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Simulation à l’aide des modèles GR4J et HBV 1. Introduction

3. Modèles GR4J et HBV Light version 2

Les deux modèles considérés comme modèles conceptuels globaux et semi-distribués très utilisés dans le monde entier. Ils sont appliqués, dans des conditions de bassins versants très variées, et qui ont montré une grande capacité d’adaptation. Il existe plusieurs versions et à différents paramètres permettant leur application à des conditions hydrologiques particulières. Classiquement, entre le sol recevant la pluie et l’exutoire du bassin, on définit une fonction de production et une fonction de transfert. La fonction de production tient compte de l’état d’humidité du sol par le biais du taux de remplissage d’un réservoir alimentant l’évapotranspiration et fournit la fraction de l’eau précipitée devant participer à l’écoulement. La fonction de transfert comprend un écoulement rapide et un écoulement lent à décroissance exponentielle.

3.1. La fonction de production

La fonction de production effectue un prélèvement sur la lame précipitée qui permet de respecter le caractère conservatif du système. Son élément principal est l’évapotranspiration, mais elle peut prendre en compte des éléments différents du type fuites hors du bassin ou biais systématiques dans les évaluations des lames précipitées. Cette fonction de production est, en fait, représentée par un réservoir et soumis à un contrôle amont (fonction de partage de la pluie) et à une sortie aval modulée sur I’ETP et qui génère une ETR, qui n’a sans doute de réelle que le nom. (Perrin, 2000).

Chapitre 5. Simulation à l’aide des modèles GR4J et HBV

3.2. La fonction de transfert

Elle est constituée comme un ensemble de deux réservoirs à la fois en série et en parallèle grâce à la double sortie du réservoir.

Le réservoir intervient à deux niveaux :

- laminage des débits permettant de rendre continue la réponse à une alimentation discontinue

- répartition entre débit a décroissance rapide et débit à décroissance lente. Le transfert rapide se fait directement, alors que le transfert lent est régularisé par le biais d’un tarissement exponentiel.

Néanmoins, les nombreux paramètres définis à l’origine ne sont pas tous indépendants les uns des autres ce qui ne favorise pas leur optimisation à l’aide d’une procédure automatique. C’est pourquoi, actuellement, les meilleurs résultats sont obtenus par un calage “manuel” de la fonction de production et une optimisation des paramètres de transfert.

3. 3. La détermination des paramètres

Dans le cas particulier du modèle GR4J, la détermination des valeurs des 4 paramètres s’effectue arbitrairement et de même manière pour les 15 paramètres du code de calcul HBV à l’aide d’une procédure d’optimisation non linéaire minimisant un critère d’écart entre débits observés et calculés. Le processus permet à la fois :

De déterminer la longueur du pas de recherche, De déterminer la direction de ce pas,

De tenir compte des contraintes imposées concernant les valeurs des paramètres.

3.4. Le module des entrées

Ce premier module a pour objectif de lire et de stocker en mémoire les données et les paramètres définissant un état de fonctionnement du modèle. Le GR4J comprend un fichier unique de données, d’évaporation, de fichier pluie et de débit (ou un fichier “pluie-débit” unique d’un type standard DATA.DAT ou fichier de données : précipitations, débits et évapotranspiration), et un fichier paramètres. Ce dernier contient les paramètres du modèle (production, transfert). Les formats des fichiers d’évaporation, de pluie et de débit sont imposés. Par contre il a été développé une procédure permettant la création à l’écran du fichier des paramètres. Cette procédure peut être employée en phase de calage pour

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conviviale puisque l’opérateur est alors débarrassé de toute manipulation de fichiers. Les entrées du modèle HBV sont définis par le fichier PTQ (pluie, température, et débits); le fichier Evap (évapotranspiration) et le fichier PARAMPLO (fichier des paramètres d'optimisation).

3.5. Le Module calcul

Les différentes fonctions de ce module n’ont aucune interface directe avec l’utilisateur. Trois types de fonctionnement ont été distingués (calage “manuel” ‘’optimisation’’, ‘’simulation’’) qui ont conduit à deux types de programme pour chaque modèle : une version calage “manuel” et simulation d’une part, et une version optimisation d’autre part. Plusieurs points sont néanmoins communs aux deux modèles :

Calcul des débits au pas de temps journalier. C’est le “cœur” du modèle, appelé à chaque pas de temps est spécifique à chaque algorithme,

Calcul des lames décadaires, mensuelles et annuelles à partir d’un vecteur journalier, Calcul d’auto-corrélation sur un vecteur et de corrélation entre deux vecteurs.

Les techniques d’optimisation disponibles sont actuellement au nombre de deux (Rosenrrock, 1960 ; Nelder et Mead, 1965 ; Servat et Dezetter, 1988). Le choix de la fonction critère et du test d’arrêt de la procédure ne dépend que de l’utilisateur.

3.6. Le Module des sorties

Les résultats, qui sortent sur écran ou sur imprimante (au choix de l’utilisateur), apparaissent sous la forme de tableaux de lames écoulées décadaires, journaliers et annuelles, calculées et observées. Ces tableaux donnent également aux mêmes pas de temps les valeurs des lames précipitées et d’un certain nombre de paramètres d’écoulement propres à chaque modèle. L’impression des tableaux journaliers de pluie et de débits observés et calculés est optionnelle. Un environnement graphique a été développé qui permet le tracé des séries chronologiques de débits observés et calculés à des pas de temps journaliers. Ces graphiques sont un élément d’appréciation supplémentaire important lors de la phase de calage.

4. Présentation des bassins versants

Nous présentons ici brièvement les essais réalisés sur les deux bassins versants : Le premier est celui de Boussalem et le second est Rhumel. Ces bassins versants présentent une superficie totale de 3100 km2 et une pente moyenne de 4%. En générale le sol est

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argileux et recouvert d’un manteau de colluvion sablo-argileux. Le climat est méditerranéen semi aride avec une pluie interannuelle de l’ordre de 470 mm. La période étudiée s’étend de 1979 à 2009 pour le bassin versant de l’Oued Boussalem. Rappelons ici que les deux bassins sont divisés respectivement en 8 et 5 sous bassins. Cette subdivision tient compte des lieux (stations) de prélèvement des échantillons pour analyse des eaux des barrages de Ain Zada, et Athmania au cours de l’année 2001 et 2007-2008, dans le but de dégager l'origine du pollueur et les types de rejets qui seront traités au niveau du chapitre 7. L’approche globale consiste à envisager le bassin versant de façon globale c’est-à-dire que l’on considère qu’il est suffisamment bien décrit par des valeurs moyennes et qu’on ne désire pas prendre explicitement en compte la variabilité spatiale des variables d’entrée du modèle. Dans notre cas, cela se traduit de cette manière : même si l’on dispose de plusieurs mesures de pluie au même instant (pour le même jour en fait) sur notre bassin versant, on ne fournit au modèle qu’une valeur moyenne de pluie calculée à partir de l’ensemble de ces mesures. Ainsi, la totalité de l’information est prise en compte mais elle n’est exploitée que de façon globale. On applique donc le modèle une seule fois à la totalité du bassin versant et on obtient une unique chronique de débits pour ce même bassin (Perrin et al., 2003 et Oddos, 2002).

Cette méthode peut sembler insuffisante lorsque le bassin versant présente une certaine hétérogénéité spatiale (au sein du bassin versant, selon la zone considérée, ce ne sont pas les mêmes mécanismes qui prédominent dans la formation des débits). Il peut alors sembler préférable de découper le bassin versant en différentes mailles et d’appliquer à chacune de ces nouvelles unités. L’étude de Baudez, (1997) et Perrin et al., (2000) concluent qu’il n’existait pas de différence significative entre les approches globales et semi-distribuées, ni de lien entre les différents résultats observés pour chaque bassin selon l’approche choisie et des éléments comme la pédologie, la géologie, le couvert végétal, la densité de drainage et la topographie.

5. Présentation des résultats de comparaison de la simulation par les