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Moulay Ismail ou le mythe du despote oriental

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CHAPITRE VI

Moulay Ismail ou le mythe du despote oriental

Au XVIIe et au XVIIIe siècles, un discours prolifique sur le despotisme s’est développé en Occident. Le Grand Turc et son sérail nourissaient les descriptions les plus riches de la tyranie, puis du despotisme oriental. Régnant sur un peuple d’esclaves, le sultan dispose comme il veut de la vie et des biens de ses sujets. Il est lui-même esclave de ses sens, prisonnier de son sérail, entouré et dominé par des êtres faibles : Montesquieu, référence privilégiée au XVIIIe siècle, à qui on doit le concept de « despotisme 2», distingue trois formes de gouvernement:

« […] le gouvernement républicain est celui où le peuple en corps, ou seulement une partie du peuple a la souveraine puissance ; le monarchique, celui où un seul gouverne, mais par des lois fixes et

1 -Guy Turbet-Delof, L’Afrique barbaresque, op.cit, p.115.

2 -Alain Grosrichard dit à ce propos : « C’est en effet L’Esprit des lois, en 1748, qui habilite théoriquement le terme [de despotisme], en fait le nom d’une forme de gouvernement, et en illustre le concept par l’exemple des gouvernements d’Asie.», cf. Structure du sérail. La fiction du despotisme asiatique dans l’Occident classique, Paris, Seuil, 1979.

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établies ; au lieu que, dans le despotique, un seul, sans loi et sans règle, entraîne tout par sa volonté et par ses caprices »1.

Montesquieu développe toutes les conséquences logiques de l’idée d’un pouvoir absolu et totalitaire. Voltaire, dans L’Essai sur les mœurs (1756-1759) critique cette conception : pour lui, faire du despotisme une forme de gouvernement distincte est une absurdité :

« Je crois devoir ici combattre un préjugé, que le gouvernement turc est un gouvernement absurde qu’on appelle despotique, que les peuples sont tous esclaves du sultan, qu’ils n’ont rien en propre, que leur vie et leurs biens appartiennent à leur maître.»2

Tout en avouant que ce gouvernement est loin de ressembler à celui de la France ou de l’Espagne, et encore moins à celui de l’Angleterre, il affirme quand même :

« Mais il ne faut pas s’imaginer que ce soit un gouvernement arbitraire en tout, où la loi permette aux caprices d’un seul d’immoler à son gré des multitudes d’hommes, comme des bêtes fauves qu’on entretient dans un parc pour son plaisir.»3

Pour illustrer cette idée, nous proposons de voir comment, sur le plan marocain, les captifs et les rédempteurs ont largement popularisé la figure de despote relative au personnage de Moulay Ismail. En effet, les premiers stéréotypes fondateurs de l’image politique sont générés par les récits des captifs qui viennent intensifier les premières impressions esquissées par les rédempteurs et les ambassadeurs ayant échoué dans leur mission auprès du sultan.

Ces récits s’accordent à attribuer au sultan des épithètes dépréciatives. Le personnage y est représenté comme un impitoyable potentat, avare, cupide, cruel, aimant à supplicier ses sujets, à torturer les pauvres captifs chrétiens. Le Père Busnot, qui consacre une grande partie de sa relation au sultan du Maroc, ne ménage aucun effort pour le traiter comme un personnage de tous les excès:

«Son gouvernement est plus que despotique. Il traite non pas en sujets libres, mais en esclaves, tous ceux qui relèvent de son empire. Il se croit maitre absolu de leur vie comme de leurs biens et en droit de les tuer pour son seul plaisir et de les sacrifier à son caprice sans aucune vue du bien public, ou de son intérêt même particulier ;en sorte que, sans aucun remords, il coupe des têtes pour montrer son adresse ou oblige ses sujets à se précipiter au

1-De l’Esprit des lois (livre II, chapitre I), t, I, p.14.

2-Voltaire, Essais sur les mœurs, Vol,I, chapitre XCIII, p.832.

3 - Ibid., p. 833.

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premier signe qu’il leur fait, pour faire parade de son pouvoir absolu.»1

Le consul Jean-Baptiste Estelle brosse le même portrait politique du sultan mais en le mettant en rapport avec les puissants monarques d’Europe :

«Ce roi, écrit Estelle, est absolu au-delà de ce qu’on peut dire, et sachant dans quelle autorité l’empereur de France gouverne ses sujets, il se compare souvent à ce grand prince ;il dit qu’il n’y a que cet auguste roi et lui dont la volonté sert de loi dans leurs Etats ;que, pour le roi d’Espagne, c’est un enfant qui se laisse gouverner par les femmes, et par des grands, qui le rendent mol, efféminé et en disette de trésors ; que le roi d’Angleterre est gêné d’un parlement qui s’oppose, quand il veut, aux volontés de leur roi ; que l’empereur d’Autriche a des peines extrêmes à faire remuer les princes électeurs lorsqu’il a besoin de leurs forces pour soutenir son parti aux guerres avec ses voisins.»2

Les deux monarques, qui régnaient en même temps, avaient certainement de nombreux points communs. Ils se rencontraient dans le désir de l’édification des somptueux palais. Chacun des deux supervisait personnellement son chantier.

D’après le prêtre français Nolasque Néant, le sultan avait bel et bien exprimé le désir de surpasser en tout le Roi-Soleil. Un visiteur européen à la cour de Moulay Ismail eut même l’audace de dire au sultan que s’il voulait imiter le roi de France, il ne devait pas faire tuer ses sujets et ses esclaves en sa présence. «Cela est vrai, fut la réponse toute prête du sultan, mais le roi Louis commande des hommes, tandis que je commande des animaux.»3

Les raisons qu’avaient les religieux et le consul de ne pas porter Moulay Ismail dans leur cœur sont claires : tout d’abord, les négociations de rachat dont ils eurent la charge pendant des années traînèrent pendant huit ans avec un résultat peu satisfaisant pour ne pas dire médiocre.

Busnot, qui fit deux fois le voyage à Meknès, en 1704 et1708 et qui, comme il le laisse entendre, était si exigeant sur la qualité de ses sources, ne tenait en fait ses informations que de la rumeur publique. Quand il écrit que l’empereur

1 -Busnot, op.cit, pp.64-65.

2 - Penz, Charles, Les Rois de France et le Maroc, 3e série, De Louis XIV à Louis XVI, Casablanca, Editions A.Moynier, 1948, pp.13-14.

3-Relation des Pères de la Merci, op.cit.

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marocain « depuis son avènement à la couronne, il a tué, à ce qu’on assure, de sa propre main, plus de trente mille, tant chrétiens que mahométans »1 , il ne fait que rapporter ce qu’i avait entendu dire. Et lorsqu’il dit qu’un divertissement favori de Moulay Ismail «est dans le même temps de monter à cheval, de tirer son sabre et de couper la tête à l’esclave qui lui tient l’étrier.», le rédempteur, comme le signale à juste titre Henry de Castries, puise son information d’un incident qui survint à Imin-Tanoute, le 11 décembre1682, à la fin de l’audience accordée au baron de Saint-Amans : le Maure qui tenait l’étrier laissa s’y empêtrer le haïk du roi qui, impatienté, fit mine de décapiter le maladroit. Il en resta là, aux dire de l’ambassadeur.2 La reprise d’une anecdote rapportée n’a d’autre but que de démontrer l’impossibilité de négocier avec un despote pour qui tuer ses sujets est un divertissement.

Quant au point de vue du consul, il peut s’expliquer par un sentiment de revanche de sa part à l’égard du pouvoir du sultan. Malgré le gel des relations entre Paris et Meknès, Estelle fit tout pour justifier son maintien à Salé. Il prétendait qu’il portait assistance aux commerçants français, mais en réalité il était un espion qui compilait des mémoires donnant sa version sur des événements politiques et diplomatiques du pays. Pour obtenir les informations, il recourait aux méthodes mêmes les plus malhonnêtes : il s’immisçait en tout, soudoyait des secrétaires, des gouverneurs, des ministres marocains. Outre son poste de consul-espion, il percevait des droits sur les marchandises qu’importaient ou exportaient les marchands français. Dans une lettre, datée du 22 novembre 1691 le roi du Maroc, refusant qu’un souverain tel que Louis XIV puisse être représenté par un aussi infime personnage, traite Estelle de simple marchand :

«Un marchand peut parler de ce qui concerne son trafic, il peut aussi contribuer de ses soins à faire savoir des nouvelles de part et d’autre, à faire tenir un papier ou être le porteur d’une lettre, et faire la même chose des deux côtés ; cela se peut, mais c’est tout ce

1 -Busnot, Récits d’aventures aux temps de Louis XIV, op.cit, p.64. La Même accusation sera reprise par le philosophe du XVIIIe siècle, le baron d’Holbach qui écrit ces lignes : « Mouley Ismaël, empereur de Maroc, était le musulman le plus dévot de son pays ; cependant on assure qu’il égorgea de sa propre main plus de cinquante mille de ses sujets. C’était communément au sortir de la mosquée, où il prêchait lui-même, qu’il faisait ses exécutions, dont ses propres enfants, furent souvent victimes. » (D’Holbach, Système social ; Paris, Niogret, 1822. T.IIX, p79 en note), Note de l’éditeur, Ibid.,

2 -Castrie (Henry de), Sources inédites de l’histoire du Maroc, 2ème série, t.II, p.343.

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que peuvent profiter les paroles d’un marchand, et rien davantage.»1

Busnot, dans la même logique de diabolisation, livre une image du sultan le qualifiant d’être au cœur de pierre «C’est qu’il ne pardonne rien. Il punit tout par supplices affreux et fait souvent répondre des adouars ou des villes entières pour la seule faute d’un accusé..»2 .Un peu plus loin, par oui dire, il ajoute que Moulay Ismail frôle le sadisme lorsqu’il lui plait de s’offrir le chrétien en spectacle

«Il fait aussi combattre les esclaves avec ses animaux dont ils sont souvent dévorés… En voici une que nos captifs m’ont racontée. Le roi, voulant le divertissement de ce spectacle à ses femmes, commanda à un chrétien de se battre avec un lion. Le chrétien qui ne sentait pas assez de force pour vaincre et qui voyait la mort inévitable s’il désobéissait, prit le sabre qu’on lui donna, entra dans le parc, alla au devant du lion qui venait à lui rugissant, les yeux en feu se battant les flans de sa queue. L’esclave, qui avait aperçu derrière lui une fosse pleine d’eau, battit en retraite jusqu’arrivé sur le bord il feignit de faire un faux pas et se laissa tomber dedans, y demeurant jusqu’au cou.»3

Etant donné que le projet annoncé, d’emblée, par Père Busnot était d’édifier le lecteur chrétien, et pour solliciter sa charité envers les œuvres de rédemption, il serait difficile de lui demander une quelconque objectivité. Turbet-Delof dit à ce propos qu’«en contribuant de façon manifestement malveillante à la légende de Moulay Ismail, le Père Busnot ne sacrifiait donc pas seulement à ses préjugés d’Européen, de chrétien, de prêtre ; il faisait aussi un acte oppositionnel, qui n’avait de sens que par rapport à la politique intérieure française dont la conjoncture, en 1704 était assez trouble, et assez troublée pour autoriser ses hardiesses- est notre supposition.»4

En effet, à travers la critique du despote de Meknès, c’est celui de Versailles qui était visé. Ainsi, en chargeant le sultan, ennemi de la chrétienté, le Mathurin chercherait, en fait, non seulement à cacher la responsabilité de Louis

1- Nekrouf, Younès, Une amitié orageuse ... op.cit, p.204.

2-Busnot, op.cit, p.54.

3-Busnot, op.cit, p.74.

4 Turbet-Delof, Guy, L’Afrique barbaresque dans la littérature française aux XVI et XVIIe siècles, Librairie Droz, Paris-Genève, 1973, p101.

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XIV dans l’échec des négociations relatives au rachat des malheureux esclaves, mais aussi visait un absolutisme qui s’affirmait sur le trône de France. Certaines études historiques montrent, en effet, que la vie quotidienne des Français sous le règne du Roi-Soleil n’était pas enviable. Elle était chaque jour exposée à toutes formes d’excès et de violences tragiques, combien, à tout propos, l’on décapitait, l’on pendait, l’on suppliciait, l’on rouait, l’on condamnait au bagne ou à la déportation.1

A en croire les relations de cette époque, Moulay Ismail passerait rarement un jour sans mettre à mort de sa propre main quelque esclave ou domestique de son palais. Son humeur serait indiquée par la couleur de ses robes.

Il tuerait un nègre pour essayer la pointe d’une lance. Ses femmes ne seraient pas à l’abri de sa brutalité. De ces accusations se dégage, ainsi, la figure d’un monarque absolu et impitoyable.

Impitoyable, il l’était lorsque les tâches de la journée l’exigeaient. Il se montrait autant exigeant de lui-même qu’il l’était des autres. Il le fut particulièrement vis-à-vis des rebelles, des brigands. Saint-Olon, qui n’est guère amène à l’égard du sultan, lui reconnait quand même cette qualité :

«Il s’est rendu l’équitable persécuteur des voleurs et assassins […]Il est vrai qu’il s’y est attaché avec tant de soin et de succès qu’il en a nettoyé les grands chemins et les campagnes qui en étaient tout remplis, ce qui doit être remarqué comme une des choses les plus mémorables et plus utiles qu’il ait faites pendant son règne : l’ordre qu’il y a mis présentement est si bon et si régulièrement observé, en faisant punir capitalement ou pécuniairement tous les voisins des lieux du délit, qu’on traverse aujourd’hui ses Etats avec confiance et sûreté.»2.

Moulay Ismaïl expliquait d’ailleurs et croyait pleinement justifier sa conduite, quand il répondait à l’ambassadeur de Louis XIV, qui lui vantait son maître :

«Votre roi commande à des hommes, tandis que moi je commande à des brutes»

La cruauté excessive, attribuée au souverain marocain, est, en fait, le produit de l’époque où il vivait, une époque de troubles tribaux qu’il fallait apaiser.

1 -Penz, Charles, Les captifs français…op.cit, p.27.

2- Saint-Olon, ibid., p.92.

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Lorsque Moulay Ismail accéda au trône le 16 avril 1672, la situation du royaume que lui avait légué son frère Moulay Rachid était difficile. L’ordre au pays était précaire. Les tribus et les villes, traditionnellement attachées à leur autonomie, refusaient de payer l’impôt, ne se soumettaient qu’à un pouvoir central fort et rigoureux.

Tenace et infatigable, le sultan vint à bout de ces dissidences en veillant personnellement à la préparation minutieuse de ses troupes et des combats à livrer, en adoptant des stratégies appropriées aux circonstances, en semant par ses services de renseignements la division dans les rangs de ses ennemis , en alternant répressions impitoyables et pardons généreux.

Les auteurs de relations, qui accusent le sultan de cruauté et de despotisme, pèchent par leur manque d’objectivité et d’esprit critique. «Les témoignages, écrit Magali Morsy, sont tributaires de leur origine […] Que l’expérience d’un prisonnier ne soit pas de nature idyllique, qui en douterait ? Que les prêtres missionnaires aient ensuite eu à cœur de l’exploiter pour préparer les quêtes qu’ils faisaient, quoi de plus naturel ? D’autant que leurs quêtes étaient fort rentables comme en témoignent les tournées des faux captifs contre lesquelles les religieux mettaient les fidèles en garde.»1

La raison d’Etat, qui se confond trop souvent dans les cours musulmanes où la polygamie multiplie les prétendants et les complots, inspira à Moulay Ismaïl une politique d’intimidation, voire de terreur.

Dans les relations du Père Busnot et des Pères de la Merci, on trouvera le récit détaillé du supplice infligé par ce père à son fils Moulay Mhammed coupable d’avoir conspiré à Taroudant ou lorsque le Sultan venait à bout de tribus dissidentes. « On croyait tout perdu, quand par des ressorts secrets, sans armes, sans Conseil, sans efforts, on a vu ces orages dissipés, les mutins abattus, les chefs livrés en ses mains […] et tout le monde se ranger comme de soi-même sous un joug qu’ils trouvent tous insupportables et qu’ils étaient en pouvoir de secouer, si toutes leurs mesures n’avaient été courtes que sa prudence.»2

Un autre aspect du souverain marocain, également dévalorisant, qui a stimulé l’imagination des voyageurs chrétiens est celui de la volupté et la luxure. On lui

1-Morsy, Magali, Moulay Ismail, dans les Africains, t. IV, Edition Jeune Afrique, Paris, 1977, p.134.

2 -Busnot, op.cit, p.47.

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prêtera un harem de deux mille femmes et la paternité d’un nombre considérable de garçons et filles.

Le Père Busnot, probablement par oui-dire, en fait l’inventaire et se permet de juger le tempérament voluptueux du sultan alors que l’on sait que le sérail est impénétrable même pour les collaborateurs les plus proches. «Moulay Ismail, dit Busnot, trouve dans sa Loi cet avantage qu’étant le plus voluptueux prince du monde malgré son âge, elle ne donne point d’autre borne à ses plaisirs que l’adultère dont il s’abstient exactement et qu’il punit sévèrement dans les autres, car, réduisant le nombre de ses principales femmes à quatre, elle ne donne aucun terme au nombre de ses concubines ou femmes moins principales. Son sérail, à présent, en renferme environ cinq cents de toutes nations.»1

Le lecteur est en droit de se demander sur quelles sources se basait le Mathurin pour pouvoir livrer des informations aussi précises sur un espace censé être du domaine du secret et du mystère.

Moulay Ismail avait décrété que ses femmes ne devaient être vues de personne hormis des eunuques du palais, et les habitants de Meknès avaient ordre de rester chez eux quand le sultan et son entourage faisaient une promenade quotidienne. Busnot, lui-même, avait observé de loin ce spectacle, et s’étonnait du soin que prenait le sultan à dissimuler ses épouses du regard d’autrui :

«Les eunuques courent devant, tirant plusieurs coups de fusil afin que tout le monde se retire sur peine de la vie, ce qui fait qu’on ne manque pas d’obéir à ce signal. Quand quelqu’un est surpris en sorte qu’il ne puisse fuir, il évite cette peine en se couchant le visage contre terre, car s‘il avait regardé une des femmes, il serait puni de mort.»2

Les règles qui gouvernaient le harem étaient observées d’une manière stricte, et personne, hormis le sultan et ses eunuques, n’étaient autorisés à y pénétrer.

Moulay Ismail lui-même devait se plier à un protocole qui exigeait qu’il annonçât sa visite avant de pouvoir être introduit à l’intérieur.3

1 -Ibid., pp. 64-65.

2 -Busnot, op.cit, p.74.

3 -Voir Magali Morsy, la Relation de Thomas pellow…Pellow fut informé de ces règles et averti que son rôle consistait à empêcher tout visiteur de pénétrer dans les appartements des femmes du sultan entre le lever et le coucher du soleil.

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Le harem de Moulay Ismail ne fait pas seulement partie de sa légende, il a réellement existé comme les harems des autres souverains du Maroc. Mais on ne peut en dégager ni le nombre des concubines ni leurs conditions de vie car, comme le remarque Magali Morsy :

«La vie du Roi du Maroc est protocolairement organisée sur deux modes. Il y a le mode explicite, la vie extérieure du Souverain qui se dégage au grand jour, sous l’œil des contemporains et de l’Histoire, et il y a le mode occulté, l’existence secrète des Souverains à l’intérieur de l’enceinte privée du palais. Des murs, des tentures, des gardes et la barrière des convenances l’abritent du regard. Les femmes

«La vie du Roi du Maroc est protocolairement organisée sur deux modes. Il y a le mode explicite, la vie extérieure du Souverain qui se dégage au grand jour, sous l’œil des contemporains et de l’Histoire, et il y a le mode occulté, l’existence secrète des Souverains à l’intérieur de l’enceinte privée du palais. Des murs, des tentures, des gardes et la barrière des convenances l’abritent du regard. Les femmes

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