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NAISSANCE ET DÉVELOPPEMENT DU SPORT MODERNE (1780-1860) Ŕ CHASSE AU RENARD - SPORT PAR PROCURATION Ŕ LES PUBLIC SCHOOLS, INCUBATEUR DU

SPORT MODERNE.

On a vu, au travers du portrait social, économique et culturel de l‟Angleterre entre la Révolution de 1688 et le milieu du XIXe siècle, et au travers aussi des thèses convergentes des historiens et des sociologues spécialistes du domaine, se mettre progressivement en place les principales conditions qui permettent d‟expliquer pourquoi le sport moderne est né au Royaume-Uni, plutôt qu‟en France, en Allemagne ou en Italie par exemple. Ces éléments sont suffisants pour documenter un contexte général, mais trop vague encore pour rendre compte des évolutions que le sport a connu entre 1760 et 1880, étant entendu qu‟on peut dégager des évolutions et des périodisations spécifiques, se succédant l‟une l‟autre, qui conduisent à comprendre ce qui distingue les activités de la noblesse terrienne, adepte de la chasse et organisatrice de compétitions sportives faisant s‟opposer des domestiques, du modèle de sport de compétition, individuel ou collectif, développé dès 1820-1830 dans les Public schools, c‟est-à-dire au cœur-même du système scolaire de production et de reproduction des élites britanniques. Forme sportive accomplie, dûment organisée, encadrée par une idéologie –l‟ « esprit sportif » et le fairplay– et dont les emblèmes sont, entre autres exemples, la course d‟aviron qui confronte, depuis sa première édition du 10 juin 1829, les universités d‟Oxford et de Cambridge, ou encore les compétitions d‟athlétisme modernes, dont le premier témoignage remonte à une manifestation organisée au collège d‟Eton durant l‟été 1837.

Dans cette perspective, et sur la base d‟un état de la littérature qui s‟y rapporte, on peut sans doute identifier quatre grandes phases.

Fin du XVIIIe siècle : la chasse au renard se substitue à la chasse à courre et à la chasse au tir.

Première codification et euphémisation de la violence

Il faut, pour éclairer tout à la fois cette formule et la pratique qu‟elle désigne, revenir sur l‟histoire de l‟Angleterre et sur les travaux de Norbert Elias, en particulier sur sa notion de processus de civilisation qui traduit la tendance à la diminution de la violence dans les rapports sociaux ordinaires ; diminution de la violence dont on peut penser qu‟elle a été relativement précoce en Angleterre, ainsi qu‟en témoigne, par exemple, le fait que la noblesse anglaise est la première d‟Europe à abandonner le port de l‟épée au quotidien. On peut observer que, vers la fin du XVIIIe siècle, une part importante de la puissance sociale, économique et politique est entre les mains de la gentry, aristocratie terrienne et rurale dont l‟une des particularités réside dans le fait qu‟elle a souvent investi hors du secteur foncier, le plus souvent dans le commerce d‟outre-mer, ce qui lui confère une identité sociale composite, à la fois rurale et urbaine. De ce fait, et bien que résidant le plus souvent sur ses domaines, cette élite terrienne n‟est pas indemne des transformations qui affectent les manières et les civilités des élites des villes, aussi se « civilise »-t-elle progressivement,

Prof. Christophe Jaccoud, Centre international d’étude du sport/ Université de NeuchâtelPage 132 au sens de Norbert Elias97. Cette gentry a ceci de particulier également, comparativement à son homologue française, qu‟elle est une consommatrice et une pratiquante de loisirs, de jeux de plein air qui engagent les corps, tels la chasse, les courses de chevaux, le golf et le cricket, ces deux dernières étant des institutions en Angleterre depuis le milieu du 18e siècle au moins98.

En faisant retour sur Elias, et en expliquant les principaux postulats de sa théorie de la dynamique de civilisation, deux choses alors peuvent être avancées. En premier lieu, que ces jeux et ces loisirs ont une fonctionnalité, celle de soupape, de catharsis, ou encore de moyen de canaliser la violence.

On peut d‟ailleurs remarquer que ces activités restent du domaine masculin, et ne sont pas exemptes de brutalités et d‟accidents. En second lieu, que ces activités de grand air ont évolué dans le sens d‟une diminution de la violence et de la brutalité, d‟une pacification, d‟une organisation et d‟une codification de plus en plus précises de leurs règles.

Autrement dit, la matrice du sport moderne anglais va précisément se mettre en place en ces lieux et en ces occasions, à travers la transformation des jeux et des loisirs de la gentry en activités physiques progressivement pacifiées et codifiées -« sportivisées »- par des règles et des principes tournés vers une atténuation de la violence, que celle-ci s‟exerce entre les hommes ou entre les hommes et les animaux.

L‟activité emblématique de cette conversion est, selon Elias toujours, la chasse au renard, activité cynégétique dont on peut dire qu‟elle a constitué le premier loisir de classe que les transformations intérieures qu‟elle a subies ont transformé en sport, au sens moderne du terme :

« Selon Norbert Elias, la chasse au renard, en se substituant à la chasse à courre et à la chasse au tir, présente rapidement les caractéristiques d‘un sport moderne (…). Son déroulement très codifié –mode d‘organisation et convention propres– transforme la chasse en sport. Les chasseurs s‘interdisent d‘utiliser des armes, de traquer et de tuer tout autre animal croisant leur route : leurs chiens sont dressés à ne suivre que la piste du renard, si possible celle du premier flairé. Grâce à ces règles, la victoire –la mort du renard– est rendue plus difficile. Comme les gentlemen ne mangent pas le renard, la chasse n‘a pas d‘autre sens que celui du sport pur. Elias souligne un point important. Les chasseurs ne tuent pas eux-mêmes : les chiens débusquent le renard, le tuent et sont les acteurs principaux, les gentlemen se contentant finalement du rôle d‘observateurs. Elias caractérise cette prise de distance par rapport à l‘acte de tuer comme une « avancée du procès de civilisation » qui participe du mouvement de pacification du pays, lui-même lié à la monopolisation de la force physique par les représentants des institutions centrales »

Nicolas Bancel, Jean-Marc Gayman (2002), Du guerrier à l‘athlète. Eléments d‘histoire des pratiques corporelles, Paris, PUF.

97 « On les appelle des gentilshommes fermiers, ou gentlemen farmers. Ils vivent pour la plupart dans une aisance modeste, mais confortable ; ils sont abonnés aux journaux et aux revues, et peuvent faire paraître de temps en temps sur leur table la bouteille de claret ou de porto ; leurs filles apprennent à jouer du piano. Quand on visite les campagnes en Angleterre, on est parfaitement reçu, pour peu qu’on ait quelques lettres d’introduction, dans ces familles cordiales et simples, qui cultivent souvent la même ferme depuis plusieurs générations. L’ordre le plus parfait règne dans la maison.

L’aisance est venue peu à peu avec le travail héréditaire. On en jouit comme d’un bien honnêtement et laborieusement acquis ». L. de Lavergne (1854), Essai sur l’économie rurale de l’Angleterre, de l’Ecosse et de l’Irlande.

98 Des le XVIIIe siècle, des sociétés de golf allaient naître, d’abord en Ecosse avec le Edinburgh Burgess Golfing Society (1735) qui réunissait les bourgeois et la haute société de la ville d’Edimbourg. Cette précocité institutionnelle allait s’accompagner d’une semblable précocité quant à la codification des règles du jeu, qui fut acquise dès les années 1750. Quant au cricket, il fut réglementé dès 1744 par le duc de Dorset.

Prof. Christophe Jaccoud, Centre international d’étude du sport/ Université de NeuchâtelPage 133 La chasse au renard, en apparence spécifique, rend toutefois compte d‟un ample mouvement civilisationnel, lequel s‟empare désormais des activités physiques à engagement corporel pour les instrumenter dans le sens d‟un moyen de réduction de la violence :

« Le sport est, en fait, l‘une des grandes inventions sociales que les hommes ont faites sans les avoir planifiées. Il permet aux individus de se libérer dans l‘excitation d‘une lutte qui nécessite effort physique et adresse, mais minimise les risques de blessure grave ».

Norbert Elias, Eric Dunning (1995), Sport et civilisation. La violence maîtrisée, Paris, Fayard.

On peut encore montrer, pour illustrer et pour donner plus de poids à la prégnance de ce processus de pacification et de sportivisation, que la noblesse anglaise abandonne, dès le milieu du XVIIIe siècle, la tradition du duel pour vider ses querelles et régler les questions d‟honneur froissé : l‟escrime d‟honneur, potentiellement mortelle, disparaît alors dans cette modalité attentatoire aux intégrités physiques, remplacée toutefois par un avatar dans lequel se donnent à voir euphémisation de la violence et sportivisation, l‟ « escrime de poing » qui, par prescriptions et règlementations successives, deviendra la boxe, dont la forme moderne est l‟œuvre d‟une codification opérée par le Marquis de Queensbury, 8e du nom, en 1847.

1750-1820 : sport par procuration. Certaines pratiques populaires sont progressivement soutenues et patronnées » par des nobles qui s’y mêlent par procuration.

Cette « attention à désormais faire attention », à préserver l‟intégrité physique de l‟autre, qui caractérise la chasse au renard constitue sans doute la première étape vers l‟avènement du sport moderne caractérisé donc par l‟euphémisation de la violence et une réglementation de plus en plus serrée des interactions physiques. Une deuxième étape, dite du « sport par procuration » ou du

« sport patronné » lui succède99, ces deux derniers termes –« procuration » et « patronage »–

signifiant deux choses. En premier lieu que, à un moment donné, et avant de s‟opposer eux-mêmes directement dans des matches ou des compétitions, nobles et gentlemen se sont affrontés à distance, par procuration, le plus souvent à travers l‟engagement de domestiques ou de professionnels appointés par leur maître pour se battre dans des combats de boxe, de lutte, ou encore dans des courses à pied. En second lieu, et ceci est une autre déclinaison de ces deux notions, à un moment donné, nobles et gentlemen se sont imposés en tant qu‟organisateurs de concours, de challenges et de défis à caractère sportif et physique.

L‟origine de ces pratiques se rapporte, là encore, aux propriétés sociales singulières de la gentry, classe au mode de vie « mixte », urbain et rural, puisque bien souvent enrichie par les profits du capitalisme et du commerce d‟outre-mer, en même temps que résidant à la campagne. Autrement dit, si ces individus ont des statuts sociaux qui tendent progressivement à en faire des capitalistes, ils sont aussi des landlords qui règnent sur terres et gens, dont ils sont proches du point de vue culturel, partageant les même goûts et singulièrement « le goût des exercices violents » fréquemment pointé par les chroniques et par les historiens. On peut observer alors que, dans les dernières décennies du XVIIIe siècle, cette noblesse terrienne, petit à petit gagnée au processus de

99 Le terme de succession ne doit pas être pris au pied de la lettre, puisque les deux formes coexisteront en parallèle une longue période durant.

Prof. Christophe Jaccoud, Centre international d’étude du sport/ Université de NeuchâtelPage 134 civilisation, commence à organiser, c‟est-à-dire à codifier et à sportiviser, une large gamme de jeux populaires fortement ancrés dans les campagnes. L‟un des premiers jeux à connaître cette transmutation est la lutte, qui va progressivement évoluer vers la boxe. De même, la gentry met de l‟ordre dans les jeux de courses, également très populaires dans les villages, en fixant par exemple des distances, ou en traçant des circuits. Ainsi, et comme l‟écrit Christian Pociello (1991), une organisation de plus en plus rationnelle des compétitions prend forme, qui permet à cette aristocratie terrienne « d‘affirmer une domination symbolique » (à travers la promotion de compétitions) et une « hégémonie culturelle » (en montrant ses compétences dans le domaine de l‟organisation et du management)100. Autre raison de ces engagements : se faire probablement aimer et respecter par les paysans du lieu dans la mesure où l‟usage se répand d‟accorder des prix, en nature ou en espèces, aux vainqueurs, façon intéressée de se mettre à l‟abri d‟émeutes paysannes encore fréquentes en Angleterre à cette époque101 :

« Nouant des alliances actives avec la foule, accordant son patronage aux réjouissances populaires, dotant quelques exercices sportifs d‘un bœuf à rôtir, la gentry agrarienne invente un paternalisme convaincant (…). On perçoit dans ces conditions les fonctions sociales et politiques que revêt ce phénomène, en apparence anodin, de participation pratique aux jeux collectifs (…).

Ces usages jouent leur fonction évidente d‘ « intégration » à la vie villageoise, mais, plus subtilement, assure une fonction socio-juridique de pacification qui consiste à se placer ostensiblement au sein d‘un microcosme ludique fans lequel gentry et plèbe seront également soumises aux mêmes règles de droit »

Christian Pociello (1991), « Quelques indications sur les déterminants historiques de la naissance des sports en Angleterre (1780-1960), in C. Pociello (dir.), Sport et société, Paris, Vigot.

Autre point essentiel qui éclaire la notion de procuration : on peut constater que les aristocrates de campagne vont progressivement s‟attacher les meilleurs de ces sportifs dont ceux qui ne sont pas leurs propres paysans vont être progressivement professionnalisés afin de constituer des équipes ou des écuries. Dès lors, les courses ou les matches, qu‟ils concernent la boxe, la lutte, le saut ou les courses à pied, vont progressivement donner lieu à des confrontations à travers lesquels vont s‟opposer, par procuration donc indirectement, des riches propriétaires terriens, à travers les performances d‟athlètes qu‟ils entraînent, qu‟ils financent, qu‟ils nourrissent...102

La question se pose de savoir qui sont ces premiers sportifs qui, bien souvent, sont des professionnels, déjà bien entraînés, bien préparés, en tous les cas des hommes qui sont souvent les détenteurs de ressources, d‟appuis et de compétences quiles éloignent déjà du commun des mortels,

100 La part prise par la haute société dans l’organisation du sport et des interactions sportives perdura d’ailleurs. L’un des grands promoteurs de combats de boxe du dernier quart du 19e siècle est le baron de Rotschild, qui sera l’un des premiers à mettre à financer des affrontements réguliers entre boxeurs anglais et boxeurs venus des Etats-Unis, allant jusqu’à proposer sa propriété comme lieu du combat.

101 Le sport par procuration permet donc de pacifier les relations locales, et ceci dans un contexte de conflictualité sociale encore très largement tendu. La Grande-Bretagne est, dans les années 1780, le théâtre d’une agitation à la fois sociale et politique : émeutes ouvrières avec bris de machines, jacqueries paysannes et effervescence politique, d’inspiration radicale, qui réclame l’élargissement du corps électoral et la réduction de la durée de la législature. En 1815 encore, la décision du Parlement de fixer un prix minimum pour le blé afin de protéger l’agriculture anglaise, conduit à des émeutes de la faim accompagnées de grandes violences.

102 Détail révélateur : le premier ouvrage paru en édition commerciale consacré à l’athlétisme et aux techniques d’entraînement date de 1813.

Prof. Christophe Jaccoud, Centre international d’étude du sport/ Université de NeuchâtelPage 135 leur permettent alors de réaliser des exploits déjà très spectaculaires103. Du fait que deux filières sportives sont le plus souvent patronnées, d‟un côté les jeux de force –lutte et boxe–, de l‟autre côté, les jeux de course, du même coup deux sociotypes sportifs sont les plus régulièrement sollicités. On peut identifier ainsi des domestiques ou des artisans qui, du fait de leur activité, sont particulièrement forts ou robustes. A cet égard, la chronique historique a retenu que, de longues années durant, le boucher du Duc d‟Albermale-Cumberland –l‟un des plus importants parieurs de l‟époque- était le boxeur le plus redoutable d‟Angleterre104. Les jeux de course, qui sollicitent pour leur part non pas la puissance, mais d‟autres qualités anatomo-physiologiques, sont traditionnellement le domaine des running footmen, ou « hommes à pied qui courent », c‟est-à-dire des valets spécialisés dont la tâche est alors de suivre leur maître, lequel se déplace à cheval ou en voiture attelée. Il n‟est pas étonnant que ceux-ci aient alors une compétence particulière pour les courses de longue distance. A titre d‟exemple, l‟un des plus connus de ces valets-coureurs se nomme Foster Powell, qui réussit, en 1777, à parcourir 112 miles en moins de 24 heures105.

Deux choses doivent encore être précisées qui permettent de mieux comprendre les motivations qui guident les acteurs du « sport par procuration ».

Il faut insister d‟abord sur le fait que le sport par procuration est fortement stimulé par les paris. En effet, l‟organisation de jeux d‟origine populaire plutôt frustes dans leur déroulement et leur règles, par des représentants de l‟élite sociale qui prennent à leur charge et instillent méthode et sérieux dans les confrontations, contribue, du même coup, à les crédibiliser, passage nécessaire pour attirer parieurs et engagement d‟argent ; culture du pari dont on a vu qu‟elle était profondément ancrée dans une culture anglaise friande de divertissements. Ainsi, et le sport par procuration l‟illustre à son tour, les paris ont-ils joué un rôle essentiel dans le développement et dans l‟organisation du sport en Angleterre106 :

103 Spectaculaire est le terme qui convient tant certaines de ces confrontations attirent les spectateurs. En 1811, un combat de boxe a lieu dans le Sussex, qui oppose Tom Cribb, le meilleur boxeur anglais d’alors à un boxeur venu d’Amérique, surnommé Molineux-le-Nègre. Cribb est appointé par un aristocrate écossais, lequel lui offre le gîte et le couvert en vue de réaliser une performance en mesure d’attirer un maximum d’audience. Comme l’écrit Floc’hmoan (1962), « à la veille du combat, il n’était plus possible à vingt miles à la ronde d’obtenir un lit à quelque prix que ce fût. Le jour même, dès six heures le matin, une foule énorme était en marche vers le lieu du combat. Parmi les 20 000 spectateurs, on remarquait des généraux, des pairs d’Angleterre (…). Tout ce beau monde avait parié d’énormes sommes, soit sur Molineux, athlète superbe, soit sur Cribb, à la technique irréprochable (…). Au terme de cet implacable combat, Cribb fut proclamé vainqueur, son adversaire ne réagissant plus (…). Et bien sûr, le retour de Cribb à Londres fut une marche triomphale, dans une calèche à quatre chevaux ».

104 Ce boxeur se nommait Jack Broughton. Il devait par la suite inventer des gants protecteurs. Ainsi que l’évoque Floc’hmoan (1962), il « termina sa carrière de boxeur à 46 ans, en perdant un combat qui l’opposa, le 10 avril 1750, à Jack Slater, boucher de son état. Celui-çi, au bout de quelques minutes, assena un coup si violent sur le visage de Broughton que ce dernier fut aveuglé. Sur le ring, Broughton criait à l’adresse de Cumberland « Je ne puis voir mon homme, Votre Honneur ! Mais je ne suis pas battu ! ».

105 On ne s‟étonnera pas alors si la boxe comme la course sont des activités qui vont connaître des formes de professionnalisme dès avant la première moitié du 19e siècle.

106 Comme l’écrit le Floc’hmoan (1962), « l’engouement pour les épreuves hippiques a un curieux résultat En 1788, on s’assemble à l’hippodrome de Newmarket pour voir un dénommé Evans essayer de battre le record pédestre de l’heure.

Ce record a comme détenteur Thomas Carlisle qui, en 1740, a couru 17 km 300 dans les 60 minutes. On parie sur Evans comme on parierait sur un cheval. Les enjeux atteignent 10000 livres et le coureur sait qu’en cas de résussite il empochera le dixième de cette somme. Evans parcourt 17 km 400 dans l’heure : record battu ! ».

Prof. Christophe Jaccoud, Centre international d’étude du sport/ Université de NeuchâtelPage 136 « La précision croissante des règles dans les combats et les courses vise l‘égalisation des chances

Prof. Christophe Jaccoud, Centre international d’étude du sport/ Université de NeuchâtelPage 136 « La précision croissante des règles dans les combats et les courses vise l‘égalisation des chances