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SECTION 3 ANALYSE DES RÉSULTATS : PERCEPTIONS ET RÔLE DES ACTEURS ENVERS

5.6 Mesures d’urgence devant les situations extrêmes

Les résultats sur l’existence de mesures d’urgence en dévoilent une connaissance assez floue chez plusieurs répondants de la Basse-Côte-Nord (Tableau 24). Toutefois, les administrateurs et les personnes élues semblent être plus au courant des programmes, des ressources et du matériel. Nous n’avons seulement qu’un témoignage pour la péninsule acadienne mais les données semblent assez précises.

Tableau 24 Les mesures d’urgence.

Lieu Mesures d’urgence

Basse Côte Nord

Connaissance de plan ou système d’urgence :

Un administrateur : il y a un plan de mesures d’urgence pour chacune des municipalités. « le gouvernement a instauré les schémas de couvertures de risques au niveau de l’incendie et ça vient également au niveau de la protection civile. » Les comités locaux sont responsables. Des exercices de simulation ont lieu une ou deux fois par année, même à distance de la protection civile. Mais s’il y a évacuation à faire on ne peut compter sur la route, pendant l’hiver on utilise la motoneige, l’été c’est le bateau ou l’avion. De plus chaque MRC (voire ici Municipalité de la Basse Côte-Nord doit préparer un schéma de couverture de risque d’incendie pour l’ensemble de son territoire et doit soumettre un plan de prévention et d’intervention pour les 5 prochaines années.

Un président de comité local : Il y aurait deux ambulanciers et deux pompiers au village et l’évacuation serait l’affaire des rangers qui sont formés et équipés. S’ils ont besoin d’aide, ils demandent des volontaires. Ils ont manqué d’électricité pendant neuf jours et les gens se sont entraidés. Quant aux feux de forêt, il ne sait trop ce qui pourrait arriver puisqu’il n’y a personne de formé pour réagir.

Responsable d’une institution : « J’ai dans la cave du pavillon l’équipement en cas d’un désastre du village, il y a peut-être un plan qui n’est pas connu. Tous les villages où il y a un accès par aéroport, tu as droit à l’avion et l’hélicoptère. »

CLD : Pas de système d’urgence en place mais Chacun a son petit kit d’urgence. Prête à fournir l’aide de son organisme sur demande.

Commerçant : Ils ont un plan dans le magasin mais il ne l’a jamais regardé : c’est un plan écrit à Montréal et traduit à Québec.

Des citoyens : Mais le « fire department » local existe. Il pense que s’il y avait un feu au village qu’il y aurait des victimes ; le risque serait plus grand quand la température est plus chaude; le village a 3 pompiers volontaires et une pompe ;

Quelque chose arrive, tout le monde s’applique pour aider. Tout le monde (au moins 25 personnes) sait quoi faire pour un incendie ; certains comptent sur la solidarité des membres de la communauté; petites populations, tout le monde se connaît et on y fait face rapidement, « l’entraide existe beaucoup, même entre francophones et anglophones ».

Peu de connaissances du plan ou informations contradictoires N’ont pas de « fire department », pas de paramédical.

Il n’y a rien pour prévenir ou contrer les feux de forêts; ni ressources, ni matériel, ni connaissances. Pas de connaissance du plan de mesure d’urgence (il pense à l’érosion par une « big wave ») car chacun est indépendant, avec son propre bateau.

Il n’y aurait pas de bon plan d’urgence, il propose d’établir un comité d’urgence qui agirait aussi comme « fire department ».

Un témoin affirme qu’on fait des beaux programmes, des beaux cahiers de mesures d’urgence mais pas de mesures préventives.

La possibilité de feux de forêt ne semble pas problématique. La forêt est située le long de la rivière Mecatina, c’est seulement « a few bunches of wood ». Il y a eu quelques feux mais c’était surtout du « peat moss ». Un autre témoin pense que s’il y a un feu de forêt, on le laisse brûler.

Baie de Shippagan

On a un plan de mesure d’urgences qui est dirigé par la collectivité ingénieuse de la péninsule acadienne, un plan qui est régional et toutes les municipalités y adhèrent. Le plan est mis à jour chaque année. Programme fédéral pour informatiser les mesures d’urgences; « une inondation va être traitée de la même façon à Caraquet, Shippagan ou Lamèque.

Source, données de terrain.

En Basse-Côte-Nord, on constate que pour beaucoup de répondants, la solidarité qui existe entre les citoyens semblerait être assez forte pour remplacer les mesures d’urgence. Par contre, surtout pour Harrington Harbour, le problème de l’évacuation de personnes en

Page 118 perte de mobilité apparaît ici crucial, surtout pour les patients du centre de santé de

Harrington Harbour :

« Ici, j’ai un plan d’urgence mais pas d’ambulance pour ramasser les

gens âgés Le problème c’est de les transporter, imaginez l’hiver sur les motoneiges ils sont tout croches et à moitié paralysés. Il faut les conduire en ville où ils pourraient être pris en charge par des familles en attendant un transfert à l’extérieur. Le plan est officiel et les élus le connaissent. »

Un élu comprend le risque que ça comporte, ajoutant « c’est ce qui vous attend que vous vivez dans un endroit éloigné ». Mais il faut savoir que c’est le seul centre de santé pour tous les villages à la ronde. Le président local insiste aussi pour faire ressortir la solution de la solidarité qui tient une forte place dans leur communauté. Il raconte comment, il y a quelques années, le feu avait pris dans les réservoirs de pétrole comment le danger d’une explosion capable de détruire la moitié du village était éminent. Il fallait évacuer et vite. Une grande corvée d’évacuation par bateau a été enclenchée et tout s’est fait rapidement, sans blessé... mais, c’était l’été.

Sommaire des perceptions de l’élévation de la mer causée par les

changements climatiques et mesures d’adaptation

Dans les deux zones d’étude, le réchauffement climatique a contribué à l’érosion des zones côtières. Ceci a entraîné des impacts tant sur les infrastructures municipales que sur celles de transport. Cette situation a également causé des dommages aux propriétés résidentielles et commerciales engendrant parfois des évacuations.

Les acteurs ont relevé que les changements climatiques ont eu un effet sur les activités halieutiques et ce, tant dans la pêche traditionnelle que dans l’aquaculture. Les causes principales sont attribuées aux tempêtes ainsi qu’à la pollution et à la contamination des eaux. Ces situations ont des répercussions sur l’approvisionnement et la transformation dans les usines de poissons en particulier (capacité de transformation). Afin de s’ajuster à cette nouvelle situation, les pêcheurs ont dû modifier leur calendrier annuel d’opération. Aussi, en ce qui concerne certaines activités traditionnelles telles que la coupe du bois de

chauffage en Basse-Côte-Nord, les acteurs concentrent davantage leurs activités ou encore prennent des risques plus grands au moment de transporter leur bois (p. ex. pont de glace).

Un des points les plus importants qui fut mentionné à plusieurs reprises, principalement à Harrington, concerne la qualité et la quantité d’eau potable. Comme mesures de prévention, les habitants remplissent une citerne dans leur sous-sol en cas de pénurie, il en va également de même pour les denrées alimentaires. Les autres sites sont préoccupés par les conséquences d’une intrusion de l’eau salée dans leurs puits d’eau potable (p. ex. 28 à Le Goulet). Le système d’égout est également un enjeu de discussion puisque parfois ils débordent et s’écoulent directement dans la mer ou dans la nappe phréatique. Cette situation est déjà arrivée à certains endroits et ceux qui n’ont pas encore été touchés le craignent.

Chapitre 6 Changements climatiques, rôles et responsabilités : lecture des

acteurs locaux sur une gouvernance responsable

6.1 Rôle et responsabilités des municipalités, des comités locaux et des