Degré de sensibilisation des communautés pour faire face aux changements climatiques

Les répondants furent interrogés sur les trois à cinq défis qu’ils croyaient incontournables dans les 5 à 15 prochaines années pour leur territoire. Les réponses furent de tout ordre et furent regroupées en quatre rubriques. La plupart ont amalgamé les deux questions dans leurs réponses et certains ont hésité et fini par répondre et d’autres non. La plupart ont souhaité qu’il y ait plus de sensibilisation et de conscientisation sur les changements climatiques. Des citoyens ont fait valoir leur volonté d’être concertés et de participer à l’élaboration et à l’administration de projets futurs. Dans ces cas, ils sont prêts à se mobiliser. Quant aux gouvernements, ils sont parfois critiqués pour leur vision limitée à court terme. Certains ont voulu mettre en relief des projets innovants qui pourraient améliorer la situation, d’autres ont carrément voulu une amélioration de l’économie locale afin d’éviter la migration des jeunes qui est inquiétante, voire même la migration des adultes et des aînés, ce qui pourrait provoquer la fermeture du village. En ligne de fond des témoignages, on se reporte à la culture des milieux très éloignés et isolés, où les gens vivent quotidiennement dans une situation de survie, ils ont l’impression qu’ils réussiront toujours à s’adapter.

7.1 Degré de sensibilisation des communautés pour faire face aux

changements climatiques

En général, les répondants sont peu bavards sur les raisons qui ont causé les changements climatiques. En Basse-Côte-Nord, la grande majorité de ceux qui ont répondu associent les changements aux ouragans et grosses tempêtes qui sont de plus en plus fréquents en Amérique du Nord. D’autres font référence au réchauffement de la planète et aux cycles naturels qui se répètent. Un seul répondant pointe du doigt la pollution et les barrages d’Hydro-Québec. Dans la péninsule acadienne, des répondants font référence au réchauffement de la planète pendant que d’autres évoquent les tempêtes.

Page 136 Bien peu de répondants se sont sentis capables de discuter sur les causes des changements

climatiques, ils en avaient beaucoup plus long à dire sur leurs sources d’information. La plupart des répondants prennent leurs informations dans les médias.

Les répondants du groupe des élus et des administrateurs publics semblent conscients de l’importance de l’information sur les changements climatiques et s’approvisionnent à des sources variées qui va des médias et internet, à leur réseau personnel auprès des fonctionnaires des ministères, jusqu’à la lecture de rapports scientifiques (tableau 26). Ils affirment avoir le souci de d’informer et de sensibiliser les populations et certains expliquent les moyens d’y arriver. Par ailleurs, si on scrute les témoignages des répondants faisant partie de la société civile, on n’obtient pas nécessairement le même résultat; à tout le moins il faudrait introduire des nuances (tableau 27).

Tableau 26 Sources d’information des répondants élus et des administrateurs municipaux sur les changements climatiques. Lieu de résidence des répondants

Sources d’information Remarques

HH (QC) - dans les médias; trouve que sa communauté est assez bien informée ; les communautés rurales ont tendance à savoir un petit peu sur tout.

- ne croit pas que les scientifiques peuvent les aider dans leur vie quotidienne.

Chevery (QC)

- prend son information auprès de la municipalité qui fournit les contacts gouvernementaux pour inviter personnes informatrices ;

- présence dans beaucoup de comités; de son père qui a été maire d’un autre village.

- il peut sensibiliser sa communauté par les assemblées publiques qu’il convoque ; bonne source d’information et de discussion.

Chevery (QC)

- au Conseil Régional des Élus (CRE); étude de l’érosion sur la Côte Nord ;

- l’information permet de visualiser le recul de la côte au cours des 10 dernières années ; - autre étude pour Chevery par une firme

d’ingénieurs qui a proposé des solutions.

- Plusieurs ministères étaient impliqués dans la recherche sur l’érosion : affaires municipales ; des régions (alors), des ressources naturelles; de l’environnement et des transports ;

- il aimerait avoir plus d’information mais « on vit l’éloignement » et ce n’est pas toujours facile d’avoir les réponses, les renseignements ; - Il est important que la population soit

sensibilisée au phénomène.

péninsule acadienne (NB)

- loue les efforts d’information et de sensibilisation fourni par les fonctionnaires du gouvernement provincial ; elle aurait acquis une certaine compétence à leur côté.

- souhaite que le gouvernement croit en l’information aux populations « sans les affoler » ; mieux les conscientiser.

DSL - rapports scientifiques sur l’érosion; juge que les informations dans les médias sont alarmantes; que les résultats des chercheurs se contredisent avant 2005 ;

- s’informe aussi quotidiennement dans les médias.

- se dit informé surtout sur l’érosion ; - ce qui est inquiétant après 2005 c’est la

concordance dans les résultats des chercheurs ; - il souhaite une recherche avec des scientifiques qui soient interrogés, qu’ils arrivent avec des données réelles, des preuves.

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Tableau 27 Sources d’information des répondants de la société civile sur les changements climatiques.

Lieu de résidence des répondants

Sources d’information Remarques

HH (QC) institution

internet, prévision météorologiques. Information.

- la répondante transfère les informations à ses employés; aucune information ne vient de la municipalité ou du comité local.

Citoyen dans les médias; croit que statistiques sur les températures antérieures seraient utiles.

- affirme que ce sont surtout les élus et administrateurs qui doivent être informés.

Entreprise informations globale dans les médias; aimerait avoir de l’information locale.

- à l’enquêteur : « vous êtes le premier à nous parler de changement climatiques »

Pêcheur - les médias. - dit en savoir suffisamment et comme ses

collègues il s’adapte

Citoyen - manque d’information sur l’érosion. - aimerait recevoir de l’information scientifique et des outils pour contrer l’érosion

Chevery (QC) institution

Internet ; les sites du gouvernement, ministère du développement durable, banques de documents.

- aimerait être mieux informé sur les changements climatiques et leurs causes et sur les outils pour y faire face.

Institution les médias; sur le « global warming and the melting of ice cap »; une réunion a été convoquée sur l’érosion.

- il y a manque d’information en général, peu de personnes intéressées, seulement celles touchées par l’érosion;

- aucune information ne vient de la municipalité ou du comité local; les membres du comité local ne seraient pas vraiment sensibilisés aux

changements climatiques

Citoyen - a appris sur le tas : internet, ses réseaux; appels aux ministères; aimerait avoir de l’information des scientifiques et des ministères concernés : environnement, sécurité publique, aménagement du territoire.

- il y a des années, il n’était pas sensibilisé à l’érosion ; n’a pas les outils nécessaires pour y faire face

Pêcheur - les médias - se dit bien informé mais aimerait en savoir plus

sur les solutions.

péninsule acadienne (NB) entreprise

- se dit bien informé; assume coût de recherche et développement

- doit être informé pour évaluer les risques à son entreprise (aquaculture)

- prêt à participer à des recherches en partenariat avec universités et gouvernements.

Institution - trouve que les producteurs de tourbe sont peu informés; ils désirent que la communauté scientifique transfère de l’information non biaisée

- ils sont pourtant vulnérables aux changements climatiques (tourbe)

- Il faut faire un effort pour informer et sensibiliser la population

Entreprise - se dit bien formé et sensibilisé -

pêcheur - Rivière-au-Renard ou canal météo - déplore la menace de fermer le bureau de météorologie au NB par manque d’argent; - conscient que les températures plus chaudes

dérangent la ressource halieutique.

Institution - déplore ne pas avoir d’information sur les lignes de récurrence; ils en ont seulement pour les marais.

- c’est bien de protéger les marais mais il faut protéger aussi les terres inondables.