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Les modèles de comportement lors de l’adoption d’une nouvelle technologie :

CONSTRUCTION DU CADRE METHODOLOGIQUE

Section 1 : Les théories de la communication

2.2. Les modèles de comportement lors de l’adoption d’une nouvelle technologie :

La question de l’adoption des technologies que ce soit par les individus ou par les organisations et quelques soient leurs finalités, a manifesté pour ces derniers un intérêt certain.

L’objectif des chercheurs dans ce domaine a toujours été « d’évaluer et de comprendre les déterminants de la plus-value apportée par l’introduction de ces technologies dans les organisations », selon Taylor et Todd (1995).

Dans cette section nous présenterons des modèles qui appartiennent à un important flux de recherches basées sur les théories de comportement ainsi que sur les éléments qui influencent l’intention d’utilisation future d’un système, tels que : l’attitude, les facteurs sociaux ou les conditions « facilitatrices ».

Ces modèles se sont inspirés des théories de la psychologie sociale et servent aujourd’hui à expliquer le comportement des utilisateurs lors du processus d’adoption des technologies de l’information.

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2.2.1 Le modèle de diffusion d’une innovation de Gatignon et Robertson (1985) :

Le modèle de Gatignon et Robertson (1985) a été construit pour expliquer le processus de diffusion des innovations. Pour cela, ces auteurs se sont intéressés à la littérature relative au comportement et qui a émergé vers les années 1960.

Ce modèle suppose que des variables relatives aux caractéristiques intrinsèques de chaque individu influencent son processus d’adoption de l’innovation.

Ils considèrent ensuite le processus de diffusion de ces mêmes innovations fraîchement adoptées. Ces deux processus se déroulent dans un même système social.

Le modèle proposé par Eastlick et Lotz (1999) nous a particulièrement intéressé notamment en raison des similitudes qu’il présente avec notre propre champ d’investigation puisqu’il a été conçu pour étudier les caractéristiques personnelles, les attitudes et les habitudes des innovateurs face à l’adoption des nouvelles technologies.

Eastlick et Lotz (1999) proposent une version simplifiée du modèle de Gatignon et Robertson (1985). D’une part, parce qu’ils se limitent à étudier le processus d’adoption et d’autre part parce qu’ils ont allégé ce même processus, se limitant aux variables appartenant au système social.

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Figure 2 : L’intention d’adoption d’une technologie de l’information. Eastlick et Lotz, (1999) adaptée de Gatignon et Robertson, (1985).

Le modèle d’Eastlick et Lotz (1999) démontre que les éléments qui ont une influence directe sur la décision de l’adoption ou la non adoption d’une nouvelle technique ou technologie sont :

 L’attitude adoptée face à une innovation. Cette attitude peut être positive ou négative selon une évaluation des attributs de l’innovation par l’individu en question.

 Les habitudes qui, jusque là, impliquaient un certain comportement d’utilisation et qui devraient changer en adoptant le nouveau système. La théorie relative à ce modèle stipule que : plus le nouveau comportement se rapproche des anciennes habitudes, plus son adoption est aisée.

Attitude Traits Personnels Des Innovateurs Intention de l’adoption Risque Perçu Habitudes d’usage Caractéristiques Perçues De l’innovation

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Ce modèle prend en considération une interrelation entre l’attitude et le risque perçu dans le sens où d’une part, certaines attitudes font que des personnes gèrent plus facilement que d’autres les risques sentis et procèdent à l’adoption d’une innovation et que d’autre part, le risque perçu élevé peut dissuader certains individus à adopter cette même innovation.

Ce modèle implique aussi, que l’attitude est formée sous l’influence de trois facteurs : les anciennes habitudes, les traits innovateurs de la personne et les caractéristiques intrinsèques de l’innovation.

2.2.2. Le modèle d’acceptation d’une technologie : TAM de Davis (1989) :

Inspiré de la Théorie de l’Action Raisonnée (TRA) de Ajzen et Fishbein (1975, 1980), le modèle de l’acceptation d’une technologie (TAM) a été élaboré par Davis en 1989 pour étudier l’intention d’adopter un système d’information.

A la théorie précitée, Davis a inclus deux nouveaux facteurs : La facilité d’utilisation et l’utilité perçue du système.

D’après Taylor et Todd (1995), l’utilité pratique de ce modèle réside dans le fait que les construits : « Utilité perçue » et « facilité d’utilisation » sont les facteurs clés d’une future adoption et utilisation et sur lesquels les concepteurs du système ont un degré de contrôle certain.

Ajzen et Fishbein (1977), considèrent que l’intention est la seule déterminante de l’utilisation future de la technologie étudiée.

Introduire l’intention comme variable médiatrice, semble important pour deux raisons :

 Une raison substantive : étant donné que la formation de l’intention est un élément précurseur nécessaire pour induire une future utilisation.

 Une raison pragmatique : l’inclusion de l’intention fait croître les capacités prédictives des modèles comme le TRA ou TAM par rapport aux modèles qui ignorent ce facteur.

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Figure 3 : Le modèle d’acceptation de la technologie (TAM), Davis (1993).

Par rapport au modèle duquel il est inspiré, le TAM présente une déviation qui réside dans le lien qu’il introduit entre l’utilité perçue et l’intention d’adoption.

En effet, le TRA considère que l’attitude est le seul intermédiaire entre l’utilité perçue et l’intention.

Davis (1989) justifie cette déviation en se référant à la réalité du milieu du travail où un employé peut développer une attitude négative vis-à-vis d’une technologie donnée mais l’utilise quand même parce qu’il estime qu’elle lui procure un avantage en termes de performance.

D’où, la réalisation directe entre l’utilité perçue et l’intention d’utiliser une nouvelle technologie de l’information.

Dans ce modèle, Davis (1989), reconnaît l’existence de facteurs ayant un impact certain sur l’intention bien que non explicitement formulés.