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DEPOTS DE SCORIES

3.2. La chronologie à l’échelle de la Région

3.2.2. La morphologie du graphique des dates

En raison de leur nombre, les dates sont fi gurées dans le graphique chacune par une barrette qui est fonction de la totalité de la plage de calibration à 2 Σ, sans représentation de la courbe de probabilité. Il est convenu que ce graphique n’est pas la représentation exacte de l’activité 4 C’est le cas de la plupart des dates du site des « Fouetteries » aux Clérimois.

5 Le PCR ne se désintéresse pas des districts de l’est de la région (Berthelange et Mâconnais). Il cherche cependant à dater en priorité la masse considérable des ferriers de l’ouest (principalement mais pas uniquement la Puisaye). Son objectif est également d’atteindre un certain équilibre spatial des études.

avant 2018 2018 2019

75 n° des dates citées

10 20 30 40 50 60 70 80 90 100 110 120 130 140 400 600 800 1000 1200 1400 -200 changement. 200 400 600 -400 -800 -600

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Rapport d’activité 2019, PCR «La sidérurgie en Bourgogne-Franche-Comté avant le haut-fourneau. Organisation et circulation des productions»

Figure n°24. Graphique des dates radiocarbone en fonction de la provenance des prélèvements

Morvan-Auxois, Nivernais, Pays d'Othe, Puisaye, Vézelois

Districts de "l'ouest"

Berthelange, Mâconnais, sites isolés de l'Est

Districts de "l'est"

75 n° des dates citées

10 20 30 40 50 60 70 80 90 100 110 120 130 140 400 600 800 1000 1200 1400 -200 changement. d'ère 200 400 600 -400 -800 -600

autres dates

dates problématiques

75 n° des dates citées périodes d'apparente production continue périodes d'apparente diminution de la production 10 20 30 40 50 60 70 80 90 100 110 120 130 140 400 600 800 1000 1200 1400

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Rapport d’activité 2019, PCR «La sidérurgie en Bourgogne-Franche-Comté avant le haut-fourneau. Organisation et circulation des productions»

sidérurgique de la région étudiée au cours des 2 300 ans qu’il prend en compte. Il faudrait pour cela que chaque charbon analysé concerne une quantité connue de déchets et que l’ensemble de leur tonnage soit mesuré, chiff res qui sont par nature hors de portée. Mais il permet de dégager de grandes tendances et, par le jeu du présence/absence, d’émettre des hypothèses sur les rythmes de la production (fi g. 25).

Il y a désormais 18 dates sûrement antérieures à -200, dont 10 ont été acquises en 2019. Les deux plus anciennes sont situées sur le plateau du Hallstatt, mais leur plage de calibration peut être fortement resserrée moyennant un risque d’erreur minime. Pour Treigny « Les Gâtines Beauchet » (Yonne), l’intervalle -541/-393 est probable à 93,6 % (2380 ± 30 BP ; -727/-393 cal. 2 Σ) ; pour Petit-Mercey 32 « Au Saucy », l’intervalle -541/-390 est probable à 94,8 % (2375 ± 30 BP ; -702/-390 cal. Σ). Ces 18 dates sont fournies pour l’essentiel par les trois districts : Puisaye, 13 dates provenant de sites répartis sur l’ensemble du district et principalement du Bois de Bailly à Saint-Fargeau qui a fourni 5 dates issues de 5 ferriers ; Berthelange, 3 dates ; Pays d’Othe, 1 date. Une seule concerne un site isolé à proximité de Besançon, celui de Montfaucon « Nacra ».

L’empilement des dates calibrées fait ensuite apparaître une « marche » occupée par une date reçue en 2019 (n° 19 dans le graphique). L’échantillon de charbon de bois provient une nouvelle fois du Bois de Bailly à Saint-Fargeau. La date – 2140 ± 35 BP, -355/-54 cal. – se situe sur le plateau de La Tène où, entre 2150 ± 30 BP et 2115 ± 30 BP, les dates calibrées présentent des incertitudes à peine inférieures à 300 ans. Dans le graphique, la continuité avec le groupe de dates suivantes est donc purement visuelle.

Il s’ensuit 62 dates qui s’échelonnent du début du IIe siècle avant notre ère aux premières

décennies du IVe siècle ap. J.-C. (n° 20 à 81 dans le graphique). Il faut cependant nuancer un

peu l’impression d’une production « en vitesse de croisière » dès le début du IIe siècle de notre

ère qui se dégageait en 2018 : 6 dates semblent couvrir approximativement l’intervalle calibré qui concerne le IIe siècle av. notre ère (n° 20 à 25 du graphique). En fait, dans ce groupe, deux

sont des dates approximatives provenant des Clérimois (n° 23 et 25). A l’heure actuelle, nous connaissons donc très peu d’ateliers susceptibles d’avoir fonctionné au IIe siècle avant notre

ère. L’aspect de « pile » - i. e. la multiplication des dates - est en revanche bien réel entre 2005 BP et 1780 BP, où on trouve 34 dates BP diff érentes sur les 46 possibles, soit 57 dates en tout (n° 26 à 81). Cette longue série qui débute en théorie du début du Ier siècle av. notre ère s’achève

avant le milieu du IVe siècle ap. J.-C. Pour l’instant, c’est le site de Saint-Révérien « Forêt de

Saint-Révérien » (1780 ± 30 BP, 137-335 cal.) qui la termine. La date a été trouvée dans la publication de A. Bouthier déjà citée.

Comme précédemment, la fi n du IIIe ou le début du IVe siècle semble bien marquer une rupture.

Et là encore, les sites qui font la jonction avec la série suivante ne sont pas datés avec certitude (n° 82 à 86 du graphique). Sur ce point, nous ne pouvons que formuler les mêmes constats qu’en 2018 :

- le petit ferrier de Goux-les-Usiers 2 « Combe de Ferrière », dans le haut Doubs (1695 ± 30 BP, 255-412 cal.) fait partie d’un groupe de quatre ferriers très rapprochés et dont les trois autres, de même typologie que lui, sont franchement mérovingiens (eff et vieux bois du charbon daté ?).

- celui de Saint-Germain-de-Modéon « Les Courtils » (Morvan-Auxois, cf. la partie consacrée à ce district) doit faire l’objet d’une nouvelle datation pour lever le doute sur son rattachement à l’Antiquité.

- malgré deux datations eff ectuées récemment, la période de fonctionnement de celui de Briaucourt « En Faivorge » (Haute-Saône) n’est pas défi nitivement établie (1650 ± 30 BP, 264-533 cal. et 1600 ± 30 BP, 399-539 cal.).

- enfi n, les dates les plus récentes obtenues sur le ferrier 3b des Clérimois « Les Fouetteries » (Pays d’Othe, présentent des plages d’incertitude d’une amplitude proche de 300 ans (respectivement 1650 ± 60 BP, 253-550 cal. et 1630 ± 50 BP, 260-550 cal.).

A partir de 350 ap. J.-C. environ, le graphique reprend son aspect de « pile », marquant la fl oraison des ateliers de la fi n de l’Antiquité et de la période mérovingienne déjà mise en évidence depuis un certain nombre d’années et sur laquelle il n’est pas utile de revenir longuement ici (n° 87 à 124 du graphique). Un seul atelier de cette période a été identifi é en 2019 (Moussy « Fontaine du Laitier », 1440 ± 40 BP, 550-659 cal.). Il n’est anodin de souligner qu’il se situe dans le Nivernais, ce qui augmente la « sphère d’infl uence » de la sidérurgie mérovingienne.

Les traces d’activité de la longue période qui va de 700 environ à 1500 environ avaient été très peu retrouvées jusqu’à présent (n° 125 à 143 du graphique). Pour la première fois depuis longtemps, elle apparaît un peu moins « obscure » à travers 5 échantillons, tous prélevés en Puisaye, sans qu’on puisse aller beaucoup plus loin pour l’instant dans le commentaire.