Var) poursuivront leur activité durant les années 1930. Les studios Pathé situés route de Turin à l’est de Nice, tout comme les studios Gaumont construits dans le quartier de Carras à l’ouest de la ville, ferment leurs portes en 1930128.

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Construits respectivement en 1908 et 1914 ces studios ont connu sous la direction d’Alfred Machin pour Pathé et de Louis Feuillade pour Gaumont une activité importante durant les années 1910-1920. Deux autres studios de moindre importance étaient en activité dans la région de Nice avant 1930, il s’agit des studios Maïcon, construits par l’aviateur Auguste Maïcon en 1927 dans le quartier de la Californie et des studios de Saint-André de Nice édifiés la même année à deux pas des studios Pathé par Harry Lachman ancien directeur de production de Rex Ingram. Pour plus de détail voir René Prédal, 80 ans de cinéma, Nice et le 7ème Art, Nice,

Il convient néanmoins d’évoquer l’existence de studios construits avant 1929 et qui, malgré leurs dimensions modestes, parviendront à franchir le cap du passage au parlant et pour certains connaîtront même un développement considérable. Malheureusement, l’aspect souvent rudimentaire de leurs installations et le caractère intermittent de leur activité les ont pour la plupart condamnés à l’oubli. Jamais étudiés par les historiens, rarement mentionnés dans la presse ils ont laissé peu de traces dans les archives et reconstituer leur histoire s’avère bien souvent délicat, voire impossible. Les lignes qui suivent n’ont d’autre objectif que de poser les premiers jalons d’une histoire qui reste encore à écrire.

1.3.1 Le studio de la rue des Réservoirs : une vie avant la Paramount ?

L’histoire de ces petits studios, construits juste avant la Première Guerre mondiale et amenés à connaître une renommée internationale, bien qu’éphémère, grâce à l’installation de la Paramount en 1930 reste très largement méconnue. Situés sur la commune de Saint- Maurice, à la limite de Joinville-le-Pont à quelques pas des studios des Cinéromans, et exploités un temps sous l’appellation « studios de Joinville », ils ont souvent été confondus à tort avec ces derniers.

Si Jacques Kermabon affirme dans son Parcours du cinéma en Île-de-France que le studio de la rue des Réservoirs fut bâti par Charles Pathé en 1912 avant d’être revendu à Louis Aubert l’année suivante129, ce fait n’est mentionné ni par Laurent Mannoni dans son étude sur les studios Pathé avant 1914130, ni par Charles Pathé lui-même dans ses souvenirs131. La première mention officielle de l’existence d’un « établissement de prise de vues cinématographiques » rue des Réservoirs, date de 1913. C’est en effet le 22 juillet 1913 qu’est délivré à Monsieur Perron, propriétaire du terrain, un permis de construire pour un bâtiment qualifié par l’architecte de « salle de prise de vues pour cinéma ». Entièrement vitré, ce studio de 25 mètres par douze et sept mètres de hauteur sous charpente, est assorti de huit petites loges de 4 m2 chacune donnant toute directement sur le plateau132. Nous n’avons pas d’informations sur l’activité de ce premier studio avant 1919, date à laquelle il est racheté par Edmond Benoit-Lévy. Cet exploitant, fondateur de revues

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Jacques Kermabon, Parcours du cinéma en Île-de-France, Paris, Editions Textuel, 1995, p.105.

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Laurent Mannoni, « Les studios Pathé de la région parisienne 1896-1914 », Op.Cit.

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Charles Pathé, Récits autobiographiques, Paris, Editions L’Harmattan, 2006.

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cinématographiques et infatigable animateur de la vie cinématographique parisienne rachète la propriété du 7, rue des Réservoirs à un certain Monsieur Guy le 16 avril 1919 et la loue immédiatement à la Société des Etablissements Louis Aubert133. Quelques semaines plus tard, il fonde la Société Anonyme des Studios de Saint-Maurice chargée de l’exploitation desdits studios134. En juillet 1919, les statuts de la société décrivent la propriété qui constitue l’apport principal de son fondateur Edmond Benoit-Lévy. Sur un terrain clos de 8759 m2, sont édifiés une loge de concierge composé d’un rez-de-chaussée et d’un étage et, dans le prolongement de cette loge, une remise, des écuries, un chenil et des toilettes extérieures. Le terrain comporte également un pavillon d’habitation de deux étages avec cave et sous-sol, ainsi que le studio vitré construit en 1913135. Après une augmentation de capital de la société (passant de 275 000 frs à un million) votée à l’assemblée générale du 6 janvier 1920, un second permis de construire est délivré en février 1920 pour la construction d’un magasin de décors. Le bâtiment mesurant 38 mètres de long et 18 mètres de large, est construit avec une armature métallique comblée de briques et muni d’une vaste porte de cinq mètres de haut permettant le passage des éléments de décors136. Ce magasin de décors sera transformé par la suite en studio obscur. Henri Diamant-Berger y tourne plusieurs courts-métrages en 1923 durant les travaux de construction de ses studios à Billancourt. Et en 1926, Raymond Bernard utilise le plateau obscur et fait construire par ses décorateurs Jean Perrier et Eugène Carré un immense décor sur le terrain des studios représentant la cour du palais d’hiver de Saint-Petersbourg pour son film Le Joueur d’échecs, dont les extérieurs sont tournés en Pologne. Un article de

L’Intransigeant de 1926 propose une visite des studios sous le titre aussi récurrent que

trompeur « Nous avons un Hollywood ». Si l’article compare fièrement les installations de la rue des Réservoirs à « une ville cinématographique aussi moderne, aussi ingénieusement construite que celles dont nous ont parlé les voyageurs français qui sont allés voir les installations américaines »137, la description du lieu donne une toute autre impression. Le terrain comprend alors deux plateaux, l’un entièrement vitré, l’autre déjà obscur. Aucun bâtiment annexe n’est mentionné dans l’article, ce que semble confirmer plusieurs articles de presse sur l’état des studios au moment de leur prise en main par la Paramount en 1930.

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Bail du 20 juin 1919.

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Les statuts de la société des studios de Saint-Maurice, fondée le 23 juillet 1919, ont été publiés dans le Journal d’annonces légales La gazette des Tribunaux des 8 et 9 août 1919.

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Statuts de la société des studios de Saint-Maurice Op.Cit.

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Idem.

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A. de Gobart, « Nous avons un Hollywood », L’intransigeant, 2 mai 1926, Archives BNF, collection Rondel RK 787.

Par ailleurs, la description des extérieurs laisse supposer qu’il n’existait aucun espace de stockage, ni magasin de décors (celui-ci ayant été transformé en studio obscur).

Vous entrez, rue des Réservoirs, par une large porte à deux battants. Vous trouvez un premier bâtiment portant « studio obscur » et « studio clair ». […] Devant vous, un jardin avec un parc, un bassin, une façade de villa Louis XIV délicieuse, et puis, à perte de vue, des matériaux, des bâtiments, des morceaux d’escaliers, des colonnes, des grilles de château, des façades entières de maisonnettes, des étages superposés en échafaudages de bois et de fer. L’impression première est que l’on vient d’entrer dans une ville bombardée d’hier, ou qu’après un incendie on aperçoit le matériel de quelque grand magasin sauvé du fléau. Tout cela gît là, à même le sol, enchevêtré dans un désordre apparent, mais bien moins grand si l’on y regarde d’un peu plus près.138

On est bien loin de l’image d’ordre, d’organisation et même d’harmonie qui se dégage à la même époque des studios des Cinéromans construits de l’autre côté de la Marne. Un certain flou persiste sur la situation et l’activité des studios entre cette description de 1926 et leur rachat par Gaumont à l’été 1929. Les Etablissement Louis Aubert sont-ils restés locataires des studios jusqu’en 1929 ? Quand la Société Cinéma Studios de Joinville, qui semble exploiter les studios au moment de leur rachat par Gaumont en 1929, a-t-elle été fondée ? De nombreuses questions restent en suspend. Il semble toutefois, qu’en dépit d’importants espaces extérieurs et de l’existence d’un plateau obscur, les studios de la rue des Réservoirs restent, jusqu’à la fin des années 1920, des installations modestes utilisées de manières ponctuelles.

1.3.2 Saint-Laurent du Var : petit studio grandi dans l’ombre de la Victorine.

A l’évocation des mots : cinéma - côte d’Azur - années 1920, l’image des studios de la Victorine s’impose immédiatement. Pourtant à quelques kilomètres à peine, construit sur les bords du Var, un petit studio s’installe discrètement dans le paysage de l’industrie cinématographique niçoise et parvient tout au long des années 1920 et 1930 à maintenir une activité modeste mais régulière.

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Quelques rares ouvrages, dont celui de René Prédal sur Nice et le 7ème Art, évoquent brièvement l’histoire complexe de ces installations, dont on sait, là encore, bien peu de chose. Il semble que le premier studio ait été construit en 1919 par un personnage méconnu : Rose Lacau-Pansini139. Cette femme, fille de laboureurs ayant grandi à Orthez, devenue danseuse et mannequin, fit ses premiers pas dans le cinéma en Italie comme comédienne puis, en 1917, comme assistante de Pierre Marodon sur le tournage de

Mascamor. Après avoir épousé à Milan un avocat italien, Gustavo Pansini, elle s’installe à

Saint-Laurent du var et fonde avec son mari la société As-Ciné et décide de construire un studio afin d’y réaliser ses propres films. Dans un entretien avec Philippe Esnault en 1984, Rose Lacau-Pansini décrit les premières installations de Saint-Laurent qui se composent d’un seul plateau d’environ 500 m2, entièrement vitré et muni de vélums, un atelier de menuiserie, un petit laboratoire de développement et une salle de montage ainsi qu’un petit restaurant. Un pavillon d’habitation était également construit sur le terrain des studios et occupé par le couple Pansini. Huit films140 auraient été réalisés dans ce premier studio entre 1919 et 1922, produits par l’As-Ciné, puis par la société des Films Pansini. Hormis les trois premiers, entièrement réalisés par Rose Lacau-Pansini, tous les autres sont co-réalisés avec Georges Monca, dont la célébrité lui permet d’obtenir la participation d’artistes reconnus comme Elmire Vautier, Yvette Andréyor ou Jean Toulout141, et d’être distribué par Pathé-Consortium-Cinéma. Sans véritable explication, Rose Lacau-Pansini abandonne la réalisation en 1922 et revend les studios de Saint-Laurent pour se retirer dans son Béarn natal.

Le nouveau propriétaire, M. Richemond agrandit le domaine en rachetant les parcelles voisines, avant de le revendre dès la fin de 1923, à la société de production Isis-Films qui y tourne la grande majorité de ses films à partir de cette date. René Prédal évoque sans les nommer plusieurs propriétaires entre 1923 et 1929 et indique que Rex Ingram, aurait tenté d’y établir sa production lors de son arrivée à Nice en 1925, avant de choisir de s’installer à la Victorine. Sans donner de précisions sur les infrastructures existantes il souligne le rôle majeur qu’aurait joué Ingram dans leur modernisation.

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L’association Studio Cinéma d’Orthez a mené dans les années 1980 des recherches sur la réalisatrice Rose Lacau-Pansini et publié un ouvrage qui retrace sont parcours : Claude Lafaye, Rose Lacau-Pansani, Orthez 1890

– Paris 1985 : cinéaste des années vingt, Orthez, ed. Studio Cinéma – Amicale laïque, 1988. Voir également

l’article qui lui est consacré dans la revue bordelaise Le Festin : Mireille Suhubiette, « Rose Lacau-Pansini, cinéaste des années vingt », Le Festin, hiver 1996, n°19.

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Il s’agit de : La puissance du hasard (1919), Un drame d’amour (1919), Le coffret de Pandora (1920),

Chantelouve (1920), Le sang des Finoël (1921), Judith (1922), Le refuge (1922), Esclave (1922).

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Rex Ingram avait loué dès son arrivée à Nice ces installations, pourtant en mauvais état et fort exigües ; la force électrique n’était que de 440 ampères et la ville coupait le courant à 16 heures. Ingram commença à tourner dans ces conditions pitoyables, puis engagea de gros frais pour moderniser les plateaux, augmenter l’ampérage et faire le noir. Jugeant les résultats insuffisants, il préféra les bâtiments de la Victorine auxquels il s’intéressait depuis un certain temps.

Rex Ingram a-t-il véritablement modifié en profondeur les studios ou bien a-t-on souhaité donner un vernis hollywoodien à l’histoire de ce petit studio varois ? René Prédal n’indiquant pas ses sources il est difficile de le savoir avec précision. Mais le réalisateur américain n’y ayant passé que quelques mois et n’y ayant tourné aucun film, on peut légitimement penser que l’impact de son passage à Saint-Laurent du Var est resté très limité. Quoi qu’il en soit, et au-delà des possibles changement de propriétaires, une rapide recherche, faite à partir de la liste des films tournés à Saint-Laurent, met en évidence le rôle majeur de la société Isis-Film et du réalisateur Georges Pallu dans l’activité des studios. En effet, sur les dix sept films tournés entre 1923 et 1929, pas moins de onze sont produits par cette maison dont sept réalisés par Georges Pallu. Les autres films étant produits par la Laurea Films (société de production basée à Marseille) et par la Nicea-Films (firme niçoise). Les studios sont également loués à Bernard Natan qui y tourne Phi Phi (réalisé par Georges Pallu), en août 1926 au moment où les studios de la rue Francœur sont en pleins travaux. Un examen rapide des films tournés à Saint-Laurent révèle également que le décorateur Gaston David est crédité au générique de douze films sur dix sept ce qui laisse supposer qu’il bénéficiait d’un contrat de longue durée et était le décorateur attitré du studio. Hypothèse renforcée par sa présence au générique technique de plusieurs films de Rose Lacau-Pansini, tournés dans ces mêmes studios entre 1919 et 1922. Le chef opérateur Ganzli Walter semble également faire partie des équipes attachées au studio. En novembre 1929, la société Nicea-Films Production142, fondée en 1926 et qui avait jusqu’à présent loué différents studios de la région niçoise143, se rend acquéreur du petit studio de Saint-Laurent qui sous l’impulsion de son fondateur et animateur Eugène Barbier, va connaître une

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Le nom de cette firme est orthographié de plusieurs façons. Parfois Nicéa-Films, parfois Nicea-Films, parfois enfin Nicæa-Films. La seconde manière étant semble-t-il la plus couramment usitée, c’est celle que j’ai décidé de retenir.

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Les films produits par la Nicea-Films Production entre 1926 et 1929 sont Florine, la fleur du Valois, Le secret

d’une mère, Pardonnée, Le martyr de Sainte-Maxence, La tentation d’un jeune homme vertueux, Les mufles, et rapacité. Ils sont tournés alternativement dans les studios Machin de la route de Turin, les studios Gaumont de

modernisation modeste mais rapide lui permettant de franchir le cap du passage au parlant sans réelle interruption d’activité.

1.3.3 Petits studios oubliés et inconnus.

Encore plus modestes dans leurs installations et leur activité, certains studios n’apparaissent qu’épisodiquement dans la presse ou les archives et leur histoire reste totalement inconnue. Souvent utilisés de manière ponctuelle pour compléter les prises de vues en extérieur d’un documentaire ou réaliser un court-métrage, ils ne peuvent accueillir que de très petits décors et disposent pour la plupart d’un seul plateau, équipé d’un matériel d’éclairage et de prise de vues des plus élémentaires. La plupart de ces studios sont situés dans Paris et ne disposent d’aucun espace extérieur ni possibilité d’extension. Certains, à l’image du studio Taponier, sont même installés au sein d’immeubles d’habitation dont ils occupent un ou deux étages. Si le nombre de ces micro-structures est difficile à établir avec certitude, la date de leur création, leurs caractéristiques techniques et leur activité le sont encore davantage. Certains studios apparaissent par intermittence dans les annuaires de la cinématographie comme le studio Alex Nalpas 39, rue Lepic, le studio Chaptal de Jean Masson, le studio de Gennevilliers fondé par Jacques de Baroncelli ou le studio du Jardin d’acclimatation dans le Bois de Boulogne, sans qu’aucune activité n’y soit mentionnée dans la presse ou dans les archives. Certains loueurs de matériel de prise de vues, comme les établissements René Duval fondés en 1904, s’autoproclament pompeusement « studio ambulant » et apparaissent à ce titre dans la rubrique « studio » des annuaires, sans qu’il soit possible d’avoir d’information sur leur volume d’activité. Le nombre de ces très petits studios tend paradoxalement à augmenter avec l’arrivée du film parlant (certains étant spécialisés dans la synchronisation, le doublage ou le tournage de films publicitaires) ce qui rend l’inventaire encore plus délicat. Je me bornerai donc à évoquer ici les studios dont la création est antérieure à 1930 et pour lesquels j’ai identifié une activité, même réduite, au cours des années 1930.

 Le studio Gaston Roudès de Neuilly-sur-Seine.

Le plus important d’entre eux, se situe porte des Ternes où il a été fondé en 1919 par la société Gallo film qui devient dès 1922 « les productions Gaston Roudès ». On sait peu de

chose de ce studio qui est par ailleurs souvent confondu avec deux autres studios voisins. En effet, construit aux numéros 3 bis et 5 du boulevard Victor Hugo sur la commune de Neuilly-sur-Seine, il est parfois appelé « studio de Neuilly » et associé à tort au studio de la société Film d’Art situé rue Chauveau, voire aux « studios de Neuilly » fondés en 1932 boulevard du château à quelques centaines de mètres de là. Par ailleurs, suite à une modification du plan d’urbanisme144, cette portion du boulevard Victor Hugo est rebaptisée

en 1929 Boulevard Aurelle-de-Paladines et intégrée au XVIIème arrondissement de Paris, les studios étant alors souvent désignés sous l’appellation « studios de la porte des Ternes ». Cette modification des limites administratives explique peut-être le fait que ni les archives municipales de Neuilly-sur-Seine, ni les archives de Paris n’aient gardé trace des permis de construire de ce bâtiment aujourd’hui rasé et pour lequel nous ne disposons d’aucun plan. Etonnamment, ni la presse, ni les annuaires de la cinématographie ne donnent d’indications sur les installations de ce petit studio qui connaît pourtant entre 1919 et 1939, sous des appellations diverses145, une activité régulière et non négligeable. Seul Lucien Aguettand, dans son bilan des studios français en 1939146 évoque les caractéristiques techniques de ce studio constitué alors d’un plateau de vingt cinq mètres par douze, d’un auditorium et