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Créer un espace de discussion

Selon toutes les patientes interrogées, le médecin généraliste est un interlocuteur de choix afin de dialoguer sans tabou, notamment en ce qui concerne la sexualité et les IST.

Mlle L.G. nous dit : « Quand on est dans le médical, on est assez ouvert d’esprit et du coup il n’y a pas de tabou ». Et Mlle F.Q. ajoute : « S’il y a un endroit où c’est possible de parler de ça, c’est avec les médecins… Et généraliste bien sûr ! ».

Afin de pouvoir créer cet espace de discussion et mettre en confiance son patient, le médecin se doit d’être non jugeant et adopter une attitude ouverte et bienveillante, comme le souligne Mlle L.G : « Avoir une parole ouverte. Enfin, qu’on sente qu’il n’y a pas de pression ou de tabou ».

Prendre en charge le patient dans sa globalité

Mlle E.G insiste sur l’importance pour le médecin de famille de prendre en charge le patient dans sa globalité : « C’est le rôle du médecin, […] déjà, quand il ausculte, de tout regarder. Et puis ce n’est pas seulement de s’arrêter à l’aspect du corps, mais à la manière dont la personne fonctionne »

Questionner

Les patientes estiment à l’unanimité que leur médecin généraliste a besoin de prendre

connaissance de leur vie personnelle pour pouvoir mieux les comprendre et les prendre en

charge, comme l’explique Mlle E.G : « Pour moi ça fait partie du rôle du médecin. Poser les questions que l’on ne se poserait pas forcément sur notre corps ».

Il doit prendre connaissance de leur statut conjugal, de leur orientation sexuelle, de leurs

pratiques sexuelles (existence de comportements à risque, de troubles sexuels…) et de

l’antériorité de leurs bilans de dépistage. Mlle F.Q. développe : « Je pense déjà de discuter. Est- ce que ça va, si la personne a déjà fait des tests, si elle est consciente des risques. […] Si la personne a une vie sexuelle active. Demander si ces examens sont à jour, comment ça se passe de ce côté quoi ! ».

62 Ces questions permettent d’évaluer les prises de risque éventuelles, de déterminer quel bilan prescrire mais également de comprendre le mode de vie des patients afin de mieux les soigner. Pour Mlle P.A., cet interrogatoire atteste de l’intérêt que le médecin exprime pour son patient : « Ou du moins qu’ils s’intéressent, qu’ils posent des questions […]. Discuter peut être de manière un peu plus informelle là-dessus ».

Informer & sensibiliser

Le médecin généraliste a une mission importante d’information et de sensibilisation de sa patientèle, comme le souligne Mlle S.K. : « Je pense qu’il peut être celui qui informe, qui sensibilise. […] La sensibilisation, c’est la chose la plus importante dans tout ça. Si on veut que ça ait des conséquences à long terme, et des conséquences significatives. ». Elle déplore un manque de communication et de contact dans la société actuelle, que pourrait venir pallier le médecin généraliste: « Je pense que ce qu’il manque aujourd’hui c’est le contact. Je trouve qu’il y a une certaine distance en fait finalement. On est tellement dans le marketing [..], la

communication, sans aller au contact des gens… Il y a une certaine distance qui se crée et forcement les gens ils ne sont pas touchés, impactés et voilà».

Cette information et sensibilisation doit être individualisée et personnalisée aux besoins de chacun. Mlle E.G propose d’effectuer des rappels des notions acquises par le passé (cours d’éducation sexuelle…), de les recadrer et de les compléter par un complément d’information: « Et puis recadrer aussi ce qui a été dit. Parce que parfois on pense avoir compris une chose que l’on a mal comprise. Ce serait recadrer, rajouter des éléments. Et puis du coup personnaliser le discours en fonction de la personne en face, et des risques qu’elle peut représenter».

Enfin Mlle E.S. insiste sur la responsabilité des parents dans l’éducation sexuelle de leurs enfants. Ils sont cependant bien souvent laissés seuls face à cette tâche et ne savent pas forcement comment procéder. Ainsi le médecin peut leur venir en aide dans cette tâche : «Prévenir les parents qu’il n’y a pas forcément un certain âge où ça commence et qu’il faut en parler dès que commence l’adolescence et mettre en place des petites discussions, acheter des livres… ».

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Dépister

Le médecin traitant doit également de réaliser des bilans de dépistage des IST de manière

régulière et adaptée en fonction de la sexualité de chaque patient, afin de pouvoir le prendre

en charge au plus vite en cas de positivité du bilan.

Pour Mlle B.G., le médecin traitant est plus à même de réaliser ces bilans de dépistage que les centres de planning familial car il constitue un référent principal que l’on consulte de manière répétées dans le temps pour de nombreux motifs, et qui peut, de manière concomitante, mettre à jour les bilans.

Il faut noter que certaines patientes ne savaient pas que leur généraliste est habilité à leur prescrire un bilan de dépistage, comme ce fut le cas pour Mlle S.K. : « Depuis longtemps je n’entends parler franchement que des centres de dépistage. […] J’ai su, lorsque j’ai cherché un centre de dépistage, que je pouvais passer par mon médecin traitant »

Figure 18 : Missions du médecin généraliste en termes de prévention des IST

Missions

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