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Les Allemands s’installent à Epinay et les Américains à Saint-Maurice

Chapitre 2 : 1930, le réveil de l’industrie cinématographique

2.3 Les Allemands s’installent à Epinay et les Américains à Saint-Maurice

Enfin, pour achever ce panorama des nouvelles structures de production qui émergent ou se développent au moment du passage au parlant, il convient d’évoquer l’implantation en France de deux firmes étrangères dont le rôle est prépondérant dans l’organisation des studios français. A quelques mois d’intervalle, la société germano-hollandaise Tobis et la société américaine Paramount décident d’implanter un de leurs centres de production dans la proche banlieue parisienne. S’il s’agit pour ces deux sociétés de produire des films parlants, la Tobis se concentre sur la production de versions françaises, tandis que la Paramount entend réaliser des films en versions multiples destinés à l’ensemble du marché européen. C’est à Epinay, dans les anciens studios de Joseph Menchen que la société Tobis s’installe dès le mois de mars 1929, tandis que la Paramount porte son dévolu sur les modestes studios de Saint-Maurice dans lesquels elle entreprend d’importants travaux à partir du mois de janvier 1930. Bien que les deux sociétés n’aient pas les mêmes ambitions,

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Le tout-cinéma, édition 1931, p.. Le tout-cinéma, édition 1934, p. . »Les studios Haïk de Courbevoie », La

que ni le volume de leur production, ni l’importance de leurs studios ne soient comparables, elles ont tout de même en commun le fait d’avoir beaucoup pesé et influencé le modèle d’organisation des studios français en ce début de décennie. Si les studios Tobis constituent une référence du point de vue de la maîtrise technique du son, les studios de la Paramount à Saint-Maurice, s’imposent rapidement comme un modèle culturel pour les autres studios comme pour le grand public.

2.3.1 Les Films sonores Tobis équipent le premier studio parlant de France

Le 2 mars 1929, alors que l’industrie cinématographique française vient de découvrir Le

chanteur de Jazz, projeté à l’Aubert-Palace en janvier, et semble en proie aux plus grands

doutes quant à son avenir, un court entrefilet publié dans La Cinématographie Française annonce que « La société Tobis a loué pour un an le studio Menchen et commence les travaux d’équipement pour la réalisation de films sonores »377. La nouvelle ne semble pas susciter beaucoup de réaction et le nom de la société allemande pas plus que les conditions de son installation à Epinay n’éveillent la curiosité des journalistes. Ce n’est véritablement qu’en septembre 1929, alors que la firme annonce avoir engagé René Clair et que son frère Henri Chomette commence le tournage du Requin, premier long-métrage entièrement sonore entrepris dans les studios de la rue du Mont, que l’importance de la nouvelle éclate au grand jour. En quelques mois, les anciens studios Menchen ont été transformés pour devenir le centre de production techniquement le plus performant de France et la presse semble hésiter entre admiration et amertume face à la réussite allemande :

Dans l’actuelle course au film parlant de langue française à laquelle s’époumonent actuellement nos firmes de production les plus entreprenantes, la première prête aura été la Tobis, filiale française de la grande firme allemande. Tandis que Jacques Haïk improvisait un minuscule studio à Asnières378, tandis que Gaumont tâtonnait encore et que les studios de Joinville et de la rue Francœur hésitaient sur l’appareillage à adopter, la société Tobis, dès avril

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Lucie Derain, « Courrier des studios », La Cinématographie Française, n°539, 2 mars 1929, p.32.

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Il s’agit en réalité du studio de Courbevoie, construit dans le lieu-dit Bécon-les-Bruyères qui se situe à cheval sur les communes de Courbevoie , Bois-Colombe et Asnières.

dernier prenait possession de l’ancien studio Menchen-Eclair à Epinay et, en quelques mois en faisait la plus moderne des installations du genre379.

 Une technologie allemande au secours de la production française ?

Que représente la société Tobis en avril 1929 et pour quelles raisons s’installe-t-elle à Epinay-sur-Seine380 ? Fondée en août 1928, la Tonbild-Syndikat A.G, abréviée en Tobis, est une association d’industriels allemands qui se sont rapprochés afin de mettre en commun leurs savoir-faire techniques et leurs brevets en matière de procédés sonores. Financés par des capitaux allemands, mais également suisses et hollandais, la Tobis a rapidement cherché à développer son influence sur un vaste territoire en imposant très tôt ses brevets pour contrer l’influence américaine qui s’exerce alors en Allemagne comme en France. Pour renforcer ses positions, elle lance un programme de production et passe une série d’accords avec des producteurs (notamment avec la puissante UFA) mais également avec un important syndicat d’exploitants : la Deutsches Lichtspiel Syndikat, qui regroupe en octobre 1928 environ 800 propriétaires de salles à travers tout le territoire. Enfin, au terme d’une année de rivalités, la Tobis signe un accord avec son principal concurrent en matière de fabrication d’appareils : la société Klangfilm. Lorsqu’elle décide de s’implanter à Paris, la société Tobis est donc en pleine expansion mais avec seulement une quinzaine de courts- métrages à son actif, elle reste largement inconnue du grand public381. Afin de conquérir le marché français, la Tobis doit pouvoir présenter des films parlants français pour faire valoir la qualité technique de ses appareils et c’est dans ce but qu’elle décide d’installer un centre de production à Paris. C’est le 22 février 1929 qu’est fondée la Société des Films Sonores Tobis, société de production dont le capital initial de 100 000 frs est rapidement porté à 10 millions de francs. Parallèlement est fondée une agence de distribution, qui prend le nom de Filmsonor. Quelques semaines plus tard, la société, dont le siège est installée au numéro 44 de l’avenue des Champs-Élysées, signe avec Charles Jourjon un bail locatif de 8 ans et

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« Visite aux studios Tobis », Cinéa, 1er décembre 1929, archives BNF, collection Rondel, dossier RK 788.

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Concernant l’histoire de la Tobis, voir Jan Distelmeyer, Tonfilmfrieden / Tonfilmkrieg, die Geschichte der Tobis vom Technik-Syndikat zum Staatskonzern, ed. Text + Kritik, 2003. Voir également, Le courrier

cinématographique, n°35, 30 août 1930 étude de 1930 établie par la Société d’Etudes et d’Informations

économiques ainsi que le compte rendu de la Ufa-konvention de 1930, publiée dans Ciné-Journal, n°1096, 29 août 1930.

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Je n’ai recensé que quatorze films produits en Allemagne par la Tobis au moment où elle s’installe en France, le plus long, La mélodie du monde de Walter Ruttmann dure quarante minutes, les plus courts ne dépassant pas deux à trois minutes. Parmi les réalisateurs de ces courts-métrages on retrouve les noms de Paul-Peter Brauer et Frank Clifford qui joueront un rôle important dans la filiale française de la Tobis à Epinay. Le 26 février 1929, une sélection de quelques courts-métrages sonores produits par la Tobis aurait été présentée au cinéma Apollo mais nous n’avons pas le détail du programme. Jan Distelmeyer, Op.Cit., p.40.

prend officiellement possession des studios Menchen de la rue du Mont où elle entame immédiatement une série d’importants travaux en vue de leur transformation en studios sonores.

 Des studios tout neufs…

Comme indiqué dans le premier chapitre, les studios de la rue du Mont en 1929 sont bien loin de l’archétype du studio moderne et performant facilement adaptable pour le parlant. Composés d’un vaste studio vitré, d’un atelier de décoration et d’un magasin de stockage de décors, le tout adossé à un ancien pavillon ayant servi de maison de retraite, rien ne semble destiner l’ancien studio Menchen à devenir le premier studio parlant de France ! Comme l’écrit Abel-Pierre Richard dans sa présentation du nouveau studio en septembre 1929 :

Le studio Menchen qui avait été construit il y a une vingtaine d’années par l’ingénieur germano-américain Menchen, n’était plus à la hauteur des studios modernes et ne pouvait concurrencer en aucun point les installations plus récentes des studios Francœur et de ceux des Cinéromans382.

Les travaux entrepris entre avril et septembre 1929 se révèlent donc assez importants383. Il s’agit dans un premier temps d’insonoriser le grand plateau de 800 m2 (384). Les vitres de la toiture sont remplacées par des plaques d’éverite385, tandis que les murs ont été entièrement doublés par deux couches de bois entre lesquelles on a glissé du liège. Afin d’améliorer l’isolation sur le côté ouest du studio, donnant sur le boulevard de Gennevilliers386 très passant, un petit bâtiment servant de réserve pour le matériel électrique a été construit avec une double paroi de briques pleines. L’armature de la toiture du grand studio a également été entièrement remplacée afin de supporter le poids de l’important matériel électrique destiné à y être suspendu. Pour faciliter la mise en place des

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Abel-Pierre Richard, « L’organisation technique des films sonores Tobis », La Cinématographie Française, supplément Technique et Matériel, n°569, 28 septembre 1929, p.I.

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Les informations concernant les travaux entrepris par la société Tobis dans les studios Menchen sont essentiellement tirées de deux articles, celui d’ Abel-Pierre Richard, directeur technique des studios publié dans

La Cinématographie Française du 28 septembre 1929 et celui publié dans Cinéa du 1er décembre 1929, tous deux déjà cités.

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Les dimensions du grand studio oscillent selon les sources entre 665 m2 (Lucien Aguettand, archives de la Cinémathèque Française, Op.Cit.) et 880 m2 (article de Cinéa, Op.Cit. et article d’A-P. Richard, « L’organisation des films sonores Tobis », Op.Cit., p.II.).

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L’éverite (comme le fibrociment) est le nom commercial d’un matériau fabriqué avec un mélange de ciment et d’amiante avec lequel on construisait plaques ondulées, ardoises, tuyaux et gaines, largement utilisés dans la construction des bâtiments à usage industriel.

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projecteurs, des ponts roulants équipés de trains de plafonniers ont par ailleurs été installés. Dans l’ancien magasin de décors, construit en 1924, la Tobis aménage un second studio de dimensions plus modestes387. Mesurant dix-huit mètres par douze il ne dispose d’une hauteur sous plafond que de cinq mètre cinquante (contre huit mètres cinquante pour le grand) et l’installation des projecteurs se fait à l’aide d’un simple gril placé à une distance suffisante du plafond pour permettre aux ouvriers de se déplacer aisément dessus. Ce petit studio dispose en outre, sur un des côtés, d’une galerie fixe sur laquelle sont installés des projecteurs pouvant être déplacés sur des rails ainsi que quarante plafonniers fixes pour un éclairage zénithal du plateau et quatre tableaux de lampes disposés sur les murs du studio. Tous ces projecteurs peuvent être commandés du sol par un tableau électrique. Entre les deux studios une salle pour les opérateurs a été installée au rez-de- chaussée, ainsi qu’une vaste cabine du son à l’étage, donnant simultanément sur les deux studios. Toujours au premier étage, on trouve une salle de synchronisation équipée en matériel Tobis-Klangfilm et deux chambres d’écoute, chacun de ses espaces étant construit avec des doubles parois de façon à minimiser les nuisances sonores extérieures. Dans le prolongement du petit studio une salle de projection d’une capacité de cent spectateurs a été aménagée, la cabine de projection de cette salle étant munie d’un système de protection contre l’incendie qui l’inonde en cas de départ de feu. Dans le bâtiment principal abritant les deux plateaux, la société Tobis a également créé un petit atelier de trucages, un laboratoire d’essais pour les opérateurs, des loges avec sanitaires, des bureaux pour accueillir les services de la production et un petit foyer pour les artistes. Dans l’ancien corps de bâtiment de la Villa Saint-Joseph se trouvent les services administratifs et les bureaux de la direction ainsi qu’une série de laboratoires destinés au travail de la pellicule (atelier de tirage, développement, séchage, salles de montages) tous équipés d’un système anti- incendie. Jouxtant les ateliers de montage on trouve également deux petites salles de projection destinées aux metteurs en scène. Pour renforcer la sécurité, les salles situées au premier étage du bâtiment sont équipées de toboggans permettant d’évacuer le personnel et le matériel au plus vite en cas de sinistre. Enfin, formant un L avec les studios, un nouveau bâtiment a été construit pour abriter le magasin de décor, l’atelier de mécanique,

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La dénomination des deux studios varie beaucoup d’une période à l’autre et d’un document à l’autre. Intégrés à l’ensemble des studios Eclair (avenue d’Enghien et rue du Mont) dans les années 1920 le premier plateau du groupe Menchen est souvent appelé « studio D » (les studios A, B et C étant situés avenue d’Enghien chez Eclair) et le petit studio construit par la société Tobis « Studio E ». Puis assez rapidement on les désigne sous l’appellation « studio n°1 » et « studio n°2 », voire « studio A » et « studio B ». Mais dans les notes internes et les documents de production ils sont le plus souvent appelés « grand studio » et « petit studio ». A partir de 1938 (alors que la société Eclair reprend l’exploitation de l’ensemble des plateaux ils reprennent l’appellation « studio D » et « studio E ». Deux autres plateaux seront construits après-guerre et appelés « studio F » et « studio G ».

l’atelier de staff et à l’étage le magasin général. Dans un premier temps les services de décoration doivent se contenter d’utiliser la menuiserie et l’atelier de décor des studios Eclair de l’avenue d’Enghien, situés à environ 200 mètres, en attendant que des ateliers similaires soient construits rue du Mont. Dans le courant de l’année 1930, deux nouveaux bâtiments sont construits dans le prolongement du magasin de décors et de l’atelier de mécanique pour accueillir les services de décoration (bureaux des dessinateurs, atelier de tapisserie, sorbonne388, menuiserie). Enfin, à l’écart des studios, un dépôt de films a été aménagé dans un bâtiment sous-terrain au fond du parc, limitant tout risque de propagation en cas d’incendie389. En l’espace d’à peine six mois, la filiale française de la puissante société allemande est donc parvenue à transformer les modestes et vétustes studios Menchen en un complexe cinématographique performant, dont la principale vertu est indéniablement la qualité de ses équipements sonores.

 Et des équipes de techniciens performants390 .

L’organisation des services et les équipes techniques qui animent les lieux semblent être à l’image des studios : performants et sans forfanterie. Ici pas de parterre de fleurs aux armes de la maison comme chez Paramount, ni groom en livrée pour accueillir les visiteurs comme chez Pathé. Pas non plus de vedette capricieuse ou d’auteur mondain sous contrat chez Tobis pour alimenter en anecdotes savoureuses les colonnes de Pour Vous ou Mon Ciné. Nichée entre la petite église d’Epinay et les berges de la Seine, l’entrée des studios située au fond de la paisible et résidentielle rue du Mont, ne se fait guère remarquer des rares passants. Pourtant derrière la grille de la villa Saint-Joseph des équipes de techniciens venus de toute l’Europe s’activent et font vivre ce nouvel outil de production flambant neuf. La direction générale de la société des films sonores Tobis est assurée par le Dr Henkel qui suit de près l’activité des studios et de la production, si l’on en croit les fréquents courriers qui lui sont adressés par René Clair sur le tournage de Sous les toits de

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La sorbonne désigne dans le jargon des studios la pièce où sont préparés les mélanges de couleurs. C’est un espace généralement relativement petit, éclairé à la lumière naturelle dans lequel on peut éventuellement peindre de petits éléments de décors, les surfaces plus importantes étant peintes dans l’atelier de décoration si le studio ne possède pas d’atelier de peinture à proprement parler.

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Les archives municipales d’Epinay-sur-Seine ont conservé un courrier adressé par la préfecture de police au Maire de la ville le 12 novembre 1929, confirmant qu’une demande d’autorisation de stockage de celluloïd dans l’enceinte des studios avait été faite par la société des films sonores Tobis. Le courrier précise qu’en plus du dépôt de films légal, la société Tobis a aménagé un dépôt de déchets de celluloïd dans un souterrain du parc. Archives Municipales d'Epinay-sur-Seine, « dossier Exposition 2007 – documents non classés ».

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Paris391. Il est assisté à la tête de la société par Georges Lourau qui le remplacera à partir de 1934392. Le service de la production est dirigé par Frank Clifford qui est également directeur de production des premiers films de la société Tobis tournés à Epinay, assisté de Roger Le Bon, nommé administrateur de la production. La direction des studios est assumée par le tandem Jouanne-Richard. Georges Jouanne en est l’administrateur général, tandis que l’ingénieur suisse Abel-Pierre Richard, après avoir été attaché pendant deux ans au service technique de la société Eclair, devient le directeur technique des studios Tobis393. L’ingénieur du son et monteur Jean Feyte est également engagé par la Tobis comme assistant de direction des services techniques aux côtés d’Abel-Pierre Richard. Enfin, la régie générale des studios est assurée par une femme, Lily Jumel, ce qui constitue une réelle exception dans cette profession très largement dominée par les hommes394. Concernant les départements techniques du studio tout est mis en œuvre pour offrir des prestations sonores de qualité. Le service des prises de sons est dirigé par William Most395, assisté de l’ingénieur allemand Hermann Storr et de deux assistants français dont Georges Leblond. Un monteur allemand spécialiste du son, M. Kratsch, est également engagé afin de superviser tout le travail de montage et de former les autres monteurs de la maison comme René Le Hénaff (monteur attitré de René Clair), Jean Feyte (qui parallèlement à son poste d'assistant à la direction technique des studios assure le montage de plusieurs productions) ou Lily Jumel (qui s’initie chez Tobis au travail de montage sonore et assiste Jean Feyte sur plusieurs films). La Tobis s’offre également les services de Joseph-Etienne Szyfer, chef d’orchestre et compositeur de renom, qui supervise les enregistrements musicaux effectués aux studios. Enfin le réalisateur allemand Peter-Paul Brauer, souvent désigné dans la presse sous le titre de « Docteur Braüer », est engagé afin de superviser tous les

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Les archives de René Clair contiennent ainsi de très nombreuses lettres adressées au Docteur Henkel dans lesquelles le réalisateur de Sous les toits de Paris lui fait part aussi bien de difficultés techniques auxquelles il est confronté par manque de matériel ou de personnel que de problèmes de calendrier de tournage. Archives BNF, fonds René Clair, 4° COL 84 / RC009, archives du films Sous les toits de Paris.

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La fonction précise de Georges Lourau aux débuts de la Tobis n’est pas très claire. Denise Tual qui effectua dès 1929 un « stage de production » atteste cependant de sa présence auprès du Dr. Henkel dans les bureaux de la direction sur les Champs-Élysées, dès cette période. Denise Tual, Le temps dévoré, Paris, Ed. Fayard, 1980, p.57.

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Abel-Pierre Richard restera à la tête de la direction technique des studios de l’ensemble du groupe Eclair (Rue du Mont et Avenue d’Enghien) de 1935 à 1952. Archives Municipales d'Epinay-sur-Seine, « dossier Exposition 2007 – documents non classés », note sur les chefs de service de la société Eclair.

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Lily Jumel était la fille de Mme Jumel, critique cinématographique réputée qui signait ses papiers dans Le

Figaro sous le pseudonyme de Robert Spa. Madame Jumel tenait régulièrement un « salon

cinématographique » très prisé notamment fréquenté par Jacques Feyder et Françoise Rosay, Germaine Dulac, Abel Gance, René Clair, Henri Chomette, Charles Spaak, Georges Lourau ou Raymond Bernard. Sa fille Lily a été l’assistante de René Clair sur le tournage d’Un chapeau de paille d’Italie, puis de Raymond Bernard sur celui du