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Chapitre 3. : Le code traceur de rayon

3.1 Mod` ele de densit´ e plasma et de champ magn´ etique

Nous consid´erons donc dans ce mod`ele la magn´etosph`ere interne, qui s’´etend environ de 2RE `a 10RE. Vers 2RE, le champ magn´etique est suppos´e avoir une structure dipolaire d´ependente de l’inclinaison de son axe magn´etique avec un mo-ment magn´etique d´ependent de l’´epoque (ici ´egal `a 7.76813.1025Gauss/cm3, corres-pondant `a environ l’ann´ee 2005). Le mod`ele analytique utilis´e (Olson and Pfitzer, 1977) inclut la contribution des sources externes `a la Terre au champ magn´etique terrestre (les courants de la magn´etopause, de la queue et le courant annulaire). Il

est valide pour toutes les inclinaisons de l’axe magn´etique terrestre, et a ´et´e opti-mis´e pour la r´egion 2− 15RE. Cependant, seule la magn´etosph`ere en p´eriode calme `

a interm´ediaire (Kp ≤ 4) est repr´esent´ee ici, bien que le mod`ele de magn´etosph`ere dynamique (Pfitzer et al., 1988) peut ˆetre impl´ement´e facilement. Le champ interne est repr´esent´e par un dipˆole inclin´e (ici 10). La repr´esentation du champ est donn´ee en coordonn´ees cart´esiennes GSM (Geocentric Solar Magnetospheric Coordinates), utilisant un programme des moindres carr´es pour adapter les coefficients en s´erie de puissance (ordre 4 en espace et ordre 3 en inclinaison). Les 180 coefficients sont d´etermin´es par plus de 600 mesures de magn´etom`etres `a bord de OGO-3 et 5. Il est important de noter que tout autre mod`ele de champ magn´etique plus pr´ecis peut ˆetre impl´ement´e facilement. Par exemple, le mod`ele de Tsyganenko (routines

gratuites GEOPACK) est inclus dans le code, mais n’est pas utilis´e ici car cela

r´esulterait en une augmentation significative du temps de calcul. Pour l’´etude qui nous int´eresse, le mod`ele de Olson-Pfitzer ”calme” semble suffisant. Une coupe dans le plan m´eridien XZ de ce mod`ele est pr´esent´ee en Fig.3.1 (coordonn´ees GSM), avec une inclinaison nulle de l’axe magn´etique, la ligne solide du cˆot´e jour (gauche) d´elimitant les lignes de champ ´etant la magn´etopause (non-incluse). On peut noter que la structure interne (jusqu’`a L ≈ 6 du cˆot´e jour et L ≈ 8 du cˆot´e nuit) est effectivement dipolaire, et au-del`a de ces distances, on peut constater les effets des sources externes.

Les densit´es du plasma magn´etosph´erique sont calcul´ees `a partir du Global Core

Plasma Model (Gallagher et al., 2000) version(2.2). GCPM2.2 est un mod`ele

em-pirique de densit´e plasma non-´energ´etique comprenant quatre esp`eces (´electrons, protons, ions O+ et He+). Il couvre enti`erement le volume tridimensionnel de la magn´etosph`ere interne. Il consiste en des mod`eles s´epar´es pour la plasmasph`ere, plasmapause, le trou de plasma et des calottes polaires, et fusionne avec le mo-d`ele IRI (International Reference Ionosphere) (Bilitza and Reinisch, 2008) `a basse altitude (ionosph`ere). Chaque r´egion est repr´esent´ee par des fonctions analytiques choisies pour leur capacit´e `a reproduire fid`element les caract´eristiques physiques des diff´erentes r´egions. Tout comme le mod`ele de champ magn´etique utilis´e ici, le mod`ele est optimis´e pour l’environnement proche de la Terre, puisque par exemple la magn´etopause et la feuille de plasma ne sont pas encore explicitement incluses dans le GCPM. Ainsi, l’utilisation du mod`ele du cˆot´e jour ne doit pas exc´eder la magn´etosph`ere interne et du cˆot´e nuit l’utilisation est limit´ee aux zones o`u les lignes

Fig. 3.1:Repr´esentation des lignes de champ magn´etique dans le mod`ele de Olson and Pfitzer (1977), dans le plan m´eridien midi/minuit pour une inclinaison nulle. B est donn´e en gamma (nT).

de champ magn´etiques peuvent ˆetre approxim´ees par une configuration dipolaire, cependant ceci couvre enti`erement notre r´egion d’int´erˆet. Les densit´es du plasma non-´energ´etique pour toutes les esp`eces varient doucement et sont disponibles `a tra-vers le volume entier de la magn´etosph`ere interne. Ils sont calcul´es en fonction de plusieurs param`etres : l’activit´e g´eomagn´etique Kp, la luminosit´e ultraviolette (par l’indice F10.7), le nombre annuel moyen de taches solaires, la saison et la position. L’indice global Kp est utilis´e pour d´eterminer la position de la plasmapause et du renflement de la plasmasph`ere, et le profil du trou de plasma magn´etosph´erique. Le nombre de taches solaires, l’indice F10.7, la date et l’heure sont utilis´es en tant que param`etres d’entr´ee par le mod`ele IRI qui inclut une d´ependance saisonni`ere. Une l´eg`ere d´ependance saisonni`ere (Carpenter and Anderson, 1992) est aussi incluse dans le mod`ele plasmasph´erique. Les variations des densit´es polaires dans IRI sont actuellement autoris´ees `a augmenter ou baisser les densit´es le long de ces lignes de champ haute latitude, bien que IRI ne soit pas tr`es bien d´efini `a haute latitude. Il

faut noter que la ”glue” entre les diff´erents mod`eles est fournie analytiquement par une fonction tangente hyperbolique.

Un exemple qualitatif des caract´eristiques du code GCPM est pr´esent´e en Fig.3.2. Du haut vers le bas, les trois lignes repr´esentent des coupes dans les plans matin-soir, midi-minuit et dans le plan ´equatorial, respectivement. De la gauche vers la droite, les trois colonnes montrent l’activit´e magn´etique croissante, correspondant `a des Kp de 1, 3 et 5, respectivement. La densit´e (ici ´electronique) est donn´ee par les couleurs, comme l’indique la barre de couleurs sur la droite, et la ligne en pointill´es blancs montre dans le plan ´equatorial les distances radiales ´egales `a 2, 4, 6 et 8RE, respectivement. Cette figure permet de distinguer de nombreuses caract´eristiques pr´esentes dans le mod`ele GCPM. Par exemple, dans la ligne du bas, un renflement de la plasmasph`ere du cˆot´e soir est pr´esent, et il pivote vers le cˆot´e jour et est compress´e `a mesure que l’indice Kp augmente (plume plasmasph´erique). On peut aussi distinguer le cycle diurne des densit´es du trou magn´etosph´erique, et, dans les panneaux en haut et au milieu, le changement de la distribution des densit´es avec l’activit´e magn´etique dans la plasmasph`ere, le trou et les calottes polaires. Ainsi, la calotte polaire du cˆot´e jour s’´etend vers l’´equateur avec Kp augmentant, et les densit´es polaires et ionosph´eriques du cˆot´e jour sont augment´ees par rapport aux densit´es du cˆot´e nuit.

Quantitativement, la Fig.3.3 montre la d´ependance unidimensionnelle de la den-sit´e ´electronique avec la distance radiale g´eocentrique le long de l’axe X, pour dif-f´erents niveaux d’activit´e magn´etique (le cˆot´e jour est sur la gauche). Les lignes de l’ext´erieur vers l’int´erieur indiquent respectivement des valeurs de Kp ´egales `a 1, 3 et 5. Cette figure montre clairement, comme la figure pr´ec´edente, les valeurs de densit´e plus fortes du cˆot´e jour que du cˆot´e nuit pour le trou de plasma, avec une plasmapause bien d´efinie, surtout du cˆot´e nuit. En effet, lorsque le Kp augmente, le trou de plasma cˆot´e nuit subit de fortes baisses de densit´e dues `a la rotation du renflement plasmasph´erique vers des valeurs diurnes. Les diff´erentes r´egions du mod`ele sont r´eguli`erement jointes, par des transitions non abruptes et ce en tout point, ce qui rend le mod`ele tr`es complet.

Comme le montre la Fig.3.2, ce mod`ele fournit les distributions de densit´e tridi-mensionnelles dans le volume entier de la magn´etosph`ere interne.

Enfin, pour compl´eter le mod`ele de plasma, il faut d´efinir les caract´eristiques de la fonction de distribution des particules. Dans ce travail, nous supposons que

Fig. 3.2:Exemple de densit´es du plasma thermique donn´ees par le mod`ele GCPM2.2, o`u la couleur repr´esente la densit´e ´electronique. Les trois colonnes correspondent au niveaux ascendants d’activit´e magn´etique (Kp = 1, 3, 5)

. Les trois lignes correspondent, du haut vers le bas, le plan matin/soir m´eridien, le plan midi/minuit, et le plan ´equatorial, respectivement. Les coordonn´ees magn´ e-tique solaires sont utilis´ees ici (figure tir´ee de Gallagher et al. (2000).)

toutes les esp`eces du plasma poss`edent une distribution Maxwellienne avec des tem-p´eratures de 0.5 eV, ce qui correspond approximativement au mod`ele empirique de temp´erature Akebono (Kutiev et al., 2002). Cependant, ´etant donn´e le solveur uti-lis´e (voir section suivante), le traceur de rayons est capable de g´erer des fonctions de distribution de particules assez g´en´erales de la forme :

Fig. 3.3:Profils de densit´e ´electronique en fonction de la distance radiale g´eocentrique, le long de l’axe magn´etique solaire X, le cˆot´e jour ´etant `a gauche. Des lignes externes vers les lignes internes sont repr´esent´es diff´erents niveaux d’activit´e magn´etique (Kp = 1, 3, 5). Cette figure est produite pour les conditions estivales et montre des densit´es accrues du cˆot´e jour. Les courbes montrent la jointure lisse entre les diff´erents mod`eles inclus.

fσ(vk, v) = π−3/2v−3σ exp −  vk vσ − v 2! (3.1)  δσ α exp  − v αv2 σ  + 1− δσ α− α  exp  − v 2 αv2 σ  − exp  − v 2 αv2 σ 

avec vσ la vitesse thermique des diff´erentes esp`eces σ de temp´erature Tσ =

1

2mσvσ2, et vla vitesse de d´erive normalis´ee des particules le long du champ magn´ e-tique. Les param`etres δσ, α et α d´eterminent la profondeur et la taille du cˆone de perte, et l’anisotropie de temp´erature.

comme par exemple le cˆone de perte dans les fonctions de distributions de particules, la d´erive des esp`eces du plasma, l’anisotropie de temp´erature, etc. De plus, des populations additionnelles de particules ´energ´etiques peuvent ˆetre aussi incluses dans le mod`ele, par exemple les particules ´energ´etiques des ceintures de radiation.

Toutes ces caract´eristiques forment donc un mod`ele complet pour les simulations num´eriques d’ondes dans la magn´etosph`ere interne avec des param`etres r´ealistes, et donc tr`es adapt´e `a cette ´etude.