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Chapitre 2 Les racines de l'arbre de la gestion des connaissances : partie système, cybernétique

2.1. Les dualités

2.2.1. Le modèle système

Le terme système vient du grec συνιστηµι = sunistànai (permet de s'accorder, s'intégrer) [Le Moigne, 77]. Il prend ses racines dans la dualité observateur-observé48, que nous symbolisons par deux modèles, à savoir : le modèle système et le modèle analytique.

Un modèle système (en opposition à un modèle analytique) permet de décrire la phénoménologie selon l'approche système (ou cybernétique d'ordre zéro) [Le Moigne, 90]. Cela signifie que dans un modèle système, on fait l'hypothèse, d'une part que la réalité physique peut être observée comme un système (entrées/transformation/sorties), et d'autre part que la réalité est dévoilée

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L'observateur a en soi un projet téléologique (finalités) et ses limites d'observation. L'observé est la réalité. Par exemple, moi, je place mon point d'observation dans le génie industriel, et mes limites sont la gestion des connaissances imparfaites. Ma réalité est une entreprise du secteur industriel (réalité dans laquelle la connaissance existe simultanément et nécessairement dans un domaine : flou et non flou).

par l'observateur à partir d'une opération de distinction des relations entre composants, c'est-à-dire que l'observateur est impliqué ! En conséquence, un processus de causalité circulaire (la dualité cause/effet) entre l'observateur et l'observé va se mettre en place petite à petite dans l'explication du phénomène observé. Tandis, que dans un modèle analytique la réalité physique existe en dehors de l'observateur. La réalité est expliquée alors en termes de propriétés ou attributs des composants et des relations entre composants.

Bref, dans le modèle système l'observateur s'intéresse aux relations entre composants, tandis que dans le modèle analytique l'observateur s'intéresse aux propriétés des relations et des composants.

L'opération de distinction dans le modèle système permet à l'observateur de décrire l'unité dans sa totalité (l'organisation du système) à travers le fonctionnement des relations entre composants [Limone, 77], c'est-à-dire que la distinction est guidée par tout ce qui concerne la question fondamentale qu'est-ce qui fait l'unité ? Ce qui importe alors pour l'observateur qui a la charge de la construction du modèle, c'est la description des actions ou fonctions de l'unité. Comme l'a souligné Le Moigne « la modélisation systémique part de la question : "qu'est-ce que ça fait ?" : quelles sont les fonctions et les transformations, ou les opérations assurées ou à assurer pour cela » par l'unité dans sa totalité ? Nous pensons que cette distinction a un sens si elle est menée parallèlement ou en relation avec un modèle analytique. Rappelons que dans ce cas, ce qui importe pour l'observateur c'est de répondre à la question fondamentale soulignée par Le Moigne « la modélisation analytique : "de quoi c'est fait ?" : quels sont les éléments constitutifs, les objets ou les organes, dont la combinaison constitue ou peut constituer le phénomène (que l'on appelle plus souvent alors un objet) à modéliser » [Le Moigne, 90]. Et donc, l'opération de distinction dans la modélisation analytique permet à l'observateur de décrire l'unité dans sa totalité (l'organisation du système) à travers la

définition des relations entre composants à partir des propriétés ou attributs [Limone, 77], tandis que

dans la modélisation systémique, on décrit davantage le fonctionnement des relations entre composants.

Nous ne pensons pas que dans l'esprit de Le Moigne, il y ait une opposition de modèles, mais plutôt un souci méthodologique et pédagogique, afin de bien saisir la dualité de l'un par rapport à l'autre. Au fils du temps, la pratique a montré que les deux modèles, comme outils explicatifs pour décrire, représenter, expliquer, comprendre, bref pour modeler la phénoménologie (une réalité physique, quelque chose selon Le Moigne), sont finalement complémentaires [Jiménez et al, 99]. En effet, la description selon l'approche analytique (la structure du système : les attributs des relations entre composants) et l'approche système (l'organisation du système : les relations) forment un couple qui s'enrichit l'un par rapport à l'autre, mais l'usage dépend de l'observateur.

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Dans ces modèles il y a une véritable stratégie de modélisation à suivre. En effet, l'un ou l'autre modèle a son utilité, selon le point de vue de l'observateur, autrement dit de la description qu'il veut faire de la phénoménologie étudiée. Comme l'a souligné Le Moigne « la représentation d'un phénomène perçu complexe par un système repose sur une hypothèse explicite d'opérationnalité irréversible, téléologique et récursive. Autrement dit, modéliser un système complexe, c'est modéliser d'abord un système d'actions. On ne cherche pas à représenter des choses, des objets, des éléments finis, des organes, comme on le ferait en modélisation analytique » [Le Moigne, 90]. Si le modèle permet de répondre à la question fondamentale de quoi c'est fait nous sommes dans la modélisation analytique, par contre si la question fondamentale est qu'est-ce que ça fait nous sommes dans la modélisation systémique. Autrement dit, dans la modélisation analytique, l'opération de distinction est la définition des propriétés ou attributs des composants et leurs relations, (afin de matérialiser la structure de l'organisation), tandis que dans la modélisation systémique, l'opération de distinction est le fonctionnement de l'organisation de sa structure qui permet de décrire la mise en action de la organisation du système. Comme l'a souligné Le Moigne « Le concept de base de la modélisation systémique n'est pas l'objet, ou la combinaison d'objets stables (la structure), mais l'action que l'on représentera donc systématiquement par la boîte noire ou le processeur symbolique qui rend compte de l'action » [Le Moigne,90].

Le Moigne lui-même a mis en évidence deux outils explicatifs pour mettre en valeur la complémentarité de la modélisation analytique et systémique. L'un est le triangle systémique, qui décrit la phénoménologie selon trois points de vue : (1) la structure, c'est-à-dire les attributs des relations entre composants selon l'approche analytique ; (2) l'organisation fonctionnelle, c'est-à-dire les relations entre composants selon l'approche système ; et (3) l'organisation comportementale, c'est- à-dire les actions des relations entre composants selon l'approche système. Nous constatons que dans la dualité organisation/structure de Le Moigne, l'organisation est attachée à l'approche système, tandis que la structure est attachée à l'approche analytique, se trouve la richesse du pouvoir explicatif triangle systémique de l'organisation du système.

Dans l'approche système la distinction entre système ouvert et système fermé se fait en fonction des rapports du système avec l'environnement. Si dans la transformation du système il n'y a pas de relations entre le système et son environnement, alors on parle de système fermé (ni entrées, ni sorties), dans le cas contraire on parle de système ouvert.

Ainsi, dans la dualité organisation/structure, peut-on savoir dans quel domaine on a une ouverture et une fermeture du système ?

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D'ailleurs, cette question justifie davantage la nécessité d'une opération de distinction associée au point de vue cognitive chez l'observateur.

Dans les modèles système et analytique l'opération de distinction, est formulé par rapport à une dualité cause/effet sur la base de l'approche cognitiviste de la cognition.

Ainsi, cette opération de distinction permet indiquer que les causes et les effets sont distinguables dans des espaces fort différents. L'un est le domaine conceptuel (l'organisation) du processus organisationnel (c'est un processus conceptuel de description abstrait de relations entre composants de l'organisation). L'autre est le domaine physique (la structure) du processus structurel (c'est un processus physique de description matérielle de la structure à travers des propriétés des composants et leurs relations). Ainsi, le domaine conceptuel correspond à une modélisation systémique et le domaine physique correspond à une modélisation analytique. La figure 2.2 montre une synthèse du modèle système.

Figure 2.2 : Modèle système (source propre)

Ayant déjà clarifié le concept de triangle systémique chez Le Moigne, et le rôle de l'opération de distinction dans le modèle système et modèle analytique. Nous passons en revue, un autre outil conceptuel mis au point par Le Moigne, appelé modèle d'un système organisé, en abrégé modèle OID (Opération, Information, Décision) sur le lequel s'appuie le modèle OIDC de Jean-Louis Ermine. Nous présentons ci-dessous les modèles OID et OIDC.

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Le modèle OID

Le modèle Opération, Information, Décision (OID) de Jean-Louis Le Moigne prend ses racines, d'une part dans le célèbre article, publié en 1956, de Keneth Boulding49, intitulé : General

System Theory, the Skeleton of Sciences, et d'autre part, sur la théorie générale des systèmes de

Ludwig von Bertalanffy. Selon Le Moigne l'article de Boulding a ouvert pour la première fois une voie de recherche sur l'application de la modélisation systémique au management [Le Moigne, 90]. Mais c'est Bertalanffy qui a initié le débat et la réflexion sur le pouvoir explicatif de cette théorie dans d'autres domaines que la biologie, tel que l'observe Le Moigne à propos de la sortie en France du livre de Bertalanffy en 1968 « enfin rassemblés en un solide ouvrage, les textes, jusqu'ici introuvables du "père" de la "Théorie générale des systèmes" (les papiers les plus décisifs sont antérieurs à 1950). L'apport d'un grand biologiste à une réflexion qui affecte… toutes les disciplines de l'information comme celles de l'organisation. L'ouvrage vient d'être traduit en français : Théorie

général des systèmes, Paris, Dunod, 1972 » [Le Moigne, 90]. Nous pensons que la richesse du

pouvoir explicatif du modèle OID, mis en place par Le Moigne à partir des recherches de Bertalanffy et Boulding, se trouve dans deux traits, à savoir :

- l'organisation du système dans le modèle OID est décrit comme un complexe de composants en relation réciproque [Le Moigne, 90]. Ici, la complexité vient du fait que les composants sont eux-mêmes des processus ou transformations qui forment un réseau ou une chaîne de transformations, et comme nous le verrons dans le deuxième trait, au lieu de simplifier une réalité physique qu'on veut modéliser, le modèle OID est complexifié par neuf niveaux interrelationnés d'explication. C'est justement dans cette relation et l'émergence de cette relation, par une sorte de source "d'énergie"50, entre des composants, entre des relations, avec le tout, les parties (composants), etc., que se trouve, selon nous, la richesse du modèle OID pour expliquer l'organisation du système général ;

- l'organisation du système dans le modèle OID est donnée par la distinction de neuf niveaux interrelationnés d'explication des composants et de leurs relations. La démarche de construction de ses neuf niveaux selon l'approche système (modélisation analytique et systémique) se trouve détaillée bien entendu dans [Le Moigne, 90] mais aussi dans [Durand, 98], [Lugan, 00] et [Nanci et al, 96]. Nous trouvons inutile de rentrer ici dans les détails de cette démarche car elle est connue de tous, mais ce que nous voulons faire est plutôt d'expliquer un peu plus la mécanique de l'organisation du

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Les premiers travaux chez Boulding sont de 1935, c'est pour cette raison que nous plaçons la naissance de la théorie des systèmes à cette date-là.

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Ici nous pensons à l'approche biologiste mis en place par Joël de Rosnay pour expliquer une vision globale du monde à partir de ce qu'il appelle « le macroscope » [Rosnay, 75].

système selon le modèle OID. Cette mécanique suppose que l'unité du modèle OID est définie par une opération de distinction.

L'opération de distinction permet de dissocier trois composants dans ces neuf niveaux : le

système opérant51 (le fait de faire quelque chose, le business), le système d'information52 (données précis et certaines du système opérant) et le système de décision53 (opérationnel, tactique, stratégique), et leurs relations (Le Moigne emploie le terme "articulation" [Le Moigne, 77]), dans lequel le système opérant assure la transformation des entrées en sorties, selon le pilotage du système de décision décrit en termes de structure décisionnelle et de leurs processus de décision (l'organisation décisionnelle). Le système d'information mémorise d'une part les données en entrée et sortie des transformations du système opérant, et d'autre part le système d'information joue un rôle de système de support aux décisions stratégiques, tactiques, opérationnelles pour piloter le système opérant. Pour cela, le système de décision, est lui-même organisé à la fois en trois composants : le

système de finalisation54 (la fixation des buts, objectifs), le système d'intelligence55 (la conception des buts) et le système de coordination56 (la sélection des buts). Dans le modèle OID nous avons trois types de flux à la base des relations : les flux de données (entrées et sorties du système opérant), les flux d'informations (entrées et sorties du système d'information), et les flux de décisions (entrées et sorties du système décision).

Pour distinguer ces neuf niveaux, l'observateur doit appliquer deux opérations de distinction selon qu'il s'agit d'une modélisation analytique ou systémique comme nous l'avons vu plus haut. La première opération de distinction (définition de la structure) permet d'identifier de quoi est fait la structure de l'organisation du système opérant, d'information et de décision ; tandis que la deuxième opération de distinction (fonctionnement et comportement de l'organisation) permet d'identifier de quoi est faite l'organisation de la structure des systèmes opérant, d'information et de décision. Ainsi, le modèle OID permet de rendre compte de la dualité organisation/structure de ces trois composants dans un système général57.

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Le niveau 1 « le phénomène est identifiable ». Le niveau 2 « le phénomène est actif : il "fait" ». 52

Le niveau 3 « le phénomène est régulé ». Le niveau 4 « le phénomène s'informe sur son propre comportement ». Le niveau 6 « le système mémorise ».

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Le niveau 5 « le système décide de son comportement ». 54

Le niveau 9 « le système se finalise ». 55

Le niveau 8 « le système imagine et conçoit de nouvelles décisions possibles ». 56 Le niveau 7 « le système coordonne ses décisions d'action ».

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Le Moigne parle aussi des systèmes complexes, voir son livre La modélisation des systèmes complexes qui a popularisé le terme "complexité", largement appliqué aujourd'hui en management. Par exemple, dans le livre des deux cadres d'entreprises Alain Boyer et Guillaume Gozlan, intitulé 10 Repères essentiels pour une organisation en mouvement, ils dissent « l'entreprise est un système complexe avec des interactions multiples dans leur typologie, dans leur fréquence et leur volume. Comme tout système "vivant", l'entreprise est en perpétuelle évolution avec alternance de périodes de pseudo- stabilités et de crise. Une bonne part de cette stabilité ou ces crises est due aux interactions complexes, parfois complémentaires entre elles, parfois antagonistes, avec l'environnement. L'entreprise puise une très grand partie de son énergie, de ses ressources, de ses moyens à l'extérieur » [Boyer et Gozlan, 00]. Il y a là, à notre avis, une définition

D'après, Le Moigne, c'est justement le mélange (ou l’articulation), c'est-à-dire la complexification et non pas la simplification de tous ces composants et leurs relations dans les neuf niveaux qui permettra l’émergence de la description de l'organisation du "système". Il s'agit ici d'un système qui englobe les autres et que Le Moigne appelle général (pour indiquer un phénomène perçu complexe par un système, la réalité physique que l'on veut modéliser, l'unité dans sa totalité, l'organisation du système) [Le Moigne, 77]. Ce qui est le plus intéressent à noter dans le modèle OID est que chaque composant (système ou sous-système si l'on veut) du système général est décrit selon l'approche système, c'est-à-dire comme un flux d'entrées/transformation/sorties. Par exemple, si la réalité physique est une machine, le système opérant permet de décrire la machine comme un ensemble de flux de transformations pour transformer les entrées (les matières premières) en sorties (les produits). Par contre, le système de finalisation permet de décrire la machine comme une transformation d'objectifs de production. Le Moigne, décrit les entrées du système de finalisation comme les sorties du système d'intelligence, et inversement les sorties du système de finalisation sont les entrées du système d'intelligence.

Enfin, nous voudrions indiquer que cette démarche et canevas de pensée ont été largement utilisés en France et ailleurs au fils de temps pour modéliser des systèmes complexes, c'est-à-dire les systèmes où la contrainte (l'ordre) fait apparaître un processus de causalité circulaire entre les causes et les effets58 propre pour maintenir l'unité (l'organisation), l'identité (la structure) et l'autonomie (la dynamique) du système. Or, selon notre expérience professionnelle (comme maître de conférence à l'Université Catholique du Maulé, en charge des cours de systèmes d'information59 et de systèmes de

gestion60), nous avons trouvé que l'avantage du modèle OID (Opération, Information, Décision) réside dans le fait de montrer que l'information qui compte, c'est-à-dire a un sens, est l'information qui permet de réguler une opération (activité) que l'on veut gérer par les données en entrée et sortie, et d'autre part que cette information a un sens seulement si elle contribue au processus de prise de décision. Nous avons utilisé cette constatation, d'une part dans la modélisation des systèmes d'information pour la gestion opérationnelle des flux d'entrées/transformation/sorties du système opérant à partir de la méthode Merise et de ses évolutions [Nanci et al, 96], et d'autre part dans la modélisation des systèmes de décision pour la gestion tactique et stratégique des flux d'entrées/transformation/sorties du système de décision sur la base d'une méthode popularisée au

--- opérationnelle de la complexité, bien que dans les discours chez Humberto Maturana, Francisco Varela et Aquiles Limone la complexité est toujours présente comme nous l'avons vu plus haut.

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Ce processus est attaché à la cognition, alors si le processus est relative à l'approche cognitiviste de la cognition, alors ce que l'on cherche à construire est une chaîne logique de cause à effet, tandis que si le processus est associé à l'approche enactiviste de la cognition, alors la relation ne se construit pas nécessairement d'une représentation vrai ou logique de causes et des effets, puisque le problème de l'enaction n'apparaît pas lié à la représentation symbolique d'une réalité, sinon qu'au maintient du système en vie et viable.

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C'est la Théorie générale des systèmes appliquée à la Théorie de l'information. 60

C'est la Théorie générale des systèmes appliquée à la Gestion.

milieu des années 90 aux Etats-Unis par Robert Kaplan et David Norton, que l'on appelle Tableau de

bord prospectif61.

Pour Kaplan et Norton la stratégie, (c'est-à-dire la volonté et la nécessité de bien tracer un chemin stratégique afin d'avancer ou de continuer dans la direction envisagée dans la vision de l'entreprise pour maintenir l'unité dans sa totalité), est axée sur quatre plans : financier, clients, processus et apprentissage organisationnel. Nous tenons à remarquer que c'est dans le deuxième ouvrage de Robert Kaplan et David Norton, intitulé Comment utiliser le tableau de bord prospectif, que nous avons trouvé davantage d'informations sur l'utilisation du modèle OID dans la modélisation d'un système de gestion pour l'explication de la stratégie comme un système général, et ceci de façon implicite car ses auteurs ne font pas référence à la littérature de Le Moigne, et non plus aux autres auteurs systémiques qui l'utilisent pour expliquer les flux stratégiques que circulent au niveau opérationnel, tactique et stratégique dans l'entreprise.

L'inconvénient du modèle OID est qu'il ne permet pas le passage "automatique" à la construction d'une application informatique, comme support pour les systèmes d'information ou de décision de l'entreprise. En plus, dans la pluspart des projets informatiques, les données, générées et consommées par les transformations du système opérant, restent restreintes aux données précises et événements certains du domaine.

Après avoir présenté le modèle OID, nous allons aborder maintenant le modèle OIDC (Opération, Information, Décision, Connaissance) mis au point par Jean-Louis Ermine [Ermine, 96].

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Le modèle OIDC

Le modèle Opération, Information, Décision, Connaissance (OIDC) de Jean-Louis Ermine prend ses racines, comme nous l'avons déjà avancé, dans modèle OID de Jean-Louis Le Moigne. Il s'agit donc d'une extension du modèle OID pour la prise en compte d'un système de connaissance décrit au travers des flux cognitifs et flux de compétences, c'est-à-dire qu'en plus de décrire l'organisation du système général à travers des flux de données (entrées et sorties du système opérant), des flux d'informations (entrées et sorties du système d'information), des flux de décisions (entrées et sorties du système décision), il faut la décrire en termes des flux cognitifs et des flux de compétences entre le système de connaissance et les autres composants (système opérant, système d'information et système de décision) du système général. De là, on peut déduire que la Connaissance est un "ingrédient" supplémentaire du modèle OID : données (système Opérant), informations (système d'Information), décisions (système de Décision) qui introduit une complexité

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En anglais, balance scorecard.

supplémentaire dans l'organisation du système par la prise en charge de la connaissance (système de