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4. Trajectoires et motivations à l’usage de l’e-cigarette

4.2. Motivations à l’usage de l’e-cigarette

4.2.1. Motivations à l’expérimentation de l’e-cigarette

• En population générale

L’enquête en ligne de Farsalinos et al de 2014 incluant plus de 19 000 vapoteurs retrouvait les motifs d’expérimentation de l’e-cigarette suivants, par ordre de fréquence : réduire ou arrêter le tabac car c’est une habitude non saine ; réduire l’exposition de la famille à la fumée ; vapoter dans les lieux publics ; économiser et le plaisir de la variété des saveurs (55).

Le dernier rapport de l’enquête Eurobaromètre publié en 2017 (38) rapportait que la motivation la plus fréquente à l’initiation de l’e-cigarette chez les Européens est la diminution ou l’arrêt du tabac (61 %). Venaient ensuite : la perception des e-cigarettes comme plus saines que le tabac (31 %), le coût moins élevé des e-cigarettes (25 %), le goût des e-cigarettes (12

40 %) et enfin des facteurs sociaux tels que le fait de vapoter dans les lieux où fumer est interdit (15 %), l’influence d’amis vapoteurs (11 %) ou la perception des e-cigarettes comme cools ou attractives (6 %). La stratification selon l’âge retrouvait que les plus de 40 ans étaient plus de 76 % à déclarer utiliser l’e-cigarette pour des raisons d’arrêt ou de réduction du tabac alors qu’ils n’étaient que 59 % chez les 15-24 ans à le déclarer.

En France, l’étude qualitative de Fontaine et al. conduite en 2016 dans la population générale française retrouvait également ce désir d’arrêt ou de diminution du tabac ainsi que de pouvoir fumer de façon plus saine sans les effets néfastes du tabac. Chez les participants de moins de 26 ans, deux autres motivations étaient citées en plus de l’arrêt du tabac : la curiosité ainsi que le fait de vapoter là où fumer est interdit (34).

Dans différentes études menées au sein de la population générale, les deux motifs principaux d’expérimentation de l’e-cigarette les plus fréquemment retrouvés en population générale sont la curiosité et l’arrêt du tabac. Les prévalences sont variables, en fonction des études, allant de 27 % à 76 % pour la réduction/l’arrêt du tabac ; de 4 % à 70 % pour la curiosité (38,64,65,70,84–86). D’autres études transversales comme celles de Pepper et al. (Etats-Unis), Goniewicz et al. (Pologne) et Dawkins et al. (Royaume Uni) retrouvaient en plus de la curiosité et de l’arrêt du tabac les raisons d’essai de l’e-cigarette suivantes : alternative saine complète ou partielle au tabac, conseil/essai/cadeau par un ami ou un membre de la famille, e-cigarette perçue comme moins dangereuse pour la santé du vapoteur, vapoter là où fumer est interdit, e-cigarette perçue comme moins nocive pour autrui, pas de mauvaise odeur, ne dérange pas les autres, aide au craving, ressemble au tabac, prix abordable, variété des saveurs (64,65,86). Dans leur étude prospective parmi des fumeurs américains interrogés entre 2011 et 2014 sur leur utilisation de produits du tabac et sur leur utilisation de l’e- cigarette, Biener et Hargraves retrouvaient les motivations à l’essai de l’e-cigarette suivantes : cessation tabagique (52,6 %), le fait de ne pas exposer les autres à la fumée de tabac (16,1 %), la santé (8,0 %), l’usage de l’e-cigarette là où fumer est interdit (5,6 %) et diminuer le tabac (4,5 %) (70).

Les études transversales de Shiplo et al. en 2015 (au Canada) et Schmidt et al. en 2013 (aux Etats-Unis) ont analysé les motifs d’expérimentation à l’e-cigarette dans la population générale en fonction de la classe d’âge :

- Shiplo et al. retrouvait que chez les 16-24 ans, qu’ils soient fumeurs ou non-fumeurs, la curiosité était le motif principal (40,4 % chez les fumeurs et 54,8 % chez les non- fumeurs) suivie par ordre décroissant de : « on m’en a offert une », aide à l’arrêt du

41 tabac (pour les fumeurs), puis « pour le goût », « pour le fun », e-cigarette perçue comme moins dangereuse que la cigarette, vapoter dans les lieux où fumer est interdit (pour les fumeurs), « autres » ou encore « je ne sais pas ». Chez les fumeurs de plus de 25 ans, l’aide à l’arrêt du tabac apparaissait comme motif principal (56,9 %) suivie de la curiosité, « on m’en a offert une », vapoter dans les lieux où fumer est interdit, « pour le goût », « pour le fun », « autres » et « je ne sais pas » (84).

- Schmidt et al. retrouvait que l’expérimentation par curiosité était plus fréquente (70 %) que le désir de diminuer/stopper le tabac (50 %) chez les 18-34 ans alors que l’expérimentation par curiosité était moins fréquente (39 %) que le désir de diminuer/stopper le tabac (70 %) chez les plus de 55 ans (85).

• En population jeune

Dans les études menées auprès d’adolescents et d’adultes jeunes, la motivation à l’expérimentation la plus fréquemment retrouvée de l’e-cigarette est la curiosité, allant de 54 % à 91 %, en fonction des études. La prévalence de la diminution/arrêt du tabac comme motivation variaient entre 11 % et 24 % (75,77,87–90).

L'étude mixte de Kong et al. menée aux Etats-Unis en 2015, associait une étude qualitative suivie d’une étude quantitative transversale chez des adolescents et des adultes jeunes sur l’usage de l’e-cigarette. Les raisons liées à l’expérimentation de l’e-cigarette retrouvées étaient les suivantes, par ordre décroissant de fréquence : la curiosité, des saveurs appétissantes, l’influence familiale et des pairs, la facilité d’accès, l’image « cool », l’alternative plus saine au tabac et pouvoir faire des jeux de fumée (87).

L’étude transversale de Biener et al. publiée en 2015, examinait les motivations à l’essai de l’e-cigarette chez des adultes jeunes américains répartis en 3 groupes : fumeurs, ex- fumeurs et non-fumeurs. Dans les 3 groupes, la curiosité était le motif le plus fréquemment retrouvé et l’était significativement parmi les non-fumeurs. Chez les non-fumeurs, les autres raisons étaient ensuite : l’usage par les amis, la perception que les e-cigarettes étaient meilleures pour la santé que les cigarettes et l’absence d’odeur. Chez les ex-fumeurs, après la curiosité étaient citées comme motivations : le fait que l’e-cigarette était perçue comme meilleure que la cigarette, que l’e-cigarette les aide à arrêter le tabac, l’absence d’odeur, l’utilisation dans les zones non-fumeurs, diminuer la consommation de cigarette et l’utilisation par les amis. Chez les fumeurs, étaient retrouvés, après la curiosité : la perception

42 que les e-cigarettes étaient meilleures pour la santé que les cigarettes, l’utilisation dans les zones non-fumeurs, l’absence d’odeur, diminuer la consommation de tabac, l’aide à l’arrêt du tabac et l’utilisation par des amis (90).

L’étude longitudinale sur 2 mois de Berg et al. était menée chez de jeunes fumeurs adultes américains ayant commencé l’e-cigarette depuis au moins 4 semaines avant l’inclusion. Leurs motivations à l’expérimentation de l’e-cigarette étaient les suivantes : aide à l’arrêt de la cigarette classique, raisons de santé et odeur de la cigarette classique, diminution du tabagisme passif pour ma famille, faire des économies, goûts attractifs et absence de pollution, influence des amis, influence des collègues et essai seul dans la voiture pour essayer et arrêter le tabac (91).

• En population étudiante

Certaines études ont également été réalisées spécifiquement en population étudiante. La curiosité était le motif d’expérimentation de l’e-cigarette le plus cité quel que soit le statut tabagique (75,77,88,89).

Dans l’étude de Awan et al. faite auprès d’étudiants saoudiens en 2016, les fumeurs étaient également motivés par l’arrêt du tabac (32,3 %) et l’influence de pairs (25,4 %). Les ex-fumeurs l’étaient ensuite par la dangerosité moindre des e-cigarettes par rapport au tabac (49,3 %). Les non-fumeurs mentionnaient également l’influence des pairs (41,6 %) (88).

L’étude de Lotrean et al. en 2015 chez des étudiants roumains retrouvait après la curiosité (62,5 %), chez les fumeurs : l’arrêt du tabac (32 %) et l’influence des amis (25,6 %). Les ex-fumeurs citaient également la moindre dangerosité par rapport à la cigarette (50 %). Les non-fumeurs mentionnaient ensuite l’influence des pairs (42 %) (89).

L’étude prospective de Sutfin et al. sur 3 ans publiée en 2015 et menée auprès d’étudiants américains fumeurs retrouvait après la curiosité (91,6 %), l’influence des amis (70,2 %), le fait que l’e-cigarette soit probablement meilleure pour ma santé que la cigarette classique (70 %), l’absence de mauvaise odeur (50 %), la possibilité de vapoter dans les endroits où fumer est interdit (50 %), la diminution de la consommation de tabac (30,8 %) et en dernier l’aide pour l'arrêt du tabac (20,2 %) (77).

Enfin, l’étude transversale de Kinouani et al. de 2017 conduite en population d’étudiants francophones retrouvait comme motivations à l’expérimentation, après la curiosité

43 (77,4 %) : le fait que quelqu’un leur ait proposé d’essayer (63,5 %), le goût (24,6 %), pour arrêter le tabac (11 %), pour diminuer le tabac (8,5 %), les e-cigarettes sont moins nocives pour la santé que le tabac (7,7 %) et les e-cigarettes sont moins chères que le tabac (7,3 %) (75).