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Sport et chômage : des catégories à l‟entrecroisement des mondes sociau

B. Le monde comme trois éléments combinés : la construction

1. L‟activité primaire

 Activité dans le monde social et activité sur le monde social

« Les mondes sociaux sont caractéristiques de n‟importe quel domaine particulier » (Strauss, 1992, 272). L‟activité primaire autour de laquelle se forme (se déforme, se reforme etc.) peut donc être entendue au sens large du terme. Si le sport ne semble pas poser de problème à ce niveau, il peut paraître surprenant d‟envisager le chômage comme un monde social. Quel en serait son activité primaire ? Rappelons d‟abord que le chômage, comme le sport, sont initialement considérés comme des catégories et que parallèlement nous avons opté pour une conception paradigmatique (ou pragmatique) de la catégorie

sociale conforme à la posture néokantienne de Cassirer et selon laquelle la catégorisation est un acte de pensée. Les catégories sont des schèmes voire des procédures ou encore des règles de construction de l‟objectivité. Et lorsqu‟on parvient à considérer que ces schèmes sont relatifs et multiples, alors intervenir dans le monde social du chômage, c‟est aussi intervenir dans la construction d‟un chômage objectivé, soit dans la construction sociale de la réalité. Être au chômage ou simplement être dans le monde social du chômage implique nécessairement d‟y avoir une activité de construction sociale du chômage. Mais nous en conviendrons, c‟est là une conception abstraite et peut-être trop extensive de l‟activité primaire.

Cependant, si être dans le monde social revient, quelque soit la position que l‟on y occupe, à avoir une activité sur celui-ci c‟est aussi parce qu‟on a inévitablement une activité dans celui-ci. De façon évidente, les agents de placement ont par exemple une activité qui leur est prescrite par leur rôle professionnel. Les demandeurs d‟emploi, de façon peut-être moins évidente, ont également un rôle officiel qui leur est attribué. Le chômage ne peut être appréhendé comme un vide social car les individus catégorisés comme chômeurs doivent répondre à des attentes normatives. Ils ont donc une activité qui est principalement, mais pas seulement, représentée par la recherche d‟emploi. Cette activité qu‟ont les agents ou les demandeurs d‟emploi, qui est à priori facilement identifiable et que tous les individus ont dès lors qu‟ils sont en lien plus ou moins direct avec le monde social du chômage, est liée à l‟activité de catégorisation évoquée plus haut. A travers leur activité professionnelle par exemple, les agents de placement mettent en acte la vision qu‟ils ont du chômage. L‟activité dans le monde social du chômage est donc aussi une activité sur le monde social du chômage. Dans la même logique, lorsque les demandeurs d‟emploi cherchent du travail, selon qu‟ils envisagent leurs prospections sur un mode intense ou sporadique, ou bien selon que leur recherche soit autonome ou qu‟ils attendent les propositions qui leur sont faites, ils réalisent des visions différentes du monde social du chômage. De leur activité dans le monde social du chômage, dépend donc leur activité sur celui-ci. C‟est plus précisément de l‟interaction des activités (aux deux sens du terme que nous venons de donner) des différents acteurs dans le mode social du chômage que celui-ci dépendra.

Si l‟identification de l‟activité primaire du monde social du chômage semble délicate, c‟est précisément parce que Strauss admet également, et c‟est en partie pour cela que l‟outil

nous semble intéressant, que des conceptions différentes de l‟activité primaire puissent coexister et interagir à l‟intérieur même du monde social qui se constitue autour d‟elle. Si cela complique les choses, c‟est aussi ce qui nous séduit dans le concept puisqu‟il intègre donc la multiplicité des registres de catégorisation et les conséquences des interactions entre ces différents points de vue. Mais procédons par étape ; le dessin des frontières labiles des mondes sociaux viendra plus loin.

 Le monde social est à géométrie variable

La difficulté à identifier l‟activité primaire dans le mode social du chômage nous semble liée à une spécificité du concept par rapport à ses voisins. Prenons comme point d‟appui le concept d‟ensemble interactif significatif de Dilthey. Certes, il est très proche du monde social mais à y regarder de plus près, une différence fondamentale les sépare : « Dans ses derniers travaux, les ensembles interactifs sont définis par une activité spécialisée, une fonction dominante, éduquer, produire des richesses, rendre la justice, socialiser, etc. Les ensembles interactifs correspondent à des divisions fonctionnelles de la société, ils portent des valeurs et réalisent certaines fonctions sociales (…) » (Watier, 2002, 28). Cette dimension fonctionnelle ne semble pas présente, du moins pas autant, dans les mondes sociaux. Si les ensembles interactifs constituent, pour Dilthey, des outils au service du scientifique de l‟esprit (surtout dans une perspective historique) pour appréhender la complexité des activités humaines, comme les mondes sociaux sont aussi des outils d‟entendement de cette complexité, notamment en permettant une liaison entre les niveaux micro- et macrosociologiques, il semble que le premier concept intègre une variabilité plus restreinte que le deuxième. En clair, un monde social peut être de dimension extrêmement variable, peu importe le nombre d‟individus qu‟il concerne, sa visibilité, son organisation ou encore sa perméabilité : « A l‟évidence, il existe une infinie variété de mondes : celui de l‟opéra, du base-ball, du surf, des collectionneurs de timbres, de la musique « country », de l‟homosexualité, de la politique, de la médecine, de la justice, de la science, du catholicisme… Certains mondes sont petits, d‟autres immenses. Certains sont inséparables d‟espaces donnés, d‟autres sont liés à certains sites mais sont moins identifiables spatialement. Certains ont des frontières relativement étroites, d‟autres possèdent des frontières perméables. Certains sont très hiérarchiques, d‟autres le sont moins, voire à

peine. Certains sont liés à une structure de classe, d‟autres (comme le base-ball) lui sont transversaux » (Strauss, op.cit., 272). Si nous nous autorisons cette longue citation, c‟est qu‟elle paraît révélatrice de l‟extension du concept souhaité par Strauss et de cette volonté d‟exclure le moins possible pour couvrir le maximum. Tandis que Dilthey, même s‟il affirme la variété des ensembles interactifs, n‟intègre pas cette géométrie variable sur laquelle Strauss insiste : « Les ensembles interactifs les plus simples et les plus homogènes, où s‟accomplit une activité culturelle sont l‟éducation, la vie économique, le droit, les fonctions politiques, les religions, les relations sociales, l‟art, la philosophie, la science » (Dilthey, 1988, 117). Tous ces ensembles sont repérables et sont significatifs en ce qu‟ils réalisent une opération voire, comme le suggère Watier cité plus haut, une fonction. Par exemple, « le droit réalise les conditions contraignantes qui permettent de porter à la perfection les rapports vitaux » (Ibid., 117). S‟il eût fallu déterminer l‟activité spécialisée ou l‟opération à réaliser pour l‟ensemble interactif du chômage, peut-être aurait-il été possible de désigner l‟absorption des déséquilibres du marché du travail ou tout autre objectif de cet ordre. Le concept d‟ensemble interactif paraît s‟inscrire dans une approche légèrement plus globale : « Seule une puissance absolue de la collectivité satisfait ce besoin [de sécurité] en assurant le maintien de règles qui régissent de façon contraignante la vie collective (…) » (Ibid., 119). Dilthey insiste par ailleurs sur le cadre de l‟ensemble interactif qui s‟impose aux individus comme une référence normative que souligne Watier : « Toute institution est donc un système de normes et de règles sur lesquels les individus se règlent pour y agir » (2002, 29). Si l‟ensemble interactif significatif peut même être assimilé à une institution, il faut remarquer que le monde social selon Strauss peut ne pas être lié à quelque institution. Nonobstant la proximité des deux concepts, là où Dilthey souligne le cadre qui caractérise l‟ensemble interactif et à travers lequel une opération peut être réalisée ou un objectif global peut être atteint, Strauss insiste sur la possible tension entre des conceptions divergentes risquant de segmenter le monde social. Dans la perspective de sonder les registres antagonistes de catégorisation du sport et du chômage, l‟orientation de Strauss nous semble plus féconde.

 L’individu est le carrefour des mondes

Puisque les deux concepts sont très fréquemment rapprochés dans les synthèses de l‟interactionnisme symbolique qui sont produites aujourd‟hui, sans que le lien soit explicité et donc nuancé, il paraît plus judicieux de relever les divergences comme nous venons de le faire. Néanmoins, l‟éclairage de cette différence là pourrait faire croire à un positionnement holiste de Dilthey. Il n‟en est rien (Mesure, 1988) et il convient de rétablir l‟effet de loupe. Ceci nous permet, en relevant une analogie cette fois, de faire apparaître une autre caractéristique des mondes sociaux : leur capacité à se croiser en un individu. Poursuivant son exemple de l‟ensemble interactif formé autour du droit, Dilthey précise qu‟« indépendamment de la fonction qu‟il occupe dans l‟espace juridique, le juge appartient à divers autres ensembles interactifs ; il agit dans l‟intérêt de sa famille, il doit accomplir une activité économique, il exerce des fonctions politiques, et peut-être compose-t-il de surcroît des vers. » (Dilthey, op.cit., 118). Et cette appartenance multiple est susceptible de modifier l‟idée que le juge se fait du droit et de la justice. Le résultat de l‟opération réalisée dans cet ensemble interactif n‟est donc pas complètement prévisible et cette variabilité de l‟issue dépend en partie de la labilité de la conscience individuelle1. Il peut alors exister des conceptions formelles du droit et des conceptions en décalage car modulées par des expériences ; des conceptions officielles et des conceptions indigènes. Reste que pour Dilthey, en appartenant à plusieurs ensembles interactifs significatifs, l‟individu ne se réduit à aucun d‟eux. Et de ce point de vue, la proximité de Dilthey et Strauss, à travers leurs concepts, est indéniable. Elle existe précisément dans la possibilité de penser le croisement des ensembles interactifs (ou des mondes sociaux) en un même individu d‟une part, et de faire de ce croisement une des causes de leur variabilité et par conséquent du changement social. Mais, encore une fois, nous brûlons les étapes.

Retenons pour le moment que l‟activité primaire du monde social du sport n‟est autre évidemment que l‟activité pratiquée et qualifiée de sportive. Mais l‟évidence étant aveugle, la difficulté d‟identifier l‟activité primaire du chômage nous a permis de constater que l‟activité réalisée dans le monde social est liée à une activité sur le monde social. Très

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La même labilité que Durkheim percevait, dit-on peut-être trop simplement, comme la faille possible dans le ciment de la société.

clairement, la course à pied peut être l‟activité primaire dans le monde social de la course à pied. Mais, en la pratiquant, l‟acteur choisit nécessairement une façon de pratiquer la course parmi d‟autres. Il choisit évidemment celle qui lui semble la plus légitime, soit celle qui correspond le plus à l‟idée qu‟il se fait de la course à pied. Il peut par exemple préférer une course à pied non chronométrée, non kilométrée et entre amis plutôt qu‟une pratique en compétition et mesurée. En réalisant cette activité dans le monde social de la course à pied, il réalise une conception de l‟activité primaire de ce monde et agit sur ses frontières.

2. Les sites (lieux)

 Négocier le lieu, c’est situer la négociation

Il n‟est pas anodin que Strauss fasse du lieu physique où s‟observe la réalisation de l‟activité primaire une caractéristique du monde social. C‟est que cette caractéristique est à considérer comme dans le repérage des mondes sociaux : « l‟espace et la mise en forme d‟un environnement sont des dimensions significatives » (Strauss, 1992, 273). Les choix des lieux peuvent être rapportés à une conception de l‟activité primaire. Reprenons l‟exemple de la course à pied. Il n‟est pas fortuit que celui qui s‟est orienté vers une pratique qualifiée de libre, et qui souhaite par là signifier une option pour une course à pied non compétitive, ne se rende pas au stade pour faire des tours de piste. L‟activité est, d‟un point de vue moteur, sensiblement la même, mais la différence entre les lieux est significative d‟une différence de conceptions de l‟activité primaire. En courant de façon circulaire et programmée ou en courant selon des trajectoires improvisées, le sportif ne dessine pas les mêmes contours du monde social dans lequel il agit ; et sur lequel il agit donc. Le site de production d‟une activité primaire dans un monde social est même parfois le lieu où se cristallisent les interactions parfois conflictuelles entre des conceptions divergentes de l‟activité. Au cours d‟une phase que nous avons qualifiée de pré-enquête et dont l‟objectif était simplement de nous sensibiliser au monde social du chômage (sans

hypothèse dans le sac à dos1), nous avons côtoyé une association de chômeurs. A cette époque, l‟association était contrainte de quitter les locaux qu‟elle occupait en location. D‟après ses responsables, les démarches réalisées vers la municipalité suscitaient peu de soutien et d‟aide malgré la situation urgente. La perte d‟un lieu physique semblait être envisagée comme la mort de l‟association. Le site où elle siège est avant tout un lieu de sociabilité où les adhérents échangent autour d‟un café, sur le chômage ou autre chose. Ils y traitent également des dossiers de certains adhérents en conflit avec l‟ANPE par exemple, où se réunissent autour d‟ateliers qui peuvent être liés au chômage comme à une activité quelconque (défense des droits des chômeurs, cuisine, art plastique, jardinage, etc.). Ce sont là des activités qui ont lieu dans le monde social du chômage et qui agissent sur le monde social du chômage. Pour autant, elles ne sont pas légitimes dans la mesure où elles ne correspondent pas à la définition légitime du chômage pour laquelle l‟activité de chômage est la recherche d‟emploi. Les activités des adhérents à l‟association, qu‟elles soient liées ou non directement au chômage, sont des activités militantes dès lors qu‟elles réalisent une conception du chômage en décalage avec la définition classique. « L‟engagement militant n‟est pas une activité légitime pour un chômeur, parce qu‟il entre en contradiction avec les obligations du statut. En effet, la législation qui encadre le statut de demandeur d‟emploi caractérise celui-ci autour des critères de recherche d‟emploi et de disponibilité immédiate pour la prise d‟emploi » (Demazière, 2007, 77). Dans l‟absolu, l‟activité militante au sein du monde social du chômage n‟est pas clairement interdite. Simplement, elle ne doit pas empêcher la recherche d‟emploi. Mais rien ne définit clairement l‟intensité de la recherche d‟emploi et les modes de recherche. L‟adhésion à l‟association, avec les possibilités professionnelles qu‟offrent le réseau relationnel associatif, ne peut-elle pas être considérée comme une forme de recherche d‟emploi ? Il y a là une zone floue « qui ouvre des espaces de jeux et de négociations entre les personnes concernées et leurs partenaires et interlocuteurs » (Idem.). Ce qui est certain en revanche,

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L‟association fonctionnant par ateliers proposés pour et par les adhérents (information sur le droit des chômeurs, art plastique, cuisine, etc.), nous avions toutefois la vague intention de proposer un atelier sport qui aurait pu constituer pour nous un terrain d‟observation. Le projet s‟est révélé difficile à réaliser. Seuls trois adhérents ont souhaité participer à une activité de « marche sportive » (promenade intense en quelque sorte). Nous l‟avons réalisé deux fois.

c‟est que deux logiques contraires s‟opposent. La recherche d‟emploi est une activité prescrite et qui réalise la définition légitime et institutionnelle du chômage alors que l‟adhésion à une association de chômeurs en est une autre qui réalise une version antagoniste du chômage. Par conséquent, les négociations qui ont lieu autour de l‟accession à un lieu physique permettant la réalisation de cette activité illégitime sont tout à fait symboliques. Elles prennent place dans un espace mal défini d‟un point de vue juridique au sein duquel deux conceptions antagonistes de l‟activité primaire se rencontrent dans la perspective d‟une réalité négociée du chômage. Des exemples similaires peuvent être tirés du monde social du sport dans lequel les sites font l‟objet de négociations constantes et parfois régies par une organisation. Parmi d‟autres exemples, les attributions de terrains de football ou de salles de sport aux associations par la municipalité sont négociées avec les représentants des associations sportives. Schématiquement, il est aisé de se rendre compte du privilège accordé à une conception élitiste du sport par les municipalités qui attribuent les sites sportifs les plus convoités aux clubs de plus haut niveau.

 Lieux et hauts-lieux

Enfin, les lieux sont parfois davantage significatifs d‟un monde social que l‟activité primaire elle-même. Ou plus précisément les deux se confondent lorsque, par exemple, des surfeurs affirment que l‟essence de leur pratique tient dans le lieu et l‟environnement dans lequel se réalise l‟activité. Ce qu‟il y a d‟intéressant dans cet exemple tient dans la possible variablité du site. Il n‟est pas nécessairement un espace physique qui n‟a de sens qu‟en fonction de ceux qui l‟investissent et de ce qu‟ils y font. Les surfeurs décrivent, non seulement ce lieu qui n‟est jamais le même, mais également la dimension relationnelle qui s‟instaure avec eux :

« Tu mets du temps à l’apprivoiser, ça vient pas comme ça. […] Quand tu crois que tu

maîtrises tout, que t’es le roi de la plage, t’en as une [vague] qui te fait valser et tu comprends » (Sébastien, 34 ans, RMI)

A l‟instant de cette remarque, sébastien explique ce qui, pour lui, distingue le vrai surfeur du faux surfeur. Parmi ce qui les sépare, l‟appréhension du site au sein duquel le surfeur pratique son activité est déterminante. Il y a, en somme, ceux qui vont surfer à la plage quelle qu‟elle soit et ceux qui vont à une plage en particulier voire ceux qui vont, par métonymie, surfer telle vague et pas une autre. Les vrais surfeurs se rendent sur « un spot » pour surfer une vague quand les faux se rendent à la plage pour surfer sur les vagues. Cette caractéristique est observable dans nombre de pratiques autogérées ou la progression se mesure d‟une part, dans ce que nous appellerons la comparaison aux autres à défaut de parler de compétition, au sens strict du terme, et d‟autre part, dans la fréquentation de « hauts lieux » qui symbolise, marque et catégorise le pratiquant et son niveau de pratique. L‟appréhension du lieu est ici directement reliée à l‟authenticité de la catégorisation. La conception légitime de l‟activité primaire dépend non seulement du lieu mais aussi de son appréhension. Les variations sémantiques sont significatives et délimitent la frontière de l‟authenticité (vrais surfeurs / faux surfeurs). La question de l‟authenticité est d‟ailleurs centrale chez Strauss : « Mais certains participants sont perçus (ou se perçoivent) comme étant plus authentiques de ce monde, ou plus représentatifs » (Strauss, 1992, 275). Ce que strauss nomme « la production de la chose vraie » (Idem.) peut être assimilé à la problématique de la catégorisation sociale. Ainsi, sont catégorisés, non seulement comme de vrais surfeurs, mais comme des surfeurs représentatifs de la conception légitime du surf, non pas ceux qui ont réalisé telle ou telle figure complexe, mais celui qui est allé surfer une vague en particulier. Du point de vue de cette conception légitime, est-on autant un surfeur lorsqu‟on a surfé dans la manche que lorsqu‟on a surfé à Lacanau ? Et dans la même logique, des hauts-lieux intègrent cette conception légitime de l‟activité primaire :

« Quand j’avais 20 ans je crois, le premier chèque que j’ai eu j’ai acheté un billet pour