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Louis Chénier, du consulat à l’orientalisme 1 :

Dans le document The DART-Europe E-theses Portal (Page 134-151)

Louis de Chénier avait quarante-cinq ans, lorsqu’il accompagna le comte de Breugnon dans son ambassade à Marrakech ; il fut nommé consul de France au Maroc avec résidence à Safi après la signature du traité du 28 mai 1767. Après quelques mois de séjour dans cette ville, le nouveau consul exposa en France l’opportunité qu’il y avait de transporter le consulat à Salé, dont la situation lui paraissait plus avantageuse pour l’intérêt du commerce et à partir de 1768, il s’installa effectivement à l’embouchure de Bou Regreg.

Le représentant français s’est consciencieusement occupé de ses fonctions.

D’ailleurs, son itinéraire personnel et professionnel l’avait préparé à remplir ce rôle. Né en 1722, il devint à vingt ans commis au service d’une entreprise française de textiles à Constantinople. Il sait si bien se faire apprécier qu’il en fut

1 - Le mot « orientalisme » est à concevoir dans son acception la pus générale : « Est un orientaliste tout personne qui enseigne, écrit ou fait des recherches sur l’Orient en général ou dans tel domaine particulier- cela vaut aussi bien pour l’ethnologue que pour le sociologue, l’historien, le philologue-, et sa discipline est appelée orientalisme. » cf Edward Said, ibid.,

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nommé gérant cinq ans plus tard puis, peu après, désigné par les commerçants français de la place comme leur délégué auprès de l’Ambassade de France.

Dès lors, il semble avoir eu l’ambition d’embrasser la carrière consulaire, une ambition qui ne sera pas satisfaite en Turquie. Chénier retrouve la France en 1765.

Deux ans plus tard, il s’embarque au Maroc où il occupera le poste de Consul général jusqu’en septembre 1782. La personnalité du consul et l’importance de l’époque où se rétablissent les rapports entre la France et le Maroc avec le traité de 1767 concourent à donner une place particulière à l’agent et à ses informations.

Son biographe Emile Faguet dit de lui :

«Monsieur de Chénier […] fut un bon diplomate. Ses rapports sont remarquables comme abondance d’informations et lucidité d’exposition. Il a fait un livre admirable […] que Monsieur Chénier offrit à Voltaire aux derniers mois de celui-ci et que Voltaire, sans l’avoir lu, peut-être, loua en une lettre charmante»1.

Pendant son séjour à Rabat-salé, outre les lettres qu’il avait rédigées2, et le journal de son consulat établi par Charles Penz3, le diplomate avait ramassé la matière d’un ouvrage volumineux sur le pays. Le livre, publié en 1787 sous le titre Recherches historiques sur les Maures et histoire de l’empire de Maroc4 et traduit en Angleterre, est considéré comme un grand classique de l’historiographie marocaine. La correspondance de Chenier, publiée par Pierre Grillon, présente un intérêt capital pour cette période de l’histoire des relations entre le Maroc et la France. Maroc. Les lettres échangées par Louis Chénier avec le consul de France à Cadix fournissent des informations sur le rôle essentiel du port espagnol dans l’espace géo-économique de cette époque, et plus particulièrement dans les relations entre le Maroc et le reste du monde. Cadix occupait alors la première place dans la représentation française en Espagne. Selon Jean-Louis Miège, « à l’époque de Chénier les fonctions de consuls sont assuré, jusqu’en1775, par Antoine de Puyalry, puis par Etienne-Louis Duplessis de Mongelas. Le vice-consul est Jean-Baptiste Poirel. C’est avec lui que Chénier correspond surtout »5. Ainsi

1 -Faguet, Emile, André Chénier, Paris, p.8, cité par Jean-Louis Miège dans Une

correspondance inédite de Louis Chénier, consul de France au Maroc, Revue Maroc-Europe n°6, Editions La Porte, Rabat 1994.

2 - Grillon, Pierre, un chargé d’affaires au Maroc, La correspondance du consul général Louis Chénier (1767-1782), Paris, 1970, 2 volumes, ibid.

3-Penz, Charles, Journal du consulat de France (1767-1785), paraphé par Louis Chénier, Casablanca, 1947

4 - Chénier (Louis de), Recherches historiques sur les Maures et histoire de l’empire de Maroc, op.cit.

5 -Miège, Ibid., p.217.

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Cadix était avant tout une boîte à lettres qui permettait, au consul français installé au Maroc, d’éclairer ses correspondants en Europe sur l’état du négoce, de rendre compte de la situation de la colonie française de Rabat-Salé, voire de renseigner, tout court, comme dans cette lettre adressée à Poiret datant du 9 novembre1977:

« J’ai reçu, Monsieur, la lettre dont vous m’avez honoré le 7 du mois passé, […]. J’ai su avec regret la nouvelle prise que les Anglo-Américains ont faite sur nous […] L’incertitude où l’on est, si la situation présente des affaires n’influencera point sur la tranquilité de l’Europe, doit tenir les commerçants dans une grande perplexité, et nuire à une partie de de leurs opérations. Il semble que le Roi du Maroc lui-même veuille profiter de ce moment de crise où se trouvent les Anglais. Indépendamment des 13 matelots qu’il a en son pouvoir, et qu’il élude de rendre, il fait au consul de cette nation et au gouvernement de Gibraltar, toutes les anicroches qu’il peut, pour tâcher de mettre quelque interêt à un racomodement.

[…]

J’ai l’honneur de joindre ici un pli pour le ministre que je vous prie de vouloir bien lui faire passer par le premier courrier. On attend iciquelques tartanes qui doivent venir de Cadix ; je serais bien aise que vous eussiez occasion d’en profiter pour me faire passer mes plis qui, dans la saison où nous entrons, sont exposer à languir par la voie ordinaire de Gibraltarqui est cependant la plus sûre ; mais elle serait bien incertaine, si les bouderies entre le Roi du Maroc et les Anglais prenaient une mauvaise tournure. […].1

L’intérêt de la correspondance tient aussi au ton libre, que ne permettrait pas le courrier officiel pour la Cour. Certaines lettres sont moins formelles et laissent traduisent des rapports amicaux. On y parle du climat, de l’état de la barre, de la cherté de la vie, de l’élevage des poules et des démêlés avec les négociants.

Le Journal du consulat, paraphé par Chenier, est pareillement intreressant pour plusieurs raisons. D’abord parce qu’il contient une documentation riche sur les derniers moments de la captivité françaises au Maroc. Ensuite parce qu’il renseigne sur les relations franco-marocaines au XVIIIe siècle, au point de vue politique et au point de vue économique.

En ce qui concerne les captifs, le Journal contient deux pièces attestant la fin de la captivité française sous le règne de Sidi Mohammed ben Abdellah. La pièce1, qui est

1 -Ibid., p.p.240-241.

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le récit de l’ambassade du comte de Breugnon chargé au nom de Louis XV de négocier la paix avec le sultan Sidi Mohammed, nous informe sur le rachat de 190 prisonniers de «guerre», dont Bidé de Maurville1, et atteste le dénouement à une triste et longue histoire.

Le Journal du consulat de France apporte, en outre, des renseignements sur le consul lui-même dont l’émouvant destin du fils, le poète André Chénier a rendu célébre.

Selon Charles Penz, « Il [Louis Chénier] a géré son consulat comme un honnête fonctionnaire, digne et consciencieux, mais il n’a pas été un animateur, prompt à saisir toutes les occasions d’agir et de renforcer avec sa propre situation celle de son pays.»2

Si l’honnêteté du consul apparait admise, il n’en demeure pas moins qu’on lui reprochait une certaine ladrerie. En effet, le souci d’économie le poussait à éluder les vistes officielles sous pretexte que les cadeaux à offrir étaient onéreux. Pour Penz, l’économie excessive de Chénir serait probablement «dictée par le souvenir du comte des Alleurs, ambassadeur de France à Constantinople, sous les ordres duquel il avait commencé sa carrière consulaire, et dont les prodigalités avaient compromis à la foisla fortune et la réputation.»3

Le journal permet, donc, de connaître l’homme et le consul qui représenta la France pendant seize ans, à la fin du règne de Louis XV et au commencement de Louis XVI.

Mais Chénier mérite aussi d’être connu comme historien.

Avant d’entamer le fond de ses préoccupations marocaines, Chénier expose ses options d’historien dans un important discours préliminaire dont voici les premiers mots :

«La connaissance des événements qui ont décidé du sort des peuples et des empires a éclairé les hommes sur leurs véritables intérêts : ce n’est que dans le spectacle des ravages qui ont bouleversé la terre, dans cette succession de prospérités et de disgrâces – dont on voit les causes et les effets dans les annales du monde- que les nations, frappées de l’instabilité des choses humaines, ont trouvé l’art de s’instruire et de se gouverner»4 .

La connaissance de l’histoire des peuples, pour Chénier, est une entreprise porteuse de leçons pour celui qui voudrait en tirer profit. En interrogeant le passé,

1 -Voir le chapitre I de notre thèse.

2 -Penz, Les rois de France et le Maroc, op.cit, p.115.

3 -Ibid., p.116.

4 -Chénier, Recherches historiques sur les Maures et histoire de l’empire de Maroc, t, 1, p.1.

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les hommes peuvent mieux apprécier leurs réalisations et leurs échecs et mieux se gouverner.

L’auteur, imprégné de l’esprit des Lumières, pense que par la connaissance de son passé, l’humanité peut participer à son bonheur et parvenir à la connaissance d’elle-même.

«Telle a été l’influence de l’histoire sur les mœurs et l’esprit des nations ; rassasiées de dévastations et de carnages, elles se dépouillent insensiblement des préjugés que l’ambition et l’esprit d’intérêt ont répandu sur la terre ; elles semblent même se rapprocher pour travailler de concert à l’avancement des connaissances humaines. Emules de savoir et de gloire et guidées par la bienfaisance éclairée des rois, on les voit parcourir le globe, moins pour en disputer l’empire que pour en fixer les dimensions et accoutumer ses habitants à la tolérance. C’est par ces efforts généreux, c’est en surmontant les difficultés que la Nature , les distances et les préjugés ont mises aux recherches des nations, en rapprochant pour ainsi dire les extrémités de la terre et en l’éclairant du flambeau de la raison, que les hommes pourront jouir des bienfaits que la Providence a répandus sur elle et qu’ils cesseront d’être étrangers les uns aux autres»1

Par le savoir historique, Chénier se fixe un projet bienveillant et fraternel qui consiste à faire progresser les peuples en les rapprochant et en les rendant plus tolérants les uns vis-à-vis des autres.

Cette vision idéalisatrice, qui permettrait à l’homme de jouir des bienfaits de la raison -qui prévalait au siècle des Lumières- et de se débarrasser des préjugés, serait convaincante et pertinente si elle n’était pas articulée sur un sentiment explicite de la supériorité de l’Europe. Lorsque Chénier évoque les avancées permises par la connaissance historique, il médite sur sa propre histoire en affirmant que l’Europe a « puisé cette source de lumières qu’elle répand sur le reste de l’univers». D’après lui, c’est l’Europe qui, par sa réflexion sur elle-même, a pu éclairer les autres peuples. C’est elle qui est en mesure de guider ces peuples vers le progrès, vers les Lumières. Ces Lumières non seulement permettent de saisir le monde, de vaincre les préjugés, mais elles permettent aussi de faire évoluer la connaissance même de l’histoire.

1 -Op.cit, pp. 2-3.

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Ainsi, dès le début du texte, la notion de Lumières est au cœur de sa pensée. Si cette notion semble être assimilée à la connaissance rationnelle qui doit permettre d’annihiler les préjugés qui séparent les peuples, il n’en demeure pas moins que, pour l’auteur, les sujets de cette connaissance sont les Européens et que les autres peuples ne peuvent en être que des objets d’observation.

A ce point de vue optimiste qui cherche à universaliser la connaissance des peuples et des terres lointaines, Chénier émet une réserve. Selon lui, les peuples de la terre ne sont pas tous connus et il est des raisons à cela. Si certaines nations

« n’ont pas excité l’attention et la curiosité des voyageurs, c’est par le peu d’intérêt qu’elles ont eu aux grands événements, par le peu d’utilité qu’on peut retirer de leur législation, de leur culte et de leurs coutumes, ou par la difficulté qu’il y a à vaincre les obstacles qui tiennent au climat qu’elles habitent et à la férocité de leurs mœurs»1

Ce qui explique, selon l’auteur, la méconnaissance de certaines régions du monde, c’est que, tout d’abord, l’histoire, la culture, l’organisation sociale de certaines d’entre elles présentent peu d’intérêt. Tirer profit de l’avancement des Lumières est perçu ainsi comme un privilège dont certaines nations sont exclues.

Par conséquent, l’approche optimiste et universaliste qui donnait son ton au début du discours préliminaire perd de son importance. Il ne suffit plus de porter sa réflexion sur l’histoire des peuples, il faudrait que cette histoire offre matière à cette réflexion. D’autre part, les chercheurs rencontrent des obstacles liés au climat et à la férocité des mœurs, ce qui entrave leur accès à l’étude de certaines zones géographiques:

«Tels sont les peuples concentrés dans l’intérieur de l’Afrique ; les déserts arides qu’ils habitent les rendront toujours étrangers pour nous puisque nous avons à peine une idée des Maures qui ne sont que sur les bords septentrionaux»2.

Cette conception, très ancienne, qui consiste à attribuer la mauvaise connaissance de l’Afrique si proche aux conditions naturelles de ce continent rend l’approche de Chénier malaisée. Le Maroc, auquel l’auteur réserve tout un volume, s’inscrit dans cette optique. Aussi l’auteur insiste-t-il sur les difficultés de son entreprise :

1 -Op.cit, p.3.

2 -Op.cit, pp.3-4.

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« L’empire du Maroc, qui touche presqu’à l’Europe et qui n’en est séparé que par un détroit de cinq lieues, est peut-être moins connu de nous que le sont les peuples les plus éloignés»1.

Pour trouver une explication à la méconnaissance de l’histoire marocaine, Chénier invoque d’abord des insuffisances d’approche chez le chercheur. Selon lui ces insuffisances peuvent dénaturer la fiabilité des documents dont on dispose.

Appréhender des peuples différents présuppose d’après lui « une étude réfléchie de leurs mœurs, de leurs usages et de leur façon de penser»2 car, à ses yeux, il est vrai qu’« il serait inconséquent de considérer sous un même rapport un Chinois, un Turc ou un Français qui, n’ayant ni la même éducation, ni les mêmes principes, ne sauraient avoir les mêmes idées, ni les mêmes usages»3.

Chénier opte, en effet, pour une approche différenciée de l’histoire sans quoi, d’après lui, le chercheur étranger qui, issu d’une culture bien déterminée peut céder à la tendance naturelle et subjective d’appliquer aux autres peuples des critères qui sont valables essentiellement pour celui dont il est issu.

Ainsi, les chercheurs peuvent-ils, sous l’effet du goût du nouveau et du sensationnel, brosser des « tableaux variés et séduisants, mais ce ne sont pas toujours des tableaux fidèles»4.

L’appétit d’exotisme5 qui privilégie les détails pittoresques, peut être apprécié favorablement par le public, mais il constitue, en revanche, une faute de jugement pour l’historien. Ces effets contradictoires proviennent, selon Chénier, d’un manque de méthode, d’une absence d’analyse lente et sereine de l’objet étudié.

Si l’ignorance du Maroc dans laquelle se trouve encore l’Europe est due, à des insuffisances méthodiques de la part des voyageurs et historiens européens, il convient de remarquer que, pour Chénier, le Maroc lui-même est responsable de cette ignorance. En effet, le chercheur européen, s’il veut mener à bien son étude sur le l’empire mauresque, il doit faire preuve de patience et de persévérance car «

1 - Ibid., p.4.

2 - Ibid., p.7.

3 - Ibid., p.11.

4 - Ibid., p.10.

5 - Jusqu’au XIXe siècle, seul l’adjectif exotique est attesté. Ainsi Rabelais, décrivant ce que Panurge découvre au cours de ses escales, énumèrait dans le Quart Livre (1548) : « […] diverses tapisseries, divers animaux, poissons, oiseaux et autres marchandises exotiques et

pérégrines… »

S’appliquant d’abord à ce qui émane du monde étranger et barbare, le mot s’étend à ce qui prend pour objet ces réalités lointaines et tente d’en suciter le désir. Pour Victor Segalen, qui entreprerit au début du XXe siècle un Essai sur l’exotisme, l’exote est le voyageur qui recherche le choc de la différence contre la carapace de l’individualité.

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on ne communique pas avec les Maures et ce n’est que difficilement qu’on peut parcourir leur pays ; éloignés des Chrétiens par les préjugés d’une religion opposée à tous les autres cultes, on n’éprouve chez eux que des préventions, qu’ils ne déguisent jamais que par des motifs d’intérêt »1.

Le pays et ses habitants constituent un obstacle pour le chercheur étranger.

En évoquant l’histoire récente du Maroc, Chénier affirme que les changements observés « n’ont servi qu’à rendre ces peuples encore plus féroces». Pour situer le pays géographiquement, l’auteur le localise dans la grande Barbarie en précisant :

« Si nous avons donné et étendu à toute la côte de Barbarie, c’et parce que le mot était susceptible de cette altération, autant par sa ressemblance que par une acception particulière à ces peuples brutes et sans urbanité et à l’idée que nous avons attachée nous-mêmes au mot Barbare»2. Chénier joue sur l’imbroglio sémantique qui pèse sur le mot «Barbare». En actualisant ce vocable très usité pendant le XVIe et le XVIIe siècles3, il essaie de l’expliquer et de lui trouver un référent plus objectif.

D’après Chénier, les peuples qui forment cette Barbarie se refusent au savoir des «Lumières» et entravent toute recherche historique probante. Les Maures, qui en font partie et qui sont « dans une ignorance stupide sur leur propre existence»4 refusent de contribuer à un savoir sur eux-mêmes. Cette imperméabilité au savoir est due essentiellement à la nature même de l’histoire marocaine que l’auteur qualifie de chaotique. « J’ai fouillé dans ce chaos autant que j’ai pu, malgré son obscurité»5 dit-il.

La conception qui considère l’histoire du Maroc comme un enchevêtrement d’événements obscurs n’est pas une nouveauté. Le Père Dan, un siècle avant, estimait qu’il était impossible d’écrire une histoire de l’Afrique du nord « vu les divers changements des nations qui ont habité ce pays-là et les funestes événements qui les ont accompagnés et qui ont rendu la connaissance douteuse et les mémoires obscur»6.

Le chaos historique auquel pense Chénier et ses prédécesseurs est vraisemblablement celui des changements brutaux qu’ont vécus respectivement, la dynastie Saâdienne et la dynastie Alaouite. D’après l’auteur, ces bouleversements

1 -Op.cit, p.9.

2 -Op.cit, p.31.

3 -Voir Guy Turbet-Delof, L’Afrique Barbaresque dans la littérature française, op.cit, chapitre I.

4- Op.cit, p.9.

5 -Ibid.,

6 -Histoire de Barbarie et de ses corsaires, op.cit, préface.

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anarchiques n’ont apporté aucune transformation réelle et effective dans l’histoire du pays :

« L’histoire isolée de La Mauritanie moderne- quoique variés par une succession d’usurpations, de perfidies et de scènes tragiques- est trop lugubre et monotone et n’a pas d’intérêt qu’inspire l’histoire des nations éclairées qui ont su allier des vertus morales à des projets ambitieux»1

L’histoire du Maroc, pour Chénier, est une continuité de recommencements, une suite de « révolutions» sans changement notoire. Les Maures, à travers les siècles, s’assemblent et se ressemblent. «A quelque différence près dans le gouvernement, les Maures sont aujourd’hui ce qu’ils étaient du temps de Rome et de Carthage […] le temps n’a point influé sur leur génie et sur leur caractère »2

L’histoire du Maroc, pour Chénier, est une continuité de recommencements, une suite de « révolutions» sans changement notoire. Les Maures, à travers les siècles, s’assemblent et se ressemblent. «A quelque différence près dans le gouvernement, les Maures sont aujourd’hui ce qu’ils étaient du temps de Rome et de Carthage […] le temps n’a point influé sur leur génie et sur leur caractère »2

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